Nous poursuivons ici la publication des minutes du procès de Charles Taylor qui ont suivi la plaidoirie de la défense. Les traductions en français des extraits des minutes du 9 mars 2011 se trouvent à l’adresse http://thomassankara.net/?p=1069.
On notera encore que durant cette journée, Le Burkina Faso, Blaise Compaoré et Gilbert Diendéré sont donc cités plusieurs fois. Surtout il apparait clairement de nouveau l’implication du Burkina dans la livraison d’armes au RUF. Par conséquent il apparait parfaitement légitime de se demander comment se fait-il qu’il n’y ait aucun burkinabé dans le box des accusés pour répondre de leur complicité, ni même d’ailleurs qu’aucun d’eux n’ait été cité à comparaitre comme témoin.
L’intégrale en anglais des minutes sont téléchargeables à l’adresse http://thomassankara.net/?p=1055 en anglais. Noter que l’ensemble des minutes de tout le procès peuvent être téléchargées à l’adresse http://www.sc-sl.org/CASES/ProsecutorvsCharlesTaylor/Transcripts/tabid/160/Default.aspx .
La traduction est de Jean Jaffré. Qu’il soit ici chaleureusement remercié.
Bruno Jaffré
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Government of Sierra Leone went to Charles Taylor in order to influence the RUF, because they knew he was the one behind the RUF, he controlled the RUF. When the peacekeepers were held hostage, of course the United Nations and others went to Charles Taylor to get them released. They knew he was the one that could get the peacekeepers released. But, your Honours, look at whatever answer, if any, the Defence gives you to Justice Sebutinde’s question. They will not show you a document about Charles Taylor meeting with Sam Bockarie in 1998. And then you must ask : Why not? And the answer is obvious: Because as shown in the Prosecution evidence, Charles Taylor was meeting with Sam Bockarie to plan the war, to plan the offensives, to receive diamonds, to use some of those diamonds to finance the RUF, to obtain ammunition for them from his own stocks and from – Liberia clearly does not produce ammunition but from other countries, including through Burkina Faso, which also does not produce ammunition but which the evidence shows and the Defence brief seems to concede was where this huge amount of ammunition from 1998, late 1998, came to the RUF, from Burkina Faso through Roberts International Airport, to Buedu. This was the ammunition Issa Sesay said the RUF was out of ammunition, it was the ammunition from Liberia that made that December 1998 offensive possible. Now, this is particularly significant, the lack of such a documents, because of what Charles Taylor testified to. He told you that all of his meetings with Sam Bockarie were transparent and were open, that it was done with the consent of everyone. Even though Sam Bockarie was on the United Nations travel ban, he said the UN knew about it, ECOWAS knew about it, Kabbah knew
Le gouvernement du Sierra Leone est allé voir Charles Taylor pour faire pression sur le RUF car il savait qu’il était derrière le RUF, contrôlait le RUF. Quand des casques bleus ont été pris en otages, évidemment que les Nations unies et d’autres sont allés voir Charles Taylor pour les faire libérer. Ils savaient que lui seul pouvait obtenir la libération des casques bleus. Mais vos Excellences, considérez la réponse si on peut dire que c’en est une, que la défense vous a donnée à la question du juge Sebutindé. Ils ne vous ont pas montré de document relatif à la rencontre entre Charles Taylor et Bockarie en 1998.Et vous devez vous demander : Pourquoi ne l’ont-ils pas fait ? La réponse est évidente : car comme le prouve une pièce dans le dossier du ministère public, Charles Taylor a rencontré Sam Bockarie pour préparer la guerre, pour préparer son offensive, pour recevoir des diamants, pour utiliser une partie de ces diamants à financer le RUF, pour leur procurer des munitions prélevées sur son stock propre et venant d’autres pays car le Libéria n’en fabrique évidemment pas, et en particulier du Burkina Faso, qui lui non plus ne produit pas de munitions mais les témoignages montrent et la défense semble l’accepter, que les importantes quantités d’armes livrées au RUF en 1998 transitaient par le Burkina Faso pour être déchargées à l’aéroport Roberts International et acheminées à Buedu. Issa Sesay a affirmé que le RUF n’avait plus de munitions, ce sont les munitions provenant du Libéria qui ont rendu possible l’offensive de décembre 1998. C’est très significatif , qu’un tel document manque, parce que Charles Taylor l’a affirmé lors de sa déposition. Il vous a dit que ses entretiens avec Sam Bockarie étaient transparents, n’étaient pas secrets, que tout cela a été fait avec le consentement de chacun. Il a déclaré que les Nations unies étaient au courant que la CEDEAO savait, que Kabbah savait alors que Sam Bockarie était frappé d’interdiction de voyager par l’ONU.
