SANKARISME : “Soyons plus sérieux !”
Dr Jean-Hubert Bazié, sankariste devant l’Eternel, exprime cependant son scepticisme sur l’unité des sankaristes telle qu’elle se dessine actuellement. Il dit pourquoi, dans l’écrit ci-dessous.
Depuis un certain temps, des personnes du milieu dit “sankariste” s’agitent beaucoup, parlent beaucoup, écrivent beaucoup. On les suit à “l’agitomètre”. Si hier l’un s’est autoproclamé président d’un parti unique inexistant, hier, l’autre a affirmé qu’il appartenait au seul parti “sankariste”… en gestation ! Tout cela prêterait à rire et à sourire si ce jeu ne contribuait pas à embrouiller et troubler l’image de celui dont nos bagarreurs se réclament bruyamment. Les insultes se succèdent, les anathèmes aussi. On nie à l’autre sa liberté de choisir et d’être…
Les affairistes du sankarisme ont épousé inconsciemment cette culture dominante qui veut que l’argent précède la conviction politique et que celui qui finance doit être celui qui décide. Il n’est donc pas étonnant que dans ce pays de pauvreté matérielle et d’incurie morale, à la place de militants conscients et convaincus, on ait des mendiants zélés dont le comportement est aux antipodes des idéaux illustrés par la Révolution démocratique et populaire (RDP). Ici, la ploutocratie a pour soeur, l’autocratie. De quoi décourager les plus désintéressés des citoyens de ce pays excédés par la situation actuelle et qui espèrent un changement réel, un bouleversement qualitatif des chiffres. Se laisser tenter par ces joutes qui sont le sport favori de certains militants qui veulent justifier par là la pitance attendue de leurs maîtres, c’est courir le risque d’y perdre son âme. Thomas Sankara n’avait jamais donné de l’argent à quelqu’un pour qu’il le suive, le soutienne ou l’admire !
Nous ne devons pas nous laisser décourager par les manipulations diverses, les mensonges des uns, les égoïsmes des autres, le recours facile à la fibre ethnique, aux exclusions et aux anathèmes. Nous pensons qu’une unité de ceux qui se réclament de la RDP devrait passer par le respect de l’autre, la tolérance, la sincérité, un grand humanisme. Bref, tous ceux qui se réclament de Thomas Sankara devraient s’attacher à révéler leur Sankarité ; nous voulons parler de ces qualités exceptionnelles qui ont fondé l’admiration des peuples d’Afrique et du reste du monde pour l’oeuvre de la RDP et de son leader, malgré les erreurs et les fautes des acteurs de ces moments exceptionnels de notre histoire. Tous ceux qui ont la prétention d’animer le mouvement sankariste devraient s’attacher à cultiver ces qualités là en eux et autour d’eux.
Nous ne sommes pas de ceux qui pensent qu’un parti qui se réclame de l’oeuvre de Thomas Sankara est forcément un parti sankariste, dans le sens où on penserait qu’une soutane fait d’un prêtre forcément un saint. Autant nous ne reconnaîtrions absolument pas la fin du sankarisme dans la défaite d’un responsable politique qui se dirait sankariste, autant ce ne serait pas la fin du monde si un parti qui se dit sankariste, n’obtenait pas de députés ou de conseillers dans ce système mercantiliste et mafieux où le pouvoir lui-même s’offre le luxe ultime de fabriquer ses opposants.
Le sankarisme dépasse en réalité nos médiocrités quotidiennes. Il est créateur d’espoir. Il est un espoir. Les grands frémissements qui s’emparent de certains pays voisins, la couleur des prises de position de sommités sur les affaires du monde, la nature des grands débats altermondialistes sur l’avenir de notre planète le prouvent et confirment la justesse des choix antérieurs de la RDP. C’est pourquoi nous demandons à tous les hommes de bonne volonté, qu’ils soient sankaristes ou pas, de continuer à se battre sans fébrilité, avec courage et détermination, pour l’avènement d’un progrès véritable pour notre peuple, pour les peuples du monde entier, en prenant en compte les valeurs partagés par tous et qui sont entre autres, celles de la vérité, de la justice et de la tolérance.
