Les manifestations et les violences ont continué le 21 février, une centaine d’arrestations ont eu lieu

Revue de la presse burkinabè du 22 février

 

Toujours pas de blog burkinabé pour nous informer de façon direct mais nous vous livrons les articles publiées dans la presse burkina ce vendredi 22 février. Les agences de presse semblent 2 jours après prendre la mesure de la gravité de la situation. Les différents sites d’information reprennent souvent les mêms communiqués mais nous n’avons jamais autant ressenti de pouvoir compter sur des bloggeurs burkinabé indépendants qui nous donneraient une information directe directement sur les lieux des évènements et surtout nous diraient ce que ressent la population.  

A noter qu’une manifestation était aussi prévue le 28 février à Ouagadougou.

 

Guerre contre la vie chère à Bobo : "Des blessés, mais pas de mort" Le Pays du 22 février http://www.lepays.bf/quotidien/houet2.php?codeart=14636&numj=4061

Les manifestants contre la vie chère à Bobo Dioulasso ont poursuivi le 21 février 2008 leur mouvement. Comme la veille, l’on a encore enregistré des casses et des destructions de biens publics, dont une jeep de la gendarmerie. C’est dans ces conditions qu’une délégation gouvernementale forte de 3 membres conduite par le ministre Clément P. Sawadogo de l’Administration et de la Décentralisation, est venue échanger avec des représentants des commerçants de la ville.

La journée du 21 février dernier à Bobo Dioulasso a débuté comme a commencé celle de la veille avec des manifestations de commerçants de la ville contre la vie chère dans le pays. Vers 9 h, les manifestants ont repris la rue aux abords du marché central, scandant : "Libérez, libérez !" Ils exigeaient en fait la libération de leurs camarades arrêtés la veille. Chargés à plusieurs reprises par les forces de l’ordre à coups de gaz lacrymogènes, ils disparaissent et réapparaissent. Vers 12 h 30, les grévistes se dirigent vers l’autogare, au secteur 21, où ils brûleront des pneus sur la chaussée. Délogés de là, ils se déportent sur le boulevard de la Révolution où ils vont saccager une jeep de la gendarmerie. Jusqu’à 14 h, c’était toujours la course poursuite entre eux et les forces de sécurité et de défense (FDS).

C’est dans ces conditions que le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Clément P. Sawadogo, et son collègue de la Sécurité, Assane Sawadogo, sont arrivés avec un message de soutien aux commerçants qui déplorent la situation. Ils seront rejoints plus tard par leur collègue de l’Economie et des Finances, Jean- Baptiste Compaoré. Et c’est ensemble qu’ils auront des entretiens dans l’après-midi avec les commerçants. Pour le ministre Compaoré, rien n’a été ajouté dans la loi pour pénaliser les opérateurs commerçants. L’on a juste décidé de l’appliquer à tout le monde. Clément P. Sawadogo a, pour sa part, invité les commerçants à s’impliquer pour mettre fin aux violences qui n’arrangent personne à terme. Le ministre Assane Sawadogo a indiqué que des mesures avaient été prises pour assurer la protection des édifices publics, à Bobo comme dans les autres localités du pays. Il a en outre souhaité une collaboration des populations dans le cadre de la recherche des cerveaux des manifestations. A propos des rumeurs sur d’éventuels morts lors des affrontements entre forces de l’ordre et manifestants, le patron du MATD rassure : "Il n’ y a pas eu de morts, mais des blessés graves." L’un d’entre eux devrait, selon le ministre Sawadogo, faire l’objet d’une évacuation à Ouagadougou, pour des soins appropriés. Quant au nombre des arrestations, il est estimé à plus d’une centaine.

Par Grégoire Bazomboué BAZIE

 

 

Manifestation contre la vie chère : La contagion gagne Banfora

L’observateur du 22 février http://www.lobservateur.bf/spip.php?article7637

Après la ville de Sya le 20 février 2008, la cité du paysan noir, Banfora, a connu le lendemain des mouvements sociaux à l’occasion des manifestations contre la vie chère. Ce 21 février, alors que les autorités étaient dans la capitale, les forces de sécurité et les manifestants se sont heurtés jusqu’à la mi-journée avec échanges de jets de pierres et de gaz lacrymogène.

Aux environs de 8h, les commerçants ont dû refermer boutiques, à commencer par ceux du nouveau marché. Ils étaient là, visiblement sans trop savoir quelle option envisager. La rumeur disait que les services de contrôle des impôts étaient sur le terrain. La panique, au regard des événements de Bobo-Dioulasso, se lisait sur les visages. L’Administration, quant à elle, a commencé à fermer ses portes, dont la Préfecture et le Haut-Commissariat. Les forces de l’ordre, elles, sont restées discrètes tout en observant la situation.

