COMMEMORATION DU 15 OCTOBRE : Plutôt l’union d’action que l’union médiatisée
Le Pays du dimanche 17 octobre 2010
Les sankaristes du Burkina se sont retrouvés le vendredi 15 octobre dernier au cimetière des martyrs au secteur 29 de Ouagadougou, pour commémorer le 23e anniversaire de l’assassinat du président Thomas Sankara et de ses compagnons. L’un des messages forts de la cérémonie aura été l’appel de la jeunesse sankariste aux leaders pour que s’impose l’unité d’action au lieu d’une “union médiatisée”.
“Voilà 23 ans déjà qu’une rapacité venue de très près avec l’appui de l’impérialisme international, tentaculaire et conquistador, lançait une mission de destruction, au sens propre comme au figuré, de l’espoir de tout un peuple, voire de toute l’Afrique”. Ainsi s’exprimait le député Yamba Malick Sawadogo, président du comité d’organisation de la commémoration. En ce vendredi 15 octobre 2010, il n’y avait certes pas l’innombrable foule du 20e anniversaire en 2007. Mais, la plupart des leaders de partis sankaristes étaient là pour le recueillement. Ils se souviennent “comme si c’était hier, des crépitements des armes et des vrombissements des véhicules militaires ( .) ». Pour eux, ce 15 octobre 1987 a changé le cours de l’histoire du Burkina. Le régime du président Blaise Compaoré est, aux yeux des sankaristes, celui qui a le plus creusé la fracture sociale au Burkina. C’est pourquoi en tant que patriotes, le président du Front des forces sociales (FFS), le député Norbert Tiendrébéogo, le président du comité d’organisation, le député Malick Sawadogo et le chef de file de l’opposition, Me Bénéwendé Sankara pensent que la résistance doit se poursuivre avec le peuple pour que demain soit meilleur. Mais, pour la jeunesse sankariste unie, ce discours ressemble à celui de tous les jours. Ainsi, leur premier responsable, Issa Balima, n’a pas manqué de dire aux leaders sankaristes d’être plus responsables et de s’unir. Sans ambages, il a déclaré qu’au lieu d’une « unité médiatisée », l’unité d’action s’impose aujourd’hui pour que le peuple burkinabè retrouve sa dignité d’antan.
Par Dayang-ne-Wendé SILGA
Source : http://www.lepays.bf/spip.php?article3114
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XXIIIe anniversaire de la mort du président Thomas Sankara ! Moment d’introspection au cimetière de Dagnoën
Sidwaya du lundi 18 octobre 2010
Pour commémorer le XXIIIe anniversaire du décès du président Thomas Sankara, ses partisans se sont retrouvés au cimétière de Dagnoën, afin de lui rendre hommage.
“La vie est comme une scène de théâtre où chacun vient jouer son rôle et s’en va“, dit-on. La cour du cimetière des Martyrs de Dagnoën a refusé du monde le vendredi 15 octobre 2010. Les partisans sankaristes et artistes-musiciens, en l’occurrence Smockey, Sam’sk le Dja et Didier Awadi sont venus commémorer le 23e anniversaire de la mort du camarade capitaine Isidore Noël Thomas Sankara. C’est avec un air révolutionnaire que le Dytanié, hymne national du Burkina Faso a été entonné, marquant le début de la cérémonie.
Des gerbes de fleurs ont ensuite été déposées sur les tombes des camarades Noufou Sawadogo, Amadé Sawadogo, Abdoulaye Guem, Der Somda, Wallilaye Ouédraogo, Emmanuel Bationo, Paténema Soré, Frédéric Kiemdé, Bonaventure Compaoré, Paulin Bamouni, Christophe Saba et Sibiri Zagré, tous des compagnons de feu Thomas Sankara morts avec lui le 15 octobre 1987.
S’en est suivi le dépôt de la gerbe de fleurs par les sankaristes et amis du regreté capitaine Isidore Noël Sankara sur sa tombe. “Le peuple burkinabè a été constant dans sa mobilisation“, a souligné le président de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS), Maître Bénéwendé Sankara, présent à la cérémonie. “Ce pèlerinage que nous effectuons chaque année, depuis une vingtaine d’années, est un moment fort de notre vie militante, de notre vie d’homme tout court !“, a affirmé le président du Front des forces sociales (FFS), Norbert Michel Tiendrébéogo.
Engagement à promouvoir le sankarisme
Ces instants de retrouvailles et de communion sont surtout pour les partisans sankaristes une grande opportunité d’introspection, de ressourcement, a-t-on noté.
