Nous sommes très heureux de publier sur notre site ce document, particulièrement important et précieux de la Révolution. Nous remercions chaleureusement Toon Verreu. Il l’a fait demander par l’université à Gand (Belgique), où il faut ses études. La bibliothèque universitaire l’a scanné ce qui a permis de le rendre largement accessible. Il vous présente lui-même ce document ci-dessous que vous pourrez aussi télécharger (voir à la fin de la présentation).
La Rédaction du site
Le premier Plan Quinquennal de Développement Populaire (P.Q.D.P.) 1986-1990 généralise le concept de planification participative populaire expérimentée par le Plan de Développement Populaire (P.P.D) 1984-1985. L’objectif de ce plan (inauguré le 4 août 1986) était la croissance d’une économie nationale autosuffisante, basée sur le développement agricole. Ces politiques sont principalement axées sur la gestion du patrimoine foncier, sur la conservation de l’environnement, la diffusion et la vulgarisation des technologies adaptées, l’organisation des producteurs et le regroupement des intervenants, y compris les Organisations Non Gouvernementales (O.N.G).
Le plan reflète la volonté du Conseil National de la Révolution (C.N.R.) pour construire une économie nationale par le développement et soutien des propres secteurs de production. La politique économique du C.N.R. visait la modernisation et la rationalisation de l’agriculture, ce qui s’est traduit par des campagnes d’alphabétisation et d’autres initiatives sur le thème de la sensibilisation et de la mobilisation des paysans, avec un rôle important pour les Comités de Défense de la Révolution (C.D.R.), tous sous le mot d’ordre “comptons sur nos propres forces”. En effet, de donner aux paysans burkinabè les moyens pour les inciter à se regrouper, à mieux s’organiser et de réaliser des avancées technologiques pour améliorer l’agriculture.
J’ai eu l’occasion de consulter et de scanner ce document (publié en deux volumes) à la bibliothèque de la faculté de l’université dont je suis étudiant, par le système de Interlibrary Loan. Je l’avais demandé parce que le P.Q.D.P est une document de la plus grande utilité pour la recherche sur les politiques de développement de Thomas Sankara et la révolution burkinabè.
Toon Verreu
Bibliographie
– Brian J. Peterson, Thomas Sankara. A revolutionary in Cold War Africa (Bloomington: Indiana University Press, 2021).
– Pascal Zagré, Les politiques économiques du Burkina Faso. Une tradition d’ajustement structurel (Paris: Éditions Karthala, 1994).
– Apollinaire J. Kyélem de Tambèla, Thomas Sankara et la révolution au Burkina Faso. Une expérience de développement autocentré (Ouagadougou: Harmattan Burkina, 2017).
– Bruno Jaffré, Burkina Faso. Les années Sankara de la révolution à la rectification (Paris: Éditions L’Harmattan, 1989).
SOMMAIRE
VOLUME 1
PREAMBULE I – VI
PREMIERS PARTIE : DONNÉES PHYSIQUES DÉMOGRAPHIQUES ET INSTITUTIONNELLES 1
1. GENERALITES 2
2. CARACTERISTIQUES PHYSIQUES DU BURKINA 2
3. CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES 9
4. LES STRUCTURES D’ENCADREMENT AU BURKINA 14
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DE LA SITUATION ECONOMIQUE ET SOCIALE (1979-1985) 18
1. ASPECTS GENERAUX DE LA SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE 19
2. LE PRODUIT INTERIEUR BRUT 24
3- LE COMMERCE EXTERIEUR 52
4. LES FINANCES DE L’ETAT 62
5. LA BALANCE DES PAIEMENTS 74
6. LA MASSE MONETAIRE 76
7. LE NIVEAU GENERAL DES PRIX 79
8. EMPLOI ET REVENU 81
9. LES CONDITIONS SOCIO-EDUCATIVES ET LE CADRE DE VIE 88
TROISIEME PARTIE : LES GRANDES ORIENTATIONS DU CNR ET LA STRATEGIE DU
DEVELOPPEMENT A LONG TERME 118
1. LES GRANDES ORIENTATIONS DU CNR 120
2. LA STRATEGIE DU DEVELOPPEMENT A LONG TERME 124
QUATRIEME PARTIE : LES OBJECTIES, LES POLITIQUES ET LES MESURES D’ACCOMPAGNEMENT 135
1. AU NIVEAU DU CADRE GLOBAL 136
2. AU NIVEAU DU CADRE SECTORIEL 177
CINQUIEME PARITE : SCHEMA DE FINANCEMENT GLOBAL DU PLAN 261
ANNEXE STATISTIQUE 272
VOLUME 2
AVANT-PROPOS I – III
A, SECTEURS DE PRODUCTION 1 – 2
1. AGRICULTURE – ÉLEVAGE 3 – 64
2. ENVIRONNEMENT 65 – 82
3. MINES 83 – 96
4. INDUSTRIES 97 – 116
5- ARTISANAT 117 – 134
B. SECTEURS DE SOUTIEN A LA PRODUCTION 135 – 136
