• Publisher : Indiana University Press (March 2, 2021)
  • Language : English
  • Paperback : 350 pages
  • ISBN-10 : 0253053765
  • ISBN-13 : 978-0253053763

 

Présentation de l’ouvrage (éditeur)

Thomas Sankara: A Revolutionary in Cold War Africa propose la première biographie complète en anglais du dynamique leader révolutionnaire du Burkina Faso, Thomas Sankara. Arrivé au pouvoir en 1983, Sankara s’est fixé comme objectif de lutter contre l’injustice sociale, la pauvreté et la corruption dans son pays, luttant pour les droits des femmes, les formes directes de démocratie, la souveraineté économique et la justice environnementale.

S’appuyant sur des sources d’archives gouvernementales et plus d’une centaine d’entretiens avec les membres de la famille, les amis et les plus proches collègues révolutionnaires de Sankara, Brian J. Peterson détaille la carrière politique de Sankara et son accession au pouvoir, ainsi que son assassinat à 37 ans en 1987, dans un complot mené par son ami proche Blaise Compaoré.

Thomas Sankara: A Revolutionary in Cold War Africa offre une évaluation critique unique de Sankara et explore pourquoi il a suscité un tel enthousiasme et un tel espoir au Burkina Faso et au-delà, pourquoi il était une figure si polarisante, comment ses rivaux lui ont pris le pouvoir et pourquoi des t-shirts arborant son image apparaissent encore dans les rues aujourd’hui.


Brian Peterson

Présentation de Brian J. Peterson

Brian J. Peterson est professeur agrégé d’histoire et directeur du programme d’études africaines à l’Union College. Il est l’auteur de Islamization from below: The Making of Muslim Communities in Rural French Sudan, 1880–1960.


Nos commentaires

Les livres sur Thomas Sankara et la révolution burkinabè sont nombreux aujourd’hui, mais encore rares en anglais. Citons le livre collectif coordonnée par Amber Murrey A certain Amount of Madness The life, Politics and Legacies of Thomas Sankara, publié en 2018 et le petit opuscule synthétique d’Ernest Harsh, Thomas Sankara an african révolutionnary, publié en 2014. Le recueil de discours des éditions Pathfinder, très largement diffusé, Thomas Sankara speaks, dont la première édition, assez ancienne n’a pas vraiment été mise à jour, si ce n’est la présentation. Cette nouvelle publication est donc à saluer

En français, de nombreux ouvrages continuent à être édités y compris au Burkina Faso, notamment des témoignages. La période précédente se caractérisait plutôt par un travail de reconstitution d’une expérience politique majeure dont le régime de Blaise Compaoré s’était efforcé de faire oublier ou de noircir. Les livres sortis avant l’insurrection de 2014 se situaient souvent dans la volonté affirmée de restituer une vérité qu’on avait voulu falsifier.

Mais de nombreux discours retrouvés récemment ont été depuis rendus publics notamment et publiés dans le recueil la Liberté contre le destin publié en 2017. D’autres discours ou interviews sont encore depuis régulièrement exhumés, et continuent à être publiés sur le site thomassankara.net dans les rubriques consacrées aux discours et aux interviews de Thomas Sankara déjà bien fournies.

L’apport essentiel des archives américaines

Les archives étaient restées longtemps inaccessibles. Cette période est désormais terminée, avec l’ouverture de celles du Burkina, celles qui n’ont pas été détruites, de France, et des États-Unis. A ce jour, à notre connaissance, nous ne connaissons pas d’auteur ayant évoqué des archives d’autres pays.

L’apport essentiel de l’ouvrage de Brian J. Peterson consiste en l’utilisation des archives de ce dernier pays, le sien. Il en a pu obtenir de nombreux documents.

Par ailleurs il s’agit là du premier livre écrit par un historien, à notre connaissance, consacré à Thomas Sankara et à la Révolution burkinabè, un ouvrage solide largement documenté avec de nombreuses références. Il est grand temps en effet que les historiens s’approprient ce sujet d’autant plus que l’éventail des sources s’élargit.

L’auteur Brian J. Peterson a réalisé une centaine d’entretiens pour préparer ce livre, des nombreux membres de la famille, des amis et quelques proches collaborateurs lorsqu’il était président. Car il est allé enquêter trois fois durant un mois au Burkina. Un travail considérable qu’il faut souligner. Trop d’auteurs se contentent d’écrire et de commenter Révolution, à partir d’autres écrits.

