COMMEMORATIONS DU 15 OCTOBRE : La CGTB renvoie dos à dos la Révolution et le Front populaire

A l’occasion de sa rentrée syndicale, la CGT-B (Confédération générale du travail du Burkina) a livré un long message dans lequel elle renvoie dos à dos la Révolution et la Rectification, en matière de répression du mouvement syndical. Nous vous livrons ce message intégralement. Il comporte une analyse critique de la politique du CNR en direction des organisations syndicales.

Le titre n’est pas de nous mais celui choisi par la quotidien Le Pays qui a publié cette déclaration dans son numéro N°3988 du 05/11/2007 (voir à l’adresse http://www.lepays.bf/quotidien/lumieres2.php?codeart=12932&numj=3988)

 

Camarades, militantes et militants de la CGT-B ;

Travailleuses et Travailleurs du Burkina Faso ;

Chers invités.

Je voudrais au nom du Bureau national confédéral (BNC) et des autres responsables de la CGT-B, rendre hommage à tous les camarades et compagnons de luttes qui nous ont prématurément quittés depuis la dernière rentrée syndicale d’octobre 2006. Je pense notamment au Professeur Joseph Ki- Zerbo, à Abdoulaye Yra, SG/ONSL, Baba Ouédraogo, SG/FNBP, Alima Tahita, responsable syndicale de la Gacilienne, Mahamdi Zallé du SYTTPBHA et à tous nos autres camarades et proches. Qu’ils reposent en paix !

Militantes et militants de la CGT-B ;

Travailleuses et Travailleurs du Burkina Faso ;

Chers invités ;

La rentrée syndicale confédérale 2007/ 2008, la 3e du genre depuis 2005, intervient ce jour 27 octobre 2007 en même temps que la tenue du 1er Comité Confédéral National (CCN) autour de l’ordre du jour suivant :

1- Bilan des initiatives prises pour la mise en place des Unions Régionales et les Unions Locales et tâches pour la réalisation complète du nouvel organigramme de la CGT – B,

2- Analyse de la situation nationale et celle du monde du travail et perspectives prioritaires pour 2008 ;

Le présent message constitue l’acte de lancement solennel de la rentrée syndicale confédérale 2007/ 2008 qui donnera les points de vue de la CGT-B sur différentes questions d’intérêt pour les travailleurs, puis tracera les grands axes de l’année syndicale 2008.

Chers invités, chers camarades,

La 3e rentrée syndicale confédérale 2008 intervient dans un contexte international toujours marqué par l’approfondissement de la crise économique, sociale et politique du système capitaliste, situation qui se traduit par :

1. la recrudescence des guerres impérialistes et les faillites en cascades de monopoles capitalistes, toutes choses qui tentent par tous les moyens de faire supporter le fardeau de la crise par la classe ouvrière, les travailleurs et la jeunesse qui dans tous les continents s’organisent et se battent contre l’exploitation capitaliste, pour la justice et pour le progrès social.

Ainsi, au nom de la lutte contre le terrorisme, les grandes puissances du système capitaliste (les Etats-Unis en tête) ont défini leur "axe du mal" et les pays qui le composent. Elles imposent par tous les moyens leurs lois au mépris de leurs propres règles. Ces offensives qui ont plongé en réalité le monde dans l’instabilité et l’insécurité sont guidées par des raisons de meilleur positionnement géostratégique, économique et de conquête de nouveaux marchés face à l’affaiblissement de certaines anciennes puissances coloniales.

2. l’approfondissement des luttes de la classe ouvrière et des peuples contre l’exploitation et l’oppression capitalistes. Les peuples, notamment la classe ouvrière, les travailleurs et la jeunesse développent des luttes contre l’exploitation et l’oppression impérialistes. Ainsi, la résistance du peuple irakien face à l’occupation américaine, les luttes des peuples à travers le monde, y compris celles du peuple américain, ont contraint le président Bush à reconnaître son échec et à demander l’aide des autres puissances impérialistes pour sortir de l’impasse.

Dans les Etats de l’ex-URSS, les peuples font le bilan de leurs propres expériences et sans hésitations, adhèrent à tout programme politique leur rappelant le système socialiste qu’ils ont connu à un moment donné et à même de mettre fin au système capitaliste exploiteur.

Le peuple français à travers sa classe ouvrière, sa jeunesse et ses travailleurs ont remporté d’importantes victoires ces dernières années, notamment en 2005 contre le Traité Constitutionnel Européen et en 2006 contre le Contrat Première Embauche (CPE).

Malgré ces luttes victorieuses, la bourgeoisie française a porté Monsieur Nicolas Sarkozy à la Présidence de la République française suite aux élections présidentielles du 6 mai 2007. Pour la bourgeoisie française, ce qui est à l’ordre du jour, c’est accroître l’exploitation et l’oppression des travailleurs et des peuples de leur propre pays mais aussi ceux des pays africains notamment. Dores et déjà on perçoit les velléités de passage en force du gouvernement français et de son parlement pour imposer ses lois anti travailleurs comme celles sur les transports, les retraites et leur immigration choisie, imposant des tests ADN.

