Cet article de Mme Eugenie Agoh a été publié le 8 mars dans le quotidien ivoirien l’Inter http://www.linter-ci.com

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Le père et la sœur de Thomas Sankara font des révélations

Sur la tombe de Thomas Sankara Jeudi 25 octobre 2005, il est 15 h 40, sous un soleil de plomb, le véhicule de type 4×4 bleu abord duquel nous prenons place s’ébranle en direction du cimetière des martyrs ou cimetière de Dagnöen, à l’ouest de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Là repose désormais en paix, l’un des anciens chefs d’Etat de ce pays, feu le Capitaine Thomas Sankara. Il a à son bord trois passagers dont deux visiteurs et un guide. L’accès au cimetière relève d’un véritable parcours du combattant. Il faut impérativement traverser un dépotoir d’ordures comme il en existe un peu partout dans les villes africaines. De la cendre par- ci, des sachets usés, des selles… par – là. La voiture s’immobilise sur un terrain vide occupé par les ordures ménagères. A cause d’une étroite tranchée dans laquelle poussent de hautes herbes, le trajet se poursuit à pied. ‘’ Sans les herbes, on verrait la tombe à partir du dépotoir’’, prévient Moctar, le guide.

Après quelques minutes de marche, une piste traversant un ravin permet enfin d’accéder au cimetière Dagnoën. Les riverains défèquent en ce lieu. Après cette traversée du dépotoir, voici enfin le cimetière des Martyrs. A l’indication de Moctar de la place réservée au Capitaine Thomas Sankara pour sa sépulture, une image des plus saisissantes sidère le visiteur. En effet, au cimetière des martyrs, le capitaine Thomas Sankara et douze ( 12 ) de ses collaborateurs reposent comme tous les citoyens vivant dans ce périmètre. La tombe, selon notre guide, vient d’ailleurs d’être réhabilitée par les Sankaristes à la faveur du 18è anniversaire, le 15 octobre dernier, date anniversaire de la disparition de Thomas Sankara. Des bornes peintes aux couleurs nationales délimitent les tombeaux qui sont alignés les uns à la suite des autres. En les observant, l’on s’aperçoit qu’ils forment 3 rangées. La première, la plus longue compte dix (10 ) tombes peintes en blanc.

La seconde, à l’arrière plan en compte deux (2 ), elles aussi peintes en blanc et en avant, dans une position de leader se trouve celle de Thomas Sankara. Une tombe ordinaire peinte aux couleurs nationales ( rouge vert en bande horizontale avec une étoile jaune au centre des deux couleurs ). Sur chaque tombe est gravé le nom de chaque martyr. Au pied de la tombe du Capitaine, il est écrit : ‘’ 15 octobre 1987- 15 octobre 2005, 18 ans de révolution ‘’, à gauche, la devise du Burkina Faso sous la révolution : ‘’ la patrie ou la mort nous vaincrons’’. A droite, l’on lit ceci : ‘’ Thomas Sankara, père de la révolution Burkinabé’’. Au-dessus de la tombe et de manière verticale, il est gravé : ‘’ Thomas Sankara, Chef de l’Etat, président de la République du Burkina Faso’’. Enfin des centaines de pierres, bien choisies, peintes en rouge sont disposées sur la tombe dans une sorte de caisse en béton qui lui confère une certaine beauté. Le décor est identique pour ses compagnons ; même si les pierres sur leurs tombes ne sont pas colorées, elles ont gardé leur couleur d’origine (le rouge latérite puisque les cailloux ont été ramassés dans une zone de la terre rouge ). Sur chaque tombe se trouve un bouquet de fleurs flétries sous l’effet conjugué du soleil et des dernières pluies. Quelques minutes de recueillement et de prière pour implorer le pardon de Dieu afin que dans sa miséricorde, il accepte ces Martyrs auprès de lui. Ce sont là les derniers instants de cette visite. Un dernier coup d’œil sur les tombes et aux alentours en signe de regrets mais aussi pour marquer la mémoire de ces signes peu ordinaires et prendre congé de ces lieux. La visite n’aura ainsi duré qu’une quinzaine de minute. Toutefois, un fait pour le moins insolite se produit. En effet, depuis le cimetière, les faits et gestes de la délégation sont épiés par un homme déguenillé, habillé en haillons qu’on prendrait pour un fou, embusqué dans la broussaille. A la vérité, cet homme n’est pas un aliéné mental de l’avis de Moctar. ’’C’est un agent secret déguisé en fou’’. Il est sorti subitement de la broussaille, la démarche déambulante avec ses haillons noirs, pour se diriger vers le cimetière, Il s’est arrangé pour rencontrer et certainement dévisager la délégation de visiteurs.