6. EAU ET AMÉNAGEMENTS HYDROAGRICOLES 137 – 164
7. ÉNERGIE 165 – 180
8. TRANSPORTS 181 – 208
9. COMMUNICATIONS 209 – 224
10. COMMERCE 225 – 246
11. TOURISME ET HÔTELLERIE 247 – 264
C. SECTEURS SOCIAUX 265 – 266
12. ÉDUCATION ET FORMATION 267 – 312
13- SANTÉ 313 – 336
14. ACTION SOCIALE 337 – 346
15. HABITAT ET URBANISME 347 – 364
16. INFORMATION – ARTS ET CULTURE – SPORTS ET LOISIRS 365 – 396
D. ORGANISATION – INFRASTRUCTURES ET EQUIPEMENTS ADMINISTRATIFS 397 – 422
PREAMBULE
Le Premier Plan Quinquennal de Développement Populaire 1986/1990 constitue une étape primordiale dans le processus de réalisation des objectifs de la Révolution Démocratique et Populaire, a savoir 1’édification d’une économie nationale indépendante, autosuffisante et planifiée au service d’une société démocratique et populaire.
La conception et l’élaboration du Plan Quinquennal se sont inspirées des grandes orientations du Conseil National de la Révolution définies notamment dans le Discours d’Orientation Politique du 2 octobre 1983 et dans les Directives pour l’élaboration du Premier Plan Quinquennal de Développement Populaire de mars I985.
Ce Plan poursuit, consolide et enrichit au niveau conceptuel, méthodologique et organisationnel, les acquis du Programme Populaire de Développement qui a couvert la période d’octobre 1984 a décembre 1985.
A ce titre, il confirme la rupture avec les pratiques qui prévalaient avant 1’avènement du Conseil National de la Révolution, le 4 août 1983, pratiques qui se sont traduites par une détérioration continue de la situation économique et sociale et 1’accentuation de la dépendance du pays.
Le Plan Quinquennal approfondira le contenu de la nature participative du développement en poursuivant 1’effort de mobilisation des masses populaires au sein des Comités de Défense de la Révolution intervenant sous l’égide du Conseil National de la Révolution.
En effet, avec la mise en œuvre du Programme Populaire de Développement, des actions ambitieuses et des réalisations socio-économiques exemplaires ont été menées è bonne fin dans des conditions satisfaisantes et dans les meilleurs délais, grâce a la participation active et militante de toutes les forces vives du pays.
Le Programme Populaire de Développement, malgré la courte période de son exécution – quinze mois seulement fournit aujourd’hui des enseignements utiles et des preuves éclatantes sur les avantages incontestables, dans les conditions du Burkina Faso, de 1’approche participative du développement, privilégiant les programmes et les projets conçus, élaborés, réalisés, gérés et contrôlés par les communautés de base.
II est incontestable que c’est grâce aux contributions de toute nature, a l’investissement humain, à l’adhésion unanime et à la participation volontaire des communautés villageoises et urbaines, que des victoires ont été remportées à l’issue de batailles dont certaines relevaient du défi et nécessitaient des interventions de type “Commando”, tant les
exigences d’engagement sans faille, de mobilisation totale, d’organisation exemplaire et d’intervention efficace, étaient impératives au regard de l’ampleur des objectifs et des délais impartis.
Poursuivant l’effort entrepris dans le cadre du Programme Populaire de Développement, le Plan Quinquennal définit 1’ensemble des voies et moyens destinés d faire en sorte que les masses populaires soient en condition de prendre en charge leurs propres aspirations. Ceci s’inscrit dans un cadre de consolidation Progressive de l’indépendance du pays quant au choix des priorités économiques et sociales de son développement.
Au demeurant, ce Plan lui-même ne constituera qu’une première étape dans le processus continu de transformation dont la Vision pertinente ne peut être appréhendée que dans le cadre de perspectives a plus long terme, celles sous-tendues par une stratégie globale avec des échéances couvrant plusieurs quinquennats
Mais la période 1986/1990 revêt d’autant plus d’importance qu’elle constituera une étape charnière durant laquelle 1’économie et la Société burkinabè connaitront des inflexions significatives qui permettront les grandes transformations et les restructurations nécessaires a l’édification de la nouvelle société.
