La Pédagogie révolutionnaire du Président Thomas SANKARA hier, aujourd’hui et pour toujours !

A chacun de revoir sa bibliothèque, relisons juste Hemingway et Rousseau pour comprendre que Thomas SANKARA avait de la pédagogie révolutionnaire.

Rousseau disait : « Je ne vois dans tout animal qu’une machine ingénieuse, à qui la nature a donnée des sens pour se remonter elle-même, et pour se garantir, jusqu’à un certain point, de tout ce qui tend à la détruire, ou à la déranger. J’aperçois précisément les mêmes choses dans la machine humaine, avec cette différence que la nature seule fait tout dans les opérations de la bête, au lieu que l’homme concourt aux siennes, en qualité d’agent libre. L’un choisit ou rejette par instinct, et l’autre par un acte de liberté, ce qui fait que la bête ne peut s’écarter de la règle qui lui est prescrite, même quand il lui serait avantageux de le faire, et que l’Homme s’en écarte souvent à son préjudice ». Thomas avait humainement fait savoir au monde et à ses camarades les vertus sacrées de la nature ? Voilà, vingt ans déjà et aucun témoignage ne ternit l’image, le courage, les pédagogies (politiques, sociales, développement, économique…) et les valeurs humaines de ses enseignements révolutionnaires.

Rousseau ajoutait que : « c’est ainsi qu’un pigeon mourrait de faim près d’un bassin rempli des meilleures viandes, et un chat sur des tas de fruits, ou de grain, quoique l’un et l’autre pût très bien se nourrir de l’aliment qu’il dédaigne, s’il s’était avisé d’en essayer ». Encore ici, SANKARA  avait montré au monde qu’il faut dépasser nos insuffisances et nos faiblesses et lutter contre les dérives humaines depuis des millénaires. Il a donné les moyens à ses proches amis de faire de son sang, une sève pour le développement nationale. Le sang sacré coulé pour porter le flambeau de la dignité, de l’honneur, du courage et de la persévérance au Burkina Faso.

De la manière dont Thomas et les autres ont été éliminés ne respecte ni le droit humanitaire internationale, ni la dignité humaine, ni les droits des vivants qui sont soit ses parents et ou ceux qui partagent ses idées à nos jours. C’est pourquoi la date du 15 octobre 1987 marque une large plaie dans le cœur de tous les humains.

Le 15 octobre doit être un jour de deuil national si chacun possédait les vertus de l’humanité défendu par Rousseau et Hemingway !

Ce n’est pas tolérable et acceptable que des intellectuelles fassent des déclarations abrutisses et graves. Car cela rappelle Bertrand De Jouvernal qui disait : « une société de moutons engendre un jour ou l’autre un gouvernement de loups. Seul a des oreilles celui qui veut bien entendre ». Ils devaient être les premiers à comprendre que pour Thomas, la mort n’était pas un échec, ni une stratégie qui ne marchera pas. Le temps nous diras s’il avait raison ou pas. Notre honorable Président abattu par la lassitude, l’ignorance et l’orgueil savait que « Pour un Homme qui pense, il y a plusieurs façons de mourir. Sa mort la plus grave est celle où il est condamné à taire ce qu’il pense ». Vous saviez combien de « mort » nous comptons au Burkina depuis le 15 octobre 1987. Combien de pertes de la valeur humaine, le Burkina Faso a connu depuis cette maudite date. Thomas l’avait affronté avant tant de courage et de dignité. Hemingway disait : « ceux qui affrontent le monde avec tant de courage, le monde doit les tuer pour les briser. Le monde nous brise tous et beaucoup tirent ensuite leur force de cette mutilation. Mais ceux qui résistent sont tués. Le monde tue les meilleurs, les plus nobles et les plus courageux sans discrimination »

De nos jours, nous devions nous rappeler que la vie humaine est une suite continue d’évènements heureux ou malheureux ; seuls les vivants constatent le présent et sont habilités à analyser les faits et actes des Hommes. Une chose est sure personne ne sait ce qui nous est réservé après la fin de cette vie. Les évènements aussi arrivent indépendamment de notre volonté, mais nous condamnent à les subir malgré nous, notre conscience, notre capacité de réflexion mais surtout  malgré notre désir de voir un monde qui se dirige vers nos souhaits  les plus profonds.

Chaque 15 octobre, le Burkina Faso pleure la disparition d’un Homme simple, modeste, humble, mais très cher. Notre perte sera encore plus grande si nous continuons à ignorer les valeurs humaines, intellectuelles et les pédagogies sociales, humaines, économiques et révolutionnaires du Président Thomas SANKARA.

De nos jours les jeunes éprouvent une colère envers leurs aînés car leur attitude nie la spécificité de nos valeurs locales. Cette colère vise surtout l’intelligentsia burkinabé qui n’arrive pas à se démarquer des gens aux idées plus courtes qui ignorent les valeurs et les enseignements du Président SANKARA depuis cette date maudite du 15 octobre 1987.

 La colère, on le sait est mauvaise conseillère. Mais peut être fort tenace, elle peut surtout conduire rapidement à la décision de ne plus vouloir discuter de rien et à un raidissement des attitudes qui compromettent ce que notre pays comporte encore de civilité.

Nos errances politico-mentalles  occultent des problèmes qui menacent singulièrement notre destin collectif comme société.

Mesurons-nous vraiment les périls ?

Le reste du monde avance à rythme impitoyable.

De 1985 à 1990, le Japon a ajouté à son économie l’équivalent de l’économie totale d’un pays comme la France ; et il continue à accumuler la puissance économique.