Dr Jean-Hubert BAZIE
Source : http://www.lepays.bf/spip.php?article1305
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Le FFS se démarque de l’UNIR/PS
Depuis bientôt une dizaine de jours, de sinistres politiciens de bas étage s’illustrent dans une intoxication et une désinformation des plus honteuses, claironnant pompeusement une prétendue fusion du FFS avec d’autres partis, ou encore annonçant traîtreusement la participation d’une large partie de membres du FFS au congrès constitutif de l’UNIR/PS ce week-end. En vérité, seuls sept (7) démissionnaires du FFS, à savoir Bassière Nestor, les frères Sankara Alexandre et Grégoire, Somé Justin, Sawadogo Lassané, Bani Idrissa et Bicaba Zoubiéssé, sont partie prenante de cette aventure censée être l’unité “de tous les partis sankaristes” (sic.).
En vérité encore, c’est après avoir vainement clamé la mort du FFS, puis s’en être encore réclamé président, après avoir annoncé Urbi et orbi son désir d’unité dans le cadre de l’UPS, que M. Bassière Nestor, en compagnie de ses amis, s’en est allé déposer son baluchon aux portes de l’UNIR/MS. En tout état de cause, la question centrale reste et demeure : depuis quand sept (7) individus représentent-ils une large part des membres d’une organisation qui en compte des milliers ?
Si le ridicule pouvait tuer ! Mais aussi le mensonge !
La Direction nationale du FFS tient à rassurer ses militants et sympathisants, plus particulièrement ceux de la ville de Ouagadougou, que le Front des forces sociales (FFS) n’est ni de prêt ni de loin mêlé à ce congrès des 21 et 22 mars 2009. Elle exhorte tous les militants à la vigilance et les invite à se tenir prêts pour répondre aux mots d’ordre de la Direction nationale du parti, qui convoquera dans les toutes prochaines semaines, le 5e congrès ordinaire du FFS.
FFS, parti de l’Avenir !
Pour le Secrétariat Exécutif Permanent,
Le Commissaire politique national,
Président de la Région du Centre Norbert Michel TIENDREBEOGO
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L’UPS dénonce tout monopole non idéologique
Dans une déclaration de l’Union des partis Sankaristes ’UPS) que son président, Joseph Ouédraogo a adressée à Kantigui, celui-ci clame : “Il n’y aura pas de monopole en dehors du pôle idéologique”. Kantigui la livre entièrement. “Ce n’est pas de gaieté de cceur que nous prenons notre plume pour écrire ces lignes dans le but d’éclairer nos militants et partant, l’opinion publique, sur l’amalgame qui a cours et qui défraie la chronique. Nous étions dans l’expectative des facilitateurs pour le rapprochement comme convenu le 12 janvier 2008 entre les partis signataires en vue de la fusion des partis sankaristes pour en faire un parti unique des sankaristes.
Malheureusement le processus a été noyauté et sans que les facilitateurs n’aient dit leur dernier mot, des manœuvres de débauchages ont abouti au ralliement de la CPS et des fidèles du carré de l’ex président du FFS. Bien que le processus ait préconisé de regrouper tous les partis, aucune discussion n’a été engagée avec qui que ce soit, malgré un appel téléphonique, du président de l’UNIR/MS à son homologue de l’UPS pour une rencontre restée sans suite.
De plus, les autres partis qui n’ont pas coupé les ponts ont été l’objet de dénigrement lors des rencontres au Passoré et dans le Houet ainsi que par voie de presse au cours du tchat avec l’Observateur Paalga. Enfin, certains dans nos partis au regard des vues de principes qu’ils ont professées sont été frappées d’ostracisme et royalement rejeté bien que personne source pour discuter de l’unité au nom de leur parti. Toutes ces machinations n’ont de finalités que de garantir des succès électoraux pour les électoralistes qui veulent garnir leur pain d’épinards et de lards ! Dommage que les intérêts personnels soient au centre de ce marchandage obscur.
