On trouvera ci-dessous le récit de la séance de la cours de cassation qui a décidé le report pour le 24 mai, extrait du quotidien Le Pays du 27 avril 2012.

La salle d’audience du Conseil d’Etat a connu une grande affluence le 26 avril 2012 à l’occasion du pourvoi en cassation introduit par la famille Sankara et son conseil dans la plainte contre X pour séquestration de la personne de l’ancien président, Thomas Sankara. L’audience n’a duré que quelques minutes mais le président de la Cour, Barthélémy Sinini, a eu le temps de renvoyer le dossier au 24 mai 2012. La raison de ce renvoi : le conseiller rapporteur général est en mission.

 

photo Amidou Kabré

Trois dossiers étaient au rôle de la Cour de cassation le 26 avril 2012 qui partage la même salle d’audience avec le Conseil d’Etat. Parmi eux, celui en appel de Mariam Sankara et de ses fils contre X et le ministère public.

Il est 8h 30. Un avocat entre dans la salle. Il s’agit de Me Bénéwendé Sankara, un des avocats de la famille Sankara. Il est accueilli par des applaudissements. A 9h, la Cour entre ; l’audience peut commencer. C’est le début d’un ballet de renvois. Un, deux et trois renvois. Mais le troisième renvoi prononcé par le juge Barthélémy Sinini a été froidement accueilli, juste pour quelques secondes.

« Le dossier Mariam Sankara et fils contre le ministère public et X est renvoyé au 24 mai car, le conseiller-rapporteur est en mission ». C’est en ces termes que le président de la Cour a justifié le renvoi du dossier tant attendu. La salle se lève, l’on entend des cris. « Justice pour Thomas Sankara ! », s’écrie quelqu’un. En chœur, la foule reprend le même refrain. Puis, tous entonnent le Ditanyè en quittant la salle.

Dans la cour, c’est la stupéfaction totale. Si pour les uns ce renvoi n’est pas une surprise, pour les autres, la conviction est claire. « C’est l’Etat burkinabè qui est à la traîne », s’est exclamé Me Bénéwendé Sankara, représentant Me Dieudonné Nkounkou.

Des inconditionnels de l’ancien président Thomas Sankara se sont fait remarquer dans la cour. Au nombre d’eux, Sams’K le Jah. Pour lui, au lieu de rectifier le tir au regard des injustices faites, « voilà ce qui est servi aujourd’hui ». De son côté, Me Bénéwendé Sankara fera savoir que « Me Dieudonné Nkounkou est en état depuis des années ».

Pourquoi ça traîne ? Me Bénéwendé Sankara, tout en incriminant l’Etat burkinabè dans sa volonté de ne jamais ouvrir le dossier, affirme que Mariam Sankara et ses fils ainsi que leur conseil restent « stoïques et sereins dans la lutte ».

Point de découragement pour les défenseurs de la cause de Thomas Sankara : « Nous sommes débouts » a, de ce fait, confié Me Bénéwendé Sankara. Il a d’ailleurs fait remarquer que la raison avancée par la Cour est « simple ». Concernant toujours le renvoi, Sams’K le Jah fait partie de ceux qui n’ont pas été surpris. Il a laissé entendre que le dossier Thomas Sankara dépasse les membres de la Cour, mais qu’il reste optimiste quant à une issue heureuse dans cette affaire. Il est sur la même longueur d’ondes que Me Bénéwendé qui précise que l’affaire du jour, plainte contre X pour séquestration, n’est qu’un volet parmi tant d’autres.

Aimé NABALOUM

Source : Le Pays du 27 avril 2012 http://www.lepays.bf/?AFFAIRE-THOMAS-SANKARA

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On trouvera ci-dessous une reportage vidéo de ce qui s’est passé ce 26 avril dans la salle d’audience du Conseil d’Etat, réalisé par Gabriel Kambou.

Vous y trouverez une interview de Sams’K Le Jah et plus loin des images émouvantes de nombreux jeunes présents, entonnant l’hymne national, le Dytanié. et lançant quelques slogans de la révolution.

 

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