“A tous les prix, nous nous engageons à promouvoir et à soutenir un sankarisme fort et conquérant, peu importe le nom du leader ou de la structure qui le châpeauterait“, a exprimé le président national de la Jeunesse sankariste unie (JSU), Issa Balima. La veuve Mariam Sankara bien qu’absente à la cérémonie commémorant le 23e anniversaire du décès de son époux, a tenu à adresser un message aux militants Sankaristes.
Pour la veuve, cette cérémonie revêt un sens très particulier dans la mesure où le Président Thomas Sankara dont l’action s’inspirait de celle de ses illustres aînés à savoir Nkwame N’krumah, Patrice Emery Lumumba, Ruber Un Nyobe, Amilcar Cabral et Samorah Machel, avait fait de la lutte contre toutes les formes d’oppression et d’injustice le combat de sa vie, tant en Afrique que dans le monde.
Elle n’ a pas manqué d’inviter tous les sankaristes burkinabè à unir leurs forces pour que par leurs votes, lors de la future élection présidentielle, un véritable changement puisse se produire au Burkina Faso. C’est dans l’espoir que ce rituel de la commémoration du 15 octobre se perpétue que les militants et partis sankaristes ont quitté le cimetière des Martyrs de Dagnoën. Une messe pour le repos des âmes des illustres disparus à été célébrée le même jour à 18 h en l’église Saint Camille de Ouagadougou.
Francine E. KANZIE
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Partis sankaristes : L’unité s’arrête au cimetière
L’Observateur N°7738 du lundi 18 octobre2010
dimanche 17 octobre 2010
Le comité national d’organisation mis en place lors de cette rencontre, qui a eu lieu le 28 septembre dernier au siège de l’UNIR/PS, a élaboré un programme d’activités dont le traditionnel désherbage du “cimetière des martyrs” à Dagnoën et la cérémonie de dépôt de fleurs ainsi que des messes de requiem pour les disparus.
En marge de cela, a également eu lieu, au Centre national de presse Norbert Zongo, une conférence sur les évènements du 15 octobre 1987. Une telle « synergie d’actions » rappelle, à une moindre échelle, le 20e anniversaire, en 2007, où on a vu toute la galaxie sankariste, intra et extra-muros, dans un élan de solidarité qu’imposait l’événement, commémorer ensemble la disparition du capitaine Thomas Sankara.
Ainsi on peut se féliciter de voir les « héritiers » de Tom Sank, les sankaristes, puisque c’est comme ça qu’on les appelle, se recueillir ensemble pour la mémoire de leur idole commun.
Dommage cependant que ce ne soit que pour déposer les chrysanthèmes qu’ils s’unissent : en effet, c’est tout simplement désolant que de voir la désunion, tel un cancer, ronger le sankarisme plus de deux décennies après qu’il est tombé sous les balles meurtrières des partisans de la Rectification, le 15 octobre 1987, au cœur du Conseil de l’entente.
C’est d’autant plus désolant qu’on est à la veille d’une campagne électorale pour l’élection du Président du Faso du 21 novembre prochain, car, après avoir chanté le requiem ensemble, le chœur des sankaristes va retrouver ses habituelles voix discordantes alors qu’on aimerait les voir plus unis ailleurs qu’au cimetière.
En effet, beaucoup espéraient une candidature sankariste unique à ce scrutin puisque, en réalité, et il ne faut surtout pas se leurrer dessus, c’est plus Sankara, de sa tombe, qui donne encore des électeurs à certains que leur propre carrure ou leur propre aura si tant est qu’ils en ont ; malheureusement, la grande famille sankariste en est encore à se lézarder dangereusement, minée par les querelles de leadership et/ou de personnes et même d’intérêts bassement matériels. « Je suis plus sankariste que toi », semble vouloir démontrer tout un chacun.
Résultat, un fractionnement dont les répercussions se verront encore lors de la présidentielle à venir, où l’on compte deux candidats sankaristes parmi les 7 présidentiables : Me Bénéwendé Stanislas Sankara de la « coalition » ADEFA, FDR, PPP, UNIR/PS et URDB ; et Boukary Kaboré, dit le Lion, adoubé par l’UPS-MP, le CNR-MS et le PUND. Le « camarade » Norbert Tiendrébéogo du FFS, lui, soutient la candidature de Hama Arba Diallo.
C’est dire donc que ce n’est pas demain que l’on verra l’union sacrée des sankaristes à travers une candidature unique. D’aucuns disent même que l’unité n’est pas indispensable ni une fin en soi et que ce n’est pas seulement chez eux qu’il y a division. C’est sans doute vrai, mais à la différence que les autres partis n’ont pas de mascotte fédératrice comme Tom Sank, susceptible de les unifier.
