La nouvelle circule depuis le 5 juillet. Blaise Compaoré devrait venir au Burkina dans le cadre des préparations de la “réconciliation”.

Vous trouverez ci-dessous différentes protestations après l’annonce de cette nouvelle.

On trouvera aussi un communiqué du réseau international Justice pour Sankara justice pour l’Afrique à  http://www.thomassankara.net/communique-de-presse-blaise-compaore-etre-arrete-sil-rentre-burkina/

Une foule, composée de militants du MPP, le parti de Roch Marc Christina Kaboré et de militants du Front Patriotique (voie sa composition ci-dessous) se sont rassemblés devant le domicile de ce dernier l’ont empêché de se rendre à la rencontre des anciens présidents.

Cette journée s’est avérée une mascarade, Blaise Compaoré a semblé ne pas voir toutes ses facultés dans les images diffusées, qui a viré au fiasco, car seuls étaient présents, Jean Baptiste Ouedraogo, Paul Henri Damiba et Blaise Compaoré.

La rédaction du site.


Déclaration de Mariam Sankara

« C’est quand même faire fi de la justice burkinabè et des sentiments des familles des victimes. C’est quelqu’un qui a renié sa nationalité burkinabè, il est devenu Ivoirien, il s’est moqué de la justice burkinabè. Il a été condamné, et bon voilà qu’on le fait rentrer comme cela au Burkina Faso. Ça dépasse tout entendement.

Je suis écœurée, vraiment frustrée et écœurée parce que je pense que ce n’est pas la voie du tout de la réconciliation, ce n’est vraiment pas cette voie. Tout ce dont les Burkinabè veulent c’est la sécurité dans le pays. Mais ça, ce n’est pas surtout ce que la population demande.

En faisant ce geste il a favorisé l’impunité. Et, dans leur message, ils disaient combattre l’impunité. Mais ce n’est vraiment pas combattre l’impunité de cette façon. Blaise doit exécuter la décision de justice. Il doit passer par la prison ».

Source : https://burkina24.com/2022/07/08/mariam-sankara-blaise-doit-passer-par-la-prison/


Déclaration des avocats des ayant droits de Thomas Sankara et de 12 de ses compagnons d’infortune assassinés le 15 octobre 1987.

Depuis le 05 juillet 2022, des médias nationaux et internationaux font état du retour au Burkina Faso de l’ancien Président Blaise COMPAORE chassé du pouvoir le 31 octobre 2014 à la faveur d’une insurrection populaire.

Si cette information est confirmée, les Avocats des parties civiles dans l’affaire Ministère Public contre COMPAORE Blaise dit Jubal et autres se doivent de rappeler la décision rendue le 06 Avril 2022 par la chambre de jugement du Tribunal Militaire de Ouagadougou qui a :
-Statué publiquement, par défaut à l’égard de Blaise COMPAORE et de KAFANDO Tousma Yacinthe,

-Déclaré les accusés COMPAORE Blaise et DIENDERE Gilbert coupables des faits de complicité d’assassinat à eux reprochés ;

-Condamné COMPAORE Blaise, DIENDERE Gilbert et KAFANDO Tousma Yacinthe à la peine d’emprisonnement à vie chacun ;

-Prononcé la déchéance des décorations de tous les accusés condamnés ayant bénéficié d’une ou de plusieurs distinctions honorifiques ;
-Dit que le Présent jugement vaut titre de détention pour les accusés condamnés à une peine privative de liberté non couverte par la détention provisoire conformément aux dispositions de l’article 315-14 de la loi n°040-2019/AN du 29 mai 2019 portant Code de procédure pénale ;
-Dit que les mandats d’arrêt décernés contre COMPAORE Blaise et KAFANDO Tousma Yacinthe sont maintenus et ce en application des dispositions de l’article 261-128 alinéa 4 de la loi n°040-2019/AN du 29 mai 2019 portant Code de procédure pénale.
Au regard de cette décision, les Avocats des parties civiles interpellent avec insistance les autorités judiciaires à prendre toutes leurs responsabilités, notamment faire arrêter et déférer Monsieur Blaise COMPAORE à la justice du Burkina Faso afin que force reste à la loi.

