Nous vous proposons ce témoignage de tout premier plan d’une très grande importance, puisque Hervé Ouattara est des acteurs principaux du 30 octobre. Vous trouverez aussi plus bas les informations publiées par la Lettre du Continent, en général très bien informée, à qui il est aussi arrivé de se tromper. A verser aussi au dossier de la recherche de la vérité historique de ce 30 octobre 2014.
La rédaction
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Transition politique au Burkina Faso : Hervé Ouattara, l’un des derniers à avoir vu Blaise
publié sur le site http://lobservateur.bf/ du quotidien burkinabè L’Observateur le 06 Nov 2014
Il est l’un des derniers à avoir rencontré l’ancien président du Faso Blaise Compaoré au palais de Kosyam avant sa démission. Il s’agit d’Hervé Ouattara, président du Collectif antiréférendum (CAR), l’une des structures qui ont travaillé aux côtés de l’opposition à faire tomber le régime Compaoré. Nous l’avons reçu hier à notre Rédaction. Il nous parle dans cette interview de sa journée du 30 octobre, de sa rencontre avec Blaise, du lieutenant-colonel Isaac Zida et de l’avenir de son organisation.
Comment s’est déroulée votre journée du 30 octobre 2014?
C’est la journée qui a le plus marqué ma vie jusque-là. C’était une journée très chaude, très difficile (soupir). C’est une journée qui a annoncé de nouvelles possibilités pour notre pays et c’est cette journée qui a connu également la période la plus sombre de notre pays.
Vous êtes de ceux qui se sont retrouvés à Ouaga 2000 en direction de Kosyam avant d’être stoppés par un barrage du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Que s’est-il réellement passé ?
Il était question depuis un moment, au niveau du CAR, de réfléchir sur la possibilité de faire partir le président Compaoré. On nous a toujours fait comprendre que pour faire partir Blaise Compaoré, les marches pacifiques ne suffiraient pas, et nous nous avons intégré cette donne. Je ne suis pas en train de dire que tout ce qui a été cassé et le désordre sont le fait du CAR, seulement qu’il fallait accepter que ça pouvait tourner au vinaigre. Il a fallu donc penser à des stratégies pour pouvoir atteindre nos objectifs.
Dans la mobilisation du 30, moi, je devais coordonner les choses sur l’axe UAB avenue Kwame-N’Krumah jusqu’à l’école nationale des Douanes. D’autres personnes, bien sûr, étaient sur d’autres axes. L’objectif étant de parvenir à faire tomber les barrières des forces de l’ordre pour rejoindre l’Assemblée nationale. Vu le dispositif important de sécurité, ce n’était pas gagné d’avance pour les manifestants. Vu les enjeux de cette journée avec le projet de loi qui était en passe d’être voté, nous avons travaillé à réussir et vous savez ce qui s’est passé.
Après cette étape, vers 12h-13h, j’ai décidé, avec quelques militants, sur un coup de tête, je le reconnais, de monter sur Kosyam. J’ai donc tenu un discours dans les environs du palais du Mogho Naaba pour dire aux gens qu’il était temps qu’on en finisse avec le président Compaoré. Nous avons donc pris la direction de Ouaga 2000 avec une foule immense, c’est là-bas d’ailleurs que j’ai découvert monsieur Bambara qui est un militaire. C’est lui qui m’a informé qu’il se pourrait que le général Kouamé Lougué vienne notre la secours pour prendre Kosyam. C’est à ce moment que les choses ont commencé à se tisser entre nous (NDLR : avec Bambara) et un cordon de sécurité s’est immédiatement organisé autour de nous.
