Par konkobo

publié le 17 août 2013 sur Burkina24.com

De 1987 à nos jours, un quart de siècle. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, mais rien n’a réussi à faire céder la digue de l’histoire. Bien au contraire. Sankara, héros du panafricanisme, réapparaît en image et en parole, chez les jeunes Burkinabè, chez les Africains de la nouvelle génération.

Les effigies du père de la révolution burkinabè circulent plus que jamais, à la faveur des marches organisées par l’opposition politique contre le sénat. Les jeunes, qui, pour la grande partie, n’ont pas connu Sankara, ont tout de même appris de l’homme : son discours et ses actions sur l’autonomie et l’indépendance réelles de l’Afrique, son dévouement pour son peuple, et, plus loin, son sacrifice suprême..

Affiches ou autocollants de Sankara sur les engins, les murs de kiosques, les lieux publics, sur les écrans de téléphones, les réseaux sociaux, bref : L’image du père de la Révolution revient au galop.

A l’occasion des 25 ans d’assassinat de Thomas Sankara, Chérif Sy, interviewé dans Le Pays du 14 octobre 2012, disait : « Vous savez, quand vous me quitterez, rencontrez n’importe quel jeune qui n’a pas 25 ans dans la rue, donc qui n’a pas connu Sankara, et demandez lui ce qu’il pense de Sankara. Voilà, c’est ça qui est simple. Vous quittez le Burkina, vous allez un peu partout en Afrique, vous, abordez des jeunes, dès que vous dites Sankara, vous avez des gens qui se regroupent autour de vous pour en parler. »

Sankara, au-delà des cercles politiques

Le Sankarisme va au-delà des partis politiques se réclamant de l’idéologie de l’homme. Nombreux sont en effet ces jeunes qui, ne militant pas dans des partis politiques, font la promotion de l’idéal sankariste. Sont de ceux-là par exemple, les leaders du Balai Citoyen, Sam’s K Lejah et Smockey.

Sur les médias internationaux, la légende se dessine. A Radio France Internationale, Claudy Siar insère désormais la voix de Sankara en fond sonore, dans la seconde partie de sa célèbre émission « Couleurs Tropicales ». Quant à Alain Foka, la couverture de la page facebook de son émission « Archives d’Afrique », n’est rien d’autre que l’image sur timbre du leader Sankara.

Ce qu’il a apporté au Burkina

L’homme du 4 Août 1983, dressant brièvement le bilan de ses actions, disait : « Le plus important, je crois, c’est d’avoir amené le peuple à avoir confiance en lui-même, à comprendre que, finalement, il peut s’asseoir et écrire son développement ; il peut s’asseoir et écrire son bonheur ; il peut dire ce qu’il désire. Et en même temps, sentir quel est le prix à payer pour ce bonheur. » Ce prix, Sankara en a payé sa part. C’est aussi cela qui lui vaut la légende d’outre-tombe. Une légende qui ne fait que commencer, à un moment où le peuple burkinabè est à la croisée des chemins.

Michel KONKOBO

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