Dans la famille de Sankara Son père est soufrant, sa sœur est inquiète

La voiture s’immobilise devant une cour clôturée. C’est celle des Sankara s’empresse de dire Moctar. Devant, des hommes en train de deviser jettent un regard interrogateur et curieux à la voiture. La délégation se dirige vers l’entrée de la concession. Mais, tout de suite, Moctar avertit : ’’ La maman de Thomas Sankara a été enterrée là à droite, juste à l’entrée de la concession’’. Mais, la tombe n’est pas très visible. Sur l’espace indiqué, il y a plutôt des fleurs… La cour familiale comprend trois maisons, une cuisine principale et un hangar traditionnel pour la Peugeot 405 du vieux Joseph Sambo Sankara, le père de feu le Capitaine Thomas Sankara. Ces maisons sont disposées en forme de triangle, la maison principale en constituant le sommet de ce triangle. Né vers 1914 , le patriarche Joseph Sombo Sankara a 14 enfants dont le plus célèbre est le défunt Capitaine Thomas Sankara. Cependant, nous a – t on dit, avant l’assassinat de Thomas Sankara, Blaise Compaoré, l’actuel président de la République, un habitué de la famille, était considéré comme l’un des fils du vieux Joseph Sambo. Le vieux, souffrant, est couché dans un lit d’une place, la tête soutenue par trois petits coussins. Il est vêtu d’un boubou brodé de couleur violet- clair. Il a le pied gauche bandé. Le lit est surmonté par quatre ( 4 ) planches, au sommet desquelles sont noués les fils d’une moustiquaire. A 17 heures, ce jeudi là, la moustiquaire n’était pas encore dressée parce que les moustiques n’étaient pas encore au rendez – vous. Le vieux Joseph Sankara est tiré de son lit par son petit – fils âgé d’environ vingt ans. C’est le fils du frère aîné de Thomas Sankara qui a dû fuir les tracasseries politiques subies par la famille au lendemain de l’assassinat du capitaine Thomas Sankara, pour se réfugier aux USA. Mais, son fils s’occupe de son grand- père comme tous les autres membres de la famille. Le doyen Joseph Sankara a de plus en plus de mal à se mouvoir. Sa fille, Florence Sankara, dévoile son état de santé en ces termes : ’’ il est souffrant. Il souffre de l’anémie. Tous les deux ou trois mois, il lui faut faire une transfusion sanguine’’. Et le Bandage à la jambe gauche, à quoi sert – il ?,demande Yéro, le deuxième membre de la délégation . ’’ En 1988 il a été victime d’un accident de la circulation. Evacué en France, on lui a placé du fer dans la jambe. Depuis cette date, aucun autre médecin n’a pu retirer le fer. Il en souffre de temps à autre’’, répond Florence qui regrette la mort de sa génitrice et épouse du vieux Sankara. ’’ De son vivant, elle était toujours là pour l’entretien de son mari’’, poursuit – elle. Le petit- fils le tire du lit par la main pour lui annoncer l’arrivée des visiteurs. Il l’aide par la suite à s’asseoir sur le lit disposé à droite de la maison principale. A partir de l’entrée principale, c’est le premier objet qui accueille d’ailleurs le visiteur. Joseph Sankara se redresse, nous salue, s’assoit quelques minutes et demande à se coucher à nouveau. Le vieux a presque perdu ses facultés auditives. Pour communiquer avec lui ses enfants crient pour se faire entendre. Sa fille donne d’autres précisions sur son état de santé devenu critique depuis quelque temps. ’’ ça va mieux maintenant. La semaine dernière, il nous a beaucoup fait peur. Nous avons passé dix jours dans une clinique et c’est sur son insistance que nous sommes revenus à la maison. Il divaguait et disait par exemple qu’il voyait la tombe de son frère, celle de sa mère. Ça nous fait peur et nous prions pour que ses enfants qui sont à l’étranger arrivent et le trouvent en vie’’ raconte Florence Sankara, fonctionnaire à la retraite. Au salon, ce n’est pas le luxe quand bien même le patriarche Joseph Sankara a servi dans l’armée Burkinabé en qualité de gendarme. A gauche, il y a deux fauteuils en cuir de couleur marron- clair de trois ( 3 ) places chacun disposés en demi- cercle, faisant face à un vieux buffet dont les battants sont hors d’usage, la poussière y a laissé son emprunte. Au-dessus du buffet, un poste téléviseur, les statues de la vierge Marie, la Croix de Jésus, le raphia tressé en signe de croix ayant servi au chemin de croix de l’année 2005 accroché au mur et bien icônes marquant la foi chrétienne de la famille. Au mur, au-dessus du buffet, plusieurs photos des membres de la famille : M. et Mme Joseph Sankara et leurs enfants. Mais, surtout le portrait de Thomas Sankara en treillis qui s’impose dans la maison. Son ombre plane sur cette maison si l’on s’en tient à cette image. Il est toujours présent dans les esprits. Mieux, il semble veiller sur chaque membre de sa famille car sur la photo, il porte son arme en signe de défense. Dans l’angle gauche de la maison, derrière un fauteuil, un guéridon sur lequel est posé le téléphone et l’annuaire téléphonique. Le sol cimenté de la maison se dégrade par endroit.