Puis la foule a commencé à clamer le nom de Lougué. Nous avons évolué ensemble jusqu’à Palace hôtel, où nous avons été arrêtés par le RSP. Il y a eu des tirs de sommation et c’est à partir de là-bas que je suis ressorti pour demander aux camarades de faire un geste pour montrer que nous n’étions pas armés et que notre seule volonté, c’était de libérer notre pays. Même s’il fallait que l’on passe sur nos corps, il fallait avancer étant donné qu’il y avait déjà des militants qui étaient tombés. Une tentative qui a échoué trois fois. La quatrième fois, nous avancions les mains nues et levées ; certains étaient même à quatre pattes pour signifier vraiment que nous n’étions pas armés. Les tirs de sommation ont continué puis les militaires ont rebroussé chemin jusqu’à l’hôtel Laïco. Nous avons poursuivi notre route et les militaires ont continué à tirer. Je crois que c’est à ce moment que trois d’entre nous ont été touchés. Ils ont été évacués à l’hôpital Blaise-Compaoré où ils ont succombé à leurs blessures malheureusement.
Cela a révolté davantage la foule et elle a continué d’avancer. Nous avons réussi à repousser le barrage jusqu’à BF1 puis au dernier feu tricolore avant le palais de Kosyam. Nous étions à environ 400 mètres du palais. Le dispositif sécuritaire y était bien sûr plus important. Mais on était déjà dans le feu de l’action et il fallait faire avec. C’est à cet endroit que Gilbert Diendiéré (NDLR : le chef d’état-major particulier de Blaise Compaoré) est venu nous voir. Il a demandé à parler au leader de ce mouvement et je me suis avancé, accompagné de Bambara et d’un autre, Ouédraogo, dont le prénom m’échappe. Il nous a fait comprendre que notre action a porté ses fruits, car c’est arrivé à qui de droit. Donc pour lui, ce n’était plus nécessaire que l’on verse le sang.
Nous lui avons fait savoir que notre objectif n’était pas d’échanger avec l’aide de camp du président ou quelqu’un d’autre que lui. Nous lui avons dit que nous étions venus pour nous assurer que Kosyam était libéré, car, à en croire des gens, Blaise Compaoré ne serait plus au pays. Il a dit que cela allait être compliqué à faire et lui on a rétorqué qu’il lui faudrait donc tuer tout le monde. Il nous a répondu que tirer sur la foule n’était pas leur objectif. Nous lui avons dit alors de nous laisser passer pour aller le voir. C’est ainsi qu’il a passé un coup de fil de presque 15 mn avant de nous dire que l’on pouvait y aller.
Qu’est-ce qui s’est dit entre le président et vous et qui était là ?
Nous avons été conduits (NDLR : Bambara, Ouédraogo et moi-même) par le général Diendiéré au palais. Nous avons traversé deux salons avant de voir le président au troisième, debout en train de nous attendre. Il nous a salués et nous a installés. J’ai tout de suite compris que c’était quelqu’un qui lisait la presse et suivait les médias dans leur ensemble. Par exemple, il connaissait mon nom. Ce qui m’a d’ailleurs surpris. J’étais aussi effrayé et je me demandais dans quelle merde je m‘étais mis. Il a même ironisé en disant qu’il avait appris que nous voulions son départ. Je lui ai dit que c’était la vérité, car il y a eu trop de morts déjà.
Mais lui nous a fait savoir qu’il a retiré le projet de loi et qu’il voulait une transition apaisée et qu’il allait remettre le pouvoir à un président démocratiquement élu. Tout ce qui le préoccupait, d’après lui, c’était de laisser un pays stable et démocratique. En réponse, nous lui avons dit qu’il était trop tard et que l’on attendait cela de lui il y a bien longtemps, mais il ne l’a pas fait. S’il avait dit ça il y a quelques mois, on l’aurait fait héros, mais que c’était déjà trop tard. On lui a donc donné jusqu’au soir pour qu’il libère Kosyam, et il devait présenter sa démission dans les 45 mn qui suivaient.
Il a vraiment promis de démissionner dans les 45 mn suivantes ?
