UN APPEL POURQUOI ?
15 Octobre 1987. Ougadougou – Burkina Faso.
Pour la nième fois dans le berceau continental qu’est l’Afrique, un nouveau drame vient de se jouer. Un idéal et un rêve viennent d’être brisés, un espoir anéanti.
Ce n’est malheureusement pas la 1ère fois tant les stigmates de l’oppression sont omniprésentes dans l’histoire ancienne et récente du continent. Un continent orphelin de ses fils les plus braves, de ses enfants les plus intègres :
– Ruben UM NYOBE : leader camerounais tombé à l’aube des indépendances (1958)
– Félix MOUMIE : leader camerounais assassiné en 1960
– Patrice LUMUMBA : mort assassiné en 1961 (Congo Belge)
– Sylvanus OLYMPIO : mort assassiné en 1963 (Togo)
– Medi Ben Barka : opposant marocain disparu à paris (1965)
– KWAME KRHUMA : Ghana, leader politique décédé en 1972
– Outel BONO : opposant tchadien assassiné à Paris (1973)
– Amilcar CABRAL : Guinée Bissau, leader politique assassiné en 1973
– Norbert ZONGO : journaliste burkinabé assassiné en 1998
– Mongo BETI : écrivain engagé, combattant de la liberté décédé en 2001
– Thomas Sankara : sacrifié à l’autel de la « Françafrique » et de la finance internationale
Tous victimes d’une même volonté et d’une même logique implacable : celle de la domination des puissances occidentales dans leur double œuvre cynique de l’exploitation et du pillage de l’Afrique. Une tragédie qui dure depuis plus de 3 siècles.
Si l’on se réfère à la phase la plus récente, la période post coloniale ou néocoloniale est aussi abjecte dans l’extrême exploitation du continent. Le système de prédation est bien en place et l’occident a même réussi l’infâme exploit d’apparaître comme l’unique sauveur du continent alors qu’il en est véritablement le principal bourreau. Une mise à mort méthodique à travers des mécanismes multiples aussi complexes que limpides, à la fois :
– Politiques : soutient inconditionnel aux dictateurs locaux, aux réseaux opaques et mafieux.
– Economiques : monopoles des multinationales (Véritables Etats dans des Etats) et faillites organisées de l’autorité publique à travers les actions du FMI et de la Banque Mondiale.
– Financiers : hold-up monétaire à travers la zone franc (système de captation et de détournement des richesses), émergence des paradis fiscaux et scandale de la dette odieuse.
– Militaires : présence des armées étrangères, implications dans les conflits armés, soutient actif aux milices des « princes dictateurs »
– Culturels et médiatiques : à travers RFI, France 5 et autres médias, les voix du maître dans la désinformation et la perversion des consciences.
Les systèmes prédateurs et mafieux de la « Françafrique », de « l’Usafrique », de « l’Anglafrique » …. ou de la « Chinafrique » sont incontestablement bien en place pour une main basse et une mise à mort de plus en plus oppressante.
L’appel « Justice pour Thomas Sankara, Justice pour l’Afrique » est un cri pour dire NON, un acte pour une revendication légitime et humaine :
Justice pour un homme, justice pour une famille, justice pour un pays, justice pour un continent.
Un appel mais aussi un plaidoyer pour relayer le combat militant et enfin, en finir avec cette spirale vicieuse du mal développement, de la pauvreté, de l’exclusion, de l’intolérable et de l’insoutenable.
1960 – 2010 :
– 50 ans de néocolonialisme avec le triste bilan qui s’offre à nos yeux.
– Quelles perspectives pour les 50 ans à venir ? La question est brulante, d’actualité.
Quel héritage léguons-nous à notre progéniture ?
Quel avenir pour les futures générations d’Afrique, d’Europe, du monde ?
Bien plus que tout, nous avons besoin en Afrique, pour l’ensemble des africains et pour tous les citoyens du monde, d’un cadre légal garant de la justice et de la paix, des états de droit et des hommes intègres pour enfin libérer les énergies et créer les synergies nécessaires à l’émancipation de l’Afrique.
« Justice pour Thomas Sankara, Justice pour l’Afrique » est un pas vers la construction de cet idéal panafricain.
Montpellier le 26/12/2009
Gabriel BIBA-KOUKA Comite Sankara de Montpellier
L’appel “Justice pour Sankara Justice pour l’Afrique” se trouve à l’adresse http://www.thomassankara.net. C’est également à cette adresse que l’on peut le signer en ligne.