La leçon du pardon

A en croire Florence Sankara, les bourreaux de son frère ont été pardonnés par les membres de la famille. Même le président Blaise Compaoré a été pardonné. A preuve, affirme t – elle, le patriarche Joseph Sambo Sankara âgé aujourd’hui de 94 ans, attend son ’’fils Blaise Compaoré pour partager le repas familial comme par le passé. ’’ Avant, poursuit- elle, tous les samedis soirs, le vieux partait à l’église avec eux ( ndlr : Blaise Compaoré et Thomas Sankara ). Le jour où Blaise ne s’y est pas rendu, il attend le vieux à la maison. Il sait à quelle heure papa revient. Tous les samedis soirs, papa l’attend pour manger. Maman savait la sauce préférée de Blaise. S’il arrivait avant le vieux, maman lui demandait de manger sa part de nourriture et d’en garder pour papa’’, raconte Mme Florence Sankara. Selon elle ces faits se déroulaient au moment où Blaise Compaoré et Thomas Sankara étaient adultes. Ils étaient déjà dans l’Armée. Mais, précise – t – elle, cette bonne ambiance s’est interrompue trois mois avant les événements tragiques. ‘’ Depuis le 15 octobre 1987, Blaise ne venait plus ici. Trois mois auparavant, il n’était plus venu en ce lieu.’’, ajoute t – elle. Mais, alors question : 18 ans après la mort de Thomas Sankara, comment les membres de la famille que vous êtes vous sentez- vous ? Avez-vous véritablement pardonné cette mort tragique ? ’’ C’est dur, c’est difficile. On essaie d’oublier. On laisse tout à Dieu puisque c’est lui qui a permis que cet événement douloureux ait lieu. On a pardonné mais, on ne peut pas oublier. Depuis que sa femme ( ndlr : Mariam Sankara ) a quitté le pays, elle ne veut plus entendre parler du Burkina Faso’’, balbutie Florence Sankara. La tristesse était telle que toute la famille a failli s’exiler, poursuit-elle. Mais, nous sommes restés en fin de compte grâce au soutien des gens. La visite des gens sur la tombe et à la famille, les coups de fil des parents, amis et connaissances d’ici et d’ailleurs nous réconfortent’’, indique – t elle. Parmi ceux – ci l’ancien président de la République du Ghana, Jerry Rowlling quand il était encore à la magistrature suprême du pays, les touristes, des séminaristes. Il y a généralement de l’affluence à l’approche de la date anniversaire du 15 octobre. Sur le plan local, ajoute – t – elle, les Sankaristes organisent chaque année une cérémonie de recueillement sur le tombeau de Thomas Sankara. Ils ont à leur tête Me Bénéwendé Sankara. Le 15 octobre 2003, l’éminent écrivain Joseph Ki Zerbo, qui, dit- on, a beaucoup souffert sous la révolution, est allé se recueillir sur la tombe du Capitaine Thomas Sankara. Il retient du défunt qu’il ’’était un patriote sincère et désintéressé…’’ Mme Florence Sankara relate tous ces événements avec les yeux larmoyants qu’elle essuie furtivement. Quelques membres de la délégation ont du mal à contenir leurs émotions. L’atmosphère s’alourdit. Mais, le guide, un habitué de ce genre de visites, réussit à détendre l’atmosphère. Après avoir remis une enveloppe symbolique pour contribuer aux soins du vieux, il demande à ce dernier de bénir la délégation afin de prendre congé de lui.

