“Super-héraut” un rap de ZALEM
Profession de foi (extrait du site de Zalem)
J’ai 18 ans, j’écris des textes depuis 4 ans, mais je ne rappe vraiment que depuis 1 an. Je prépare mon premier album, qui devrait sortir le 15 octobre 2007 pour les 20 ans de l’assassinat de Thomas SANKARA. J’ai sorti mon premier street-cd, “Le frelon vénèr”, le 17 octobre 2006 (45 ans après les manifs meurtrières à Paris). Le prochain street-cd sortira en janvier et s’appellera “Africa”. J’aime l’Afrique. Je combats comme je peux la françafrique. Je m’interesse tout particulièrement Au génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, et à l’implication française dans ce génocide. Je rappe pas pour l’argent, mais je crache pas dessus non plus. Je suis ouvert à toutes collaborations, sauf avec des wacks bien sur! Ma philosophie : gagner sans se renier, donc pas de “copinage avec l’ennemi”.
D’autres morceaux de Zalem à https://soundcloud.com/zalem-mc
Vous pouvez y écouter en particulier la chanson dont les paroles sont ci-dessous
Parole de la chanson
Super-héraut part.1 (instru de ParaOne)
Super-hérauts, défendant leur cause avant leur peau
Certains deviennent des héros, mais la plupart restent nyme-ano
Fédérateurs des emplis de fraîcheur, vivant avec la sueur et parfois la peur
Jamais ne déçoivent leurs supporters
Différents modèles d’un ado, j’ai nommé moi
Qui n’est plus miro, grâce à ces gens là
Secouant la Terre de sa fraicheur, il se bat
Ecoutant sa tête et son cœur, il y croit
Arrivé sur Terre un 21 décembre à Yako, 4 ans après un dû non rendu
A 21 ans il part à Madagascar, dans une école militaire. A Antsirabé il découvrira qu’une fois le peuple uni rien ne le bat
Comme avec Tsiranana
Notre homme après ses études en France séjourna, avant un retour au pays, la Haute-Volta
Quand la guerre contre le Mali éclate
Il la déclare inutile, ridicule, mais accomplit son devoir et va se battre
Il revient en héros, le peuple le porte sur son dos
On lui impose un poste de ministre un 81 mais en avril 82 il démissionne du gouvernement de Saye Zerbo
Il est nommé premier ministre en 83 quand le pouvoir est prit par Ouédraogo
Mais il met le peuple en avant, 59 fois dans son discours ce qui ne plait pas au nouveau gouvernement
Jeté en prison, c’en est trop pour le peuple, c’est la révolution
Dans la nuit du 3 août de cette même année, la masse portée par l’ami Blaise Compaoré
Au fond de sa cellule va le chercher
Il est nommé président par le Conseil National de la Révolution
Le 4 août 84 pour l’anniversaire de la Révolution
Il change le nom du pays, exit la Haute-Volta
Bienvenue au Burkina Faso, pays des hommes intègres en Mooré et Dioula
Kalachnikovs offertes à l’ANC, parti politique du plus connu des héros africains après Samuel Eto’o fils et Didier Drogba
J’ai nommé Nelson Mandela
Abolition de l’excision, rehaussement du taux d’alphabétisation, campagne d’infantiles vaccinations, attirant même des mères d’autres horizons, auxquels s’ajoutent des milliers de plantations
En pleine famine en 83 il envoie un avion de viandes à l’Angola, estimant que plus grave est leur cas
Bien d’autres choses il accomplit, mais arrêtons nous là
Réformant à tout va, il prend des risques
Notamment en critiquant, à juste titre
Les liens français avec le régime d’Apartheid
La Kanaky dans son désir d’indépendance recevra aussi son aide
Mitterrand voulait lui vendre des armes, lui ne demandait que des tracteurs
Mais comme tout homme il fit des erreurs
Le 4 août 87 il fait son mea culpa
Des menaces de coup d’état pèsent, mais il s’en bat
Et pourtant voici la fin de ce roi
Assassiné le 15 octobre 1987, aux alentours de 16h30
Quand les premiers coups de feu éclatèrent
Il sortit du palais, en short les mains en l’air
Avec sa légendaire trempe
Mais ces chiens de mutins étaient là pour écrire sa fin
Des rafales le crucifient au sol, le corps criblé de balles
Mort naturelle conclura pourtant l’expertise médicale
Assassinat avalisé par la françafrique, Houphouët, Eyadéma et tous ces cons
Bongo était pas pour, mais à rien fait contre
38 ans, il est mort, comme 12 de ces conseillers
Ironie du sort : le commando commandité par Compaoré
Venait du camp de Po, construit sur demande de notre homme
Il y avait même été instructeur, les élèves tuent le prof en somme
Il est maintenant temps de dévoiler son nom, à jamais entouré d’aura
Il s’appelait, THOMAS SANKARA
Interview de Zalem
Q1 : Vous avez quel âge? Vous êtes encore au lycée?
Zalem : J’ai bientôt 19 ans et je suis en Terminale L.
Q2 : Vous n’avez écrit à ce jour que 2 raps dont un sur Thomas Sankara? Pourquoi Thomas Sankara?
Zalem : En fait j’ai écrit beaucoup plus de chansons, mais je n’en ai enregistré qu’une dizaine. En fait je n’en ai mises que 2 sur mon « myspace ».
