L’ère Compaoré: crimes, politique et gestion du pouvoir

 

Auteur : Vincent Ouattara

décembre 2006, 288 pages, Klanba Editions

ISBN 2-915494-25-8

Vous trouverez aussi une longue interview de Vincent Ouattara à propos de cet ouvrage et d’autres sujets à l’adresse 

Contact Edition :

Monsieur Ngoran Kwamé

3, avenue Villemain 75014 Paris

Fax 01 45 40 47 36

Tél: 01 40 33 09 11

Adresse courriel : klanba.editions@laposte.net


 

Lieux de vente à Ouagadougou:

Les libraires de Ouagadougou pratiquant tous l’autocensure probablement par crainte de représailles, le livre est vendu à Ouagadougou aux lieux suivants :

–  la bourse du travail
–  le centre de presse Norbert Zongo
–  Le siège du MBDHP (mouvement burkinabé des droits de l’homme et des peuples en face du ciné Burkina)

Présentation  (4 ème de couverture)

Rares sont les ouvrages scientifiques qui se lisent tel un roman ; c’est le cas de celui-ci, qui, clair et limpide renseigne sur la tumultueuse période du Burkina qui va de 1983 à 2004.

Comme l’écrit, le préfacier, Halidou Ouédraogo, Président de l’Union Interafricaine de Droits de l’Homme, « fine analyse et saisine millimétrique de la vie sociale, politique et économique au Burkina Faso, tel est le gigantesque travail auquel s’est attelé Ouattara Vincent. Dès que l’on ouvre les premières pages du livres, on ne les referme que pour soupirer et secouer la tête… de manière intense, suivie, de façon têtue, Ouattara Vincnet assène les faits… l’auteur rappelle dans leur cruauté les interrogations et les préoccupations qui ont entouré l’assassinat tragique du capitaine Thomas Sankara le 15 Octobre 1987 et les avatars de la rectification » Cependant, ce dernier n’est pas épargné. Ouattara Vincent retrace lucidement et analyse froidement, c’est en cela que cet ouvrage est et restera un ouvrage incontournable pour la réflexion sur la politique en générale et la politique en Afrique en particulier

 

L’auteur  (4 ème de couverture)

Né à Bobo Dioulasso (Burkina Faso), Ouattara Vincent est titulaire d’un master of Art en journalisme international, d’un P.h.d en Culturologie et d’un certificat d’enseignant de la langue russe.

Actuellement enseignant, il écrit romans et essais pour contribuer à la construction de la paix dans son pays et en Afrique.

Il a déjà publié :

–    Procès des putschistes à Ouagadougou, Imprimerie du Progrès, Ouagadougou, février 2004

–    Idéologie et tradition en Afrique noire, 160 pages, L’harmattan, janvier 2002

–    L’aurore des accuses et des accusateurs  L’Harmattan, juin 1994

–   La situation linguistique et le processus ethnique au Burkina Faso, in sociolinguistic review, College Trinidad, Université de Dublin, 1992

 

 

 

Table des matières

Préface

Panorama du Burkina Faso

Avant propos

Introduction

 

Chapitre 1 : De la révolution à la rectification

 

Chapitre 2 : La métamorphose de l’Etat et la lutte pour la conquête du pouvoir politique

L’adoption de la constitution

– Le printemps des partis politiques et la fronde au sein du Front Populaire

– Le comité de concertation avec les autorités coutumières et religieuses

– La rencontre avec les centrales syndicales

– La rencontre avec les Organisations Non Gouvernementales

– La cooptation de al chefferie traditionnelle

– Le gouvernement de transition (16 juin 1991)

– Les élections et la victoire entachées de sang

– Le forum de réconciliation nationale

– Blaise Compaoré décoté docteur Honoris Causa

– La dislocation de la Concertation des Démocratiques (CFD)

 

Chapitre 3 : Les nouveaux crimes sans châtiment

La résurgence de nouveaux crimes et répression

– La mort de David Ouedraogo

– La mort de Norbert Zongo et ses compagnons

– La journée nationale du pardon

– Le temps de l’accalmie

– Le nouveau bal des alliances

 

Chapitre 4 : Une lecture sociologique de la gestion du pouvoir du Naaba Tigré au président Blaise Compaoré

Les signaux du démon ethniciste et régionaliste

 

Chapitre 5 : Quelques fondements socio-anthropologiques du pouvoir

Le fétichisme et le maraboutage

– La capitalisation des liens de parenté

– La capitalisation du prestige : le règne des nouveaux narcisses

 

Chapitre 6 : La faillite d’un système de gestion

Négociation de la dette et l’ajustement structurel

– La société burkinabé des Ciments et matériaux

– L’usine de textile (FASO FANI)

– La société de recherche minière du Burkina (SOREMIB)

– Quelques réflexions sur l’économie

– Les débuts de prospérité de l’ère Compaoré

 

Conclusion

 

Annexe

 

Nos Commentaires

Voilà un livre qui sonne comme le réveil des intellectuels burkinabé après il faut reconnaitre un long silence. Il y eu certes quelques livres collectifs dans lesquels s’exprimaient des enseignants burkinabés mais souvent avec cette retenue propre aux ouvrages universitaires, si ce n’est une complicité avec le pouvoir actuel. Car il est temps de dénoncer les ressorts du pouvoir burkinabé actuel et ses nombreux scandales et assassinats qui sont venus entacher voir dénaturer, les institutions mises en place qui se veulent pourtant démocratiques et qui le seraient effectivement si le pouvoir s’était effectivement départi de ses origines militaires. Mais en réalité il n’en est  rien.

