Hommage à SANKARA

Oumar Diallo

Il y’ a vingt ans que Thomas SANKARA est tombé sous les balles de la réaction.
L’avènement de SANKARA a été comme une lumière qui a éclaircit subitement le ciel africain obscurci à l’époque par le voile de l’obscurantisme et du népotisme déployé par la plupart des chefs d’Etat Africains à la solde des forces obscures extérieures. Si les années soixante ont été pour l’Afrique les années d’espérance aux lendemains des Indépendances, les années soixante dix et quatre vingt ont été marquées par la grande répression sauvage, le pillage des richesses nationales, la corruption généralisée, l’acculturation et j’en passe. Nos Chefs d’Etat (pour la plupart) étaient jugés par leur mentors à l’aune du sang versé des patriotes, au taux de remplissage des prisons, au degré  de bâillonnement de leur peuple et du bradage des économies nationales.
SANKARA a ressuscité l’Espérance au niveau de la jeunesse en portant très haut la voie de l’Afrique à travers le monde pour dénoncer tous les maux que faisaient subir à l’Afrique les impérialistes et leur relais locaux. Il a démontré à travers le Burkina Faso qu’une autre Afrique est possible, que les famines, les épidémies, l’analphabétisme, la corruption n’étaient pas des fatalités. Il était un grand théoricien qui a su communiquer avec son peuple avec pédagogie et conviction et l’inculquer le sens du patriotisme, le sens du devoir, le respect du bien public. Il a changé le regard du Monde sur l’Afrique en général et la Haute Volta en particulier qui est devenu le Burkina Faso. SANKARA a compris que le meilleur facteur de production pour un pays, c’est d’abord un peuple conscientisé, patriotique.
Le Burkina Faso a fait des avancées remarquables depuis la révolution du 04 août 1983. Il suscite encore admiration et curiosité par ce que son histoire est intimement liée au nom de SANKARA. Cela pose encore
aujourd’hui la problématique de la qualité et de l’envergure des dirigeants d’une nation. L’essor ou le déclin de chaque nation est proportionnel à la qualité de ses dirigeants (“Kami bè â gnè môko tôn flè” dit un adage malien).
Les années quatre vingt dix après la disparution  de SANKARA ont vu soufflé sur l’Afrique le vent de la démocratie. Utile certes, mais la démocratie ne sera jamais une panacée en Afrique tant qu’elle n’est pas conduite par des dirigeants décomplexés, capables de mobiliser le peuple autour des défis majeurs : le développement, l’emploi, la lutte contre la corruption, l’analphabétisme, les pandémies, l’acculturation, l’injustice…
SANKARA n’est pas mort, il vit dans nos esprits et dans nos consciences,  il nourrit l’espérance  de la jeunesse Africaine. La roue de l’histoire tourne et gare à ceux qui bâillonnent ou trompent leur peuple !

Oumar DIALLO
Bacodjicoroni
Bamako

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