C’est pour éviter que les démocrates burkinabè qui comptent sur les Sankaristes ne jettent l’opprobre sur nous, qui sommes restés indépendants et intègres et exclus à notre corps défendant pour des considérations géopolitiques et éviter à nos militants et électeurs d’être induits en erreur que nous réaffirmons ce qui suit :
Le Sankarisme pour calcul électoraliste partisan est un énième assassinat de Thomas Sankara et n’asséchera pas les larmes des vrais sankaristes qui verront sous leurs yeux des complots et compromissions ourdis sur son dos avec cette phagocytose politique.
Les signataires au sein de leur cadre organisationnel restent stoïques et invitent les militants à opposer comme préalable une table ronde de critique et d’autocritique suivie de la réécriture consensuelle des documents de base que sont : la charte, les statuts, le règlement intérieur, les codes de conduite et d’engagement et le serment d’action pour l’alternance, textes fondateurs du nouveau parti unique Sankariste.
Notre pole qui a déjà éclos ses stratégies évoluera parallèlement à ce courant en couvaison et entend à la faveur d’une date historique tenir une conférence de presse pour mieux édifier l’opinion sur ce qu’il a fait et ce qu’on lui a fait.
Peuple du Burkina Faso, l’heure de la victoire a sonné. Combats les opportunistes et les ambitieux et réalise sous la direction des intègres les ambitions de ton avenir radieux.
Vive le Sankarisme
Gloire au peuple
Hommage éternel à Thomas Sankara”.
Pour l’Union des partis Sankaristes
Le Président du Parti Joseph OUEDRAOGO
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Message de Aziz Fall, coordinateur de la campagne Justice pour Thomas Sankara
Chers frères et sœurs,
Merci beaucoup de l’invitation, chers Bénéwendé, Issaka et Derra. Je suis désolé de ne pouvoir me rendre dans les délais. Cependant je tiens à apporter les salutations et encouragements internationalistes au nom de tous nos membres et sympathisants du GRILA et en mon nom personnel. J’aimerai aussi écrire ici ce que j’aurai souhaité vous dire en personne si j’avais pu me rendre à Ouaga. Je m’excuse à l’avance car je ne serai pas bref, sachant que vous prendrez bien sûr ce que vous jugerez opportun dans ce qui suit.
Les processus d’unification sont des processus complexes dans un contexte d’autant plus difficile que ceux qui ont interrompu l’expérience sankariste sont cyniquement toujours là et sont soutenus ouvertement ou clandestinement par l’impérialisme. Votre cheminement et votre réalité vous les connaissez mieux que nous. Vous connaissez vos militants et adversaires et votre population et nous respectons le rythme de vos avancées. Nous osons croire que ceux qui ne vous ont pas encore rejoints seront convaincus par votre cheminement. Personne n’a le monopole de ce qu’il convient d’appeler à présent le sankarisme et probablement que Sankara lui-même aurait été sceptique à accepter cette appellation. Beaucoup de gens et d’organisations s’en réclament, d’autres le pourfendent. Dans tous les cas, il faut dépasser comme Sankara le souhaitait le culte de personnalité, pour focaliser sur l’essentiel, soit le projet de société, le progrès social.
Je me permets donc de redire à cette occasion de l’unification constitutive de l’UNIR-PS pourquoi notre groupe soutient le mouvement sankariste à l’instar de d’autres mouvements progressistes sur le continent et en diaspora. Nous soutenons ce mouvement parce que Sankara et son équipe ont tenté une expérience de développement autocentré. Cette expérience, la dernière sous une forme radicale en Afrique, a été brutalement fauchée, mais elle demeure pertinente. C’est pourquoi nous poursuivons inlassablement malgré les intimidations ce régime en justice afin que ce martyr ne soit pas mort en vain et surtout que d’autres initiatives encore plus progressistes voient le jour. J’espère que votre congrès d’unification, au delà des consensus à établir, et des alliances à consolider, verra à la poursuite d’un développement autocentré. Pourquoi cela est il essentiel, urgent pour ne pas dire impératif pour votre pays, notre continent et l’essentiel des périphéries ?