Les biens de l’Etat, qui sont généralement la principale cible dans ces genres de situation, ont été mis en lieu sûr, notamment les véhicules. Des services comme les Impôts, les Domaines et le Trésor ont aussi pris les devants en fermant simplement leurs portes. Après la fermeture, les commerçants sont restés indécis avec un long attroupement au niveau de la station Shell de la ville. Les responsables appelaient leurs "éléments" au calme. Et cela a duré plus de 2h.

C’est à 10h51mn que les choses ont pris la tournure redoutée, avec l’entrée en scène d’un groupe de petits enfants armés de gourdins. Ceux-ci, aperçus du côté de la gare de transport Rakiéta, rallieront la station Shell où attendaient commerçants, mécaniciens, charretiers et autres contribuables très remontés contre la flambée des taxes. Le désordre s’installe et, coïncidant avec la sortie des classes à 11h, le mouvement dégénère. Les forces de l’ordre sont obligées de sortir de leurs casernes. La première cible des émeutiers a été le gouvernorat. Mais là, ils trouveront en face les forces de l’ordre et c’était parti pour les provocations.

En effet, les forces de sécurité ont essuyé les jets de pierres. Acculées, ces dernières feront usage de gaz lacrymogène à partir de 11h13mn afin de tenir à distance les manifestants. Sans démordre, ceux-ci ont tenu le coup jusqu’à midi, où nous avons quitté les lieux. La gendarmerie, qui était visible au niveau du marché central, attendait du renfort de la police, laquelle était, dit-on, sur un autre front.

Si le mouvement n’avait pas encore gagné la ville, circonscrit à la zone commerciale, il était difficile de tirer un bilan. Les dégâts n’étaient pas perceptibles et les commerçants visiblement n’ont pas pris activement part aux manifestations. Les plus visibles étaient des badauds et des élèves. Selon des sources proches des responsables des commerçants, ils n’ont pas donné de mot d’ordre. C’est une manifestation spontanée par solidarité avec leurs homologues de Sya.

Selon les mêmes sources, même s’ils ont reçu le mot d’ordre de grève de Sya pour le 20 février dernier, ils n’ont pas voulu le suivre. Car, disent–elles, des concertations étaient en cours avec le service des Impôts. Les commerçants ont vu leur imposition doublées voire triplées pour certains, à travers leurs responsables, ils auraient fermement exigé la reconduction des anciennes taxes. Une position qui était en cour d’analyse au niveau des services habilités de la cité du paysan noir, ont soutenu nos sources.

Luc Ouattara

 

 

Les 4 articles qui suivent sont extraits de Sidwaya du 22 février http://www.sidwaya.bf/

Manifestations contre la vie chère à Bobo-Dioulasso : Les commerçants ne démordent pas

Hier encore, les manifestants étaient face aux forces de l’ordre un peu partout dans les rues de la ville de Sya. En ce deuxième jour de manifestation, c’est l’heure du bilan après les nombreuses casses de la veille et Bobo a pris les allures d’une ville morte. La plupart des commerces, des banques, des écoles et stations d’essence sont restés fermés. La mobilisation a toutefois baissé d’un cran, même si des groupuscules de jeunes ont continué à s’attaquer à des intérêts publics et privés.

 Bobo-Dioulasso a vécu hier jeudi, au rythme des manifestations "contre la vie chère", débutées mercredi 20 février 2008. Certains en avaient encore gros sur le cœur : «Nous le savons, les responsables du marché ne payent pas leurs impôts, c’est pour cela qu’ils sont allés rencontrer les autorités à la Chambre du commerce pour nous imposer doublement. Nous payons la TVA à la douane et dans les magasins », cet avis de Mohamed Soré, quincaillier, rejoint celui de ses camarades agglutinés autour de lui, acquiescant. De façon générale, tous les «points chauds» de la veille, à savoir, le marché central de Bobo, l’Hôtel de ville, la direction régionale des douanes, l’ex- boulevard de la Révolution, et les principales artères de la ville connaissent un calme relatif.