On entre tout de suite dans le vif du sujet avec la relation des premiers assassinats qui commencent dès le CSP1. Sans dédouaner le pouvoir révolutionnaire, l’auteur montre aussi qu’il apparaît facile de coller tous les méfaits de la révolution à Sankara une fois qu’il aura été éliminé. Mais il prend soin de souligner la caractère humaniste de Sankara pour mettre en doute sa responsabilité directe dans les assassinats ou d’autres exactions.

Puis au fil des pages, d’un ton parfois tantôt acerbe, tantôt ironique, l’auteur décrypte froidement et sans concession les fondements réels du régime de Blaise Compaoré tout autant que la complicité d’une bonne partie la génération de la classe politique issue de la révolution. Une complicité par exemple qui fut fatale, à Clément Ouedraogo dirigeant politique du Front Populaire à qui l’on va demander de justifier l’exécution de Jean Baptiste Lingani et d’Henri Zongo devant le corps diplomatique, ce qu’il acceptera de faire, faute de pouvoir refuser, se justifiera-t-il ensuite en privé. Il sera néanmoins lui-même assassiné par une grenade lancée sur sa voiture, alors que comprenant sans doute qu’on s’était joué de lui, il commençait à dénoncer l’hégémonie de ce qui deviendra aujourd’hui le CDP, la parti au pouvoir dont le véritable “Chef” n’est autre que Blaise Compaoré  qui fait et défait les carrières politiques des uns et des autres à sa guise selon les services rendus et les allégeances plus ou moins affirmées. Cet exemple n’en est qu’un parmi d’autres de la gestion froide et sans pitié du pouvoir actuellement en place et de son double visage alors qu’il se veut aujourd’hui pourtant le fer de lance de la lutte des producteurs de coton.

Un double visage à l’image de la ville de Ouagadougou avec son incroyable quartier d’Ouaga 2000, dont on dénonce par ci par là le luxe inégalé tout autant que provocateur alors que la misère est présente dans de nombreux quartiers de la ville et notamment à sa périphérie.

Ce livre est bien sur d’un grand intérêt à l’extérieur alors que le Burkina est souvent présenté comme un exemple de bonne gouvernance, mais l’autre intérêt c’est la volonté de s’adresser principalement aux burkinabé, qu’il s’agit de réveiller, notamment par un emploi régulier du nous.

Mais ce n’est pas tout. Faisant appel à sa formation universitaire Vincent Ouattara analyse aussi en profondeur les aspects quelque peu cachés de la vie politique, l’utilisation de la chefferie traditionnelle dans le monde politique qu’il dénonce comme un moyen d’asseoir le pouvoir mais comme un danger réel pour l’avenir de ce pays,  l’utilisation de clivages ethniques pour mieux diviser et faire appel aux sentiments les plus rétrogrades quand il ne s’agit pas du recours à la sorcellerie. Autant d’aspect qui peuvent à moyen terme s’avérer particulièrement dangereux.

En fin d’ouvrage l’auteur revient sur les scandales économiques cette fois qui ont éclaboussé le régime actuel, scandales sur lesquels enquêtaient d’ailleur le journaliste Norbert Zongo.

Cet ouvrage a déjà connu quelque péripéties lorsque les douaniers ont tenté de retenir le manuscrit ce qui a entrainé une réaction unanime de la presse, du moins celle qui n’est pas inféodée au pouvoir, et qui doit son existence pour beaucoup au sacrifices de Norbert Zongo, assassiné alors qu’il enquêtait sur la mort du chauffeur d’un employé de François Compaoré  le frère du président, mais aussi à la formidable révolte qui s’ensuivit qui a permis quelques avancées démocratiques dont les limites sont visibles puisqu’un jugement récent a conclu au non lieu et que deux journalistes viennent d’être condamnés pour diffamation pour avoir évoqué la responsabilité éventuelle de François Compaoré dans l’assassinat de Norbert Zongo.

La conclusion est sans appel : “Une société où les lois ne fonctionnent pas est une société sans repère, où rien ne peut se construire correctement. Il faudrait pouvoir cultiver l’excellence, l’amour du travail et la méritocratie dans une société qui voit le succès et la réussite dans la tricherie, le vol, le détournements, la calomnie et les flatteries des hommes au pouvoir et les réseaux d’alliance et de parentés, le maraboutage“.

Ce tableau déjà bien noir, serait presque complet s’il n’y manquait la dénonciation des interventions du Burkina Faso de Blaise Compaoré dans les pays voisins, y compris en envoyant ses militaires comme au Libéria,  et des trafics divers, dont a été accusé le Burkina dans différents rapports de l’ONU. Il y a donc place pour d’autres ouvrages.

C’est bien un livre de toute première importance que cet ouvrage de Vincent Ouattara, non seulement pour dénoncer les véritables ressort du pouvoir de Blaise Compaoré mais salutaire pour l’appel qu’il lance auprès de son peuple.

 

BJ

 

 

 

2 COMMENTAIRES

  1. > “L’ère Compaoré: crimes, politique et gestion du pouvoir” un livre de Vincent Ouattara
    Enfin! ce me semble le debut du reveil de ceux qui se disent intellectuels et…integres!
    somé

  2. “L’re Compaor: crimes, politique et gestion du pouvoir” un livre de Vincent Ouattara
    Ce livre de Vincent Ouattara est sans contexte l’uvrage le plus document et le plus vridique sur la gestion du pouvoir de la quatrime rpublique du Burkina Faso. Il rvle la ncessit de mener des enqutes libres et ouvertes et dmocratiques aussi bien sur le paln antional qu’internationnal C’est le passae oblig pour remettre la dmocratie au Burkina Faso sur les rails.
    Bonne anne 2014 au peuple du Burkina Faso…Que Dieu bnisse le peuple du Burkina faso….

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