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talking about the links of Charles Taylor to the RUF, specifically discussing links between Taylor and a Mr Ratcliffe [phon], the diamond dealer, the fact that Sam Bockarie had been in Monrovia, the fact that Johnny Paul Koroma’s wife was in Monrovia, and that arms and ammunition were being stockpiled there, reportedly to be used for an attack, again, on Sierra Leone, remember the date of this is March – the date of this document is the 30th of March, 1999. We’ve received evidence in this trial, both from the UN panel of experts, I believe that’s P-18, about that March 1999 shipment, which was Ukrainian arms routed through Burkina Faso. We even had the testimony of a witness who was present on that delivery of arms from Burkina Faso to Liberia, and then onwards, most of them, or at least a truckload of them, onwards to Sierra Leone with Sam Bockarie.
à propos des liens de Charles Taylor avec le RUF, en particulier de Taylor avec un monsieur Ratcliffe, trafiquants de diamants, le fait que Sam Bockarie était allé à Monrovia, que des armes et des munitions y étaient entreposées, soi-disant pour servir dans une attaque, une nouvelle attaque contre le Sierra Leone, rappelez-vous, nous sommes en mars, la date figurant sur le document est 30 mars 1999. Nous en avons reçu la preuve au cours du procès d’un comité d’experts onusiens, P-18, je crois, au sujet de cet envoi d’armes de mars 1999 , des armes provenant d’Ukraine et acheminées via le Burkina Faso. Nous avons eu aussi la déposition d’un témoin présent lors de la livraison de ces armes en provenance du Burkina Faso au Libéria. et ensuite au moins un camion plein avec Sam Bockarie à destination du Sierra Leone. …..
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testimony on key things. For example, he tried to say here Superman went on his own, after Fitti-Fatta, to the north, but he testified in his own trial that Sam Bockarie sent Superman to the north. Most importantly, he came and he testified and counsel went through the testimony of key Prosecution witnesses like Isaac Mongor, like Karmoh Kanneh, and there were many others, who talked about the shipment that Sam Bockarie brought back from Burkina Faso. And it’s also documented in Prosecution exhibits that that shipment that huge amount of arms that came – made the December 1998 offensive possible, that that was brought back from Burkina Faso through Roberts International Airport, through Charles Taylor’s airport, and we know, even Charles Taylor let it slip, the person he sent with Sam Bockarie on that trip was his own principal arms dealer, Musa Cisse.
He tried to say, oh, I sent Musa Cisse because he spoke French but Blaise Compaore has translators, and two of the delegation spoke French, Eddie Kanneh and Lawrence Womandia. So Issa Sesay came up and was supposed to rebut all these Prosecution witnesses, he was going to prove that they were lying and he said, no, absolutely, he said, they are lying, they are lying. Sam Bockarie got the ammunition from Benjamin Yeaten. 11th hour, the Defence tried to pin everything that was happening in Liberia and Sierra Leone on Benjamin Yeaten. But it turns out, four times in his own trial, four times in his own trial, Issa Sesay had said the ammunition came from Burkina Faso. And if you read the Defence brief, they seem to have abandoned Issa Sesay on that line. They recognise the ammunition came from Burkina Faso. And how could it get there? It had to go through Roberts International Airport. That’s what all the testimony
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… déposition sur des points importants :Par exemple , il a laissé entendre que Superman s’était rendu dans le Nord, après Fitti-Fatta mais lors de sa déposition à son propre procès il avait affirmé que Sam Bockarie avait envoyé Superman dans le Nord.. Et plus significatif il est venu témoigner et l’avocat est revenu sur les témoignages de témoins clefs du ministère public comme Isaace Mongor, Karmoh Kanneh, et ce ne sont pas les seuls à avoir parlé d’une cargaison que Sam Bockarie avait rapporté du Burkina Faso. Et des pièces à conviction du ministère public montrent que cette énorme quantité d’armes que l’on avait fait venir du Burkina Faso, a rendu possible l’offensive de décembre 1998- avait transité par l’aéroport Roberts International, par l’aéroport Charles Taylor, et nous savons, par un lapsus de Charles Taylor, que la personne qu’il avait envoyée accompagner Sam Bockarie, était son principal marchand d’armes, Musa Cissé.