I.2. En Afrique, c’est le déficit politique et démocratique avec des pouvoirs pour la plupart issus de coups d’Etat ou d’élections frauduleuses. Il en résulte des atteintes graves et répétées aux droits de l’Homme, des conflits et instabilités ouvertes ou sourdes, des guerres civiles ou rébellions dans de nombreux pays et régions comme en Côte d’Ivoire, au Tchad, en RCA, en RDC, en Guinée, en Somalie, au Soudan avec le conflit du Darfour, au Niger et au Mali avec la rébellion touareg, etc.

Malgré cette situation d’ensemble insupportable, les peuples développent de puissantes luttes contre la guerre, contre les méthodes autocratiques de gestion des pouvoirs en place et contre la misère. Les peuples et les travailleurs se dressent contre la légalisation du pillage de leurs richesses par les puissances impérialistes sous le concept de la "mondialisation" à travers leurs multinationales en complicité avec les dirigeants africains.

Et ce ne sont pas les négociations en cours sur les accords de Cotonou assortis des accords de partenariats économiques (APE) par région à l’initiative de l’Union Européenne (UE) qui vont vraiment développer l’Afrique. Du reste, des acteurs non étatiques notamment des organisations de la société civile ont perçu les enjeux et s’organisent contre les APE qui doivent rentrer en vigueur le 1er janvier 2008.

Quand on connaît la fragilité des économies des pays ACP et l’archaïsme de leur agriculture on peut se demander comment de tels pays peuvent négocier un Accord de Partenariat Economique (APE) sur le même pied d’égalité avec l’Union Européenne qui est la première puissance commerciale du monde ? Il s’agit en vérité de légaliser la suprématie de l’Union Européenne (UE) et des USA sur le reste du monde.

 

Illusions électoralistes

Chers invités, chers camarades,

La présente cérémonie de lancement de la rentrée syndicale confédérale 2008, se tient dans un contexte national marqué par la fin du cycle des élections présidentielles 2005, municipales 2006 et législatives 2007. Pendant ces différentes échéances électorales, le mouvement syndical s’est départi des illusions électoralistes sur la base de son expérience, pour avancer et défendre ses revendications contre la vie chère, l’impunité et la mauvaise gestion des affaires publiques. Quelques acquis ont été obtenus mais il reste beaucoup à faire.

Mais que peut-on retenir en terme de bilan social de l’année 2007 qui est entrée dans son dernier trimestre ?

La situation nationale au cours de cette année 2007 reste globalement marquée par l’aggravation de la crise politique, économique et sociale qui tenaille notre pays avec l’application des Programmes d’Ajustement Structurel (PAS) et singulièrement depuis l’assassinat crapuleux de Norbert ZONGO, et de ses compagnons en décembre 1998 et les luttes engagées par le Collectif des Organisations Démocratiques de Masse et de Partis Politiques (CODMPP).

1. Au plan politique et des libertés, les dernières élections qui ont consacré la suprématie du CDP (73 députés sur 111) à l’Assemblée Nationale, renforcée par les partis de la mouvance Présidentielle, furent caractérisées par le désintérêt du peuple, les fraudes massives, le refus par le pouvoir des candidatures indépendantes pourtant fortement demandées par le peuple. Pendant la campagne électorale, les organisations syndicales, dans des luttes sectorielles ou générales ont imposé les revendications des travailleurs sur la scène politique nationale.

Après la mise en place du nouveau parlement, un nouveau Premier ministre, Tertus Zongo, a été nommé. Mais que peuvent attendre le peuple et les travailleurs d’un pouvoir où l’Assemblée Nationale et la Justice sont au service de l’exécutif, sous la domination du chef de l’Etat, Chef suprême des armées, Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, dont le désir de pouvoir à vie se dessine nettement chaque jour un peu plus avec la célébration, depuis quelques jours, dans un faste insultant du "20e anniversaire de la renaissance démocratique." ?

Les atteintes aux libertés démocratiques et syndicales sont soutenues par le chef de l’Etat lui – même qui, lors de son interview par la presse nationale le 6 septembre 2007, ne s’est pas gêné d’affirmer que la manifestation publique des travailleurs du Ministère des Affaires Etrangères organisée par le SAMAE était une insulte au pays. Les activités syndicales du SATB et du SBM ont fait l’objet également de remises en cause inacceptables.

Ces derniers mois, en particulier depuis le scandaleux non lieu prononcé par le juge Wenceslas Ilboudo, nous notons la stagnation et même la relégation par les autorités, au second plan, des préoccupations populaires relatives à la lutte contre l’impunité des crimes dont le traitement du dossier Norbert ZONGO et à la moralisation de la vie publique, la lutte contre la corruption, les détournements et les fraudes, etc.

2. Au plan social, la vie est toujours de plus en plus chère au Faso. En effet :

* Les prix des produits de consommation courante ont connu ces derniers mois, une flambée générale.

