Le sport collectif du Gouvernement : La Nième victoire post mortem de Thomas Sankara sur les Rectificateurs
Issaka Herman Traoré
Avec la rentrée gouvernementale, le gouvernement de Paramanga Ernest Yonli nous est revenu avec une idée qui rappelle sans nul doute le sport de masse sous la révolution, et le même jour « Jeudi »que sous la révolution du CNR.
A l’analyse de la décision du gouvernement, et aux dires du premier ministre ils ont échangé et discuté beaucoup là-dessus, et ont finalement décidé de l’appliquer à la rentrée gouvernementale. Une bonne chose que nos mogos puissants fassent du sport et invite le peuple à faire comme eux, ou plutôt que leur exemple fasse tâche d’huile. Pour reprendre les mots du PM, fasse un effet d’entraînement.
Cependant des questions nous trottent dans la tête, les motivations de ce regain du sport collectif au sein du gouvernement.
- Est-ce que le gouvernement a constaté que certains prennent du poids parmi eux, affectant leur santé et les rendant moins efficace.
- Où est ce les nombreux malades, de part le passé dans le gouvernement : Salif Diallo, Kiéba Justin Thiombiano, Adama Fofana ou Mamhamoudou Ouédraogo qui ont fini de convaincre plus d’un au gouvernement qu’il fallait qu’ils fassent du sport pour être moins à risque.
- Où serait ce peut être, la sensation ou le sentiment que le peuple est nostalgique de la RDP et de ce qui se menait à cette époque comme activité.
Seul Paramanga et ses collègues ministres connaissent réellement la motivation vraie de ce regain et de leur nouvel amour pour le sport collectif du gouvernement, en attendant qu’il redevienne un sport de masse pour tous les Burkinabè.
Une chose est cependant certaine, nous voyons mal Paramanga et les autres ministres décidés une telle chose sans l’aval du premier magistrat, surtout que c’est lors des conseils des ministres qu’ils ont échangé sur la question . Il est connu le Président de la République est un amoureux du sport, en tous cas plus que Paramanga et les autres, il n’ y a qu’à voir le parc animalier et les différentes coupes qui s’y déroulent. Et cet amour lui remonte très loin, peut être plus avant la révolution et le CNR. Pour notre part nous nous rappelons l’avoir vu joué au Volley Ball au terrain de Volley de Fada, qui était tout juste situé derrière l’actuelle Direction de la Douane de Fada, en compagnie des Diendiéré et autres. Mais çà c’était la belle époque de la révolution, où pionniers on fredonnait « Allez Sankara ! alllez Sankara ! Allez Compaoréééé ! Allez Compaorééé ! Allez Diendiéré, etc…. »
Cependant, on est tenté de dire à Paramanga et à ses ministres « C’est bon mais c’est pas arrivé ». Il faut aller au bout de la logique, il est connu le sport est bon pour la santé. Donc décrété le sport de masse comme sous la révolution ferait un bien à la santé des populations. C’est clair il y aura des grincheux, mais cela dépendra de l’approche utilisée pour « revulgariser le sport de masse ».
Et puis l’erreur est humaine, on peut se tromper, et puis se rendre compte plus tard qu’on est en erreur et corrigé son erreur. C’est le cas du sport de masse, où on a à tort assassiné toutes les idées et les initiatives du CNR, pour mieux asseoir la rectification.
Seulement voilà, lors de la campagne présidentielle passée, au cours de son meeting à Yako. Blaise Compaoré à rappeler aux nostalgiques de la révolution et aux inconditionnels de Sankara, qu’au CNR, il n’ y avait pas seulement le Président du CNR, mais aussi un Vice Président en la personne de Blaise Compaoré. Et que c’était les conditions endogènes et exogènes et les obligations mondiales de l’époque qui les avait obligé à faire la rectification. Bien Monsieur le Président, vingt ans après, en faisant l’auto critique de cette situation, certainement que vous aimeriez faire un mea culpa. Ce serait une très bonne chose surtout, que par ces temps qui courent vous jouez au défenseur de l’Afrique sur la scène Internationale, un peu comme Chavez.