Il avait voulu dire : « oh, j’ai envoyé Mussa Cissé parce qu’il parle Français mais Blaise Compaoré a des interprètes et deux membres de la délégation parlaient Français, Eddie Kanneh et Lawrence Womandia. Et donc Issa Sesay s’est présenté et était supposé réfuter les déclarations de tous ces témoins à charge. Ils devaient apporter la preuve qu’ils mentaient et il a dit qu’ils étaient des menteurs absolument. Sam Bockarie avait reçu les munitions de Benjamin Yeaten. Au dernier moment les avocats de la défense ont essayé de mettre sur le dos de Benjamin tout ce qui se passait au Libéria et en Sierra Leone. Mais il s’est avéré que quatre fois à son propre procès, Issa Sessay a soutenu que les munitions venaient du Burkina Faso. Et quand on lit le dossier de la défense, il semble qu’elle ait renoncé de contester la ligne de défense d’Issa Sesay. Ils ont admis que les munitions venaient du Burkina Faso. Mais comment avaient-elles été acheminées? Ça devait être par l’aéroport Roberts International. C’est ce qui ressort de tout le témoignage.
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independent connection with Burkina Faso and so the Magburaka shipment was through an independent connection, as evidenced in these letters. We suggest to you, look at these letters very carefully and you will find just the opposite. Because what is Foday Sankoh doing in these letters? He is complaining that Burkina Faso is giving him no assistance, that they will not assist him, and he mentions by name a gentleman, Diendere. Well, you’ve heard that name before and you’ve seen that name in P-18 because indeed it was this gentleman, Blaise Compaore’s subordinate, who signed the end user certificates by which Burkina Faso got the materiel that was sent on to Charles Taylor in March of 1999. What these letters show you is that, unless Charles Taylor endorsed the efforts of the RUF and later the AFRC/RUF to get assistance from Burkina Faso and also Libya, that assistance didn’t come. It was Charles Taylor’s connections with these individuals that made possible the assistance that was given.
For example, the assistance that was given in late 1998 with the huge amount of materiel that was brought from Burkina Faso, may well have originated in Libya, but was brought from Burkina Faso to Monrovia, to Charles Taylor’s RIA airport, and from there was taken through Charles Taylor’s territory to Sierra Leone. And you recall also this name Diendere. This March 1999 shipment, the Defence counsel talked about large shipments to the RUF or AFRC/RUF. Well, in fact, the evidence shows you four large shipments. We have, of course, the Magburaka shipment, which was a very large shipment, the only one that came in to Sierra Leone by aircraft. But then what else do we have? After Magburaka, we have of course the very large shipment that came in for the Fitti-Fatta mission
Et donc l’envoi de la cargaison d’armes Magburaka s’est fait par un canal indépendant, comme le prouvent ces lettres. Nous vous invitons à lire très attentivement ces lettres et vous découvrirez que c’est justement le contraire. Parce que que fait Foday Sankoh dans ces lettres ? Il se plaint que le Burkina Faso ne lui donne aucune aide, qu’on ne lui en fournira aucune. Et il mentionne le nom de Diendéré. Eh bien, ce nom a été déjà cité. Et vous avez vu ce nom P-18 parce que c’est ce monsieur, un homme de confiance de Blaise Compaoré, qui a signé les certificats attestant le destinataire final qui a permis au Burkina Faso d’acquérir ce matériel militaire qui a été envoyé à Charles Taylor en mas 1999. Ces lettres montrent que si Charles Taylor n’apportait pas son soutien aux efforts du RUF et plus tard le AFCR/ pour obtenir une aide du Burkina Faso et aussi de la Libye cette aide ne viendrait pas. Ce sont les relations de Charles Taylor avec ces individus qui ont rendu possible l’apport de cette aide.
Par exemple, la grande quantité d’équipements militaires qui est arrivée du Burkina Faso fin 1998, provenait sans doute de la Libye et fut transportée du Burkina Faso à l’aéroport RIA à Monrovia et là à travers le territoire libérien en Sierra Leone. Et vous vous souvenez aussi de ce nom Diendéré. Cette livraison d’armes de mars 1999, les avocats de la défense parlent de grandes quantités d armes au RUF ou AFRC/RUF. Eh bien en fait il y a des preuves de quatre importantes livraisons d’armes. Il y a bien sûr la livraison d’armes Magburaka, une énorme livraison, la seule qui fut transportée directement en Sierra Leone par avion. Et qu’avons-nous d’autre? Après Magburaka, nous avons bien sûr cette importante livraison d’armes pour la mission de Fitti-Fatta.