Thomas Sankara, un exemple d’intégrité

Après son accession au pouvoir par un coup d’Etat le 4 août 1983, coup auquel a participé le président Blaise Compaoré, le Capitaine Thomas Sankara a voulu opérer de profondes mutations dans la société burkinabé. Il s’était lancé dans une campagne de lutte contre la corruption, une campagne symbolisée par le changement de la dénomination du pays. La Haute -Volta est devenue le Burkina Faso ou “ patrie des Hommes intègres ” Les procès pour corruption étaient diffusés à la radio. Il voulait imposer aux fonctionnaires de participer à des chantiers, créer un nouveau mouvement politique, les Comités de Défense de la Révolution, obliger les populations à consommer les produits locaux. C’est dans cette optique qu’il a construit l’actuelle Maison de l’intégrité à quelques 100 km de Ouagadougou. Cette construction, raconte- on au Burkina Faso, a été tirée par les cheveux. En effet, le capitaine Thomas Sankara avait une parcelle comme tout citoyen burkinabé après une opération de lotissement organisée par l’administration. Après plusieurs sommations de mise en valeur au risque de la perte de sa portion, l’ex – chef de l’Etat qui invoquait des problèmes financiers, a dû construire cette maison au pas de course. Ce, avec le concours de ses frères et cousins sans l’apport d’un architecte ni d’un quelconque spécialiste. Mais, selon les témoignages recueillis, le Capitaine Thomas Sankara a été très peu compris par la population. Il s’est heurté aux partis politiques et aux syndicats.

E. AGOH

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Thomas vu par des Sankaristes

’’Thomas Sankara toujours populaire’’

’’Le vrai tombeau de l’homme n’est pas là où son corps est enfoui, mais dans le cœur des hommes’’, a déclaré un célèbre penseur. Les Sankaristes au Burkina Faso sont en train de s’approprier cette pensée. La vraie tombe de leur idole se trouve effectivement dans leurs cœurs. Me Bénéwendé Sankara, le plus illustre des sankaristes, arrivé en 2 è position à la présidentielle de novembre 2005, par le canal de l’Internet, dévoile les raisons de leur lutte pour la réhabilitation de feu Thomas Sankara, ses projets pour le tombeau de son mentor mais, surtout ses ambitions pour la jeunesse du Burkina Faso.

Comment Sankara a été inhumé Selon Me Bénéwendé, le premier motif de la réhabilitation du tombeau de feu Thomas Sankara est d’ordre humanitaire. ‘’ Il faut d’abord se rappeler que le Président Thomas SANKARA, après son assassinat a été enterré à la sauvette avec douze de ses compagnons. Ils n’ont véritablement pas eu de sépulture, chaque corps ayant été enfoui précipitamment au mépris de la dignité humaine. Ce sont les militants qui se sont rendus sur les lieux, c’est-à-dire au cimetière de Dagnoën, qui ont mis suffisamment de terre sur chaque tombe où était curieusement inscrit sur un bout de papier, le nom de chaque victime. Il semble même que le soldat qui a fait ces écriteaux a été abattu le lendemain. Depuis les événements du 15 octobre 1987, c’est le peuple burkinabé qui s’est approprié le cimetière où repose Thomas SANKARA. Sa tombe et celles des autres victimes ont été bien sûr refaites par les familles’’ affirme – t – il. A la question de savoir s’il a pardonné aux bourreaux de son ex- président, Me Bénéwendé Sankara répond par la négation. Mais alors, qu’est-ce qui motive cette obstination ? ’’ Je suis avant tout un homme de conviction et de détermination. En tant qu’avocat, j’ai déjà défendu des leaders politiques de l’opposition et en particulier des sankaristes comme Nongma Ernest OUEDRAOGO, Norbert Michel TIENDREBEOGO. J’ai en charge le dossier Thomas SANKARA. Mon obstination à rechercher la vérité et la justice dans le dossier Thomas SANKARA s’explique par mon engagement politique fondé sur la culture de l’intégrité d’où je tire toute ma force et mon ambition de faire du Burkina Faso véritablement le pays des hommes intègres comme l’a rêvé le Président Thomas SANKARA. Ensuite, il y a aussi et surtout la jeunesse qui place de plus en plus son espoir en moi comme étant une nouvelle race de leader politique avec une vision qui prend en compte l’avenir des jeunes confrontés au chômage’’, précise t – il sans détour.

