18 années de lutte contre l’impunité en Afrique et troisième année au comité des droits de l’homme de l’ONU : L’affaire Sankara


Ce 15 octobre 2005, Le GRILA commémore le 18 ème anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara. Thomas Sankara a incarné l’espoir d’un changement basé sur un développement autocentré et panafricain. A 37 ans, cet internationaliste rejoignait le panthéon des humains intègres. Sankara a été l’instigateur d’un changement qui demeure encore pertinent pour l’Afrique vouée à la “gestion de l’enlisement” des bailleurs de fonds, la paupérisation et des conflits instrumentalisés sur fonds de pillage de ressources.


Assassiné en compagnie d’une dizaine de ses camarades, ses bourreaux exhibent jusqu’aujourd’hui un certificat de décès mentionnant qu’il est mort de mort naturelle. Le ministre de la justice de l’époque n’est autre que l’actuel président du Burkina Faso.



Le 15 Octobre 2002, après avoir été ballottée de cour en cour au Burkina, sa veuve Mariam Sankara et ses enfants, représentés par les avocats du Collectif Juridique International Justice Pour Sankara- (Me Dieudonné Nkounkou, Me Jean Abessolo, Me Bibi Barnabe, Me Karim Bensakina, Me Nicole Bobillot-Prévost, Me Ferdinand Djammen Nzeppa (France), Cabinet Sankara-Diallo -Me Prosper Farama (Burkina Faso), Me Milton James Fernandes, Me William Sloan , Me Vincent Valaï. Me Kimon Kling, Me May Chiu, Me Sherley Morin , Me Catherine Gauvreau, Me John Philpot, Me Charles Roach (Canada); Me Devotsou Kofimessa (Togo), Me Aissata Tall Sall (Sénégal) – ont porté l’affaire devant le comité des droits de l’homme de l’ONU.



Lors de sa 80ème session à New York en avril 2004, le Comité des droits de l’Homme des Nations Unies a jugé recevable la communication, contre le Burkina Faso.


Ceci est déjà un précèdent juridique contre l’impunité en Afrique.
Le 27 Septembre 2004, le régime du Burkina Faso a contesté la compétence du comité de l’ONU, et tenté de distraire la question de fonds de sa responsabilité dans l’assassinat de Thomas Sankara et de ses camarades, en arguant que la veuve Sankara et ceux qui la soutiennent ne cherchent qu’une vengeance et son discrédit. Le général Tarnue témoignant devant la cour internationale spéciale du Sierra Leone, reconnaissait le 4 octobre 2004 le complot ourdi par l’actuel président du Burkina Faso Blaise Compaoré et l’ancien chef rebelle puis d’Etat du Libéria Charles Taylor ( voir http://www.sc-sl.org/Transcripts/RUF-100404.pdf pp 84-85). En Novembre 2004, les avocats de la CIJS ont répliqué par une communication articulée sur des précédents du comité et des révélations du Général Tarnue. L’État partie devait y répondre en janvier 2005. Il obtint un délai au 28 février, puis un autre au 31 mars et depuis lors abuse de la patience du comité. Entre-temps, le régime a modifié la constitution pour présenter la candidature du président Compaoré pour un troisième mandat. Le Burkina Faso, où l’impunité a été érigée en système politique, entrave la justice dans cette affaire. Le déni des droits de l’homme est attesté par les assassinats, corruptions et intimidations qui ont eu cours dans ce pays. C’est pourquoi les avocats de la campagne réclament des mesures intérimaires du comité visant à préserver l’intégrité de documents et la tombe de Thomas Sankara.


Soutenez la Campagne Internationale Justice pour Sankara et adressez un message clair contre l’impunité en Afrique !


-30- info affiche évènement ci -dessous. GRILA 514 499 3418 admin@grila.org

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