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your Honours, when I refer to the Defence final trial brief, I’m referring to the corrected brief, not the latest filing. We simply did not have the time to do a correlation between those. So it’s 890 of the corrected final trial brief, where the Defence tells you that this same witness testified that the attack on Freetown was entirely Sam Bockarie’s idea. Well, we invite your attention to the testimony of 30 January 2008, at page 2641 and 2642, where the witness told your Honours that the instruction to go to Freetown originated in Monrovia from Charles Taylor. That’s the evidence of record. So, inconsistency or mischaracterisation, misstatement, of the evidence? Yet another instance with this same witness, at paragraph 1079 in the Defence final trial brief, wherein the Defence assert that this witness and another witness, Karmoh Kanneh, TF1-571, give no account of Sam Bockarie meeting with Charles Taylor regarding a shortage of arms and ammunition prior to Sam Bockarie’s travel to Burkina Faso. Now, maybe we have a little wordplay there, but we invite your attention to the testimony of the 28th of January 2008 at page 2403, where the protected witness testified that according to him, meaning Sam Bockarie, they were going to meet Musa Cisse in Monrovia and meet Mr Taylor. Ibrahim Bah was to escort them to Ouagadougou, but they were going to stop at Monrovia first, and meet Mr Cisse and Mr Taylor before they took the trip to Ouagadougou. And as for Karmoh Kanneh, on 13 May, we invite your attention to that transcript, 13 May, page 9639, where Karmoh Kanneh told you, “Well, he,” meaning Sam Bockarie, “did not explain to me how he,” meaning Sam Bockarie, “travelled to Liberia…
Vos excellences quand je me réfère au dossier définitif de la défense, je fais référence au dossier corrigé pas un ajout. Nous n’avons simplement pas eu le temps de faire une corrélation. Donc paragraphe 890 du dossier final corrigé quand la défense vous dit que c’est ce même témoin qui dans sa déposition a affirmé que l’attaque de Freetown était une idée de Sam Bockarie. Eh bien nous attirons votre attention sur le témoignage du 30 janvier 2008, page 2641 et 2642 où ce témoin a déclaré à vos Excellences que l’ordre d’aller à Freetown avait été donné par Charles Taylor de Monrovia. C’est ce qui a été noté. Donc y-a-t-il incohérence, erreur d’attribution ou de report. ? Par ailleurs toujours avec le même témoin, au paragraphe 1079 du dossier définitif de la défense dans lequel la défense assure que ce témoin et un autre témoin, Karmoh Kanneh, TF1-571, ne font pas état d’une rencontre entre Charles Taylor et Sam Bockarie sur le manque d’armes et de munitions avant le voyage de Sam Bockarie au Burkina Faso. Peut-être joue-t-on un peu sur les mots ici, mais nous attirons votre attention sur ce témoignage du 28 janvier 2008, page 2403, au cours duquel un témoin bénéficiant de protection a certifié que selon lui , voulant dire par là Sam Bockarie, ils devaient aller rencontrer Musa Cissé à Monvoria et voir Mr Taylor. Ibrahim Bah devait les accompagner à Ouagadougou, mais ils devaient d’abord s’arrêter à Monrovia et rencontrer M. Cissé et M. Taylor avant de faire le voyage de Ouagadougou. Et en ce qui concerne Karmoh Kanneh, le 13 mai, nous attirons votre attention sur ce transcript du 13 mai, page 9639, quand Karmoh Kanneh vous a déclaré, « Bon, lui » c’est-à-dire Sam Bockarie, « il ne m’a expliqué comment il (Sam Bockarie) s’est rendu au Llibéria…
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the Prosecutor to make decisions about the crimes that will be charged and the offenders that will be prosecuted. And that it’s a very high burden that must be met, that it must be shown that indeed the intent of the Prosecution was to discriminate on improper motive and that similarly situated persons were not prosecuted. Well, the Defence haven’t shown you either of those. There is no intent to prosecute for improper motives. This accused is before you because he earned the right to be here through his choices, through his actions, through his failures to act. The evidence is overwhelming of his involvement in all of this. That’s why he’s before you.