A titre d’exemples :

– Le litre d’huile est passé de 600 à 750 francs CFA soit une augmentation de 25% ;

– Le kg de sucre est passé de 550 à 650 F CFA soit une augmentation de 18, 18%;

– le sac de 100kg de maïs qui coûtait 11 000 F CFA en juin atteint à présent 15000 F CFA, soit une augmentation de 36, 36% ;

– le sac de riz, de 11 000 passe à 12 500 FCFA soit une augmentation de 13,63%;

– les sacs de 100kg de petit mil et de sorgho sont passés de 13000 F CFA à 15000 F CFA soit une augmentation de 15,38% ;

– le sac du haricot passe de 20 000 à 24 000 F CFA soit une augmentation de 20%.

Ainsi, sur ces sept produits sus- cités, et pour la seule année 2007, on enregistre en moyenne, une augmentation de 20, 56% !!!

Le maintien provisoire actuel des prix du carburant, est dû à l’accord, pour une fois respecté, entre les syndicats et le gouvernement à la concertation du 13 juillet 2007, où les syndicats consentaient à accepter une diminution de 50 francs sur le prix du litre du carburant mais à condition que les prix des hydrocarbures soient bloqués au moins jusqu’aux négociations annoncées par le gouvernement pour septembre 2007, lesquelles devraient examiner plus en profondeur la question de la révision à la baisse des prix des hydrocarbures, notamment la proposition de révision de la structure des prix des produits pétroliers présentée par le mouvement syndical .

La hausse du prix du baril qui a atteint à la date du vendredi 26 octobre 2007, la barre des 92 dollars et qui est un argument commode pour le gouvernement fait craindre une nouvelle envolée des prix des hydrocarbures. Et les travailleurs doivent se préparer à la lutte pour une baisse des taxes sur les hydrocarbures.

Par ailleurs, le développement des mœurs barbares avec des crimes abominables introduits ces dernières années, est visiblement le fait d’hommes et de femmes assoiffés de pouvoir et/ou d’argent. La mal gouvernance généralisée qui a cours dans le pays et plus particulièrement la mauvaise gestion des carrières des agents de la Fonction Publique en particulier, ouvre des voies à des personnes peu scrupuleuses qui se livrent à un rackettage systématique des fonctionnaires par exemple, au niveau du service de la Solde.

Enfin, le développement prodigieux des fléaux sociaux tels que le chômage, la prostitution, la corruption, la toxicomanie, le banditisme, etc. est loin d’être vaincu.

* L’année agricole 2007- 2008 a été marquée par des inondations, dans la plupart des régions, qui ont détruit les habitations, les stocks de vivres, le cheptel et les cultures pour finir par un arrêt prématuré des pluies. Ces deux situations annoncent un temps de famine qui est déjà là.

* Le coût de la santé qui connaît un renchérissement continu, est laissé à la seule charge du citoyen. Les frais de plus en plus élevés exigés pour bénéficier de la simple consultation, éloignent les gens du peuple des soins de santé. De façon structurelle et cyclique, des épidémies font chaque année des ravages parmi la population.

* Au plan de l’éducation, la privatisation prend de plus en plus de terrain. Les établissements poussent comme des champignons. En effet, le journal l’Evènement n° 124 du 25 septembre 2007 rapporte ceci : "Les statistiques 2006-2007 font état de 1222 écoles privées représentant près de 14% des effectifs des élèves du primaire. Au secondaire, 53% des établissements d’enseignement général sont privés. Mais en terme d’effectifs, le public absorbe 54% des élèves contre 46% pour le privé. (…).Toutefois, 86% des élèves de l’enseignement technique se retrouvent au privé tout comme les 85% du préscolaire".

L’enseignement supérieur n’est pas en reste. En effet, le n° 125 du 10 octobre 2007 du même journal rapporte que "l’on compte au total 28 établissements supérieurs privés reconnus au Burkina Faso auxquels il faut ajouter les six demandes d’autorisations d’ouverture qui attendent sur la table du ministre des Enseignements Secondaire, Supérieur et de la Recherche Scientifique".

Plus de 6000 étudiants sont inscrits dans ces établissements selon les statistiques de la Commission nationale pour l’enseignement secondaire et Supérieur privé (SP/CNESSP). Chacun de ces établissements délivre ses propres diplômes en fin de formation. Pourtant, seuls les établissements dont les diplômes sont reconnus par le Conseil Africain et Malgache de l’Enseignement Supérieur (CAMES) ont une autorisation à le faire.".

Comme si ce sombre tableau du système éducatif n’était pas assez désolant, l’Etat engage une réforme inique de l’éducation suivie d’une campagne tapageuse sur une prétendue gratuité de l’école dont celle des manuels, aussi bien dans le primaire public que privé.

Cette réforme, conçue au sommet sans implication des véritables partenaires de l’éducation, consacre la mise en œuvre des thèses ultra libérales de la Banque Mondiale à propos de la rentabilité économique de l’école, de la prise en charge par les bénéficiaires eux-mêmes de l’éducation et de la formation, de l’institutionnalisation des cycles terminaux, véritables barrières dressées pour empêcher l’accès aux enfants du peuple à une éducation de haut niveau, etc.

Intenses mouvements sociaux

Chers invités, chers camarades,

Cette situation d’ensemble a fait de l’année 2007, une année d’intenses mouvements sociaux contre la vie chère, pour les droits démocratiques et sociaux. Ainsi :

– le 1er semestre 2007, a enregistré plus d’une trentaine de grèves et d’actions de protestations diverses à la base, unitaires et sectorielles (dont la manifestation du 3 février du CODMPP).

