Chers camarades,
Nous voilà, comme chaque année, depuis 1987, fidèles au rendez-vous, afin de commémorer la date anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara. Je tiens, au nom de la famille Sankara et de moi-même à vous remercier de votre participation massive à cette journée de la mémoire. Journée de la mémoire dont la fonction première n’est pas seulement le souvenir de l’homme mais également celui de ses idées et de son oeuvre qui représentent une source d’inspiration pour l’Afrique militante et les forces de progrès à travers le monde.
Nous sommes revenus pour manifester notre refus de l’assassinat du Président Sankara. Le but des commanditaires de cet assassinat était de détourner le Burkina de la voie de la souveraineté, de la dignité et du développement réel pour lequel le pays aspirait.
Mais grâce à votre conviction, votre courage et votre détermination, la flamme allumée le 4 Août 1983 n’a pas pu être éteinte. Elle a résisté à toutes les tempêtes et éclaire la jeunesse burkinabé et celle d’ailleurs.
Les idées que vous défendez sont portées par nombre de personnes, en témoignent les cérémonies commémoratives du 15 Octobre à travers le monde et les associations sankaristes qui se constituent de plus en plus dans plusieurs pays.
C’est la raison pour laquelle les objectifs de la révolution incarnée par Sankara à travers le déploiement des valeurs éthiques, la promotion du développement durable, la justice sociale, l’amélioration du statut et de la place de la femme dans la société, le renforcement de notre souveraineté et la construction du panafricanisme sont des chantiers irréversibles. Les crises actuelles auxquelles sont confrontées notre pays et l’Afrique en général auraient pu être évitées si un tel modèle de développement juste et tenant compte de l’intérêt des peuples avait été mis en oeuvre.
Cela dit, l’Afrique militante et progressiste doit rester vigilante car des forces obscurantistes et leurs alliés, tapis dans l’ombre, continuent à se servir de certains de nos dirigeants pour nous détourner de ces objectifs. Elles organisent des guerres dont le but est la destruction de nos cultures, de nos valeurs ainsi que la déstabilisation des processus de reconstruction de notre continent enclenchée par l’Afrique progressiste.
Hélas ! Thomas a disparu mais, des milliers de personnes s’élèvent pour dire que ses idées étaient et restent justes pour le développement de l’Afrique et la paix dans notre continent. Nous ne cesserons de clamer l’impunité par tous les moyens jusqu’à ce que justice lui soit rendue.
Nous devons davantage nous mettre ensemble, nous mobiliser pour poursuivre le combat de Thomas Sankara pour une Afrique prospère indépendante et souveraine.
La Patrie ou La Mort, Nous Vaincrons !
Montpellier le 15 octobre 2015
Mariam Sankara