Ouagadougou, le 06 juillet 2022

Pour le Collectif des Avocats

Maître Bénéwendé Stanislas SANKARA

Avocat au Barreau du Burkina Faso


Déclaration des syndicats des magistrats sur le nécessaire respect de l’autorité des décisions de justice. 

Les syndicats de magistrats du Burkina Faso suivent avec une attention particulière l’intensité des débats portant, depuis un certain temps, sur des questions relatives à l’autorité et l’exécution des décisions de justice.

Préoccupés par cette situation et par les conséquences éventuelles des faits et évènements qui en sont les causes sur l’indépendance et l’autorité de la justice, ils rappellent publiquement et avec force que les décisions de justice, peu importe les personnes qu’elles concernent, ont vocation à être respectées et exécutées pour produire leurs entiers effets tant qu’elles n’ont pas souffert de l’exercice d’une voie de recours.

L’histoire nous indique, à toutes fins utiles, qu’elle offre au crédit des syndicats de magistrats, seuls ou avec d’autres entités, de vivants exemples pour la défense de l’indépendance et de l’autorité de la justice.

En tout état de cause, tout en réaffirmant leur attachement au respect et à l’exécution des décisions de justice, les syndicats de magistrats du Burkina Faso invitent le Président du Faso, garant constitutionnel de l’indépendance du pouvoir judiciaire, à œuvrer, sans condition et sans délai, en sorte que le caractère sacré des décisions de justice soit scrupuleusement respecté et que leur exécution soit assurée dans le respect strict des lois en vigueurs.

Ouagadougou, le 07 juillet 2022

Source : https://burkina24.com/2022/07/07/des-syndicats-de-magistrats-tiennent-au-necessaire-respect-de-lautorite-des-decisions-de-justice/


Déclaration du Front Patriotique

Déclaration du FRONT PATRIOTIQUE sur la présence du condamné Blaise Compaoré sur le sol burkinabè
Les organisations de la société civile et les partis politiques signataires de la présente déclaration réunis au sein d’un FRONT PATRIOTIQUE, constatent avec grave préoccupation que l’ancien Président Blaise Compaoré, condamné à perpétuité dans l’affaire Thomas Sankara est présent depuis ce 07 juillet 2022 sur le territoire burkinabè. Dans le cadre de cette affaire judiciaire, un mandat d’arrêt international a été lancé contre ce dernier qui n’a jamais daigné se présenter devant la justice.
Le tribunal avait réaffirmé ce mandat d’arrêt et en vertu de cette condamnation, le Président Blaise Compaoré devrait être immédiatement arrêté et conduit dans une maison de détention.
La justice burkinabè doit arrêter l’ancien chef de l’Etat coupable de faits de complicité d’assassinat, d’attentats à la sureté de l’Etat, de recel de cadavre, conformément au verdict qui a été prononcé le 06 avril 2022 dans le dossier Thomas Sankara et 12 de ses compagnons.
Pour le Front Patriotique, il ne peut en être autrement. Notre peuple déjà meurtri dans sa chair par de longues années d’impunité, entretenue par le long règne de Blaise Compaoré ne saurait tolérer cette énième forfaiture. Si d’aventure, cette forfaiture est consommée, il est à craindre que les dossiers emblématiques de crimes de sang qui jonchent les tiroirs du régime Compaoré soient définitivement enterrés.
C’est pourquoi, nous, organisations de masse, mouvements et partis politiques, personnalités physiques et morales, regroupés au sein du FRONT PATRIOTIQUE,
– Exigeons des autorités politiques et judiciaires l’arrestation immédiate et sans conditions de Blaise COMPAORE ;
– Nous opposons à cette forme de réconciliation au forceps sans le triptyque Vérité-Justice-Réconciliation ;
– Lançons un appel aux anciens chefs d’Etat Yacouba Isaac Zida, Michel Kafando, et Roch Marc Christian Kaboré, à se démarquer clairement de cette mascarade honteuse et indigne qui vise simplement à absoudre des criminels. S’associer à un tel projet, c’est se rendre coupable de parjure et de haute trahison, toutes choses condamnées par la Constitution de notre pays. Ils répondront de cette forfaiture devant l’histoire ;
– Appelons l’ensemble des insurgés et des patriotes et démocrates à se retrouver dans un sursaut national pour faire obstacle à la restauration engagée depuis le 24 janvier 2022 et à défendre et poursuivre les acquis de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 ;
– Constatons l’échec militaire, politique et social des autorités de la Transition dont la mission première consistait à libérer notre territoire national des groupes armés
terroristes, à ramener les populations déplacées dans leurs localités d’origine, et à organiser des élections libres, démocratiques et transparentes pour le retour à l’ordre constitutionnel normal ;
– Invitons les partis politiques, les organisations syndicales et de la société civile, les personnes morales et physiques, l’ensemble du peuple burkinabè à rejoindre le FRONT PATRIOTIQUE, à se mobiliser pour barrer la route au terrorisme, à l’impunité et à la restauration du régime déchu de Blaise Compaoré ;
Le FRONT PATRIOTIQUE invite l’ensemble du peuple burkinabè à rester mobiliser pour répondre aux mots d’ordre de luttes et d’actions les jours à venir.
LA PATRIE OU LA MORT, NOUS VAINCRONS
Ouagadougou le 07 Juillet 2022
Pour le FRONT PATRIOTIQUE
Ont signé :
Alliance Ensemble pour le Faso (PDS, Mouvement SENS, APR-Tilgré, PAREN, PUR)
Forum Ditanyè
Balai Citoyen
Mouvement Endogène
Association Semfilms
OPA-BF
Comité Mémorial Thomas Sankara (CIM-TS)
Centre Valère Somé
UNIR-MPS
Jeunesse sankariste Unie
Brassard Noir
Génération montante du Faso
Front des Forces Sociales (FFS)
Association des Anciens de Cuba (ASAC-BF)
Front Patriotique du Faso/Mouvement Patriotique
Mouvement Plus Rien Ne Sera Comme Avant (MPRESCA)
Génération Cheick Anta Diop
Deux heures pour nous, deux heures pour Kamita
Mouvement 30-31/15 (Bobo Dioulasso)
Alliance des Forces Patriotiques