Seulement Chavez, est en phase avec son peuple, ce qui n’est pas votre cas. Le sport collectif du gouvernement, doit être accompagné d’autres décisions et mesures qui permettent de vous réconcilier sincèrement avec les Burkinabé. A cette fin nous vous faisons les suggestions suivantes :
· Primo : Que tous les membres de votre gouvernement fassent leur auto critique public sur leur façon de gérer les affaires publiques.
· Secundo, faîtes vous un petit TPR gouvernemental, ainsi ceux qui laissent leur rejetons s’amuser avec les fonds publics qu’ils ont amassé à la maison pourront être sanctionnés. Vous pourrez fermer le parc animalier de Ziniaré qui coûte certainement très cher. Le Kanaz national a eu les feuilles avant vous, mais jamais ne lui est venu l’idée de se faire un parc animalier. Peut être qu’il n’aime pas les animaux comme vous, mais la réalité c’est que leur entretien coûte cher surtout pour un citoyen d’un pays pauvre comme le Burkina Faso, fût il le président. A moins que vous vous en contrebalancer des états d’âme de vos compatriotes et de leurs misères quotidiennes. Nous espérons que pour cette réflexion nous n’irons pas à la MACO, ou payé un franc symbolique comme Ernest Nongma Ouédraogo.
· Tertio, faîtes appel à des gens comme Basile Guissou ou Achille Tapsoba, pour savoir comment réintégrer certaines actions et idée du CNR dans les actions gouvernementales. Parce que de tous les CDPistes, ceux qui revendiquent leurs idées révolutionnaires ce sont Basile Guissou et Achille Tapsoba un idéologue hors pair, et honnêtement ils ont de bonnes idées dans la tête. Nous ne sommes pas CDPistes, cas même nous les respectons pour leur point de vue, leurs idées et leurs modes de vie austères. Le reste de la troupe au CDP c’est de « la gauche caviar ».
· Quartio on est pas ami du Guide Libyen, et avoir peur de s’afficher révolutionnaire sur la scène internationale cas même.
En espérant donc que le Président et son premier ministre au-delà donc, du gouvernement vont élargir le sport à tous les Burkinabé les jeudi soirs, réintégrer certaines mesures du CNR dans la vie publique.
Tenez comment peut on défendre les producteurs de coton africains en portant des costumes cravates, s’il vous plait portez du Faso Dan Fani (le Boubou Dagara par exemple : il est bien fait et est très esthétique). Au mieux habillez vous chez Ide Mava ou Pathe’O.
Et comme nous sommes à l’ère des associations des anciens ceci et cela, nous, nous allons créer l’Association des Anciens pionniers de la Révolution désabusés. Et comme le « PF » du CNR n’existe plus, il ne reste que le « Vice Président » du CNR actuel PF. Nous pourrons venir nous plaindre à vous ou ester en justice contre vous, pour nous avoir mis des idées dans la tête quand nous étions mômes, et qu’aujourd’hui vous n’appliquez pas, ou fermez les yeux sur ceux qui font le contraire de ce qu’on nous a enseigné quand nous étions pionniers à travers les formations idéologiques.
Du genre :
« Qu’est ce que le pionnier aime le plus ? Le pionnier aime sa patrie, qui aime sa patrie, aime son peuple ! »
« Pionniers ! Osez lutter savoir vaincre. Vivre en Révolutionnaire, mourir en révolutionnaire, les armes à la main. La patrie où la mort nous Vaincrons ! »
Comment peut on avoir subit un tel lavage de cerveau et des formations idéologiques « rouges » et puis comprendre ce qui se passe dans votre gouvernement que dirige Paramanga et les autres. Nous osons espérer que le changement va s’opérer en profondeur. Surtout ne vous fiez pas au sondage de « Loada Société civile », il s’en est fallu de peu qu’il embarque les chefs coutumiers dans le carcan de la société civile, heureusement qu’ils ont été vigilants et ne se sont jamais reconnus dans son étude.
A propos Pr Loada, dans quelle catégorie de la société civile vous allez classé « L’Association des anciens Pionniers de la Révolution désabusés » ?
Issaka Herman Traoré
Cet article est paru en septembre 2006 dans le quotidien burkinabé l’Observateur