Dans son introduction, il affiche son ambition d’aborder un point de vue critique et regrette avec juste raison que l’on évoque Thomas Sankara de façon désordonnée. Quelques citations, écrit-il, sont régulièrement reprises sans aucune contextualisation.

Des apports sur la jeunesse de Thomas Sankara

Les deux premiers chapitres révèlent les itinéraires de ses parents. Ils reprennent ensuite la plupart des anecdotes déjà connues sur l’enfance de Thomas Sankara. Mais il dépasse le simple récit en en tirant deux réflexions particulièrement pertinentes.

D’une part son rapport plutôt œcuménique aux religions dont il a une connaissance diversifiée. Sa mère était catholique, mais son père né dans une famille musulmane a été converti à la religion catholique à l’âge adulte. Le jeune Thomas est ainsi largement initié à la religion musulmane de par le fait que le reste de la famille est musulman.

D’autre part l’auteur souligne son rapport assez distant à son identité ethnique. Son père portait un nom Mossi avant de reprendre lorsque son fils était au lycée, le nom de Sankara de l’ethnie Silmi mossi. Une ethnie qui résulte d’une rencontre entre les peuhls et les mossis. Son père étant devenu infirmier gendarme, la famille voyage beaucoup à travers le pays au gré des différentes affectations. La famille fréquente donc celles d’autres fonctionnaires d’ethnies différentes.

C’est de là que résulte sans doute le peu de cas qu’il accorde à l’appartenance religieuse ou ethnique.

L’auteur ajoute quelques précisions peu connues sur des études secondaires du jeune Thomas, le choix de son orientation, son niveau scolaire et son séjour au PMK (prytanée militaire du Kadiogo).

Il passe vite sur son séjour à Madagascar, largement traité dans une précédente biographie mais en notant l’essentiel. La participation de l’armée à une révolution dont il est témoin, et à l’encadrement des agriculteurs. Ainsi prolonge-t-il son séjour pour expérimenter l’implication des bérets verts de l’armée malgache comme brigade militaire de sensibilisation au développement dans les campagnes.

L’apport des entretiens réalisés par l’auteur.

Outres les archives américaines, les ouvrages déjà publiés, l’auteur utilise de nombreux témoignages qui complètent les sources disponibles jusqu’ici. On notera ceux de Jean Pascal Ouedraogo, Fidel Toé, et Paul Yaméogo amis d’enfance ou rencontré lors des études. Ceux de Serge Théophile Balima, et d’Alfred Sawadodo tous deux conseillers à la présidence. Ils apportent des réflexions intéressantes, assez critiques de la part du premier sur un certain nombre de décisions prises par Thomas Sankara, comme la suppression des loyers durant un an. Valère Somé, se définissant comme un idéologue, proche du Président durant la dernière période, est mis à contribution beaucoup sur la pensée politique du leader de la Révolution. Il ouvre le débat sur une éventuelle influence de Franz Fanon et Amilcar Cabral sur la pensée politique de Thomas Sankara. Thomas Sankara n’a lui-même jamais cité ces deux penseurs. Mais Thomas Sankara évoque plusieurs fois dans des discours le nécessaire suicide de la petite bourgeoisie. Or Valère Somé dans son blog publié un texte d’Amilcar Cabral intitulé « sur la petite bourgeoisie »  voir à https://valere-some.blog4ever.com/amilcar-cabral-sur-la-petite-bourgeoisie où il écrit : « pour remplir parfaitement le rôle qui lui revient dans la lutte de libération nationale, la petite bourgeoisie révolutionnaire doit être capable de se suicider comme classe, pour ressusciter comme travailleur révolutionnaire, entièrement identifiée avec les aspirations les plus profondes du peuple auquel elle appartient ».

Citons enfin, Abdul Salam Kaboré qui fut aux côtés de Thomas Sankara assez tôt notamment lors de la création du ROC (nombreux sont ceux qui affirment que ce serait le sigle de Rassemblement des officiers communistes, alors qu’Abdul Salam réfute cette affirmation)  et d’Etienne Zongo aide de camp, souvent cité notamment dans le récit des évènements lors de la préparation du complot. Quant aux entretiens avec Touré Soumane, leader syndical et de Philippe Ouedraogo, tous deux membres du PAI (Parti africain de l’indépendance), ils complètent les critiques des collaborateurs de la présidence, par d’autres plus politiques, puisque ce parti, très important à l’époque, a collaboré un an avec le pouvoir avant d’entrer dans l’opposition et de subir la répression.