 

– le 2e semestre de 2007 a connu la grève générale du 18 Juillet. C’est aussi le constat du mouvement des militaires retraités à partir du 7 octobre 2007.

Ainsi, globalement, le mouvement social, a développé depuis le début de l’année 2007, d’importantes luttes dans les secteurs publics et privés (santé, éducation et recherche, industries diverses, secteurs dits de souveraineté à savoir, Magistrature, Affaires étrangères, corps habillés, femmes, notamment des services de nettoyages, étudiants, etc.).

Ces actions constituent la riposte des travailleurs, de la jeunesse, mobilisés dans leurs organisations de lutte, aux nombreuses agressions du pouvoir de la IV ème République contre leurs droits démocratiques et sociaux.

De même, le mouvement syndical, dans la concertation et l’unité d’action, fait des avancées notables sur certaines questions considérées jusqu’alors comme facteurs de division :

* Il s’agit de la rentrée en campagne à l’occasion des consultations électorales et la revendication des candidatures indépendantes. Déjà, lors de la marche du 27 septembre 2006, dans leur déclaration, les syndicats de notre pays affichaient "leur ferme volonté de lutter contre la vie chère mais aussi contre l’impunité et la mauvaise gestion des affaires publiques.

N’en déplaise à ceux qui veulent confiner les syndicats dans des revendications purement professionnelles, le mouvement syndical burkinabé, riche de près d’un demi-siècle de luttes, riche aussi de l’expérience du mouvement ouvrier international, s’intéresse à toutes les questions, fussent-elles judiciaires ou politiques, dès lors qu’elles sont en rapport avec les conditions d’existence des travailleurs" ;

* Il s’agit également de son analyse et de sa position sur la question des nombreux crimes notamment de sang, impunis comme celui de Norbert ZONGO et de ses compagnons et d’autres ;

• Il s’agit enfin, d’une meilleure prise en charge des luttes unitaires, des questions de portée internationale comme celles des APE, du soutien aux luttes des autres travailleurs en Afrique et ailleurs dans le monde (Guinée, France, etc.).

Militantes et militants de la CGT-B ;

Travailleuses et Travailleurs du Burkina Faso ;

Chers invités.

La situation nationale est marquée également ces derniers temps par un débat passionné, qui ne peut laisser personne dans l’indifférence. Il s’agit du débat autour du 15 octobre, une page pourtant récente de l’Histoire de notre pays. Sur cette question, quelle est la lecture de la CGT-B ?

La commémoration du 20e anniversaire de l’assassinat du Président du CNR, Président du Faso, Thomas Sankara, le 15 octobre 2007, commémoration décidée par les Sankaristes qui en ont d’ailleurs informé le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques, a donné lieu à une réplique des partisans de Blaise Compaoré. Ces derniers décident de fêter "20 années de renaissance démocratique au Burkina Faso avec Blaise Compaoré", après avoir abandonné, sous la réprobation générale, le thème de "20 ans de pouvoir Compaoré.

Ainsi, depuis la conférence de presse du comité d’organisation des "20 années de renaissance démocratique au Burkina Faso avec Blaise Compaoré", le 29 septembre 2007, une grandiose mise en scène est orchestrée qui mobilise le CDP, les ABC, tantis, tontons et autres, pour finir par les regrouper en fédération dénommée Fédération Associative pour la Paix –Blaise Compaoré (FEDAP-BC) .

Pendant que les lieux publics de rassemblement étaient refusés aux Sankaristes toute la période du 10 au 21 octobre 2007 était couverte de tapage médiatique, notamment la TNB, de manifestations diverses des partisans de Blaise Compaoré. Les Sankaristes eux, occupaient l’ATB, le CNP/NZ, l’espace Gambidi, le cimetière de Dagnoen, et oeuvraient à ne pas se laisser noyauter par les "Blaisistes" !

Pendant une dizaine de jours, les principales villes du Burkina Faso notamment Ouagadougou, Pô, Koudougou, Bobo Dioulasso, Dori, Gaoua, Banfora, Fada, Tenkodogo, Ouahigouya, etc. vivaient au rythme de manifestations dignes de campagnes électorales, orchestrées par leurs experts en communication et ce, autour de la commémoration d’une date, le 15 octobre 1987. A Koudougou par exemple, le maire de la ville, Zagré Seydou, interdira une marche d’organisations de la société civile ( initialement prévue le 13 octobre ), contre le prix exagérément élevé du transport à Koudougou, sous prétexte que des manifestations occupent déjà la voie publique à Koudougou du 10 au 20 octobre 2007.

Dans les médias, chacun écrivait à sa manière sa page de l’histoire du pays. Certaines des analyses faites à l’occasion tendent visiblement à falsifier l’Histoire de notre pays.