J’en ai écrit une sur Thomas Sankara car il représente beaucoup pour moi. C’est mon « idole politique » ! J’ai découvert Thomas Sankara dans La Françafrique, de François-Xavier Verschave, et il a tout de suite retenu mon attention. Par la suite je l’ai retrouvé dans d’autres livres ou articles et depuis je ne peux plus me séparer de son image. Il est l’allégorie de l’espoir pour l’Afrique.
La chanson que je lui consacre s’inscrit dans une série de chansons retraçant la vie de personnes que j’admire, d’où le titre de cette série: Super-Héraut. Toutes les chansons de la série débuteront par le même refrain et le texte qui suivra, qui sera une bio relativement brève, sera un acrostiche. La première partie de cette série étant consacrée à Thomas Sankara.
Q3 : Et pour la musique vous avez fait comment?
Zalem : J’ai pris une musique de ParaOne.
Q4 : Comme réagissent les copains de votre âge autour de vous?
Zalem : Au départ ils ont été surpris, mais maintenant ils sont habitués. J’en ai saoulé plus d’un avec le 17 octobre 61 ou avec le génocide rwandais ! De manière générale ce sont des sujets qui les intéressent quand je leur en parle, mais ça ne va pas plus loin. Je ne dis pas qu’ils font semblant de s’intéresser pour me faire plaisir, mais bon, au fond ça ne les préoccupe pas. C’est loin pour eux. Ils ont leurs « problèmes », leurs vies à gérer…
Q5 : Vous avez des contacts avec des rappeurs d’Afrique?
Zalem : Pas vraiment non. J’ai un pote ivoirien qui rappait mais je ne l’ai pas vu depuis longtemps. Et puis je ne l’ai entendu qu’une fois donc je ne sais pas vraiment ce qu’il vaut en rap. En tout cas en tant que pote il est très bien (rires)
Q6 : Après Thomas Sankara vous voulez évoquer quoi dans vos prochains raps?
Zalem : J’ai écrit une chanson sur le génocide rwandais. Elle est en trois parties : la « généalogie du génocide », pour reprendre la terminologie de Dominique Franche; le génocide en lui même, vu au travers, notamment, de saynètes; et le rôle de la France dans ce génocide. Le tout sans refrain mais avec intro et outro. Comme une dissertation en somme !
Je n’ai pas la prétention de dire que je ferais « le tour » du génocide rwandais en une chanson, mais c’est une modeste contribution que je tiens à apporter. Je pense qu’il est important d’en parler. D’ailleurs, début mars, je vais faire une « conférence » (je trouve le mot un peu trop solennel) à ce sujet dans mon lycée.
Sinon j’ai aussi écrit plusieurs chansons tournant autour de la Françafrique, sous différents aspects. J’ai écrit une lettre ouverte à l’Afrique, mais aussi une chanson sur le viol, une autre sur les jeunes occidentaux et les enfants soldats et esclaves (que l’on peut écouter sur mon myspace). Je parle de tout ce qui me touche de près ou de loin, et qui est grave ou qui pose problème, car comme je dis dans une de mes chansons : « pas là pour parler du positif / un rappeur sort pas sans ses griffes ». Mais cela ne veut pas dire que tout doit être sombre dans le rap ! On peut parler d’espoir. Mais si on parle d’espoir ça sera forcément par rapport à un problème. Donc…
Pour ce qui est en cours d’écriture ou en projet je prépare une chanson que j’ai appelé « Jacques l’Eventreur »… Je vous laisse deviner de qui il est question !
Q7 : Vois parler d’un album hommage à Thomas Sankara pour octobre 2007? Vous serez prêt?
Zalem : En fait ce n’est pas un album hommage à Thomas Sankara. J’ai juste décidé que mon premier album sortirait le jour des 20 ans de son assassinat. Il regroupera toutes les chansons évoquées plus haut, plus d’autres.
Je serais prêt au niveau des textes, mais au niveau de la musique et surtout sur le plan financier, ça risque d’être très compliqué. Donc si quelqu’un qui passe par là est intéressé pour m’aider, financièrement ou musicalement, j’accepterais avec joie.
Propos recueillis pour le site thomassankara.net en janvier 2007
> “Super-héraut” un rap de ZALEM MC
Bonjour à tous,
je voulais juste rectifier:
je ne sortirais finalement pas mon album en octobre, ça serait un naufrage financier. Mais j’aimerais faire un concert le 15 octobre, en France ou au Burkina. Si quelqu’un a des infos sur un concert en préparation, merci de me prévenir.
> “Super-héraut” un rap de ZALEM MC
Salut Gas que la paix de Dieu te garde
Pour ta question à ma connaissance non
Je suis au BF merci d’avoir pensé à nous
> “Super-héraut” un rap de ZALEM MC
Zalem est un rappeur très ouvert , nous avons eu la chance de partager un feat avec lui qui vient juste d’être fini d’enregistrer et nous sommes loin de regrettez, c’est texte sont très engagés, Bravo mec et a +
bonne continuation
Rezerv
> “Super-héraut” un rap de ZALEM MC
Bravo mon frere
il faut continuer dans ton combat car aujourd’hui notre combat est placé sur le signe de la perseverance…