Déclaration du Balai citoyen : l’impunité nourrit le terrorisem

Une rencontre dite de « haut niveau » pour cacher l’échec flagrant sur tous les plans et divertir l’opinion.

Une poignée de parvenus, fussent-ils militaires, ainsi que leurs collabos civils, gracieusement entretenus par nos impôts et taxes, ne peuvent tenir en respect tout un peuple.

Nous ne cessons de le rappelez depuis des années, vouloir sacrifier la #JUSTICE sur l’autel des arrangements polico-diplomatiques et d’une prétendue réconciliation nationale est un leurre, une comédie institutionnelle qui fait le lit du terrorisme.

L’impunité nourrit le terrorisme.

Ce pays a des valeurs, bâties sur un socle de dignité, d’intégrité, de don de soi et de justice sociale. Toute personne qui s’associera à cette forfaiture souillera son honneur et portera l’entière responsabilité du délitement de notre société.

Les criminels doivent être réconciliés avec les tribunaux, seule condition pour un État de droit et un vivre ensemble harmonieux.

Seule la lutte libère !

La Patrie ou la mort nous vaincrons !

Notre nombre est notre force !


LES CENTRALES SYNDICALES: CGT-B – CNTB – CSB – FO/UNS – ONSL – USTB

LES SYNDICATS AUTONOMES: SAMAE–SATB–SATEB–SBM–SNEAB–SNESS–SYNAPAGER–SYNAPIB–SYNATEB–SYNATEL– SYNATIC–SYNATIPB– SYNATRAD–SYNTAS–SYNTRAPOST–SYSFMAB–UGMB

Déclaration des syndicats sur l’annonce du retour de Blaise Compaoré

Depuis quelques jours et particulièrement depuis le 5 juillet 2022, il est annoncé le retour de Blaise COMPAORE à l’invitation du président Paul-Henri Sandaogo DAMIBA pour ‘’contribuer à rechercher des solutions aux préoccupations du pays’’. Après avoir fait circuler l’information de façon officieuse, les autorités l’ont confirmée le 6 juillet après le conseil des ministres du jour.