La fin d’étape de la commémoration des 20 ans de renaissance démocratique au Burkina Faso avec Blaise Compaoré, interviendra le dimanche 21 octobre 2007 au stade Wobi de Bobo Dioulasso par un méga concert gratuit ayant réuni des artistes musiciens nationaux et internationaux, méga concert qui a connu la participation du président Compaoré lui–même accompagné de son épouse.

Voici ce qu’en dit en substance, le quotidien d’Etat Sidwaya n° 6030 du mardi 23 octobre 2007. "Aux environs de 15h, de longues files d’attente sont visibles. (…) Les lieux grouillent de monde. L’accès se fait sans grande difficulté à l’intérieur du stade où on propose à tous les spectateurs un poster de Blaise Compaoré. "L’homme de dialogue et de paix" et un drapeau burkinabé en miniature. Passé cette étape, un contrôle de sécurité et on est de plain-pied dans un autre monde. La fièvre y est. Les gadgets à l’effigie du Président du Faso (tee–shirts, casquettes, tissus, pagnes, …) se confondent. Le stade est transformé. (…) La sonorisation est pointue et le décor vraiment digne d’une grande manifestation. (…)".

Comme on peut le deviner aisément, il y a eu à cette occasion encore, une indécente débauche de moyens financiers. Qui payera la facture de ces grandioses manifestations ? Sûrement les travailleurs et le peuple burkinabé dans ce contexte de famine déjà présente.

La CGT-B qui, conformément à son orientation et à ses objectifs, s’est pleinement engagé pour apporter sa contribution à l’avènement de l’Etat de droit, se fait le devoir de participer à ce débat en vue d’apporter sa pierre au rétablissement des faits et de la vérité au profit de la jeunesse et de la vérité Historique. Que représente donc le 15 octobre 1987 ?

 

Genèse du 4-Août

Chers camarades, chers invités,

Le 15 octobre 1987, a eu lieu au Burkina Faso, le coup d’Etat militaire le plus sanglant de l’histoire de ce pays qui a coûté la vie au Président du Conseil National de la Révolution (CNR), Président du Faso, Thomas SANKARA et à douze de ses compagnons.

Ces assassinats ont été perpétrés comme pour "régler" les contradictions qui s’étaient faites jour au sein du Conseil National de la Révolution, entre les quatre chefs historiques qui avaient proclamé la révolution au lendemain du coup d’Etat du 4 août 1983 à savoir Sankara, Compaoré, Zongo et Lengani.

La proclamation du coup d’Etat du 15 octobre 1987, signée du Capitaine Blaise Compaoré et toutes les déclarations ayant suivi le putsch, indiquaient clairement que le Front populaire entendait "poursuivre conséquemment la révolution d’août 1983" dont Sankara était présenté comme un "renégat". Du reste, il était alors question de mouvement de "rectification de la révolution qui avait amorcé un processus de restauration néocoloniale" que devaient animer "les révolutionnaires sincères".

A propos de cette Révolution du 4 août 1983, il est important de relever que le Conseil National de la Révolution qui arrive le 4 août 1983, était le dénouement d’une crise politique profonde que traversait notre pays, matérialisée par une succession de coups d’Etat depuis novembre 1980. De manière synthétique on peut retenir sur ce sujet, ceci :

– le 25 novembre 1980, le Colonel Saye Zerbo et ses compagnons renversent le Général Sangoulé Lamizana, demeuré à la tête de l’Etat depuis 1966 (14ans) et instaure un Comité Militaire de Redressement pour le Progrès National (CMRPN). C’est le régime dit des Colonels.

– le 7 novembre 1982, un groupe de jeunes officiers, (des commandants et des capitaines), renversent les colonels et instaurent le Conseil de Salut du Peuple (CSP). Le médecin commandant Jean Baptiste OUEDRAOGO est porté à la tête de l’Etat. Apparaissent également sur la scène politique, le commandant Jean Baptiste Lengani, les capitaines Thomas Sankara (nommé 1er Ministre en janvier 1983), Blaise Compaoré et Henri Zongo.

– le 17 mai 1983, apparition publique d’une crise politique au sein du CSP qui se solde par l’ arrestation du 1° Ministre Thomas Sankara et de certains de ses compagnons (le Commandant Jean–Baptiste Lengani et le Capitaine Henri Zongo). Le Capitaine Blaise Caompaoré qui échappe à l’arrestation, gagne Pô, le Centre National d’Entraînement commando. Le médecin commandant Jean Baptiste Ouédraogo, entreprend une restructuration au sommet de l’Etat. Le Conseil de salut du peuple 2e formule est instauré, mais ne règle pas la crise. Il existe désormais deux camps au sein de ce pouvoir hétéroclite ;

– le 4 août 1983, l’aile soutenant le Capitaine Thomas Sankara dont des civils avaient rejoint le Capitaine Blaise Compaoré à Pô, dirige les opérations qui renversent le médecin commandant Jean Baptiste Ouédraogo et proclame la révolution d’août 1983.

