Présentation de l’album
“En marchant vers le soleil. Métaphore des indépendances confisquées, regard d’un jeune africain de la diaspora sur la terre qui l’a vu naître. Odyssée musicale au confluent du hip hop, du jazz, de la soul et des sonorités africaines. A travers des textes riches en images, Apkass nous entraîne dans son univers et donne à voir une Afrique digne et dynamique, source d’inspiration pour cette âme éprise de liberté.
Au fil des histoires, s’esquisse le portait d’une ville où se mêlent souvenirs et espoirs de changement : Kinshasa. Des personnages prennent vie. Un pasteur armé d’une bible et d’un pistolet, un militaire que la faim pousse au racket, Jean-Pierre Tirailleur, un marchand d’armes et Mbiya Kitoko, essence de la femme africaine.
La musique est le personnage principal de cette aventure. Réceptacle d’influences multiples, elle se veut fusion, évolution, création. Ici, le sample revit, varie, interpelle le n’goni, les percussions apostrophent les cuivres (saxophone et trompette). Et sur scène comme dans l’album, démarre un long dialogue entre les notes et les mots.
La couleur musicale est éclectique. A la sonorité africaine du début, marquée notamment par l’apport d’instruments traditionnels tels que la kora, le kalimba ou encore les percussions, se substitue lentement un son inspiré de la soul des années 70 et du jazz. Ainsi, le son devient sens et accompagne l’histoire qu’il conte à l’auditeur par le biais de la poésie”. Source : http://www.myspace.com
Formation :
– Apkass : Voix
– Jr Eakee : machines
– Mamadou Diabaté : N’Goni, tama
– Pédro Kouyaté : Congas, percussions
– Nathalie Ahadji : Saxophone ténor
Les titres de l’album:
Cette femme ocre de latérite – Plus qu’un nom, un poème – Là d’où je suis – L’incorruptible est mort – Du riz et des armes – Africaines – Les visages d’un homme – Nuit chaude à Kinshasa – Mbiya Kitoko – Unité – La victoire des vaincus – Âmes – Afrique – En marchant vers le soleil.
Vous trouverez à les paroles et la musique de “L’incorruptible est mort” à l’adresse
Présentation de Apkass
Natif de Kinshasa, il quitte son pays au début de l’adolescence.
Venu du hip hop il se dit influencé par le hip-hop éclectique de Common (like water for chocolate), l’engagement poétique de Gil Scott Heron, et du poète David Mandessi Diop. “En découvrant son recueil Coups de pilon, j’ai évolué dans ma manière d’écrire. Ça m’a libéré de la contrainte de la rime. Il écrit des mots simples, tout en exprimant des réalités très acerbes”.
Il s’est engagé au sein du collectif de poésie « Chant d’Encre », et organisait des soirées « Un Café chez Apkass » au Divan du Monde où il se produisait dans la partie artistique de soirées souvent militantes qui se terminait par des débats sur différents sujets au gré de l’actualité africaine ou des associations qui acceptaient de collaborer de cette façon.
Il a participé aux compilations de l’association Survie Africa wants to be free et Décolonisons qui dénoncent la Françafrique et au documentaire Fangafrika qui présente la jeune scène hip-hop d’Afrique de l’Ouest.
A une question sur Sankara, qui apparaît sur la pochette, il répond : ” Lumumba et Sankara constituent des figures politiques importantes. Evoquer la mémoire de ces hommes permet de rappeler des voies, pas de célébrer des noms. Je convoque celles qu’ils ont tracées mais qui malheureusement, n’ont pu être menées jusqu’au bout. Ils ont donné une direction qu’un jour ou l’autre, nous suivrons tous. Quand tu parles de Sankara, tu penses à sa phrase, slogan fondateur de l’alter mondialisme : « Consommons ce que nous produisons, et produisons ce que nous consommons ». Le concept était précurseur…”
A à une question sur l’association SURVIE il répond : ” Survie est l’une des rares associations qui effectue un travail de fond en ce qui concerne l’Afrique. Issu de la diaspora, je suis arrivé en France à onze ans. Quand tu commences à sortir de l’adolescence, tu regardes tes références culturelles et tu te tournes à nouveau vers l’Afrique. Je cherchais alors les causes qui font qu’aujourd’hui je suis ici devant toi et non là-bas. Survie m’a fourni des réponses, comme la lecture de Françafrique* de François-Xavier Verschave. (ndlr : fondateur de l’association)”
Source : http://www.mondomix.com
Contact
- Contact Management – Booking: Audrey / Créer C’est Résister!
- 06 85 42 98 96
- Adresse courriel : creer.resister@gmail.com
- Adresse sites : www.apkass.com
- http://www.myspace.com/apkass
Nos commentaires
Nous avons croisé Apkass plusieurs fois au cours de soirée débat où était évoqué la mémoire et l’œuvre de Thomas Sankara, dont il était l’organisateur. Il nous accueillait chaleureusement d’un sourire ensoleillé comme on en trouve rarement hors d’Afrique, son continent d’origine qui reste l’essentiel de son inspiration.
Son engagement contre la Françafrique traverse l’album rejoignant son engagement dans la vie.
Sur ce CD, nous avons beaucoup aimé la musique, fusion des différentes influences, qui sait prendre la place qui lui revient lorsque Akpass nous laisse le temps de reprendre notre souffle. Il nous entraine avec ses amis musiciens dans une musique riche en couleur, mélange de tradition, de jazz auquel se mêle sa voix. Car le flot de paroles qu’il nous livre, particulièrement dense tout autant qu’imagé nécessite des pauses pour ne rien perdre de la qualité de l’écriture.
Apkass nous parle de sa ville natale Kinshasa vu du jeune exilé qu’il est avec la distance des kilomètres mais la proximité du cœur. L’album constitue un tout, un portrait contrasté de sa ville avec des portraits d’hommes et de femmes qui se débrouillent au milieu de leur contradiction : un pasteur armé d’une bible et d’un pistolet, un militaire que la faim pousse au racket, Jean-Pierre Tirailleur, un marchand d’armes et Mbiya Kitoko, essence de la femme africaine…
Apkass évoque des personnages aussi diverses que Patrice Lumumba, Thomas Sankara, Marcus Garvey ou encore les poètes Léopold Sédar Senghor et David Mandessi Diop.
Apkass chante la femme africaine, mais dénonce aussi la corruption (L’Incorruptible est mort), la circulation d’armes sous couvert d’actions humanitaires (Du riz et des armes), ou encore l’arrogance des anciens colons (La victoire des vaincus) avec le rappeur Hamé de la Rumeur.
Un album qui prouve encore une fois que l’engagement peut aller de pair avec la qualité.
Bruno Jaffré