Les nouveaux pays industrialisés du bassin du pacifique et d’Amérique Latine élargissent méthodiquement la gamme des produits qu’ils peuvent fabriquer mieux et à meilleur compte que nous.

 L’Europe des vingt sept s’édifie avec une politique économique commune et forte pour leurs générations futures.

 Les pays anglophones comme le Ghana, le Kenya et le Maghreb s’améliorent dans tous les sens pour leurs futures générations.

Faute de suivre l’évolution des sociétés les plus avancées, notre propre société risque de devenir une région marginale, folklorique et irrémédiablement retardataire.

Face à cela, que trouvons-nous depuis octobre 1987 ?

Faisons le bilan des Objectifs du Millénaire pour le Développement, et imaginons la suite d’ici 2015.  

– Un taux de chômage en croissance apparemment irrésistible, un taux d’alphabétisation parmi les plus bas du monde. Un taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans parmi les élevés au monde.

– Une base de la petite industrie qui s’effondre morceau par morceau depuis 1987,

– Un élargissement de la pauvreté avec un seuil de pauvreté qui grimpe spectaculairement d’année en année

– Plus de quatre vingt pour cent des jeunes quittent l’école secondaire avant l’obtention du diplôme,

– Une dégradation continue des services publics (transports en commun, système de santé, système éducatif, habitat…) que nous avons de plus en plus de difficultés à financer,

– Une productivité agricole et industrielle déclinante, des agriculteurs abandonnés au sort des aléas naturels

– L’érosion des sols,

– Une absence de la sauvegarde de l’environnement pourtant essentiel à notre survie…

– Où sont pas passés les plans quinquennaux avec les foires agricoles ?

– Où sont passés les cités dans chaque chef lieu de province qui permettaient aux fonctionnaires d’avoir un logement décent ?

N’eut été la révolution d’août 1983, combien d’entre vous intellectuels n’auront pas de toit pour dormir ? Tant les cités vous ont sauvé ! Et quel sort pour la jeunesse avec ces parcelles à coût de millions ?

Sommes-nous destinés à devenir une société tout entière assistée sociale ?

Sommes-nous capables d’une vision un peu lucide de notre situation collective ?

C’est à dire d’une action où nous consentirons des sacrifices dans l’immédiat pour mieux construire  l’avenir ?

Thomas SANKARA disait :

 « Il faut produire, produire plus parce que, il est normal que celui qui vous donne à  manger vous dicte également ses volontés. Il y en a qui demande mais où se trouve l’impérialisme, l’impérialisme, regarder dans vos assiettes quand vous manger, les grains de riz, de mais, de mil importés, c’est ça l’impérialisme, n’allez pas plus loin. Cette assistance qui développe en nous la mentalité d’assisté, nous n’en voulons vraiment pas.

Mais la production, si j’ai pris le cas des céréales ne se limite pas seulement à l’agriculture, la production se sera dans tous les domaines, à l’usine, dans les bureaux et j’invite chacun à la production intellectuelle.

Le plus important, je crois, c’est le fait d’avoir amener le peuple à avoir confiance en lui-même. A comprendre que finalement, il peut s’asseoir et écrire son développement, il peut s’asseoir et écrire son bonheur, il peut dire ce qu’il désir. Et en même temps sentir qu’elle est le prix à payer pour ce bonheur.

Je voudrais simplement dire que nous devons accepter de vivre africain, c’est la seule façon de vivre libre et de vivre digne ! »

Tant de pédagogie révolutionnaire enseignée à la jeunesse africaine que son image rappelle tous les révolutionnaires connus par la terre. Même Jefferson serait d’accord avec Sankara ! Lui qui voulait de sa jeunesse, une génération de relève, libre et prospère. Si avec SANKARA, il y a peut être des gens qui n’ont pas le niveau intellectuel où le sens et la valeur humaine pour comprendre sa pédagogie, ce n’est pas parce que SANKARA avait manqué de pédagogie. Mais parce que, comme le disait Bertrand De Journal, je l’ai dit plus haut : « une société de moutons engendre un jour ou l’autre un gouvernement de loups. Seul a des oreilles celui qui veut bien entendre ».

On se rappelle de ses slogans : « Produisons burkinabé, Consommons burkinabé !». Où sont passées les sociétés comme la BATA, la CINAC, la SAVANA, la société FASO DAN FANI, FASO FANI, FASOYARD, OFNACER, ONBHA…? Si vous aimez les pagnes burkinabés allez dans les marchés de Ouagadougou pour faire le constat, ils sont remplacés par des pagnes importés. Le désert envahit les villages, la forêt disparaît chaque jour. Et pourtant les paroles de SANKARA résonnent jusqu’à nos jours : « Je voudrais simplement que mon action serve à convaincre les plus incrédules qu’ils doivent se battre pour et avec le peuple … ». Avons-nous suffisamment analysé ses pédagogies ? Que fait la jeunesse face à ces appels du Président ? Sommes nous décider à suivre ses enseignements et construire une société burkinabé digne et prospère pour les générations futures ? L’erreur et les dérives d’une société, c’est de croire que faire cavalier seul là où il faut coopérer (service public, sécurité sociale, produisons et consommons nationale…) sera le meilleur chemin de la réussite. C’est un chemin sans issu et l’échec national se trouvera au bout de course et personne n’échappera aux maux qu’il nourrisse avec ses inégalités sociales, sa misère et l’exclusion qu’il engendre dans une société ! Nous serions tous victimes tôt ou tard, personne n’échappera à la violence dans une société. Et si des gens n’ont pas d’avenir, ils prendront les armes, c’est aussi une autre pédagogie !

Donald

Source ; http://www.cooperation.net

 

 

 

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