Notre développement autocentré, c’est cette capacité de maîtriser les leviers de notre accumulation et de compter sur nos propres forces pour moderniser la production afin de satisfaire d’abord les besoins de nos populations. Contrairement à nos détracteurs ce n’est pas une impasse autarcique. L’échec de louables initiatives et la déconfiture de l’État providence ont été un terreau fertile pour ce types critiques. Votre congrès doit rappeler à ces critiques, comme aux masses combien c’est à l’État du peuple de concrétiser la justice sociale, le bien-être collectif et l’épanouissement personnel selon la conception qu’en a le Burkina. Le développement autocentré demeure dès lors un horizon toujours pertinent pour le progrès social en ce début de siècle, pour éviter l’anomie de nos sociétés humaines (leur déstructuration et le chaos) et l’écroulement de nos écosystèmes.
Éviter les pièges du développement
Le développement est par essence prédateur, ne l’oublions jamais, il n’est pas neutre non plus ! C’est un paradigme hégémonique, un postulat occidentalocentré. Dans tous les peuples où il est entrepris, s’y cherche l’équilibre entre le repli et l’ouverture. Et dans notre ère mondialisée par le capitalisme, le développement continue de revêtir la définition qu’en donne Gilbert Rist : « Le « développement » est constitué d’un ensemble de pratiques parfois contradictoires en apparence qui, pour assurer la reproduction sociale obligent à transformer et à détruire, de façon généralisée, le milieu naturel et les rapports sociaux en vue d’une production croissante de marchandises (biens et services) destinés, à travers l’échange, à la demande solvable ». Ce n’est pas en accolant épithète ou qualificatif que le développement change fondamentalement, mais plutôt en prenant conscience de sa dimension historique et prédatrice, de son culturalisme- pas seulement occidentalocentré- et surtout de son inclinaison à la quête insatiable de la croissance et du profit.
Camarades, on ne réinvente pas la roue, mais on la perfectionne. Il n’y a pas non plus forcément de chemins. Le chemin se fait en marchant ce qui n’empêche pas de réemprunter des traverses, tantôt sinueuses, mais fécondes, ou d’en éviter d’autres inutiles et sans issues. Les expériences des mouvements de libération nationaux, les aspirations de la tricontinentale et du non-alignement, les capacités de compter sur ses propres forces de la déclaration d’Arusha- qui instaure le socialisme Tanzanien-, aux plus récentes conclusions issues des forums sociaux mondiaux comme la déclaration de Bamako, sont encore des sources d’inspiration.. Nul ne peut prédire l’issue des luttes, et le futur proche résultera des bouleversements dans les rapports de forces socio-politiques, économico culturels, entre genres et entre générations. Cela vous autres sankaristes l’avez compris avant beaucoup d’entre nous. Il s’agit entre-temps de consolider les acquis, d’élargir le champ d’une réponse sociale humaniste progressiste, et si possible socialiste, contre le modèle unilatéral du marché et son apartheid mondial.
Il faut à l’échelle des formations sociales africaines des réformes pour des projets de société viables. Ceci est hypothétique sans un effort de désengagement sélectif et d’autocentrage et l’intégration régionale et collective de ceux qui optent pour une telle alternative. Le désengagement sélectif a permis à des formations sociales comme les États-Unis, la Suisse ou la Chine de sortir de leur dépendance dans le cadre d’une division internationale du travail qui les défavorisait. Le Burkina a failli le réussir sous sankara et ses réalisations sociales ont été reconnus de tous ! On tend à oublier ce truisme, mais la capacité d’autocentrage, donc de compter avant tout sur ses propres forces, est le propre de l’humanité. Dans la phase du capitalisme, elle renvoie à la capacité de maîtriser son accumulation à travers diverses étapes historiques du mode de production et de dimensions politiques économiques et culturelles. . Ces étapes ne mènent pas forcément au capitalisme ou au socialisme, l’inflexion vers ces horizons dépendant d’abord des luttes sociales en œuvre. Dans les formations sociales de la périphérie, surtout en A,frique nous abondons dès lors dans le sens de Samir Amin. Il répète que l’option de forces nationales populaires et démocratiques (États et peuples) contre la logique de compradorisation (subordination des élites au capital transnational) semble être la seule capable de structurer, en concertation et cohésion, une riposte pour la défense d’un tel projet. Telle est l’alternative passant par des formes de démocratisation populaire dissociatives de l’économie monde capitaliste, par une renaissance de la tricontinentale et un renouveau internationaliste transcontinental.