A ce propos, il importe de rappeler deux faits essentiels :

           Blaise COMPAORE a quitté le Burkina suite à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, exfiltré par l’armée française qui dit l’avoir fait à la demande du président ivoirien, Alassane OUATTARA ;

           Blaise COMPAORE a été jugé par contumace dans le dossier de l’assassinat de Thomas SANKARA et le tribunal, à l’issue du procès, a :

–              « … Déclaré les accusés COMPAORE Blaise et DIENDERE Gilbert coupables des faits de complicité d’assassinat à eux reprochés ;

–              Condamné COMPAORE Blaise, DIENDERE Gilbert et KAFANDO Tousma Hyacinthe à la peine d’emprisonnement à vie chacun ;

–              Prononcé la déchéance des décorations de tous les accusés condamnés ayant bénéficié d’une ou de plusieurs distinctions honorifiques ;

–              Dit que le Présent jugement vaut titre de détention pour les accusés condamnés à une peine privative de liberté non couverte par la détention provisoire conformément aux dispositions de l’article 315-14 de la loi n°040-2019/AN du 29 mai 2019 portant Code de procédure pénale ;

–              Dit que les mandats d’arrêt décernés contre COMPAORE Blaise et KAFANDO Tousma Hyacinthe sont maintenus et ce en application des dispositions de l’article 261-128 alinéa 4 de la loi n°040-2019/AN du 29 mai 2019 portant Code de procédure pénale. »

Au regard de ces faits, l’Unité d’Action Syndicale (UAS) s’étonne qu’un communiqué officiel annonce que « cette rencontre importante pour la vie de la Nation n’entrave pas les poursuites judiciaires (souligné par nous) engagées contre certains ».

Pourquoi le gouvernement choisit-il de parler de poursuites judiciaires alors qu’il s’agit, dans le cas précis de Blaise COMPAORE d’une condamnation judiciaire qui attend d’être exécutée.

L’UAS rappelle qu’elle reste attachée au triptyque ‘’VERITE-JUSTICE-RECONCILIATION’’. Cette réconciliation ne doit, ni ne peut se faire en consacrant l’impunité ou en opérant des arrangements entre politiciens. L’expérience de la ‘’journée du pardon’’ du 30 mars 2001 doit servir de leçon pour tous.

L’UAS interpelle la justice afin qu’elle se saisisse de la venue de Blaise COMPAORE pour mettre à exécution la décision judiciaire. Elle demande au président Paul-Henri Sandaogo DAMIBA et au gouvernement de ne pas faire obstacle à l’exécution de la condamnation par la justice. Le contexte de multiplication des attaques terroristes n’autorise pas des agissements qui présentent le risque de dégrader la paix sociale.

Elle appelle ses militant(e)s et sympathisant(e)s, les travailleuses et travailleurs du Burkina à suivre l’évolution de la situation, à rester mobilisés pour la lutte contre l’impunité des crimes économiques et de sang, cette impunité qui compte pour beaucoup dans la situation catastrophique que vit notre pays.

Ouagadougou, le 07 juillet 2022

Ont signé :

Le Président de mois des centrales syndicales  Le Président de mois des syndicats autonomes

Olivier Guy OUEDRAOGO                                                                          Alain SOME

Secrétaire Général/CSB                                                       Secrétaire Général/SYNTRAPOST


DÉCLARATION du MBDHP (Mouvement Burkinabè des droits humains et peuples) SUR LA VENUE DE BLAISE COMPAORÉ AU BURKINA FASO

Le MBDHP suit avec attention l’évolution de la situation politique actuelle au Burkina Faso. Cette situation est marquée par la décision du gouvernement du MPSR de faire venir au Burkina Faso Blaise COMPAORE, ancien Président du Faso. Ce dernier, faut-il le rappeler, fait l’objet d’une condamnation par contumace à la prison à vie pour des faits d’attentat à la sûreté de l’Etat, de recel de cadavres et de complicité d’assassinats. Cette condamnation sanctionne le rôle joué par Blaise COMPAORE dans les évènements du 15 octobre 1987.

Le MBDHP note que la présence de Blaise COMPAORE au Burkina s’est faite à l’invitation du Président du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), le Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo DAMIBA, au mépris des règles et principes élémentaires de l’Etat de droit.

Cette invitation abominable et scandaleuse du Président du MPSR constitue un signal fort négatif pour l’indépendance de la justice dans notre pays. Elle constitue également un mépris pour toutes les victimes des crimes de sang et des crimes économiques qui ont jalonné l’histoire de la 4ème République.