Ainsi, après avoir affirmé à la Radiodiffusion que "Aujourd’hui 4 août 1983, des soldats, des officiers de toutes les armes et de toutes les unités, dans un élan patriotique, ont décidé de balayer le régime impopulaire mis en place depuis le 17 mai 1983 par le Médecin Commandant Jean Baptiste Ouédraogo et ses hommes de main" (Carrefour Africain n° 795 du 19 août 1983), le Capitaine Thomas Sankara, chef du Conseil National de la Révolution (CNR), invitera plus tard le peuple voltaïque à constituer partout des Comités de Défense de la Révolution (CDR). Le Discours programme du CNR, le Discours d’Orientation Politique ( DOP) sera rendu public le 2 octobre 1983.

Ainsi, le 4 août 1983, voit arriver à la tête de l’Etat Voltaîque, un quator de jeunes officiers, les 4 chefs historiques de la Révolution, les Capitaines Thomas Sankara, Blaise Compaoré, Henri Zongo et le commandant Jean–Baptiste Lengani.

Chers camarades,

La vérité historique commande de rappeler que le Capitaine Thomas Sankara était le Président du CNR, Président du Faso et que c’est sous sa haute Présidence, que le Conseil National de la Révolution (CNR), a abattu une violente répression sur le mouvement syndical et sur tous ceux qui ne pensaient pas comme lui. Cette répression a revêtu plusieurs formes, allant des violations de domiciles, aux vexations et humiliations, aux affectations – sanctions, aux arrestations, détentions, tortures et aux éliminations physiques. On rappellera pour mémoire les liquidations physiques officiellement connues du Colonel Somé Yorian Gabriel et du commandant Fidèle GUEBRE ( 1983) ; les sept (7) conjurés de juin 1984 avec en tête le Colonel Didier Kiendrebéogo.

Concernant tout particulièrement le mouvement syndical, le CNR, qui n’a pas réussi à embrigader les syndicats, a développé une répression d’une rare barbarie contre ces derniers, sous le prétexte de la lutte contre des réactionnaires, des anarcho-syndicalistes et contre ceux qu’il appelait les "dogmato –populistes du PCRV".

Ainsi, le CNR tentera de substituer les CDR aux syndicats, organisera des putschs syndicaux, opérera des licenciements massifs, des arrestations, détentions et tortures, des levées d’assemblées générales, des attaques et occupations des Bourses du Travail; celle de Ouagadougou les 1er mai 1985 et 1987, des occupations de sièges de syndicats ( SYNTSHA), etc.

C’est sous ce régime qu’est né, le 28 janvier 1985 (par la déclaration désormais historique dite du 28 janvier), le regroupement d’organisations syndicales appelé "Front Syndical". Les syndicats autonomes composants le Front syndical, à l’exception du SAMAB et de l’UGEB, se regrouperont plus tard pour créer la CGT-B, le 29 octobre 1988.

"Le Travail", journal syndical du front syndical, préfiguration de la CGT-B, dans son spécial N°2 de mars 1988, précise :

"Outre 138O Enseignants licenciés, 47 militants licenciés ou dégagés, on a :

90 cas de suspensions ; 200 cas d’arrestations ; 47 cas de tortures ; 55 cas de bourses coupées ; 15 cas d’exclusions d’élèves pour appartenance à l’AESO ; 3 occupations de sièges (ANEB, SYNTER, SYNTSHA) ; une vingtaine de levées d’Assemblées Générales et d’interventions armées; d’incessantes mutations de responsables et militants syndicaux dans le but de désorganiser les syndicats".

Les résistances face à la répression du CNR, les contradictions internes en son sein avec la bénédiction de l’impérialisme français, allaient conduire à une crise profonde qui se dénouera par le coup d’Etat particulièrement sanglant du 15 octobre 1987 qui proclamera le Front Populaire.

Camarades, militantes et militants de la CGT-B ;

Travailleuses et Travailleurs du Burkina Faso.

Ainsi que nous l’avons relevé ci – dessus, il est clair que le 15 octobre 1987 est un coup d’Etat militaire, qui voit arriver au Pouvoir un régime d’exception, le Front Populaire, dirigé par le Capitaine Blaise Compaoré, l’un des quatre chefs historiques du coup d’Etat du 4 août pompeusement baptisé Révolution.

Venu pour "rectifier" les erreurs du CNR, le pouvoir du "Front Populaire" issu du régime du coup de force sanglant du 15 octobre 1987, qui a coûté la vie au Président du CNR, Thomas Sankara , à 12 de ses compagnons, à des officiers et hommes du rang du BIA de Koudougou, ce régime du Front populaire a plutôt maintenu et affiné les méthodes répressives contre les organisations démocratiques dont les syndicats :

– poursuite des putschs syndicaux particulièrement développés sous le CNR ;

– licenciements de travailleurs pour fait de grève ;

– licenciement du rédacteur en chef de Sidwaya,

– liquidation physique de syndicalistes tel que l’étudiant de 7e année de médecine, Dabo Boukary de l’Union Générale des Etudiants Burkinabé (UGEB) ;

– liquidations physiques d’hommes politiques tels le professeur Guillaume Sessouma de l’Université de Ouagadougou, le professeur Oumarou Clément Ouédraogo du PTB et des deux autres chefs historiques de la Révolution d’août, le commandant Jean-Baptiste Lengani et le capitaine Henri Zongo.