Il l’a dit à nous et devant Gilbert Diendiéré. Il nous a d’abord dit de repartir dire aux manifestants dehors qu’il quitterait le pouvoir en novembre 2015 et qu’il souhaitait que tout se passe dans le calme. Je lui ai répondu que si nous portions ce message aux camarades, nous serions les premiers cadavres. Je ne sais pas si Diendiéré a toujours parlé ainsi au président, mais lui-même a confirmé nos dires en disant : «Excellence, avec tout le respect que je vous dois, on ne peut rien contre la foule qui est dehors. C’est gâté». Sur place moi-même j’ai compris que c’était scellé pour le président Compaoré. Il m’a même demandé d’inviter BF1 et Canal 3 pour qu’il déclare sa démission. Malheureusement, BF1 n’émettait pas ce jour.
Quand je me suis rendu à Canal 3 pour leur demander de rejoindre Kosyam, je suis allé tomber sur une déclaration de Blaise Compaoré qui instaurait l’état de siège. J’étais tellement choqué et énervé que j’ai continué à la radio Oméga pour dire mon mécontentement. Nous avons donc dit que nous remonterions sur Kosyam le lendemain à 8h, quel que soit le prix à payer. Après, j’ai été appelé par l’actuel président, le lieutenant-colonel Zida, qui m’a dit que j’avais commis une erreur en allant parler au président, car lui il savait qu’il allait nous rouler dans la farine. Il m’a fait savoir que l’armée avait décidé de prendre ses responsabilités et de démettre Compaoré de ses fonctions et qu’il fallait juste déterminer qui allait endosser cette responsabilité. Il y a eu ensuite les mouvements à l’état-major de l’armée que vous avez suivis avec nous, Le Balai citoyen et d’autres organisations. Ensemble, on a presque imposé Zida, et nous de notre côté nous savions que c’était un jeu fait depuis la veille 30 octobre.
Comment avez-vous connu le président Zida ?
C’est à Kosyam que j’ai fait sa connaissance, lorsque nous y sommes allés avec le général Diendiéré rencontrer le président.
Comment avez-vous trouvé Blaise Compaoré quand vous l’avez rencontré ? Dans quels états physique et mental se trouvait-il ?
Je pense que ce serait une grosse erreur pour moi de décrire par le menu la personne du président Compaoré tel que je l’ai vu. Je préfère, si vous n’y voyez pas d’inconvénient, dire simplement que comme tout homme, il était sous le choc. Comme s’il avait reçu un coup de massue sur la tête.
N’avez-vous pas par moments eu pitié de lui ?
Si vous voyez que j’évite au maximum de parler aujourd’hui dans les médias, c’est parce que mon entrée à Kosyam a beaucoup joué sur moi. Beaucoup de gens ne savent pas ce que je vis, ce que je traverse en ce moment. Moi-même, je ne sais plus si j’ai bien agi ou pas. Peut-être qu’il n’était pas tout ce qu’on disait de lui. Je suis dans une confusion totale actuellement.
D’aucuns disent que le CAR ainsi que d’autres organisations comme le Balai citoyen ont dealé avec le lieutenant-colonel Isaac Zida, le chef d’Etat par intérim. Y a-t-il vraiment eu des arrangements entre vous ?
J’ai l’habitude de dire aux gens que nous sommes tous comptables de ce qui est arrivé aujourd’hui. Le départ de Blaise Compaoré est le fruit de la lutte de tous les Burkinabè. S’il y a des gens qui peuvent vous dire comment Zida est venu, c’est bien nous ; et ce n’est pas pour nous vanter.
Au départ, nous avons voulu inciter Gilbert Diendiéré, lui-même, à perpétrer un coup d’Etat. Mais il m’a dit que ça ne l’intéressait pas et qu’il ne voulait pas en entendre parler. Concernant Zida, c’est des situations politiques qui ont amené les gens où ils sont. Dans la nuit du 30, nous avons entamé des négociations avec des gens auxquels nous avons fait savoir que si l’armée devait prendre ses responsabilités, nous ne voulions pas d’Honoré Traoré, le chef d’état-major. Mais Zida lui-même nous a demandé si nous étions convaincus de ce que nous voulions. Nous nous sommes toujours assumés. Dans la salle, j’ai été le premier à dire à Zida, car je lui ai parlé la veille, de prendre ses responsabilités.