Secondly, similarly situated accused? In trying to show you about similarly situated accused, one of the things that the Defence told you was, well, let’s look at ECOMOG. Well, look at ECOMOG, both in Sierra Leone and Liberia. ECOMOG was the group that the people fled to, these foreigners in their land, they fled to them. How much worse must have been their own countrymen who were committing these crimes against them that they fled to ECOMOG? And in addition, no one in this case is similarly situated to this accused. He was at the very centre of the web of the crimes in Sierra Leone. Gaddafi, Compaore, they helped build that web and they helped maintain that web through Charles Taylor. The international community did not go to Gaddafi, did not go to Blaise Compaore; they went to Charles Taylor, because he’s the one who had control over the leaders of these groups that were perpetuating such horrific crimes. Now, the Defence at paragraph 21 of their brief cite you to
Le procureur doit décider de la nature des charges et quels accusés seront poursuivis. Et c’est une très lourde responsabilité à assumer, car la volonté du ministère public de trancher entre les motivations illégales ou non doit être démontrée et que des personnes dans des situations similaires ne seront pas poursuivies. Eh bien la défense n’a fait preuve d’aucune discrimination. Il n’est nullement question d’engager des poursuites pour des motivations illicites. L’accusé est devant vous parce qu’il a obtenu le droit d’être là par son choix, par ses actions, par son incapacité à agir. Les preuves de son implication dans tout cela sont irréfutables. C’est pourquoi il comparaît.
Deuxièmement, accusé dans une situation similaire ? En essayant de prendre cet argument, l’une des choses que la défense a dite : eh bien, si on parlait de l’ECOMOG. Parlons-en donc de l’ECOMOG, à la fois en Sierra Leone et au Liberia. C’est auprès des forces de cette organisation que les gens cherchaient refuge, des forces étrangères sur leur territoire, ils fuyaient vers eux. Et ils devaient être bien pire leurs compatriotes qui commettaient ces crimes sur eux pour qu’ils cherchent la protection de l’ECOMOG ? Il était au cœur même du réseau qui a permis ces atrocités en Sierra Leone. Kadhafi et Compaoré l’ont aidé à constituer ce réseau, à le maintenir par l’intermédiaire de Charles Taylor. La communauté internationale ne s’en est pas pris à Kadhafi, ne s’en est pas pris à Blaise Compaoré : elle juge Charles Taylor, parce que c’était lui qui avait pouvoir sur les chefs des factions, qui perpétraient ces crimes horribles……
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who were the founding members by Mr Sankoh. Another Prosecution witness, TF1-371 testified also about ideology and how at Camp Naama, Mr Sankoh had something that was similar to the Geneva Conventions that had to be taught to the trainees at Camp Naama. Camp Naama, in Liberia, 1990, Prosecution tells you that two years before criminal means was contemplated to achieve criminal objectives, at least they say one of the objectives was criminal, pillage – we will come to that, because they have a problem there as well – and yet in Camp Naama documents whose contents are similar to the Geneva Conventions are being handed out or considered and used for training of RUF members. This is where you apply the law to the facts, and we are no longer speaking about allegations and theories; we are looking at what the evidence shows. Now, we leave Libya and the next place of interest is Burkina Faso. Following Suwandi Camara’s evidence, Suwandi Camara says that in Burkina Faso, that there was a meeting in Burkina Faso. He starts out by telling us that the Liberian delegation to Libya and the Sierra Leonean delegation all ended up in Burkina Faso after training in Libya and that in Burkina Faso they also met the Gambians. And he says in Burkina Faso there was a meeting between Charles Taylor, Foday Sankoh, and Dr Manneh, where they each agreed to help each other take over power in their respective countries. That’s his evidence. Take over power in their respective countries. I don’t recall him saying anything about pillage the resources of their countries. The fact of taking over political power, is that a crime that this Court has the authority to consider? That issue arose in your Honour’s AFRC trial judgment.