 

Un processus démocratique imposé

Chers camarades,

Le régime du Front Populaire dirigé par le capitaine Blaise Compaoré durant la période allant du 15 octobre 1987 au 2 juin 1991 (soit 3 ans et demi), est un régime d’exception qui a dirigé le Burkina Faso dans la répression et les assassinats politiques.

Pour ce qui est du processus démocratique qui a conduit à l’adoption de la Constitution et aux élections, il convient de relever que la première version de l’avant–projet de Constitution soumise à la Commission constitutionnelle présidée par le médecin commandant Arsène Bongnessan Yé, n’était qu’une codification du Front Populaire et de ses structures. La réalité, c’est que le processus démocratique qui a abouti au multi partisme intégral, à la liberté de presse et de manifestation, ce processus – là a été imposé aux tenants du Front Populaire ainsi qu’il suit :

* d’abord au plan interne, par la résistance et les aspirations et luttes du mouvement démocratique dont les travailleurs et la jeunesse dans le but d’aller vers un Etat de droit. Ce fut par exemple, à l’occasion des bilans de 4 années de révolution, du bilan d’un an de rectification, de l’écriture de la Constitution, des assises nationales sur le projet de Constitution, de la campagne pour l’adoption de la Constitution, du forum de réconciliation nationale et autres.

* Ensuite, au plan externe, on était dans le contexte de l’appel du sommet de La Baule, où le régime du Président Français, François Mitterrand, conditionnait désormais l’aide de la France à ses ex-colonies, à des systèmes de gouvernement dits démocratiques : multipartisme, élections, bannissement des coups d’Etat, etc.

Ainsi, dès le 12 décembre 1987, le Front Syndical, préfiguration de la CGT-B, transmettait, au Président du Front Populaire un mémorandum synthétisant les atteintes graves aux libertés démocratiques et syndicales et au Droit du Travail sous le Conseil National de la Révolution (CNR) et demandait les corrections nécessaires, à savoir la réhabilitation de tous les travailleurs sanctionnés pour délit d’opinion et leur réintégration dans leurs emplois, l’abolition de la torture et la traduction des tortionnaires et des mouchards devant les tribunaux, le respect et la garantie des libertés démocratiques, individuelles et collectives (Cf. dossier sur la répression du Front syndical, réalisé en octobre 1987 et publié en mars 1988). Le même document sera transmis le 30 décembre 1987, comme contribution au ‘’bilan critique de quatre années de Révolution Démocratique et populaire’’.

Au bilan de quatre (4) années de révolution du CNR tenu du 8 au 10 janvier 1988, le Front Syndical, délivrait un message dont l’extrait suivant est assez expressif: "… Il est nécessaire que cessent désormais les arrestations arbitraires et les détentions abusives, les tortures… les licenciements, suspensions et autres dégagements pour des raisons politiques et /ou syndicales… Il faut aussi que justice soit rendue aux victimes des tortures de toutes sortes, que les tortionnaires soit arrêtés, jugés et au besoin condamnés… le respect des libertés démocratiques et syndicales notamment les libertés d’opinion, d’expression, d’association, de presse, de circulation ; le droit de grève, le secret de la correspondance et l’inviolabilité du domicile …".

Au bilan de un (1) an de Rectification du 26 au 28 janvier 1989, la CGT-B, née il y avait seulement trois mois, prend part auxdites assises et met l’accent sur les questions des libertés démocratiques et syndicales ainsi que les questions de réparation des torts commis sur les citoyens. La nécessité de l’existence d’une presse privée au Burkina Faso (chose qui était bannie par les structures politiques de l’époque) fut défendue par la CGT-B et d’autres forces sociales qui, pour cela, durent affronter la foudre du Front Populaire et de ses Comités Révolutionnaires (CR). Par exemple, la reparution de l’Observateur dans la période d’un an de rectification a rencontré l’opposition farouche des structures populaires avec à leur tête Jean Léonard Compaoré, alors ministre de l’administration territoriale et aujourd’hui Président du Comité d’Organisation du 20ème anniversaire de la renaissance démocratique. C’est sans doute ce qui a amené l’Observateur à devenir l’Observateur Paalga.

Par ailleurs, aux différentes étapes pratiquement, les tenants du Front Populaire ont manifesté des résistances quant à aller franchement vers l’Etat de Droit (imposition de la 2e Chambre pour loger les structures du Front Populaire, projet de nomination d’une partie des députés, mise en place d’une Commission Electorale Nationale inféodée à l’administration, refus de la retransmission en direct des travaux du Forum de Réconciliation Nationale finalement annulé, …). Du reste, ces résistances se poursuivent encore aujourd’hui avec les fréquents tripatouillages de la Constitution pour contourner la volonté populaire de rejet d’un règne présidentiel à vie, les fraudes massives et courantes aux élections, les fréquentes révisions du code électoral, les restrictions des libertés individuelles et collectives notamment la liberté de presse et la liberté de manifestation et de réunion, les nombreux assassinats politiques, les exécutions extra judiciaires, l’adoption de lois anti travailleurs comme le Code de Travail en vigueur, l’impunité des crimes de sang et crimes économiques, etc.