Éviter les pièges de la mondialisation
Depuis les années 80, l’économie politique dominante s’est acharnée à accroître la productivité des pauvres et à reconfigurer l’État, en laissant le privé prendre les commandes de l’essentiel viable. La société civile est cooptée à ce service et la governance est à la rescousse, comme dimension politique des ajustements. La Banque mondiale et le FMI citent le Burkina en modèle et son agriculture flirte avec les OGM. Il s’agit d’une impasse qui entretient la dépendance, ne profite qu’à une minorité, perpétue le statu quo et conforte l’illusion du mégaloensemble qui s’articule sur le supraimpérialisme (je qualifie de mégaloensemble le phénomène de mondialisation prétendue qui remodèle l’économie monde de façon hiérarchique par polarisation et marginalisation et de supraimpérialisme son segment financier, techno-industriel et militaire qui étend sa suprématie transnationale de par sa position panoptique). Cf http://www.azizfall.com Méfions nous des faux semblants et des chants de sirènes. Avec la frustration et le désenchantement collectif en toile de fond, on voit depuis trois ans les tenants de Davos récupérer le discours altermondialiste et desserrer l’étau de la dette, parler de réduire drastiquement la pauvreté à coups de PRSP et autre chimères. En même temps, les derniers bastions du bien commun sont investis par la rationalité marchande (de l’eau aux plantes, de la culture aux gènes…).
Tout cela exacerbe l’exploitation du travail. Compte tenu des différences de rémunération et de productivité par rapport aux pays avancés du centre, la mondialisation occasionne vers ces derniers toujours davantage de transferts de capitaux et de main d’œuvre sélective. Nos jeunes s’expatrient à qui mieux mieux à grand péril..prenant le même sillage que nos ressources pillées…Parallèlement, -par les zones de libre-échange et autres formes d’intégration- cette mondialisation procède à un laminage autant des économies des pôles autocentrés des centres capitalistes, que ceux des pôles dominés qui n’ont pu s’autocentrer. Elle les recompose en réseaux productifs mondiaux intégrés, mais concurrentiels. À tous les autres de les imiter et de s’aligner à cette logique ou de péricliter.. L’Afrique doit tout faire pour s’éloigner de cette spirale infernale et construire une véritable intégration collective panafricaine en dehors de la compradorisation. Dans la sous région l’UNIR-PS doit donner l’exemple, car trop de partis de gauche de la sous région confondent compromis et compromissions. Un des champs à ne pas négliger par votre parti est la condition rurale.
Pour une stratégie agricole autocentrée
Les dispositifs de recolonisation néo-libérale doivent être inlassablement combattus. Un des champs de combat est l’enjeu alimentaire mondial. La production alimentaire actuelle pourrait nourrir la planète, mais l’essentiel des céréales sert de fourrage concentré au bétail qui nourrit de viande les plus nantis. Aussi la FAO- l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture- préconise-t-elle de doubler la production alimentaire d’ici l’an 2050. Entretemps, la hausse du prix des denrées expose à la famine plus d’un milliard de personnes et enclenche le cycle d’émeutes de la faim. Le développement autocentré exige l’autosuffisance alimentaire et la diversification de la production.
Au Venezuela, par exemple, quelque 80% des biens consommés sont actuellement importés et la classe rurale a été essentiellement urbanisée dans des bidonvilles. À l’invitation du régime vénézuélien nous y avons récemment suggéré des ZAEIAT -zones agro écologiques intégrées autocentrées et tricontinentales -. Ces zones sont articulées sur des modes agraires organiques et des technologies appropriées, dans la perspective d’un développement autocentré tricontinental. Il s’agit de produire et de transformer, en amont et en aval d’une agriculture la plus organique possible et en fonction d’une autre loi de la valeur (équilibre revenu rural/urbain- , stratégie de plein emploi, prix de production et de transformation, etc). Le projet a la forme d’une coopérative tricontinentale d’autocentrage collectif (collective self reliance).