A ce titre, ce Plan s’attache à l’amélioration des acquis appréciables obtenus depuis l’accession au pouvoir du Conseil National de la Révolution, notamment en matière d’organisation et de gestion de 1’économie, d’assainissement des finances publiques, de décentralisation des activités et des responsabilités, de mise en place d’Instruments et de mécanismes performants de régulation et de mise en œuvre d’un processus intégré de
planification globale du développement.
En plus de la recherche de l’élargissement de la base économique du pays grâce à l’affectation prioritaire des ressources disponibles et mobilisables au profit des secteurs de production et de soutien a la production, le Plan détermine les actions a mener pour la réhabilitation des entreprises existant dans le pays et fonctionnant en-deça de leur capacité
de production.
Des mesures adéquates sont arrêtées pour que les opérations de grandes réparations, d’entretien, de maintenance et de fonctionnement des infrastructures institutionnelles, économiques et sociales, soient considérées comme des actions aussi importantes, sinon davantage, que celles relatives aux projets nouveaux.
Dans tous les cas, qu’il s’agisse d’investissements nouveaux ou de réhabilitations, la prise en considération des charges récurrentes pour le bon fonctionnement de l’économie et de la société a été un élément déterminant dans l’évaluation des équilibres globaux de la période, quinquennale.
La recherche de l’accession a 1’indépendance économique implique d’une part, une amélioration Progressive et continue de la part des ressources internes dans le financement du développement, et d’autre part, une meilleure orientation des ressources externes en vue de dégager des surplus capables de faire face au service de la dette et de couvrir a terme et de façon autonome des opérations de développement.
Le Plan détermine les conditions d’amélioration du niveau de vie et de bien-être de la Société qui soient compatibles avec la dynamique du développement souhaité.
II va de soi que 1’étape 1986/1990 n’est pas une période suffisamment longue pour apprécier 1’impact social de la croissance économique, d’autant que la priorité est donnée aux financements des actions et opérations de production et de soutien a la production dont les effets n’apparaîtront pleinement qu’au-delà du présent Plan.
Néanmoins, ce premier quinquennat connaîtra le démarrage d’un processus général d’amélioration de la situation sociale qui ira en s’amplifiant grâce a l’élévation progressive de l’efficacité des mécanismes de planification, ce qui engendrera notamment :
– une plus grande cohérence dans les actions économiques et sociales menées dans les différents secteurs d’activité, tant au niveau national que provincial, départemental ou villageois, par les opérateurs publics, privés ou mixtes ;
– une meilleure articulation des programmes et des projets planifiés, avec une diminution conséquente des coûts et des délais de réalisation;
– un accroissement progressif du niveau d’intervention des capacités nationales d’étude, de réalisation, de gestion, d’évaluation et de contrôle des programmes et projets ;
– une gestion vigilante de la dette extérieure et plus généralement des conditions de mobilisation des ressources financières bilatérales et multilatérales ;
– une amélioration Progressive de 1’efficacité du système économique et social grâce a une mobilisation intense du potentiel humain et matériel disponible dans le pays ;
– une répartition plus équilibrée des ressources et des dépenses de développement entre l’État, les collectivités locales et les autres opérateurs économiques et sociaux ; l’État poursuivant la politique de rigueur appliquée depuis le 4 août 1983 au niveau des dépenses de fonctionnement, les collectivités locales prenant toutes les dispositions pertinentes
pour assurer des sources suffisantes de financement a leurs programmes de développement, les opérateurs économiques s’engageant quant a eux, a travers notamment des contrats-plans, a orienter 1’essentiel de leurs surplus vers le financement d’actions préalablement planifiées.
De l’efficacité des Instruments, des mécanismes et des procédures
de planification dépendra le respect des équilibres macro-économiques et
macro-financiers qui caractérisent la fiabilité du Plan Quinquennal de
Développement Populaire.
II sera institué annuellement des évaluations au niveau des plus hautes instances du pays pour connaître de l’état d’exécution du Plan, des distorsions et dérapages repérés par rapport aux projections, des pressions internes et externes allant contre la dynamique de planification, ainsi que de 1’ensemble des manifestations positives et négatives découlant
de la mise en œuvre des programmes et des projets.
Les assises d’évaluation déboucheront sur l’adoption de tranches annuelles du Plan Quinquennal, lesquelles définiront les ajustements appropriés pour la sauvegarde des impératifs, priorités et objectifs arrêtés dans le Plan Quinquennal de Développement Populaire, qui restera la référence ultime pour d’évaluation des tranches annuelles du Plan.
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