Au total, la renaissance démocratique peut être circonscrite comme étant la période qui va de l’adoption de la Constitution le 2 juin 1991 (consacrant la naissance de la IVe République) à nos jours, soit 16 ans.

Cependant, cette renaissance n’est ni le fait d’un seul parti politique, ni même celui d’un groupe d’individus à fortiori d’un individu. Elle est en relation avec les aspirations, les résistances et luttes de notre peuple, lesquelles se poursuivent encore aujourd’hui contre la vie chère, contre l’impunité des crimes et pour un Etat de droit véritable.

Il est indéniable que la IVè République détient le record de longévité des différents régimes qui se sont succédé dans notre pays depuis 1960 à nos jours.

Il est également indéniable que les institutions de l’Etat de droit existent formellement. Cependant il est tout aussi indéniable que leur fonctionnement laisse à désirer et qu’elles sont même en faillite. C’est pourquoi le déficit démocratique, la soif de justice, la vie chère mobilisent toujours notre peuple.

Les attentes des travailleurs

Militantes et militants de la CGT-B ;

Travailleuses et Travailleurs du Burkina Faso ;

Chers invités.

Une fois cette contribution à la vérité historique faite, quelles sont les attentes des travailleurs et que faut-il pour les faire aboutir ? Quelques axes pour 2008.

Au regard de cette situation d’ensemble, les travailleurs du Burkina Faso se battent et se battront encore pour le pain et la liberté, contre l’impunité des crimes, la corruption et la mauvaise gestion du bien public, contre la privatisation de la santé et de l’éducation. Ainsi, les revendications immédiates porteront sur le relèvement des salaires et pensions dans le public et le privé, l’exécution des décisions et arrêts de justice, la diminution des taxes sur les produits de grande consommation notamment les hydrocarbures, l’eau et l’électricité, le respect de la liberté syndicale et du droit de grève au Burkina Faso et conséquemment, l’annulation des sanctions et l’arrêt des menaces de sanctions contre les travailleurs en luttes notamment ceux du SAMAE et du SATB, la réouverture et l’instruction sérieuse du dossier Norbert Zongo.

Pour ce faire, tout au long de l’année 2008, la CGT-B, seule ou dans le cadre des coalitions dont elle est membre (CODMPP, Unité d’action Syndicale, Collectif CGT-B, RENLAC, Social Alert, CODDE) poursuivra la mobilisation des militants et des travailleurs contre la vie chère, l’impunité, la corruption, pour l’élargissement et la consolidation des libertés démocratiques et syndicales, pour la défense et la protection des droits démocratiques et sociaux des travailleurs en liaison avec les intérêts du peuple Burkinabé. Elle développera la formation des travailleurs pour élever leur niveau de conscience politique et syndicale, pour renforcer leurs capacités dans la défense de leurs intérêts.

Camarades, le BNC saisit l’occasion de cette cérémonie pour féliciter et encourager les syndicats professionnels et les syndicats autonomes, les structures régionales et provinciales aux responsables des sections provinciales du collectif syndical CGT-B, les autres centrales syndicales et syndicats autonomes qui oeuvrent sans relâche au maintien de l’Unité d’action syndicale qui, sans conteste, produit des acquis pour les travailleurs.

Nos félicitations et encouragements vont également à nos compagnons de luttes dans le cadre bilatéral et/ou dans les coalitions telles que le CODMPP, le RENLAC, l’antenne Social Alert, la CODDE et autres.

Pour sa part, la CGT-B réaffirme son engagement à œuvrer pour une véritable unité de lutte des travailleurs et du peuple burkinabé.

 

 

 

De même, la CGT-B adresse sa reconnaissance et son salut aux Inspecteurs et Contrôleurs du travail, aux Magistrats, aux Avocats, aux journalistes et à tous les démocrates qui ont eu le courage de défendre la justice dans l’esprit du renforcement de la démocratie dans notre pays. Nous les assurons de notre engagement à poursuivre le Combat pour un Etat de droit véritable.

Que nos partenaires techniques et financiers, publics et privés, trouvent ici, l’expression de notre gratitude.

Militantes et militants de la CGT-B,

Chers camarades,

Chers invités,

La CGT-B boucle ses 19 ans de vie et de luttes. C’est un événement qui nous conforte au renforcement de son orientation qui est certainement le levain à la confiance que les travailleurs place en elle et qui fait d’elle aujourd’hui une centrale syndicale respectée et présente dans les secteurs public et privé.

Tout en saluant ces 19 ans d’existence active de la CGT-B, le BNC appelle les militantes et militants à réfléchir et à se mobiliser pour la commémoration en 2008, des 20 ans de la CGT-B.

L’année syndicale 2008 apportera à chacune et à chacun de vous, les fruits de son engagement et de sa détermination dans les luttes sectorielles et unitaires à venir.

C’est sur cette note d’espoir et de confiance renouvelée que le BNC souhaite à toutes et à tous une bonne rentrée syndicale 2007/ 2008.

VIVE L’UNITE DE LUTTE DES TRAVAILLEURS ET DU PEUPLE !

VIVE LA CGT-B !

Ouagadougou, le 27 octobre 2007.

Le Bureau National Confédéral.

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