On ne reviendra pas ici sur l’exposé des problèmes politiques, des conflits entre organisations, de la gestion du pouvoir. Ils étaient déjà plus ou moins connus. Signalons tout de même l’intérêt de l’ouvrage, d’apporter des précisions, des compléments, à l’aide de nombreuses références à tout ce qui a été déjà écrit sur le sujet. Ce n’est d’ailleurs pas le point fort des chancelleries occidentales de s’y attarder voir d’y comprendre quelque chose. Mais les archives vont par contre se révéler, bien fournies, au fur et à mesure que l’hostilité envers le Burkina se précise. L’auteur apportera de ce point de vue, plus avant dans le livre, de nombreux éléments et éclaircissements.

L’intérêt des archives américaines

Les archives américaines, citées tout le long de la fin du livre, révèlent des évènements ou des analyses que l’on ne retrouve pas dans les archives françaises. Mais aussi et surtout les opinions et parfois les actions des Américains comme des Français. Il s’agit essentiellement de « câbles », l’équivalent des télégrammes diplomatiques français. Les documents de la CIA sont rarement cités. Selon l’auteur, l’agence américaine faisait à l’époque profil bas après quelques scandales retentissant qui avaient défrayé la presse américaine. Et d’autre part, la CIA ne disposait que d’un bureau à Niamey. On peut cependant penser que certains de ses membres se trouvaient pourtant à Ouagadougou, au sein du personnel de l’ambassade.

Le titre de l’ouvrage fait référence à l’époque de la guerre froide. Effectivement les ambassades françaises et américaines scrutent les rapprochements du Burkina avec l’URSS ou Cuba. La première va décevoir Thomas Sankara qui jugera son aide décevante. Tandis que les dirigeants du deuxième signèrent effectivement un ambitieux programme de coopération qu’ils ne purent guère honorer du fait des difficultés économiques et de l’important engagement militaires sur la ligne de front face l’Afrique du sud.

On apprend ainsi que les déclarations marxisantes des dirigeants n’inquiètent guère les chancelleries occidentales du moment que le Burkina ne s’aligne pas plus que ça sur l’Union soviétique. Par contre, en cette période de conflit latent des pays occidentaux avec la Libye, le rapport entre Thomas Sankara et le colonel Kadhafi est scruté avec la plus grande attention. A ce propos l’auteur apporte de nombreux éléments démontrant le non alignement de Thomas Sankara sur la politique libyenne.

L’ouvrage accorde une attention particulière aux négociations avec le FMI. Thomas Sankara semble plutôt y être de prime abord favorable. A l’époque, la France de François Mitterrand avait d’ailleurs décidé de ne plus s’engager dans une aide bilatérale tant que les pays ne signaient pas d’accord avec le FMI. Quoiqu’il en soit, l’opposition de Thomas Sankara à la signature d’un accord se fait de plus en plus vive, alors que l’ouvrage révèle que des désaccords sont survenus à l’époque au sein du CNR. Et que même certains de ses membres auraient engagé des démarches, de leur propre initiative pour que les négociations reprennent. Et l’on voit Thomas Sankara s’arc-bouter, une constante que ce soit vis-à-vis des Américains ou des Français dès qu’il se trouve devant une pression politique qui conditionne le déclenchement de l’aide à un changement de politique. Ce qu’ont décidé les américains qui étaient pressentis pour former des forestiers et qui retirèrent ce projet en l’absence d’accord avec le FMI.

La guerre du Mali une véritable entreprise de déstabilisation

 Mais ce qui a le plus attiré notre attention, c’est ce qu’apportent les archives des États-Unis sur la guerre dite de Noël entre le Burkina et le Mali. En décembre 1985, ces deux pays s’affrontent militairement, pour une bande de terre revendiquée par les deux pays.

Sankara avait reçu un accueil chaleureux de la jeunesse malienne en octobre 84. C’est lors de ce séjour qu’il emmena avec lui Moussa Diawara, administrateur de la CEAO, pour le juger pour détournement de fonds à Ouagadougou. Moussa N’Gom et Moussa Diakité, tous les deux aussi administrateurs furent aussi arrêtés pour être jugés. L’auteur date de ce voyage l’hostilité du Mali contre le Burkina et Sankara en particulier.