Tout de même, un tel symbole devrait suffire à faire la maxime marxiste léniniste sur l’unité des prolétaires de tous les pays dans le camp de ceux qui entendent perpétuer l’œuvre du capitaine disparu. « Sankaristes de tous les partis, unissez-vous », devrait-on alors dire. Et le plus tôt sera le mieux, car, faut-il encore le rappeler, l’union fait la force.
Autrement, ils continueront à végéter chacun dans sa boutique sans jamais constituer une force politique conséquente, et donc une alternative crédible. A moins que l’ambition de certains ne soit pas la conquête et la gestion du pouvoir d’Etat pour appliquer les idéaux du défunt président du CNR mais se réduisent à être seulement la mauvaise conscience de Blaise Compaoré. Ce serait vraiment court comme projet de société.
Hyacinthe Sanou (Stagiaire)
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Commémoration du 23 eme anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara. Sam’s k le Jah, Awadi et Smockey Un « clash » qui annonce des mutations ?
San Finna N°587 du 18 au 24 Octobre 2010
Et si, au-delà des prismes d’analyse habituels de la célébration du 15 Octobre avec la 23 ème commémoration de l’assassinat de Thomas Sankara, le Sankarisme politique, au fond, avait fait son temps ? Telle est la question qu’on peut se poser au lendemain du 15 Octobre 2010. Mais commençons par le commencement en répondant aux questionnements qui s’imposent.
Le 23ème anniversaire de la mort de Thomas Sankara n’a pas drainé foule
à Dagnoe. Ca mérite qu’on s’y attarde à un moment où on dit que la jeunesse burkinabé, même africaine, en manque de références, réalise des transferts sur l’homme du 04 Août. Ca étonne, ça étonne d’autant plus que sur la ligne de départ, il y a directement engagés comme candidats ou indirectement comme soutiens de candidats à la présidentielle de novembre, des Sankaristes bon teint. Qu’est-ce à dire ? Que le temps a fait son œuvre et que finalement, il a eu raison de l’icône et de sa parole et que le sankarisme amorce la phase de son déclin ? C’est possible mais pour bon nombre d’observateurs et même de Sankaristes de la première heure, telle n’est pas l’explication.
La défréquentation du cimetière est plutôt la résultante d’une crise de leadership et de confiance par rapport à la direction sankariste. Les rumeurs, trop longtemps entretenues et savamment distillées, ont fini par convaincre que le Sankarisme politique était un moyen d’enrichissement et/ou de prestige à bon dos sur le sacrifice de Thomas Sankara.
L’engagement dans la campagne électorale apparaît ainsi, pour nombre de Sankaristes, comme la preuve d’une inconséquence sankariste qui écorne l’image du héros et trouble son repos.
Autre prisme qui suscite interrogations, contradictions : la position de la veuve Sankara. On a souvent peine à la situer par rapport à Blaise Compaoré et à son régime, par rapport à son soutien aux mouvements sankaristes. Comment peut-elle, de façon quasi explicite, prendre position pour l’élection à venir alors qu’elle devrait être au rang de ceux qui en dénoncent l’illégitimité, l’illégalité ? Il y a de quoi rendre perplexes nombre de Sankaristes sincères qui y verraient là une compromission de la veuve éplorée.
Les Sam’s K le Jah, Smockey et Didier Awadi, constituent un autre prisme, et peut-être le vrai, à travers lequel il faudrait engager le débat sur la critique, voire même la mise en examen, du Sankarisme politique. Ceux-là n’ont pas choisi la politique comme terrain de défense du Sankarisme. Tout au contraire. Ils ont campé leur ligne de défense et rassemblé leurs batteries sur le front de l’Art, de la musique, de la littérature. Chez eux, il s’agit moins de surfer sur l’homme du 04 Août pour gagner des mandats, la notoriété et la richesse que de puiser dans le fond de leur génie, des moyens de création qui perpétuent les idéaux pour lesquels Thomas Sankara a accepté de donner en obole sa vie. Là, c’est autre chose. Ils donnent d’eux-mêmes, ils se situent loin de la compromission, et par leur génie qui touche les âmes et qui résiste au temps, ils contribuent à l’éternité de Thomas Sankara.
C’est là peut-être qu’il faut voir le tournant qui se dessine dans la scénarisation de la célébration du 23 ème anniversaire.
Ils sont venus ensemble, à la surprise générale alors que le maître de cérémonie s’apprêtait à lancer la manifestation dans l’enclave créée autour des tombes du président Sankara et de ses compagnons pour installer les officiels.