La seule personne dans la salle qui a refusé cette option était Luc Marius Ibriga. Il m’a appelé de côté pour me dire que j’étais en train de jouer à un jeu dangereux. Je lui ai dit que ce qui m’intéressait à ce jour était que le président Compaoré quitte le pouvoir et que le reste on gèrerait. Peut-être que j’ai fait ça sur un coup de tête, mais je l’assume. Il a appelé Augustin Loada, puis Smockey. Hervé Kam n’était même pas encore là. Le Pr Ibriga nous a fait comprendre que lui était pour une transition civile et qu’il n’appartenait pas à la société civile d’amener des militaires au pouvoir. On a discuté entre nous et finalement, c’est nous qui avons gagné. Sams’K Le Jah et Hervé Kam, qui sont arrivés plus tard, étaient dans la même logique que Smockey et moi. Finalement, nous avons dit à Zida de prendre ses responsabilités, c’est pourquoi nous sommes revenus le lendemain l’accompagner à la place de la Nation pour son message. Il n’y a eu aucun deal. Maintenant le CAR accompagne la nouvelle dynamique qui veut que le pouvoir soit civil.
Le 4 novembre, lors de la rencontre entre les émissaires de la communauté internationale et la société civile burkinabè, vous avez quitté avec fracas la table des discussions. Que s’est-il passé ?
Nous avons des principes au CAR. Nous ne sommes pas des jeunes qui sont venus se prostituer ou pour les beaux yeux de quelqu’un. Pour nous, la communauté internationale se fout des gens. Nous ne sommes pas dans leur logique de médecin après la mort où ils viennent nous faire des leçons de morale. C’était trop osé de leur part. Nous avons d’abord attiré l’attention de Kadré Désiré Ouédraogo, le président de la Commission de la CEDEAO, sur le fait que lui, en tant que fils de ce pays, ne se montre qu’actuellement pour faire la morale aux gens.
Que vous a dit exactement Kadré Désiré Ouédraogo ?
Il est venu nous parler de sens de la responsabilité, de cohésion, d’éviter les actes de vandalisme… A mon sens, il est le moins indiqué pour tenir de tels propos. Après, nous sommes entrés dans d’autres échanges du genre « Le Balai citoyen a fait venir un militaire au pouvoir ». « Le Balai citoyen a fait partir Blaise Compaoré » ; « Le Balai citoyen a pris de l’argent… » Je n’ai pas toléré ça. Pour moi, il faut respecter les autres. On peut ne pas épouser les positions des autres, mais ce n’est pas pour autant qu’il faut aller jusqu’à les discréditer ou jeter l’anathème sur eux. Surtout quand on n’a pas de preuve, c’est de l’inconséquence. En présence de la communauté internationale, il n’appartenait pas à la société civile de venir laver son linge sale. Et quand les choses vont sur ce terrain, j’estime que le CAR n’a pas sa place. C’est la raison pour laquelle on a demandé à quitter la salle.
Vous qui avez eu l’occasion d’approcher le lieutenant-colonel Zida à plusieurs reprises, pensez-vous qu’il est homme à tenir parole ? Pensez-vous qu’il rendra le pouvoir aux civils comme il l’a promis ?
Moi, je crois toujours en l’homme jusqu’à ce qu’il me donne l’occasion de changer d’avis sur lui. Tout le monde n’est pas mauvais. C’est vrai qu’il y a eu des militaires qui ont déçu, mais il y a eu de bons militaires. Il y a eu Thomas Sankara, par exemple. Si les gens ont à un moment donné réclamé Kouamé Lougué, c’est certainement parce qu’il est bien. Je crois qu’on ne peut pas juger quelqu’un par le fait d’autres personnes. Aujourd’hui, je pense que c’est quelqu’un qui est honnête, qui est sincère, qui aime son pays et qui est prêt à consentir des sacrifices pour sa patrie. On est à un moment où chacun doit reconnaître le rôle qu’il a joué, et le rôle que l’autre aussi a joué. Et c’est capital pour le développement de notre pays. Il ne faut pas saper ce que l’autre fait. Quand quelqu’un arrive à faire quelque chose pour améliorer la vie du pays, il faut le lui reconnaître, si minime soit-il. Il faut donc reconnaître le rôle qu’a joué Zida dans la situation actuelle et s’il doit remettre le pouvoir aux civils, il faut que l’Etat lui soit reconnaissant et que le peuple burkinabè reconnaisse le rôle de l’armée. Que l’on admette qu’elle prenne part activement à la transition.