Les fermes autocentrées proposées sont basées sur un modèle s’inspirant de la commune de Satscho (Chine) où vivaient 70 000 personnes au début des années 80. La productivité dans tous les domaines d’activités y a été spectaculaire, tout en y générant le plein emploi dans les étapes de préparation et de transformation de l’agriculture. Une utilisation bio-organique de l’agriculture ne recourt plus à des intrants chimiques et recycle tous ses déchets. Il y est facilement envisageable du biogaz et de l’énergie solaire pour combler les besoins énergétiques des communautés.
Les métiers qui préparent l’agriculture et ceux qui la transforment fixent des populations qui échappent à l’exode rural, parce que dotées de meilleur revenu et d’une qualité de vie. L’agriculture biologique (biomasse, assolement, percolation, pesticides verts, etc..) est faussement décrite comme moins productive par des industriels de pesticides et d’engrais chimiques et de biotechnologies. Une meilleure concentration professionnelle à l’hectare est possible avec ce modèle intensif intégré préservant l’environnement attenant et une durabilité des écosystèmes arables. Nous prônons donc un développement endurable et non un développement durable. Notre appel commence à trouver un écho dans l’ALBA (L’Alternative bolivarienne pour les Amériques). Le Venezuela n’est certes pas le Burkina Faso, il a la capacité d’assurer une subvention au vivrier afin de le rendre concurrentiel aux biens importés, et le régime de Chavez vient de façon ferme ce mois de mars 2009 protéger la filière riz. Le recyclage de pétrodollars peut permettre une stratégie de plein emploi génératrice de revenus et d’engagement social autour d’une agriculture articulée sur un agrosystème holistique. Là où on n’a pas une manne pétrolière, la protection du système vivrier passe par une réforme agraire hardie et un soutien résolu à la paysannerie et aux femmes. Mais là, comme ailleurs, plusieurs obstacles demeurent pour l’avènement d’un développement autocentré. Identifions sommairement des horizons stratégiques conditionnant les luttes du Sud à venir et susceptibles de les faire triompher, au Burkina comme ailleurs et assurons nous que les membres de votre parti s’en saisissent et l’utilisent comme stratégie de repolitisation :
– la libération politique économique et culturelle et la démocratie populaire
– L’autosuffisance alimentaire, la réforme agraire, la modernisation agricole au rythme de chaque société ; l’avènement de marchés intérieurs de biens de consommation de masse, pour la satisfaction des besoins essentiels.
– La nationalisation des ressources dans une perspective de participation citoyenne, patriotique et panafricaine.
– l’industrialisation légère complémentant l’agriculture et le rééquilibrage du revenu ville/ campagne ;
– L’intégration régionale et continentale accélérée par complémentarité et péréquation.
– Miser sur des brevets et une technologie à sa portée et moyen.
– Banque centrale, monnaie continentale panafricaine, Parlement bi-ou tricontinental sur les grands enjeux de développement et de sécurité.
– Armée continentale et brigade civile de prévention des conflits et de reconstruction post-conflits.
– Coopération tricontinentale sud-sud contre la spéculation avec des internationalistes du Nord qui partagent la lutte contre l’impunité, l’enrichissement illicite et l’atteinte aux droits de la personne. – lutter collectivement pour refuser de payer la dette et réformer les institutions internationales pour une coopération internationale plafonnée à 0,7 % et non liée.
– L’émancipation des femmes et le changement des mentalités masculines.
– La repolitisation démocratique des masses et leur auto-organisation contre l’impérialisme, les régimes compradors et les comportements anti-progressistes.
– Décrypter les comportements irresponsables consuméristes et ostentatoires et redécouvertes des schémas de solidarité. La lutte contre l’impunité et l’atteinte aux droits de la personne.
– Sauvegarder les ressources naturelles et environnementales, par un comportement civique et écologique.
– Œuvrer pour un monde humaniste progressiste et polycentrique et la préservation des biens communs par un développement responsable et populaire.
