Présentation

Nous encourageons l’aide qui nous aide à nous passer de l’aide.
Mais en général, la politique d’assistance et d’aide n’aboutit
qu’à nous désorganiser, à nous asservir et à nous déresponsabiliser
.”
Ainsi parlait Thomas Sankara, président révolutionnaire du Burkina Faso, assassiné en 1987. Dans son rapport à l’Afrique et aux africains, la société française baigne encore dans un imaginaire colonial hérité d’un passé mal assumé, et qui nous incite à croire qu’il faut aider les africains à se « développer » pour atténuer la misère dans laquelle ils (sur)vivent.

Comme beaucoup de jeunes français, Antoine a voulu aider l’Afrique pour améliorer le sort de ces millions de gens qui vivent dans la pauvreté… Mais une fois sur place, des doutes surgissent :

si la main qui donne reste au dessus de celle qui reçoit, l’aide semble maintenir insidieusement une forme de domination occidentale qui semble avoir perduré depuis l’époque coloniale.

Faut-il pour autant abandonner l’idée de solidarité internationale ?

Pourquoi les nombreuses ressources africaines profitent-elles si peu aux populations ? Pourquoi 50 ans d’aide au développement n’ont-ils pas permis aux pays décolonisés de devenir autonomes et indépendants ? Pourquoi y-a-t-il si peu de services publics, et tant de corruption, de dictatures, de guerres… Quel rôle joue notre pays dans ce tableau ? La « françafrique » est-elle vraiment finie comme l’affirment les discours politiques depuis 10 ans ?

A travers cette conférence gesticulée, Antoine tente de replacer l’aide au développement dans l’organisation politique et économique du monde. Sans prétendre à une solution idéale, il expose ce qui l’a conduit à ne plus vouloir « aider » l’Afrique, tout en cherchant d’autres formes de solidarité internationale.

photo_conf_a__l_aide_3.jpgUne conférence gesticulée c’est une histoire populaire, c’est un conte politique, c’est une réflexion offerte au collectif pour qu’il se l’approprie. On y gesticule plutôt que d’expliquer, on y raconte sa vie plutôt que d’argumenter, on s’y amuse tout en réfléchissant…

contact :
– Coopérative du Vent Debout 33, rue Puget 31000 Toulouse
– Tel : 05 31 15 09 91
– Email : cooperative @ vent – debout . org
– Antoine : 06 13 40 70 67

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Une vidéo de la conférence

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Nos commentaires

Antoine Souef connait bien son sujet, pour avoir travaillé durant un an au Burkina Faso, où se bousculent les ONG, tout autant que les différentes projets de développement financés par les bailleurs de fonds internationaux.

Les conférences articulées sont de plus en plus utilisées par les associations pour remplacer les classiques conférences d’experts. Elles sont bien sur plus vivantes car elle sont aussi des spectacles mais aussi, issues des méthodes de la pédagogie active, l’auditoire est plus actif et suit un raisonnement construit petit à petit.

Rien d’étonnant qu’il soit largement question de Thomas Sankara dans cet exposé. Lui qui a très clairement expliqué à son peuple qu’il faut “compter sur ses propres forces” d’une part mais aussi qu”il est normal que celui qui vous donne à manger vous dicte également ses volontés” ou encore “l’aide doit non aider à supprimer l’aide“.

Rien de plus normal que les personnes déçues de l’aide technique ou de l’aide au développement au sein des ONG se tournent vers la pensée de Thomas Sankara. Une démarche logique. C’est alors qu’on est le mieux à même d’en saisir toute l’actualité et a pertinence.

Le spectacle évolue, lorsque nous l’avons vu, c’était le première fois qu’il était joué et l’on sentait par ci par là une certaine difficulté d’Antoine Souef à se libérer totalement, mais nulle doute qu’après quelques expériences il trouvera alors toute sa plein efficacité. Un spectacle vivant, destiné à des spectateurs qui pensent, porteur de réflexion pertinente dont l’objectif reste d’agir avec une efficacité maximale.

Bruno Jaffré

1 COMMENTAIRE

  1. Bien au-delà de la corruption et de la gourmandise des France-Africains, c’est avant tout une question de survie pour la France. Sa survie dépend de ce qu’elle prend chez nous. Donc si nous (l’Afrique) voulons réellement nous libérer, nous devons devenir des nations matures, et proposer à la France de bonnes solutions alternatives. Nous devons avoir le courage, comme Sankara de leur dire que le model actuel est un foutage de gueule et qu’il nous faut une aide qui nous aide à nous débarrasser de l’aide. Nous devons aussi lui donner la garantie que même libres et indépendants, nous ne cesserons pas de lui fournir ce dont elle a besoin.
    C’est soit cette diplomatie-là,
    Soit aller en guerre contre elle,
    Soit continuer à être blagué-tué.

    Le travail d’éducation que ce monsieur est en train de faire en France mérite plus encore d’être fait en Afrique. Il y a encore trop d’Africains qui ne jurent que par les aides.

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