Le 15 octobre, une date mémorable au Burkina Faso Le 15 octobre 1987 est devenu une date mémorable au Burkina Faso. En effet, les députés de l’UNIR/MS et Me Bénéwendé Sankara n’ont certes pas pu obtenir de l’Assemblée nationale d’en faire une journée fériée par une proposition de loi à cause du refus de la majorité présidentielle qui savait que sa commémoration drainera des foules. Toutefois, chaque 15 octobre est célébré par les Sankaristes. Ceux – ci se rendent au cimetière de Dagnoën baptisé cimetière des martyrs. Ce pèlerinage, dit – on, connaît toujours de l’engouement. C’est une occasion de recueillement, mais surtout d’engagement renouvelé à feu le Président Thomas SANKARA en vue de continuer la lutte pour l’épanouissement du peuple burkinabé et africain, cela en osant inventer l’avenir en comptant d’abord sur ses propres forces. C’est même devenu un ’’rituel’’ que les Sankaristes soumettent à leurs responsables. C’est le signe d’un engagement ferme et solennel ’’à respecter la mémoire de Thomas Sankara et à lui rester fidèle’’, précise Me Bénéwendé. Avant d’être élu député à l’Assemblée nationale, Me Bénéwendé Sankara et ses deux autres collègues ont ’’d’abord prêté serment sur la tombe de Thomas SANKARA’’. Les autorités politiques, pendant longtemps, fait -t – il remarquer, ’’ont tenté d’éviter que la tombe de Thomas SANKARA ne devienne un lieu de pèlerinage. De la répression à l’intimidation, leurs tentatives sont restées vaines face à la résistance des fans du Président Thomas SANKARA. Aujourd’hui, le cimetière de Dagnoën quoique délaissé par la municipalité qui en a fait le cimetière le plus sale de la capitale est régulièrement visité par les admirateurs de Thomas SANKARA. Certains, de passage à Ouagadougou, ne ratent pas l’occasion d’y faire un tour. Quant aux partis politiques et associations sankaristes , ils organisent chaque 15 octobre une manifestation sur la tombe de Thomas SANKARA’’. De l’avis de Me Bénéwendé Sankara, ’’la réhabilitation de la tombe de Thomas SANKARA doit être la conséquence de la réhabilitation de Thomas SANKARA lui-même, c’est-à-dire lui rendre véritablement justice’’. ’’Déjà, il a été élevé au rang de héros national ; maintenant une avenue porte son nom à Ouagadougou, un mausolée aux martyrs est en construction’’, se réjouit – il. Avant d’ajouter : ’’ les

acquis ne doivent pas être l’arbre qui cache la forêt. Le peuple burkinabé et africain a besoin de comprendre qui a fait quoi et pourquoi ! A travers le monde, des associations Thomas SANKARA existent et mènent le même combat. C’est par exemple le cas au Canada, du Collectif International Justice pour SANKARA (CIJS) qui lutte pour que le Comité des droits de l’homme de l’ONU puisse rendre justice à Thomas SANKARA’’. En tant que sankariste, quelle est la version officielle de la mort de Sankara ? Me Sankara, l’avocat de la famille et de Mariam Sankara ( l’épouse de Thomas Sankara ) répond que le défunt a ’’été simplement trahi par son propre ami qui était Blaise COMPAORE’’. Me Bénéwendé Sankara a levé par ailleurs un coin de voile sur la division des Sankaristes. Il invoque deux raisons essentielles. Il y voit d’une part les ’’manœuvres du pouvoir qui n’a pas du tout intérêt à l’unité des Sankaristes’’, et de l’autre, l’égoïsme de certains leaders politiques : ’’Il y a aussi les intérêts personnels et égoïstes de certains hommes politiques qui se servent du nom de Thomas SANKARA comme un fonds de commerce politique. En effet, Thomas SANKARA est resté 18 ans après sa mort très populaire notamment en campagne où son action politique a permis au monde paysan de s’affirmer. Il est aussi l’idole de la jeunesse qui représente près de 60% de la population’’, ajoute- il. Conscient de tout cela, me Bénéwendé Sankara n’entend pas démordre dans son combat pour la liberté et la démocratie.

Eugénie Agoh

 

 

2 COMMENTAIRES

  1. > Burkina Faso : 18 ans après sa mort. Le père et la sœur de Thomas Sankara font des révélations
    C’est vraiment dommage pour l’afrique. La conséquence est là . Les jeunes qui empruntent des pirogues pour se rendre en europe; et qui finiront par disparaitre au fond des océan

  2. > Burkina Faso : 18 ans après sa mort. Le père et la sœur de Thomas Sankara font des révélations
    je suis ravi de lire les lignes mais quelques détails reste à ajouter

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