ISBN : 978-2-67792187-1

Harmattan Burkina (juin 2015)

Essai 14€, 120 pages;


Présentation de l’ouvrage (officielle)

Cet écrit est le récit d’une tentative de médiation que j’ai menée les9-10 octobre 1987, à la demande d’un membre de la sécurité présidentielle, entre les deux leaders de la Révolution burkinabé, alors acteurs majeurs de la crise ouverte qui secouait le Conseil National de la Révolution (CNR) : Thomas Sankara Président du Faso et Blaise Compaoré, Ministre de la Justice et deuxième personnalité du régime.

Cette démarche désespérée, jamais rendue publique, n’a pu conjurer l’issue fatale, l’exécution de Sankara le 15 octobre 1987 par ses compagnons d’armes qui l’axaient porté au pouvoir : le capitaine Blaise Compaoré. le capitaine Henri Zongo, et le commandant Boukari Lingani. Le plus populaire et le plus charismatique des dirigeants de la Révolution fut donc éliminé, ouvrant une nouvelle ère dans l’histoire du “Pays des Hommes Intègres” qui ne se terminera qu’avec le pouvoir d’un seul : Biaise Compaoré.

Mais ce témoignage est aussi examen critique d’un parcours militant, sous l’égide du marxisme, des lendemains des indépendances de 1960 en Afrique, jusqu’à l’avènement de la Révolution d’Août 1984 au Burkina.

Puisse ce modeste apport contribuer à l’édification du Burkina nouveau, période d’espoir instaurée par l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, contre le despotisme, les assassinats politiques et les crimes économiques érigés en méthode de gouvernement, pendant les vingt-sept ans du règne de Biaise Compaoré…


Présentation de l’auteur

maxresdefaultNé à 27 juillet 1941 à Bobo-Dioulasso (alors Colonie de Côte d’Ivoire-Département de Haute Côte d’Ivoire)

1948-62 : Études primaires et Secondaires pendant la période coloniale à la Mission Catholique, au Collège Ouezzin Coulibaly, et Lycée Philippe Zinda de Ouagadougou

1963-1970 : Etudes universitaires en France : à la Faculté des Sciences Humaines de Poitiers et Paris VI Nanterre, Sociologue du développement

1972-1981 : Sociologue chercheur au CNRST et à l’IPD-AOS à Ouagadougou

1981-1983 : Coup d’Etat du colonel Saye Zerbo et départ pour le France

1984-1995 : Fonction,naire International à la Francophonie – ACCT (Directeur de l’Ecole internationale de Bordeaux, Directeur du Développement Economqiue, Directeur du Bureau de Liaison auprès de la Commission Européenne-Bruxelles).


Nos commentaires

Le titre qui se veut accrocheur, ne nous semblait pas suffisant pour que nous nous précipitions. Un livre sur une entrevue ne nous semblait en effet peu justifié. Nous avions tort.

En réalité, cet ouvrage aborde pas mal de questions, tout aussi intéressantes à tel point qu’une fois fermée, il n’ait pas écrit un livre plus important. Nous y reviendrons ci-dessous.

Mais même cette dernière entrevue nous a paru particulièrement importante. Dans nos travaux, nous avons rencontre pas mal d’anciens collaborateurs qui nous ont raconté, avoir alerté Thomas Sankara sur le complot qui se tramait contre lui, et en général, ils ont reçu pour toute réponse : “si vous touchez un cheveu de Blaise vous aurez affaire à moi”. Or selon ce que rapporte Youssouf Diawara, les propos du PF sont très clairs : “C’est vrai nous sommes informés que Blaise a l’intention de m’attaquer. Tu sais les difficultés de la révolution et sans doute les sollicitations extérieures... ” et plus loin “.. des contacts auraient été établis avec des Libériens, des Togolais et peut-être des ivoiriens pour participer au coup…” (P. 60).

Mais c’est loin d’être le seul intérêt du livre, car finalement l’entrevue ne prend que 4 pages. Youssouf Diawara commence par raconter l’émergence du marxisme auprès des étudiants africains en Europe. Il faut parti de ces ainés qui ont contribué à former toute une génération de jeune révolutionnaire et en particulier celle qui s’est retrouvé au pouvoir autour de Thomas Sankara. Il nous livre aussi quelques anecdotes sur ses liens avec la famille et Thomas.