Ils sont passés, sans un regard pour ceux qui se disent dépositaires de l’idéal sankariste, pour aller directement sur la tombe de leur «héros » sans daigner serrer les mains des doyens sankaristes confortablement installés aux premières loges. De la même façon, ils ont quitté les lieux, reproduisant la geste de Smockey damant en public sur Blaise Compaoré lors de la délivrance des Kora. Le seul auquel ils ont concédé la poignée de main, c’est Philipe Ouedraogo, Philippe Ouédraogo qui curieusement n’est pas un Sankariste. Mais le procédé vaut aussi signification qu’on peut ne pas être Sankariste mais avoir plus de dignité que ceux qui s’en déclarent les hérauts ; à l’extrême, un Me Hermann Yaméogo aurait pu à l’instant, bénéficier de cette poignée de mains ; il n’est pas au nombre des prédateurs de l’héritage sankariste.
Bref, une baffe dans la baffe qui ne fait qu’annoncer une reprise en main d’un combat qui pourrait se situer dans d’autres cercles pouvant ratisser large. En effet, on peut vouer de la sympathie, de l’admiration, de la reconnaissance à Thomas Sankara sans vouloir s’enrôler dans un Sankarisme politique tel qu’il est jusqu’à présent incarné. L’image du célèbre défunt pourrait ainsi regagner en sérénité et en repos éternel. Mais le temps nous dira si nous nous sommes égarés ou non en pures conjectures.
Arsène d’Hector
Source : http://www.sanfinna.com/ARCHIVES/Archives587/avuedepays2.htm
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Commémoration du 15 octobre: Mariam Sankara appelle à la vigilance
Dimanche, 17 Octobre 2010 par Joël Zoundi
15 octobre 1987-15 octobre 2010. Cela fait vingt-trois ans que le président du Comité national de la révolution (CNR), le capitaine Thomas Sankara trouvait la mort dans les locaux du Conseil de l’entente à Ouagadougou. Les Sankaristes, continuateurs de son œuvre, se sont réunis le jeudi 15 octobre 2010 au cimetière de Dagnoën à Ouagadougou pour commémorer cette date. La veuve Mariam Sankara a invité depuis la ville de Montpellier en France, où elle réside, les sankaristes à la vigilance à la veille du scrutin présidentiel.
Visiblement, vingt-trois ans n’ont pas suffi à effacer l’image du président Thomas Isidore Noël Sankara, de la mémoire de ses partisans. Panafricanistes, militants des droits de l’homme, responsables et militants de partis politiques sankaristes, artistes musiciens, ont effectué le déplacement du cimetière de Dagnoën où reposent l’homme de la révolution du 4-août et douze de ses compagnons d’infortune. Les Sankaristes, habillés en boubou traditionnel, ou en tee-shirt à l’effigie de leur héros, n’ont pas dérogé à la tradition qui veut que chaque année, ils viennent sur la tombe du défunt président prendre l’engagement de poursuivre la lutte qu’il a entamée. Pour le président du comité d’organisation, Yamba Malick Sawadogo de l’Union pour la renaissance/parti sankariste (Unir/Ps), cette commémoration est pleine de symboles. Car, selon lui, elle « se fait une année après la reconnaissance du Sankarisme comme deuxième force politique du Burkina», et «à la veille de l’élection présidentielle du 21 novembre», a indiqué le député. C’est entre les slogans de «Victoire, au peuple», «la patrie ou la mort nous vaincrons !» scandés par les militants, que se sont prononcés les discours des leaders de partis sankaristes.
S’ils ont en commun une idole et un ennemi, il reste que la question de l’unité se pose dans la famille sankariste. C’est pourquoi, Mariam Sankara, épouse de feu Thomas Sankara, dans son message prononcé par le député Edwige Bessin, invite «tous ceux qui se réclament de l’idéal sankariste de rester vigilants et de redoubler d’efforts pour que la flamme allumée par ses combats continue d’illuminer partout dans le monde ». Elle a appelé les leaders sankaristes à unir leurs forces aux côtés du peuple burkinabè pour que, par leurs votes, lors des futures élections présidentielles, un véritable changement puisse enfin se produire au Burkina Faso.