 

   

Déjà visibles au premier jour des échauffourées autour de l’agence BCEAO de Bobo, les «bérets rouges» se sont déployés aux alentours du grand marché, pendant que la police anti-émeute tenait en respect, à coups de gaz lacrymogènes, les jeunes commerçants qui tentaient de se regrouper. Les méthodes musclées ont fait place à la pédagogie, au dialogue quelquefois entre manifestants et forces de l’ordre. A la mairie, les policiers municipaux veillent au grain aux côtés des militaires. Les assauts de la foule en courroux se sont estompés, mais les travailleurs ne sont pas pour autant rassurés : la peur d’être vandalisés, a poussé beaucoup de Bobolais à préférer se terrer chez eux. Résultat, toute l’activité économique est paralysée à Sya. Il n’est même pas facile de se procurer une carte téléphonique ou un taxi. A la Place de la Femme qui était le théâtre avant-hier de violentes manifestations d’élèves, la statue de la femme balayeuse a résisté tant bien que mal aux flammes. Ce n’est cependant pas le cas au rond-point de l’aéroport, où la statue qui y trônait a été détruite. Non loin de là, et en dehors du périmètre sécuritaire, un groupe d’élèves dans le dos de la police, s’en est pris à tout ce qu’il trouvait sur son passage sur la route de Léguéma dans le quartier Bindougousso. C’est sur ces entrefaits, à 12h 45 mn, que le cortège des autorités venues de Ouagadougou s’est aventuré sur le boulevard de la Révolution où des pneus enflammés barraient le passage. Des loubards, qui rançonnaient les passants, se sont simplement éclipsés pour laisser passer les autorités avant de revenir attiser les flammes qu’ils entretiennent sur la voie. De Colma, Colsama en passant par le centre ville et Lafiabougou, c’est ce spectacle qui est offert aux habitants. A la mairie de Dô, très durement touchée par les saccages, les cambrioleurs ont abandonné nuitamment dans la rue, le mobilier volé. Quelques bonnes volontés, avec l’aide des militaires, tentent de ramener le matériel. Le calvaire des Bobolais n’est pas pour autant terminé.

En début d’après-midi, un groupe de malfrats a mis à sac la pharmacie Béthel sur la rue 21 46 de Colsama. Le Dr Marcel Ki, qui a veillé toute la nuit pour protéger son officine, a retrouvé les lieux sens dessus dessous quelques minutes après. «Même l’enseigne lumineuse vaut plus de deux millions», a-t-il soupiré.

Mahamadi TIEGNA

 

Clément Sawadogo, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation

«Si quelqu’un doit être l’auteur du saccage de sa propre cité, cela est déplorable»

Le drame que vit Bobo-Dioulasso a suscité l’envoi d’une délégation gouvernementale dans la ville de Sya. Le ministre Clément P. Sawadogo de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, dans l’entretien qu’il nous a accordé à l’issue de la découverte des dommages causés par les manifestants, affirme que les commanditaires ne resteront pas impunis.

Sidwaya (S.)  : Quel commentaire faites-vous à la suite du constat des sites saccagés par les manifestants ?

Clément P. Sawadogo (C.P.S.)  : Le ministre de la Sécurité et moi avons été mandatés par le gouvernement pour faire le point de la situation avec les autorités locales. Nous avons pu prendre toute la mesure de la situation depuis le 20 février et qui n’est pas encore tout à fait maîtrisée. Nous avons constaté beaucoup de dégâts sur les administrations publiques, le commerce dans les stations d’essence notamment et sur la voie publique. C’est une situation que nous déplorons, et que le gouvernement dans son ensemble déplore, puisque nous sommes dans un Etat de droit dans lequel, tout citoyen a le droit de manifester, toutefois dans le respect des lois en vigueur. S’il y a des gens qui veulent manifester leur mécontentement vis-à-vis d’une situation, ils ont ce droit-là mais en respectant les lois et règlements de la République. Ici, ce n’est pas le cas. C’est une manifestation sauvage de personnes qui ne se sont même pas adressées à l’administration, qui n’ont même pas déclaré qu’elles voulaient mener un mouvement quelconque. Elles se sont déchaînées de manière anarchique pour saccager les biens publics et privés. Cela est forcément inadmissible quand on sait les efforts déployés au quotidien pour construire et renforcer les infrastructures de cette ville. Si vraiment un habitant de cette ville doit être l’auteur du saccage de sa propre cité, cela est très déplorable. C’est pour cette raison que nous voudrions inviter l’ensemble de la population de Bobo-Dioulasso à s’impliquer, autant que faire ce peut et chacun à son niveau, pour que le calme et la sérénité reviennent. S’il y a des problèmes, nous allons trouver des solutions ensemble. Nous vivons un contexte économique national et international marqué effectivement par une hausse des prix. Mais de là, à adopter des voies illégales, de nature à compromettre le développement de notre pays, cela ne peut qu’être le fait de l’irresponsabilité.