A présent quittons la Libye et intéressons-nous au Burkina Faso. Suivant sa déposition, Suwandi Camara affirme qu’une réunion s’est tenue au Burkina Faso. Il commence par dire que la délégation libérienne envoyé en Libye, et la délégation sierra léonaise, que les deux délégations se sont retrouvées au Burkina Faso après leur entraînement en Libye. Ils avaient aussi rencontré les Gambiens. Et il affirme qu’il a eu une rencontre au Burkina Faso entre Charles Taylor, Foday Sankoh et le docteur Manneh, rencontre au cours de laquelle tous les participants étaient convenus de s’aider les uns les autres à prendre le pouvoir dans leur pays respectif. Je ne me rappelle pas qu’il ait dit quoi que ce soit sur le pillage des ressources de leur pays. S’emparer du pouvoir est un crime que la Cour est habilitée à considérer ? Cette question a été évoquée dans les attendus de votre Excellence dans le jugement du procès de l’AFRC
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Who else spoke about Ouagadougou? Moses Blah spoke about Ouagadougou. Moses Blah told the Court that there were no Sierra Leoneans to be found in Ouagadougou, following the NPFL’s training in Libya and when Taylor went to Burkina Faso. Indeed, the evidence of TF1-371 was that Taylor did not frequent Libya. He was actually more likely to be found in Burkina Faso. You notice how this is evolving. I have not even mentioned the Defence witness, this is Prosecution evidence. Moses Blah, there were no Sierra Leoneans in Burkina Faso. Moses Blah says there were no Sierra Leoneans in Burkina Faso, how did this meeting take place that Suwandi Camara is referring to, a meeting between Dr Manneh, Foday Sankoh and Charles Taylor? Conflict between their witnesses. Now, Suwandi Camara is also impeached by the absence of evidence. What am I referring to? If there is a meeting of the minds between these three persons to assist each other and his evidence was that after Charles Taylor was assisted in taking over power in Liberia, Taylor would then, in turn, assist the Gambian leader, Dr Manneh and also Foday Sankoh for each of the others to take over powers in their respective countries. Well, there is no evidence before this Court that the Gambians played a role in the invasion of Liberia by Charles Taylor.
The Gambians did not play a role in December 1989 when Taylor entered Liberia through Nimba County with his forces. How about the Sierra Leonean delegation? What substantial or significant contribution did Foday Sankoh provide to Charles Taylor in Charles Taylor’s revolution at its outset? There is no evidence on record. What is the support? If there was a quid pro quo, a meeting of the minds in Burkina Faso, an agreement or the extension of an
Qui d’autre a cité Ouagadougou ? Moses Blah a parlé de Ouagadougou. Moses Blah a déclaré lors de sa déposition qu’il n’y avait aucun Sierra Leonais à Ouagadougou après le stage d’entraînement des NPFL en Libye et quand Taylor est venu au Burkina Faso. En effet, selon le témoignage TF-371, Charles Taylor n’était pas un visiteur de la Libye. Il était bien plus probable de le trouver au Burkina Faso. Suivez-moi bien. Je n’ai même pas mentionné le témoin de la défense, c’est une pièce dans le dossier du ministère public. Donc Moses Blah affirme qu’il n’y avait pas de Sierra léonais au Burkina Faso, comment s’est alors déroulé la rencontre dont parle Suwandi Camara, la rencontre entre le docteur Manneh, Foday Sankoh et Charles Taylor. Leurs dépositions sont contradictoires. Le témoignage de Suwandi Camara est aussi récusé par absence de preuve. Où en étais-je ? Si c’est trois personnes lors de la rencontre s’étaient mises d’accord pour s’aider mutuellement et selon son témoignage après que Charles Taylor eut été aidé à prendre le pouvoir au Liberia, Taylor à son tour aurait aidé le dirigeant gambien dr Manneh et Foday Sankoh à s’emparer du pouvoir dans leur pays respectif. Certes, aucune preuve n’a été fournie au Tribunal, qui montre que les Gambiens auraient joué un rôle dans l’invasion du Liberia par Charles Taylor.
Les Gambiens n’ont joué aucun rôle lorsque Taylor est entré au Liberia avec ses hommes par le comté de Nimba en 1999. Et la délégation sierra leonaise ? Quel apport substantiel ou significatif Foday Sankoh a fourni à l’entreprise de Charles Taylor à son début. On n’a trouvé aucune preuve.Qu’est-ce qui permet de le supposer S’il y a eu un accord donnant donnant, une entente lors de cette réunion au Burkina Faso, ou la prolongation d’un accord décidé en Libye , qu’a fait la Sierra Leone quand Charles Taylor a commencé sa révolution ? Rien..…
Les traductions en français des extraits des minutes du 9 mars 2001 se trouvent à l’adresse http://thomassankara.net/?p=1069 .