Voici camarades quelques modestes pistes de réflexions que je souhaitais partager de vive voix avec vous sous notre soleil d’Afrique et que je suis contraint de vous envoyer par ce médium. Je vous souhaite plein succès dans vos efforts d’unité, vous félicite et vous encourage à poursuivre inlassablement l’œuvre entamée par Thomas, Amilcar, Ben Barka et tous et toutes les anonymes qui dans l’histoire de notre continent ont résisté contre l’oppression pour notre dignité et notre épanouissement.
La lutte continue..
Aziz Salmone Fall
Membre du GRILA Coordonnateur de la Campagne Internationale Justice pour Sankara.
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MESSAGE DU MOUVEMENT SANKARARISTE DE MUNICH
SUR L´UNION DES PARTIS SANKARISTES « UNIR/PS »
Depuis l´après midi du 15 Octobre 1987, date à la quelle l´espoir de toute une nation et de tout un continent avait été brisé, des patriotes sincères et soucieux de l´avenir du Burkina Faso se sont mobilisés autour d´un idéal appelé Sankariste afin de poursuivre le processus de développement de notre pays engagé par le président du Conseil National de la Révolution feu le Capitaine Thomas Sankara.
Malheureusement de nombreux obstacles entretenus par les traîtres et ennemis du peuple ont vite désorganisé et découragé les forces vives de la nation, prenant ainsi en otage tout le pays. Ces traîtres et ennemis du peuple pendant presque vingt deux années n´ont fabriquer que des tombes, des orphelins, des veuves, des disparus, la corruption, l´inégalité sociale, l´injustice etc… pour ne citer que ces maux là.
C´est ainsi qu´on a vu des citoyens et citoyennes se disant fidèles aux idéaux sankaristes, se réduire au silence ou se lancer de l´autre coté ou ne pratiquant que le vagabondage politique. Ils se font alors utiliser contre les vrais sankaristes qui sont les grands combattants de la lutte pour la liberté et le développement du peuple.
Ces mêmes citoyens et citoyennes, facilement corruptibles ou pauvres d´une réelle sincérité dans leurs engagements, sont ces personnes soit disant sankaristes ou dirigeants de partis « sankaristes » qui aujourd’hui encore refusent cette union tant attendu.
Nous osons croire que ces citoyens et citoyennes s´ils portent réellement cet idéal. Reviendront à eux mêmes, pour une réelle prise de conscience vis-à-vis de leurs engagements.
Les militants et militantes ne sont pas dupes, ils connaissent ceux avec lesquels ils pourront faire confiance. On ne trompe pas un peuple éternellement.
« Tuer Sankara il y aura toujours des Sankaras… » ainsi s´adressait le président du CNR, Thomas Sankara aux traîtres de la révolution.
En effet près de 22 ans après son assassinat, on a au Burkina et ailleurs dans le monde entier des personnes de tous les âges qui travaillent de manière à garder l´image et l´œuvre d´un homme qui a tout donné à son peuple et à l´Afrique.
C´est ainsi que des partis de l´opposition sankariste, des associations et fondations Thomas Sankara ont vu le jour.
Le congrès des 20 et 21 Mars 2009 des partis Sankaristes qui ont abouti à la formation officielle de l´Union pour la Renaissance/ Parti Sankariste ( UNIR/PS) viennent de redonner espoir aux sankaristes convaincus et au peuple aux libertés confisquées.
Le Mouvement Sankariste de Munich est fier de cet acquis et adresse ses vives félicitations à tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la concrétisation de cette Union bienfaisante.
Notre fidélité aux nobles idéaux du président Thomas Sankara et pour la continuité de son œuvre, nous oblige à soutenir avec force cette union des partis sankaristes et son candidat désigné pour les élections prochaines, maître Bénéwende Stanislas Sankara.
La coordination du mouvement sankariste de Munich tient également à lancer un appel pressant a tout le peuple pour une mobilisation derrière l`UNIR/PS.
Plein succès à l´Union pour la renaissance/Parti Sankariste.
Tous Unis nous vaincrons!
Que dieu protége le Burkina Faso!
Fait à Munich le 03 Avril 2009
Pour la coordination du MSM.
Yoda safiyana Dipama Hamado
Création de l’UNIR-PS : réactions d’autres organisations se réclamant du sankarisme
blaise sera judge par un autre sakara dans les 200.. a venir