Parallèlement, le MBDHP a appris l’expiration de l’autorisation de sortie du territoire national accordée à monsieur Djibril Yipènè BASSOLE pour des raisons de santé. Ce dernier, qui se promènerait allègrement entre la France et la sous-région afin d’exécuter des missions occultes, fait également l’objet d’une condamnation à dix (10) ans de prison pour trahison suite à la tentative de coup d’état militaire de septembre 2015 qui a causé quatorze (14) morts et fait près de 270 blessés. Cette situation place le concerné en situation d’évasion.

Ces faits mettent à nue la véritable feuille de route du MPSR dont on est aujourd’hui légitimement fondé à croire que l’une des missions principales est la restauration des caciques du régime déchu de Blaise COMPAORE et l’absolution de ces derniers de tous leurs crimes sous le prétexte de la réconciliation nationale.

Le MBDHP rappelle que la vérité et la justice restent les préalables et les socles indispensables à tout processus de réconciliation. Le règne de l’impunité est l’une des causes de la fragilité structurelle du Burkina.

C’est pourquoi, le Mouvement appelle les autorités judiciaires à prendre leurs responsabilités et à agir avec fermeté pour l’exécution des décisions de condamnation des sieurs Blaise COMPAORE et Djibril Yipènè BASSOLE.

Enfin, le MBDHP appelle l’ensemble de ses militantes et militants à la vigilance et à la mobilisation. Il les invite à poursuivre et à intensifier leurs actions d’information et de sensibilisation aux droits humains à la lumière des évènements actuels.

Fait à Ouagadougou, le 08 juillet 2022

Le Comité exécutif national


Déclaration du Conseil supérieur de la magistrature

Tenant compte de l’actualité nationale et des débats liés à l’arrivée au Burkina Faso, sur initiative du Président de la Transition, de monsieur Blaise COMPAORE, ancien Chef d’Etat du Burkina Faso, pour des besoins allégués de concertation, le Conseil supérieur de la magistrature, après concertation, voudrait apporter les précisions suivantes:

La suite après cette publicité

1)- Le Conseil supérieur de la magistrature, au regard de ses attributions légales, n’a pas le pouvoir de suspendre le mandat d’arrêt émis contre monsieur Blaise COMPAORE à la faveur du procès lié à l’assassinat de feu Thomas SANKARA comme cela a été faussement prétendu par certains ;

2)- La poursuite de l’exécution du mandat d’arrêt décerné contre monsieur Blaise COMPAORE relève légalement des attributions de la justice militaire ;

3)- La loi met à la charge de l’exécutif le devoir d’apporter son concours pour l’exécution des décisions de justice et ne lui confère pas le pouvoir d’apprécier de l’opportunité de l’exécution desdites décisions.

Fait à Ouagadougou, le 08 juillet 2022

Le Président du Conseil supérieur de la magistrature

Jean Mazobé Kondé

Commandeur de l’ordre de l’Etalon


Arrestation de Blaise Compaoré : Le syndicat des avocats invite le procureur militaire et le ministre de la Défense à exercer leurs prérogatives

Le jeudi 07 juillet 2022, le Syndicat des Avocats du Burkina Faso (SYNAF) a suivi avec l’opinion nationale et internationale, à travers les médias, le retour de Compaoré Blaise de la Côte d’lvoire où il s’était réfugié depuis sa chute en Octobre 2014 suite à l’insurrection populaire

En rappel, dans le dossier Thomas Sankara, par jugement en date du 06 avril 2022, la chambre de première instance du Tribunal Militaire de Ouagadougou, statuant par défaut à l’égard de Compaoré Blaise, l’a déclaré coupable d’attentat à la sûreté de l’Etat et de complicité d’assassinat et, en répression, l’a condamné à la peine d’emprisonnement à vie et dit que le mandat d’arrêt décerné contre lui est maintenu en application des dispositions de l’article 261-128 alinéa 4 du Code de procédure pénale.

Le Syndicat des Avocats du Burkina Faso (SYNAF) rappelle qu’il est attaché au respect des décisions de justice et leur stricte exécution, seule garantie des fondements de l’Etat lui-même.

Par conséquent, il invite instamment le Procureur militaire et le Ministre de la Défense à exercer les prérogatives que leur confèrent les dispositions des articles 144 et 145 du Code de Justice Militaire en matière d’exécution des décisions des tribunaux militaires.