Une longue et intéressante partie particulièrement fournie en références de câbles américains, démontre que la guerre Mali – Burkina, résulte d’actions conjointes de la France, de la Côte d’Ivoire et du Mali. A l’époque les relations avec la France commencent à s’envenimer du fait des multiples déclarations contre l’impérialisme français et Basile Guissou le ministre des affaires étrangères burkinabè avait refusé de recevoir le président de la caisse centrale de coopération. Le livre révèle que certains diplomates parient alors sur un coup d’État pour renverser Sankara.

En parallèle, en Côte d’Ivoire Jean Claude Kamboulé et Michel Kafando, le même qui assura la présidence de la Transition en 2014, s’activent pour déstabiliser le Burkina. On apprend via un câble américain la participation de Michel Kafando à une réunion d’une international anti-communiste WACL (World anti-communist League).

Et au mois de juin, un câble de l’ambassadeur américain rend compte d’une discussion avec l’ambassadeur algérien où il explique que quelque chose de sinistre se prépare entre les français et le Mali. Un scénario infernal se met en place qui ira jusqu’à la guerre, sans que les nombreux efforts de Sankara pour montrer sa bonne foi ne soient écoutés, alors que le Mali l’accuse d’avoir envoyé ses troupes pénétrer au Mali. Neher écrit : « il est difficile de penser que les autorités maliennes ne savent pas que les rumeurs qui circulent ne sont pas vraies ». Et un câble de la CIA explique que « la guerre est née de l’espoir de Bamako que le conflit déclencherait un coup d’État au Burkina ».

Une succession d’évènements qui vont isoler le Burkina

Entrecoupés de chapitres où l’auteur évoque la lutte pour la défense de l’environnement et pour la libération de la femme, le livre évoque les différentes tensions contre le Burkina et son Président. Une succession d’évènements qui vont petit à petit isoler le Burkina en dehors de ses alliés privilégiés, et, de façon indirecte, créée les conditions pour qu’un changement de direction du pays paraisse inéluctable sans entrainer trop de protestations.

La droite française gagne les élections en mars 1986. Jacques Foccart revient aux affaires aux affaires au côté du premier ministre Jacques Chirac. L’auteur en profite pour citer les conseillers de Thomas Sankara considérés comme proches des réseaux Foccart, et les Burkinabè qu’il qualifie de « pro business figures ».

Les États-Unis bombardent la Libye le 15 avril entrainant des protestations de Thomas Sankara, qui affirme sa réprobation et déclare envisager d’expulser les peace corps (corps de la paix américain).

Une tentative de putsch au Togo, à partir du Ghana, dont Blaise Compaoré serait l’organisateur, échoue en septembre 1986. Un câble américain, en provenance de Paris, affirme que l’opinion répandue fait état de Burkinabè impliqués dans ce coup qui selon l’auteur font apparaitre le Burkina comme un agent déstabilisateur.

Deux mois après, Mitterrand vient visiter le Burkina de retour du sommet françafricain de Lomé toujours boycotté par le Burkina, alors que Thomas Sankara a préféré se rendre à Cuba et au Nicaragua. Mitterrand est accueilli à Ouagadougou par des manifestations anti impérialistes et hostiles à Pick Botha, le dirigeant sud-africain accueilli peu de temps avant en France. C’est lors de ce séjour que se déroule la fameuse joute verbale entre les deux présidents durant laquelle Sankara accuse Mitterrand d’avoir tâché la France du sang des Africains. Une attaque verbale critiquée lors d’entretiens avec l’auteur par deux proches conseillers de Thomas Sankara.

Décembre 1986, le Burkina s’engage pour l’indépendance de la Nouvelle Calédonie. On apprend que des Kanaks se seraient entrainés en Libye. La France pourrait accepter la rhétorique révolutionnaire mais pas que le Burkina vote pour l’indépendance de la Nouvelle Calédonie à l’ONU.

S’ensuit une analyse de la situation au Liberia et les préparations de la guerre que souhaite engager Charles Taylor pour chasser Samuel Doe, qui avait assassiné le président précédent William Tolbert, un ami d’Houphouët Boigny qui poursuit le même objectif. Se basant sur les archives, il affirme la présence de Charles Taylor à Ouagadougou en janvier 1987. Un câble américain confirme l’alliance de Blaise Compaoré avec Charles Taylor et Kadhafi.