Si le président du Front des forces sociales (FFS), Norbert Tiendrébéogo a abondé dans le même sens, celui de l’Unir/Ps, par ailleurs chef de file de l’opposition, Me Bénéwendé Sankara, a noté la mobilisation du peuple autour des idéaux du président Sankara, 23 ans après sa disparition. «Je voudrais ici saluer également le courage et l’abnégation de la Campagne internationale Justice pour Sankara (CIJS), qui a déjà obtenu en 2006 une décision onusienne exigeant la lumière sur l’assassinat du président Thomas Sankara et qui a introduit, le 15 octobre 2009, une requête demandant l’expertise de sa tombe», a-t-il signifié. Ladite demande a été déposée au Tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou, et si elle est accordé, cela devrait relancera le dossier en justice.
Joel Zound
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Dagnoen Instant de trêve entre sankaristes
25 octobre 2010 Par Merneptah Noufou Zougmoré
On les a vu encore ensemble, eux qui se sont insultés toute l’année. De Maître Sankara à Norbert et de vieux Jo à Boukari le Lion (les derniers à s’être empoignés), tous se sont oubliés l’instant de la commémoration, comme au temps du Moyen-âge, pendant la trêve décrétée par l’Eglise. Ensemble, leurs partis comme s’ils ne sont jamais détestés, sont encore allés sacrifier au rituel du?”pèlerinage” de Dagnoën.
Leaders sankaristes en communion avec les fidèles du père de la révolution burkinabè sur les tombes des suppliciés du 15 octobre 1987. Le rituel est maintenant établi. Prosternation sur les tombes de Sankara et ses 12 apôtres, comme le christ justement et discours. Mais toujours moment solennel de réécoute des discours testaments du camarade président du CNR. Ces paroles prophétiques, à certains égards, qui ne lassent pas d’émouvoir les fidèles et les partisans. Le 15 Octobre est une véritable célébration. Il y a tout et même les icônes. En vue de ce rendez-vous, la création des artistes est chaque année plus féconde, comme on a pu le voir avec les posters nouveaux ou anciens retravaillés. Les effigies du “camarade” président Sankara n’ont pas baissé de cours. Ce sont ses héritiers qui ont des difficultés de cotation sur le marché de l’estime des fidèles et des militants. En cette journée de commémoration et en observant les leaders rassemblés, certains ne désespèrent pas que le changement souhaité de leurs forces par les Burkinabè se réalise un jour grâce aux sankaristes réconciliés. Mais problème, les leaders ont un problème avec l’hypertrophie de leur ego. Mais comme chaque 15 Octobre, ils se retrouvent pour entonner ensemble le Dytanié et se défouler sur Blaise Compaoré, peut-être ne faut-il pas désespérer. Mais il y a des signes qui ne trompent pas. Le cimetière n’a pas connu l’affluence des années passées. Pour de nombreux observateurs, c’est le signe de la désapprobation populaire vis-à-vis du comportement des responsables des partis sankaristes. S’ils ne prennent garde, ils risquent un jour de se retrouver seuls au cimetière, les gens trouveront d’autres moyens de rendre hommage au président Sankara sans eux.
Cette année encore la veuve de Sankara s’est adressée aux fidèles. Elle les a exhorté en cette année du cinquantenaire à avoir une pensée pieuse pour les combattants de la liberté africaine tombés sur les champs de bataille. Pour illustrer son propos, elle a cité entre autres le Congolais Patrice Emery Lumumba, le Camerounais Ruben Um Nyobé et le leader du Parti africain de l’indépendance de la Guinée Bissau et du Cap-Vert, l’agronome Amical Cabral. Elle a enfin encouragé les militants sankaristes à joindre leurs voies à l’ensemble des progressistes du Burkina pour qu’au soir du 21 novembre prochain, une alternance alternative puisse s’opérer dans le but de mettre fin à 23 ans de “régime de démission de Blaise Compaoré”. La revendication de l’exhumation des restes de Thom Sank qui avait été une exigence de la commémoration de l’année dernière n’a pas été rappelée cette année. Où en est-on avec cette exigence de la famille qui avait été considérée comme un déni de justice par l’ONU?? Quid aussi des recommandations du symposium à l’occasion du 20e anniversaire qui avait préconisé des conclusions à rendre public, dans un proche délai pour servir de bréviaire au mouvement sankariste?? Les héritiers n’ont peut-être pas la mémoire entre deux commémorations.
Sauront-ils cependant écouter la voix de Mariam qui leur parle d’unir leur voix à l’ensemble des “progressistes” pour bouter Blaise hors de Kosyam?? Tous y rêvent en se levant, mais à condition que ce ne soit pas l’un d’eux qui le réalise.
Merneptah Noufou Zougmoré
Source : L’Evènement N°198 du 25 Octobre 2010 http://www.evenement-bf.net/pages/dossier_2_198.htm