Communiqué de presse

On se rappelle qu’après la signature du décret d’extradition de François Compaoré, le 5 mars 2020, les avocats de ce dernier avaient déposé un recours auprès du Conseil d’État français qui, à son tour, avait validé le décret d’extradition le 30 juillet 2021. Ces derniers ont alors décidé de porter l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH).

Deux ans plus tard, celle-ci vient de rendre sa décision.

Elle estime dans un communiqué de presse publié le 7 septembre 2023, que les assurances attendues avaient finalement bien été données par le gouvernement précédant le premier coup d’État, que le gouvernement issu du premier coup d’État avait réitéré ces assurances, mais que celui issu du deuxième coup d’État ne l’a pas fait, pas plus qu’il n’a répondu aux observations lui ayant été adressées le 19 octobre 2022 par la CEDH.

La CEDH reconnaît que les conditions d’extradition étaient satisfaites à l’origine, mais demande juste qu’elles soient réexaminées puis reconfirmées au vu des changements politiques intervenus depuis.

Évoquant les bouleversements politiques et la détérioration des relations diplomatiques, la Cour estime nécessaire de « vérifier que « l’État d’accueil » ici concerné (le Burkina) est bien celui qui sera tenu au respect des assurances données au jour de la remise du requérant (engagement d’origine, donc), et demande à La France de réexaminer le dossier, s’étonnant au passage qu’elle ne l’ait pas encore fait.

Le réseau « Justice pour Sankara, justice pour l’Afrique » rappelle que pour les Burkinabè, le journaliste Norbert Zongo est une référence au même titre que Thomas Sankara. Son assassinat, et l’exigence de justice qui en découle, est emblématique de la lutte pour la qualité et la liberté de la presse.

Pour ce qui est des éventuelles inquiétudes, nous tenons à souligner que Gilbert Diendéré, condamné pour une tentative de putsch en 2015 et pour l’assassinat de Thomas Sankara, est détenu dans de bonnes conditions, ce que tout connaisseur du Burkina peut facilement constater. Bénéficiant même parfois de permissions de sortie. En toute logique les assurances données par le Burkina Faso concernant les conditions de détention ne devraient donc pas avoir changé. Ajoutons que la France n’a d’ailleurs pas jugé nécessaire de réexaminer le dossier. 

Aussi nous demandons au gouvernement actuel du Burkina de répondre avec diligence aux demandes de la CEDH, afin que l’extradition soit effective au plus vite. Et nous exhortons le gouvernement français à faire toutes les démarches nécessaires pour confirmer rapidement l’extradition et de l’effectuer sans tarder.

Depuis 1998, la famille de Norbert Zongo, les Burkinabè et le monde de la presse exigent vérité et justice.
Il est grand temps que s’ouvre le procès de ses assassins et de leurs complices, afin qu’ils soient enfin jugés.
Cette intervention assez contrainte de la CEDH ne fait que retarder la justice au détriment des Droits Humains.

Fait à Paris le 11 septembre 2023 à Ouagadougou, Banfora, Dakar, Bamako, Niamey, Paris, Ottawa, Las Palmas, Ajaccio, Montpellier, Nîmes, Toulouse, Lorient

Le réseau International Justice pour Sankara justice pour l’Afrique

contact : contactjusticepoursankara@gmail.com

On trouvera à https://burkina24.com/2023/09/10/extradition-de-francois-compaore-le-centre-national-de-presse-norbert-zongo-exhorte-le-gouvernement-a-eclairer-les-burkinabe/ le communiqué du centre de presse Norbert Zongo

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