Fait à Ouagadougou, le 8 juillet 2022

Pour le Bureau Exécutif du SYNAF

Maitre Amand KPODA
Avocat à la Cour

Secrétaire général Adjoint

Source : https://www.infoh24.info/arrestation-de-blaise-compaore-le-syndicat-des-avocats-invite-le-procureur-militaire-et-le-ministre-de-la-defense-a-exercer-leurs-prerogatives/?cn-reloaded=1


« Blaise Compaoré a foulé impunément le sol burkinabè », selon le CNP-NZ (Centre national de Pres _Norbert Zongo)

Ceci est une déclaration du Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) sur les risques qui pèsent sur les dossiers de crimes. 

L’opinion nationale et internationale a assisté à une séquence inédite de l’histoire du Burkina Faso les 7, 8 et 9 juillet 2022. En effet sur invitation du Président de la Transition, le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, l’ancien Chef d’Etat Blaise Compaoré a séjourné au Burkina Faso du 7 au 9 juillet 2022.

Ce retour de Blaise Compaoré au Burkina Faso, après huit ans d’exil en Côte d’Ivoire, s’inscrit, selon la présidence du Faso, dans le cadre d’une « rencontre de haut niveau » entre le Président Damiba et les anciens chefs d’Etat burkinabè. Cette rencontre qui devrait donc réunir les anciens présidents, Jean Baptiste Ouédraogo, Blaise Compaoré, Yacouba Isaac Zida et Roch Marc Christian Kaboré, autour du président Damiba a eu lieu effectivement le 8 juillet dans l’enceinte même de la Présidence du Faso. Selon le président Damiba, cette rencontre s’inscrirait dans le cadre d’une démarche de réconciliation nationale.

Le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) rappelle que les Burkinabè sont nombreux à souhaiter le retour de l’ensemble des exilés politiques, particulièrement celui de l’ancien président Blaise Compaoré, mais pas dans les conditions d’une défiance de la justice dont l’indépendance reste à consolider.

En effet, déchu du pouvoir lors de l’Insurrection populaire d’octobre 2014, Blaise Compaoré avait aussitôt quitté le Burkina Faso le 31 octobre pour se réfugier en Côte d’Ivoire, laissant derrière lui de nombreux dossiers de crimes de sang en souffrance devant la justice burkinabè.

L’un de ces dossiers est sans conteste le dossier du coup d’État du 15 octobre 1987 au cours duquel le Capitaine Blaise Compaoré avait pris le pouvoir suite à l’assassinat du Président Thomas Sankara ainsi que douze de ses compagnons. Le procès de ce dossier qui a connu plusieurs péripéties judiciaires s’est ouvert finalement le 11 octobre 2021 en l’absence de Blaise Compaoré, principal inculpé avec 13 autres inculpés. Malgré le mandat d’arrêt international lancé à son encontre par la justice burkinabè, Blaise Compaoré qui entre temps s’est attribué la nationalité ivoirienne, faisant prévaloir cette dernière sur sa nationalité burkinabè, n’a jamais répondu aux requêtes de la justice pour la manifestation de la vérité dans ce dossier qui cristallise en bonne partie les tensions sociales dans notre pays.

Jugé par contumace, Blaise Compaoré a été condamné à la prison à perpétuité, le 6 avril 2022, date du verdict du tribunal militaire. Certains accusés ont été relaxés et les condamnés purgent leurs peines à la Maison d’arrêt et de correction des armées, à l’exception de deux personnes. Il s’agit de Hyacinthe Kafando et de Blaise Compaoré qui n’ont jamais déféré à la justice burkinabè et n’ont pas respecté la décision de justice.

Nonobstant cette décision de justice et le mandat d’arrêt international contre lui, le CNP-NZ note que Blaise Compaoré a foulé impunément le sol burkinabè, avec la complicité de celui qui est censé être le premier garant de la justice et de son indépendance, le Président Paul-Henri Sandaogo Damiba.

En faisant venir ainsi Blaise Compaoré au Burkina Faso, et en lui déroulant le tapis rouge à Kosyam, le Président Damiba viole son serment de Président du Faso et consacre l’impunité. Au nom de quoi le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) du Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba se donne-t-il le droit de vouloir soustraire Blaise Compaoré, fut-il ancien président, de la justice ? Quelle réconciliation peut-on espérer par de tels actes ? La vérité et la justice sont les piliers qui soutiennent la réconciliation. Et l’expérience de la journée nationale du pardon du 30 mars 2001, qui a été un échec, devrait nous l’enseigner.