Le discours de Thomas Sankara à l’OUA en juillet 1987 où il appelle ses pairs à refuser avec lui de payer la dette termine cette longue succession d’évènements qui ont concouru à isoler le Burkina sur la scène internationale alors que la rupture semble consommée en septembre entre Thomas Sankara et le colonel Kadhafi.

L’exécution du complot

L’auteur ne manque bien sûr d’énumérer les différents conflits politiques internes, le retour des revendications des syndicats, et les différents motifs de mécontentement du fait d’obligations diverses ou de mesures jugées impopulaires ou un rythme de travail jugé trop élevé qui ont alimenter une opposition interne.

La situation est mure pour organiser un coup d’État. Les différents évènements qui vont se succéder ont déjà été racontés dans d’autres ouvrages, mais ce récit est ici complété par les archives américaines. On découvre ainsi que les diplomates américains ont pu faire un inventaire détaillé des pro et anti Sankara au sein de l’armée. Et que les américains peuvent compter sur leurs officiers ayant participé au programme International Military Education and Training (programme militaire de formation et d’entrainement).

Pour l’auteur les américains et les Français ne sont pas directement impliqués dans le complot si ce n’est par le renseignement. Mais différents éléments ont largement contribué à donner de Sankara une image négative auprès des américains.

Reste qu’Herman Cohen sous-secrétaire d’État aux affaires africaines visitera Houphouët-Boigny puis Blaise Compaoré en avril 1987 et en a fait un récit ambiguë sur ces rencontres. On apprend que des membres du CNR et des officiers sont venus avant l’assassinat prévenir l’ambassade US avec des renseignements selon lesquels Compaoré était plus pragmatique en économie et en général politiquement plus modéré. Et il ajoute que Sankara s’était rendu injoignable par le corps diplomatique, ce que les américains ont considéré comme une erreur fatale.

Le livre se termine par le récit du coup d’État, les réactions à Ouagadougou et dans le monde. On regrettera que la conclusion du livre ne soit pas revenu sur ce qu’annonce le titre de l’ouvrage, à savoir la difficulté de mener une révolution dans un contexte de guerre froide.

Saluons donc ici ce nouvel ouvrage, dense, solide, bien documenté, fruit d’un important travail de recherche sur Thomas Sankara et la Révolution. Il apporte des précisions sur ce qui a été écrit dans les précédents essais biographiques grâce à de nombreux nouveaux entretiens.. Mais l’impossibilité jusqu’ici d’avoir accès aux lettres et carnets personnels de Thomas Sankara rend l’exercice encore difficile.

Cependant cet ouvrage, le premier écrit par un véritable historien de formation et de profession constitue un enrichissement important de ce que nous savions jusqu’ici sur Thomas Sankara et la Révolution, grâce à l’accès qu’il a pu avoir aux archives américaines.

Brian J. Peterson affiche sa volonté de sortir du dilemme où se trouvaient la plupart des auteurs d’ouvrages sur le sujet jusqu’ici. Soit défendre la Révolution et son président après une période où l’on a tenté de détruire la mémoire et l’œuvre accompli, soit au contraire en faire le procès. Il nous offre cette fois un livre un peu plus équilibré grâce à la rigueur de l’historien.

Bruno Jaffré


 Table des matières

 

Remerciements

Liste des abréviations

introduction

1.Le passage à l’âge adulte à l’ombre du colonialisme, 1949-1966

2. L’éducation d’un révolutionnaire, 1966-1973

3. Une étoile montante: les soldats et la gauche politique, 1973-1982

4. De prisonnier politique à Premier ministre populiste, 1982-1983

5. La “Révolution du 4 août” et le président du peuple

6. «Cet homme qui déstabilise»: face à l’ordre néocolonial, 1983-1984

7. La lutte pour l’unité, 1983-1984

8. «Oser inventer l’avenir»: la construction d’une nation et la promesse d’un changement révolutionnaire, 1984-85

9. La politique est la guerre et la guerre est la politique: Sankara dans l’arène internationale, 1984-1985

10. Droits et périls révolutionnaires, 1986-1987

11. Pas de retour en arrière: la route vers le 15 octobre 1987

Conclusion

Bibliographie sélectionnée

Index

 

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