HALTE AUX MENACES CONTRE SAM’S K LE JAH

Communiqué du MBDHP (Mouvement burkinabé des droits de l’homme et pour la paix)

Le mercredi 18 avril 2007, Karim SAMA plus connu sous le  pseudonyme de Sam’s K le Jah, artiste musicien et animateur à la radio OUAGA FM, recevait des menaces de mort dans sa boîte électronique. Face à l’indignation générale suscitée par cet acte ignoble, lâche et méprisant ainsi que la révolte légitime de tous les défenseurs de la liberté d’expression, l’animateur recevra à nouveau, le 27 avril 2007, un message électronique de la même nature sinon mieux élaboré, plus précis et encore plus menaçant.
 Pour le MBDHP, ces menaces de mort sont à prendre avec tout le sérieux que mérite une vie humaine. En effet, il n’est point besoin de rappeler que Norbert ZONGO et bien d’autres burkinabè avaient déjà subi de telles menaces avant que leurs bourreaux ne se décident à passer à l’action.
 Aussi, il ne fait l’ombre d’aucun doute que les menaces proférées contre Monsieur SAMA sont liées à ses activités d’animateur radio et d’artiste engagé. Pour preuve, le premier message lui intime l’ordre « d’arrêter ses bêtises à la radio OUAGA FM ». Cette situation qui porte gravement atteinte à la liberté d’expression est inacceptable et met en péril les quelques acquis tirés du processus de démocratisation en cours dans notre pays. Elle interpelle la conscience collective sur la nécessité de poursuivre et d’intensifier la lutte contre l’impunité et l’effectivité des droits fondamentaux reconnus aux citoyens.
 Ces menaces sont d’autant plus inquiétantes qu’elles interviennent après toute une série d’autres hypothèques sur les libertés d’expression et de presse. En rappel, l’écrivain Vincent OUATTARA a été l’objet d’intimidations et de tracasseries suite à parution de son ouvrage sur l’ère COMPAORE, jugé critique envers le régime. Récemment encore, des journaux de la place l’Evènement, le Citoyen, le Pays, l’Indépendant, San Finna, l’Observateur Paalga, Bendré) étaient traduits en justice pour des écrits jugés diffamatoires ou voyaient leurs directeurs de publication et/ou journalistes convoqués et interrogés par la gendarmerie ou à la sûreté D’autres artistes musiciens ont également subi des pressions et menaces à peine voilée d’autorités pour la libertés de ton constatée à travers leurs œuvres.
 Le MBDHP tient à rappeler que les droits et libertés reconnus aux citoyens, loin d’être des dons généreusementoctroyés, sont des acquis de haute lutte. Par conséquent, leur sauvegarde passe par une vigilance de tous les instants ainsi que une capacité de réaction prompte et ferme face aux prédateurs de ces droits.
 Enfin, l’Etat a le devoir de réunir toutes les conditions nécessaires à leur plein exercice. Il en est le principal garant et ne saurait pour quelques raisons que ce soit se dérober à son obligation d’assurer la protection de tous les citoyens.
 Pour toutes ces raisons, le MBDHP tout en s’insurgeant contre la résurgence des menaces et autres atteintes constatées depuis quelques temps contre les libertés de presse et d’expression

– Condamne sans réserve les menaces de mort proférées contre Monsieur Karim SAMA ;
– Exige des autorités compétentes l’arrestation et le jugement des auteurs de ces menaces et les exhorte à assurer la sécurité de l’intéressé ;
 –  Appelle ses militants et militantes ainsi que les populations du Burkina à ses mobiliser davantage pour la protection et la défense ferme des droits humains dans notre pays.


                       Non  aux atteintes aux libertés de presse et d’expression !
                       Non à l’impunité en faveur des prédateurs des droits humains !
                       Oui à la protection des journalistes et des artistes !

Ouagadougou, le 03 mai 2007
Le Comité Exécutif National

LAISSER UN COMMENTAIRE

Saisissez votre commentaire svp!
SVP saisissez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.