Il est question actuellement de faire un portrait-robot du futur président de la transition. Le CAR a-t-il un nom à proposer ?
Non, le CAR s’est gardé de faire des propositions, parce que nous pensons que nous sommes une structure qui est prête à en découdre avec quiconque viendrait faire les mêmes bêtises. Pour éviter d’aller avec quelqu’un que nous-mêmes allons décrié, nous n’avons pas proposé de nom. Et si un nom fait l’unanimité, le CAR acceptera son choix.
Quel est le préalable que le CAR pose avant d’accepter un nom ?
Ce qui est important pour cette transition, c’est de trouver un homme qui est tout propre, même si c’est un peu utopique. L’essentiel, c’est que ce soit un homme qui ait le sens de l’honneur, des valeurs et qui fasse surtout consensus. Nous voulons un rassembleur.
Blaise Compaoré est parti, il n’est plus question de référendum, que deviendra le Collectif antiréférendum ?
Il y a déjà un comité de réflexion sur cette question. Bientôt, vous aurez une lettre d’invitation pour savoir ce que va devenir le CAR.
Propos recueillis par Arnaud Ouedraogo
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Comment ADO est intervenu pour sauver son ami Blaise
ALERTE LC n°693 du 07/11/2014
François Hollande a décidé de voler au secours de Blaise Compaoré à la suite d’une intervention d’Alassane Ouattara. Selon nos informations, le président ivoirien a appelé son homologue français à plusieurs reprises durant la crise burkinabè. C’est à l’occasion de l’un de ses appels, le 31 octobre, qu’il a demandé à Paris de mettre Blaise Compaoré sous protection de la France. Ce dernier a alors été transporté jusqu’à Yamoussoukro par les appareils du Commandement des opérations spéciales (COS), qui dispose d’une base au Burkina Faso. Le convoi de Blaise Compaoré a été repéré grâce aux GPS présents dans les véhicules.
La démission, puis l’exfiltration du chef de l’Etat burkinabè a constitué un “plan B” mûrement réfléchi par le général Gilbert Diendéré dès les premiers incidents aux abords de l’Assemblée nationale, le 28 octobre. Depuis son PC opérationnel, le patron du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) a pu suivre en direct l’évolution des événements grâce aux images prises par un hélicoptère doté de caméras embarquées.
Blaise Compaoré a été convaincu de ce scénario inéluctable après avoir constaté le basculement progressif des forces armées du côté des manifestants. Le jeu trouble du chef d’état-major des armées (CEMA), Honoré Traoré, a également pesé dans la balance. Lors de sa première intervention publique, ce dernier a déclaré l’état de siège dans le pays contre l’avis du chef de l’Etat. Après avoir songé à mettre Honoré Traoré aux arrêts, Blaise Compaoré s’est ravisé – “ce serait lui faire trop d’honneur” a-t-il déclaré en privé -, estimant la situation perdue.
Par ailleurs, plusieurs chefs d’Etat en contact permanent avec lui (Alassane Ouattara, Faure Gnassingbé, Denis Sassou Nguesso…), ainsi que Guillaume Soro l’ont convaincu de ne pas engager une épreuve de force avec les manifestants.
Outre Gilbert Diendéré (LC nº693), le départ de Blaise Compaoré a été organisé par un autre personnage central : son aide de camp, le lieutenant-colonel Joseph Céleste Moussa Coulibaly, qui a pris part au convoi.
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