S. : Ces agitations seraient parties de la hausse des patentes et des impôts qui auraient plus que doublé au niveau des douanes et des services des impôts. Etes-vous de cet avis ?

C.P.S. : Le gouvernement n’a jusque-là reçu aucune plate-forme de ces manifestants qu’on n’arrive même pas à identifier du reste. C’est un mouvement dangereux puisqu’en raison de son caractère, des personnes peuvent profiter de cette occasion pour se régler des comptes. On entend pêle-mêle des gens évoquer la hausse des prix des produits, des taxes douanières et des impôts. Alors que nous savons qu’il n’y a aucune nouvelle taxe douanière, encore moins de patente qui ont été décidées. Dans le même ordre, aucune taxe et aucun impôt n’ont connu d’augmentation au Burkina Faso. De ce fait, il n’ y a aucune récrimination en la matière par rapport à des actes que le gouvernement a posés. Il y a une hausse des prix certes, mais que le gouvernement lui-même travaille à endiguer et il est à pied d’œuvre pour cela. Des instructions ont même été données aux ministres compétents afin que des solutions puissent être envisagées dans ce sens. Mais de là à organiser une manifestation dont on ne sait ni les auteurs, ni les objectifs visés, cela pose problème. La malveillance est de règle. Sinon, si c’est pour résoudre des problèmes, cela suppose qu’il y a des responsables qui acceptent de s’asseoir autour d’une table pour discuter.

S. : Qu’en est-il de la situation à Banfora et à Ouahigouya qui connaissent également des troubles ?

C.P.S : Nous avons effectivement appris les agitations dans ces villes, mais nous avons pris toutes les dispositions nécessaires pour faire revenir l’ordre et nous travaillons à empêcher ces troubles de se propager dans d’autres villes. En tout état de cause, nous tenons à rappeler que tout citoyen burkinabé répond de la loi burkinabé par rapport aux actes qu’ils posent. Ceux qui sont tentés de mettre le feu à notre pays, aux infrastructures, d’inquiéter les honnêtes citoyens, de détruire les biens d’autrui et des biens de l’Etat qui sont des biens propres de tout le monde, comme c’est le cas à la mairie de Dô et à l’Hôtel des finances, ce sont des préjudices graves. Je tiens à rappeler que la fermeté va être de mise à l’encontre de toutes personnes prises en train de poser ces actes malveillants. Ces personnes-là devront répondre devant la loi dans toute sa rigueur. Encore une fois, j’invite la population à la retenue, au calme et je demande aux manifestants de rentrer dans leur for intérieur, de réfléchir un tant soit peu à ce que va être ce pays s’ils continuent de poser ces actes-là.

Propos recueillis par  Frédéric OUEDRAOGO

 

A Bobo-Dioulasso, le gouvernement appelle au calme…

Des membres du gouvernement ont rencontré le 21 février les opérateurs économiques de Bobo-Dioulasso sur la situation qui prévaut dans la ville. Ce sont les ministres Clément Sawadogo de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Jean-Baptiste Compaoré de l’Economie et des Finances et Asssane Sawadogo de la Sécurité qui ont échangé avec les représentants des commerçants de Bobo. Jean-Baptiste Compaoré a déploré les événéments et réaffirmé le soutien du gouvernement à la population bobolaise. Il s’est dit déçu parce que les édifices touchés relèvent pour la plupart de son département. M. Compaoré a aussi laissé entendre que les arguments de hausse des prix des produits brandis par les manifestants ne tiennent pas la route. Pour lui, les augmentations ne sont pas liées aux hausses des taxes douanières et des impôts. Les augmentations sont d’ordre général et touchent presque l’ensemble des pays de la sous-région. L’Etat n’a pas relevé les taxes douanières, a dit Jean-Baptiste Compaoré qui a ajouté que l’Etat a consenti d’énormes efforts par la baisse des impôts sur les bénéfices et par d’autres importantes mesures en faveur des commerçants. Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a rassuré la population que des mesures sont prises pour rétablir l’ordre. Une centaine de personnes ont été interpellées, a affirmé Clément Sawadogo qui dit ne pas connaître, pour le moment les commanditaires. « Il n’y a pas eu mort d’homme », a-t-il précisé. Les regards, a-t-il laissé entendre, sont dirigés vers le monde commerçant où se cacheraient probablement des pyromanes. Mais les commerçants présents à la rencontre disent ne pas être au courant de cette manifestation, même si certains d’entre eux ont soutenu avoir eu vent de ces mouvements et accusent des gens venus d’ailleurs pour semer ces troubles. Le 2e vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie-Lazare-Soré, a quant à lui affirmé que tout changement d’habitude crée des mécontentements. Il a invité le gouvernement à créer des emplois permanents pour résoudre le chômage afin d’éviter ce genre de désordre.