Il a collaboré avec le Président au début de la révolution, malgré dit-il d’importantes divergences. Il démontre que plusieurs fois que celui-ci, souvent présenté comme autoritaire, l’a écouté et repris certaines de ses suggestions. Il se livre à certains réflexions pertinentes  sur les bases trop faibles de soutien à la révolution, et l’absence totale des paysans, mais aussi le peu d’implantation des organisations marxistes soutenant la révolution à par le PAI. Chacun cherchant à s’allier les militaires, la seule véritable force organisée du pays ce qui fait le lit de l’opportunisme, dont on sait le mal qu’il a fait par la suite. Rappelant au passage avec intérêt que pour les marxistes l’armée et les militaires, lors d’une révolution ne peuvent se retrouver hors du parti auquel ils doivent se soumettre.
La fin se termine sur une question brulante pour la jeunesse africaine, l’acculturation qui accompagne le départ en France pour étudier en France mais en même tout ce que lui a apporté comme ouverture les études à l’extérieur, à l’heure où il est vrai la mondialisation n’était pas aussi avancé surtout alors internet n’existait pas.
Un livre très intéressant abordant beaucoup de sujets! Cet auteur a visiblement beaucoup de choses à dire, assez pertinentes, n’hésitant pas à aborder des questions peu abordées comme celle du marxisme dans une production sur la révolution déjà abondante mais souvent peu originale. On peut que souhaiter que Youssouf Diawara s’attelle à un autre ouvrage plus important.

Bruno Jaffré


TABLE DES MATIÈRES

SOMMAIRE

I PROLOGUE…………………………………………………………. 7

II CHRONIQUE D’UNE CHUTE ANNONCEE…………………. 8

III.PREFACE………………………………………………………….17

IV DIFFERENCE DE PARCOURS POLITIQUE……………… 23

V INTRODUCTION……………………………………………….. 31

PREMIERE RENCONTRE…………………………………….. 31

INCIDENTS DE VOISINAGE………………………………… 31

VI IMPLOSION DU MARXISME AU BURKINA…………….. J7

VII PERIODE TRANSITOIRE…………………………………… 39

VIII.      RETOUR AU PAYS………………………………………… 41

  1. L’AFFAIRE AIR-AFRIQUE…………………………………….. 46
  2. L’AFFAIRE DU PRESIDENT IIOUPHOUET-BOIGNY…… .47
  3. CABALE CONTRE UN PROCHE………………………………. 49
  4. L’ESPION AUPRES DU PRESIDENT……………………….. 50
  5. LES COMMERÇANTS REVOLUTIONNAIRES…………….. 51
  6. MORALE REVOLUTIONNAIRE OU PUDIBONDERIE…54

IX DERNIERE ENTREVUE……………………………………. .58

  1. UN APPEL URGENT…………………………………………….. 58
  2. VENDREDI 9 OCTOBRE : ENTREVUE AVEC LE PRÉSIDENT… 58
  3. LES TACHES DU LENDEMAIN………………………………. 62
  4. VISITE A LA FAMILLE SANKARA……………………………. 63

X LENDEMAINS DE PUTSCH………………………………….. 66

XI RETOUR A OUAGA…………………………………………… 68

  1. RENCONTRE AVEC BLAISE COMPAORE………………… 69
  2. LES FAMILLES SANKARA……………………………………. 72

XII  DERNIERE TACHE……………………………………….. 74

XIII.   EPILOGUE…………………………………………………….. 76

  1. LE COMMANDITAIRE DU MEURTRE……………………… 76
  2. UN COMPLOT INTERNATIONAL?……………………………. 78
  3. QUEL HÉRITAGE DU MARXISME……………………………. 85
  4. DE L’INDÉPENDANCE DE i960 A 1983……………………. 87

XIV.   POSTFACE………………………………………………….93.

XV ANNEXES…………………………………………………….. 100

 


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