Cette forfaiture du régime du MPSR inquiète le CNP-NZ et toute personne soucieuse de la construction d’un véritable Etat de droit démocratique. En effet, l’arrivée de Blaise Compaoré qui a toujours refusé de répondre à la justice burkinabè vient bafouer l’indépendance de la justice chèrement acquise par le peuple. En orchestrant cette manœuvre, Paul-Henri Sandaogo Damiba viole le serment qu’il a prêté en tant que Président du Faso.

Le mercredi 16 février 2022, Paul-Henri Sandaogo Damiba après son coup d’Etat le 24 janvier 2022, avait quand même prêté serment devant le Conseil constitutionnel en jurant par ces termes sacrés de notre loi fondamentale : « Je jure devant le peuple burkinabè et sur mon honneur de préserver, de respecter, de faire respecter la Constitution, de garantir la justice à tous les Burkinabè ».

En l’installant dans ses fonctions, le doyen d’âge du Conseil constitutionnel lui avait pourtant rappelé que par ce serment, il prend « l’engagement devant le peuple du Burkina Faso de faire prévaloir le droit et la justice sous toute autre forme de gouvernance et pour cela aucun sacrifice n’est de trop… ». Ce reniement de son serment fait peser un lourd danger sur l’Etat de droit au Burkina. Qu’en sera-t-il des autres dossiers de crime qui attendent aussi de connaître leur épilogue ?

Comment ne pas être inquiet quand on pense au dossier relatif à l’assassinat du journaliste Norbert Zongo et ses trois compagnons, Blaise Ilboudo, Ernest Zongo et Abdoulaye Nikiéma, pour lequel nous réclamons vérité et justice depuis plus de 23 ans ! Poursuivi pour l’assassinat de notre confrère le 13 décembre 1998, François Compaoré, petit frère de Blaise Compaoré, qui est sous le coup d’un mandat d’arrêt international multiplie les obstacles à son extradition de la France vers le Burkina Faso.

Il faut craindre que l’impunité que le régime du MPSR veut accorder à Blaise Compaoré ne soit une maladie contagieuse. Dans la même veine, l’opinion a appris la sortie de prison du Général Gilbert Diendéré pour une permission de cinq jours. Selon son avocat qui s’est exprimé sur les médias, cette permission est conforme à la loi qui prévoit 30 jours de permission par an pour toute personne condamnée. Mais en réalité c’est une compréhension intentionnellement erronée que l’on tente de faire passer dans l’opinion dans le but de tromper les Burkinabè.

Le Général Diendéré, ou toute autre personne, a le droit de bénéficier d’une permission mais encore faut-il que cela s’inscrive dans le cadre strict de la loi pour une question d’égalité des Burkinabè devant la justice et évite de heurter ainsi la sensibilité des victimes et de leurs parents. Pour le moins que l’on puisse dire, le régime du MPSR marche sur la Justice.

Tout en dénonçant cette forfaiture qui constitue un recul démocratique, le CNP-NZ invite le Président Damiba à :

se ressaisir en vue de respecter le serment prêté le 16 février 2022 ;
cesser de divertir le peuple et à se consacrer à la réalisation de son engagement phare qui est de recouvrer l’intégrité du territoire national ;
arrêter de telles manœuvres politiciennes qui ravivent les douleurs des familles des victimes et nous éloignent du chemin véritable de la réconciliation ;
tout mettre en œuvre pour l’aboutissement diligent du dossier judiciaire de l’affaire Norbert Zongo, notamment l’extradition de François Compaoré pour laquelle sa responsabilité politique etcelle de son gouvernement sont entièrement engagées.

Le CNP-NZ appelle les défenseurs de la liberté d’expression et de la presse, les défenseurs des droits de l’Homme et l’ensemble du peuple burkinabè à la vigilance et à toujours se mobiliser contre l’impunité et pour exiger l’égalité des droits  et devoirs pour tous les Burkinabè, la vérité et la justice pour tous les crimes impunis.

Ouagadougou, le 18 juillet 2022

Pour le CNP-NZ, Le Président du Comité de pilotage

Guézouma SANOGO

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