Le ministre Jean-Baptiste Compaoré a demandé aux commerçants de la compréhension et de l’appui. Clément Sawadogo les a invités à travailler à arrêter les actes de vandalisme tandis que Assane Sawadogo a livré à ceux-ci un numéro vert (1010) pour donner des informations permettant d’identifier les meneurs. Tous ces ministres ont invité les populations au calme et à la retenue.

A la suite de la rencontre entre le gouvernement et les commerçants, les militants du CDP se sont eux aussi retrouvés au siège dudit parti pour donner leur lecture de la situation que vit la ville de Bobo-Dioulasso depuis le 20 février 2008 (…)

Adaman DRABO

 

Difficile de s’approvisionner en carburant

La plupart des stations services de la ville de Bobo-Dioulasso sont restées fermées toute la journée du 21 février. Les seuls qui ont osé ouvrir pendant une heure dans la matinée ont été littéralement prises d’assaut par les motocyclistes et les automobilistes qui se sont empressés de faire le plein de leurs réservoirs. A partir de l’après-midi, il était quasi impossible d’avoir le jus pour les engins et les automobiles. Au point que certains ont dû garer leurs montures par souci d’économie du peu de jus qui s’y trouve ou parce qu’ils étaient à sec. Les taxis se faisaient de plus en plus rares également en ville, faute de carburant. Si la situation devait perdurer, il est à craindre que tout le monde se retrouve à pied ou, à tout le moins à vélo.

U.K.

 

 

 BOBO-DIOULASSO (Burkina Faso) .(©AFP / 22 février 2008 12h01)

Source : http://www.romandie.com/ats/news/080222110154.mvhkx9k5.asp

La ville de Bobo Dioulasso, dans l’ouest du Burkina Faso, demeurait paralysée vendredi après deux jours de violentes manifestations de jeunes et de commerçants contre la vie chère qui se sont soldées par une centaine d’arrestations.

Le calme régnait dans les rues en milieu de matinée mais les services publics, les banques, les écoles et l’Université polytechnique, située à 15 km de la ville demeuraient fermés, selon un journaliste de l’AFP.

Dans les principales artères de la ville, certaines barricades dressées ces derniers jours étaient toujours visibles même si le trafic reprenait lentement avec l’ouverture de quelques stations d’essence.

Le marché central, habituellement très animé en fin de semaine, demeurait portes closes alors que quelques commerces et entreprises commençaient timidement à rouvrir.

Plusieurs dizaines de gendarmes, policiers et militaires étaient toujours postés devant les principaux édifices publics et les banques.

Plus d’une centaine de personnes ont été arrêtées à la suite d’une manifestation contre la vie chère qui a dégénéré en violences et actes de vandalisme mercredi à Bobo, deuxième ville du Burkina Faso, a indiqué jeudi le ministre de l’Intérieur. D’autres villes comme Banfora (ouest) et Ouahigouya (nord), ont été touchées jeudi par ces mouvements de protestation contre la vie chère.

Vendredi matin, les commerçants avaient repris leurs activités à Ouahigouya après une rencontre avec les autorités locales, tandis qu’à Banfora, "l’opération ville morte" se poursuivait, selon des habitants.

Ces manifestations sont intervienues alors que plusieurs organisations de la société civile ont appelé ces dernières semaines le gouvernement à prendre des mesures "énergiques" face à la flambée des prix des produits de première nécessité dont certains ont connu des hausses de près de 65% en janvier.

Le gouvernement de son côté accuse les commerçants et les opérateurs économiques de fraudes sur les déclarations de la valeur des marchandises à la douane et estime ne pas être à l’origine des flambées des prix.

"La hausse des prix n’est pas un phénomène propre au Burkina Faso", a déclaré jeudi à la presse le ministre de l’Economie et des Finances, Jean Baptiste Compaoré, devant les opérateurs économiques. Il a indiqué que le gouvernement n’avait pris aucune mesure augmentant les taxes douanières et des impôts.(©AFP / 22 février 2008 12h01)

 

  

 

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