Du 16 au 20 octobre 2019 (Agüimes, Grande Canarie)

La trente-deuxième édition du Festival du Sud Rencontre Théâtral Trois Continents à Agüimes, Grande Canarie, vient d’être clôturée. Elle a été, tout entière, un hommage à la mémoire de notre cher ami et camarade Antonio Lozano, qui a été son fondateur et l’âme du même pendant les dernières trente et un éditions.

L’ouverture du festival, la soirée du mercredi 16, nous la dédions, à travers plusieurs actes, à la mémoire d’Antonio: une table ronde de présentation de son dernier livre, posthume, Le défilé des maudits, où ont participé Antonio Morales, actuel président du gouvernement insulaire de la Grande Canarie et ancien maire d’Agüimes, Oscar Hernández, maire d’Agüimes, Alexis Ravelo, probablement le meilleur écrivain canarien actuel, et Gregori Dolz, éditeur du roman dans la maison d’édition Alrevés. Ç’a été un évènement débordant d’émotion où la présence d’Antonio était palpable. Une fois finie la table ronde, Juan Montero, un vieil ami d’Antonio, a lu un bref texte de l’activiste sénégalais Moussa Demba Dembélé et a aussi projeté une déclaration enregistrée en vidéo de l’écrivain, aussi sénégalais, Boubacar Boris Diop, tous les deux amis d’Antonio et du festival que, ne pouvant pas être présents, ont voulu tout de même laisser un témoignage d’amour et d’admiration pour Antonio.

Juste après, dans le lobby du Théâtre Auditorium d’Agüimes, un buste d’Antonio Lozano, réalisé par son ami sculpteur Paco Suárez, a été découvert. La soirée a été fermée avec la pièce de théâtre Le crime de la rue Fuencarral du célèbre écrivain canarien Benito Pérez Galdós.

Pendant les jours du festival le village d’Agüimes a été plein de théâtre et d’autres activités parmi lesquelles il faut souligner, pour son rapport avec notre frère Antonio, la table ronde que, sur écriture et engagement, a conçue et modérée Juan Montero. On a parlé d’écriture et d’engagement parce que tous les deux ont été des éléments essentiels de la personnalité d’Antonio et, pour parler de lui et d’eux, ont participé à la table ronde l’écrivain canarien José Luis Correa et notre camarade Bruno Jaffré (voir la vidéo à la fin de l’article). Elles ont été deux participations très intéressantes dans lesquelles les conférenciers se sont investis dans les différentes voies par lesquelles les écrivains arrivent à s’engager; ils ont parlé des urgences de l’actualité et ont discuté de si l’écriture est encore aujourd’hui, dans cette époque d’écrans et des touches, de vitesse technologique et manque de peau, une arme chargée de future.

Le matin du samedi 19, Bruno Jaffré et Juan Montero sont allés ensemble au cimetière d’Agüimes et sur la pierre tombale d’Antonio Lozano ils ont découvert ce message, écrit par lui-même peu avant de mourir, qui nous parle de l’immensité de notre ami en nous offrant, lui-même, la clôture incontournable de cette brève chronique d’un festival à son mémoire:

“Si quelqu’un te raconte que je suis mort de chagrin, nie-le. Mon pleur a été passager car mon horizon n’est pas fait de nuits d’attente, mais pour parcourir libre ma vie et notre mer et trouver l’amour dans les deux rives”. Énorme Antonio!!

Juan Montero Gomez


Rencontre littérature et engagement avec Luis Correa et Bruno Jaffré, le 18 10 2019 dans le cadre du festival (français et espagnol)

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