Vous trouverez ci-dessous les transcriptions des minutes du procès de Charles Taylor au Tribunal spécial sur la Sierra Leone (TSSL). Il s’agit de débats qui font suite à la plaidoirie de la défense. Le procès de Taylor tire à sa fin après avoir surmonté de nombreuses difficultés de tout ordre, et notamment financière. Aujourd’hui la communauté internationale (ou plutôt les pays occidentaux), se sont retournés contre Mouamar Kadhafi mais on notera les accusations contre la Grande Bretagne dont le premier ministre aurait refusé de financer le procès si Kadhafi devait comparaitre.

Notre attention avait été attirée sur ces journées par un communiqué de l’AFP où l’on faisait mention d’une déclaration de la défense de Taylor, s’étonnant de l’absence de Blaise Compaoré et Mouamar Kadhafi, volant dénoncer par là un procès sélectif.

Nous avons donc récupéré les minutes du procès que l’on peut trouver à l’adresse http://thomassankara.net/?p=1055 en anglais. Noter que l’ensemble des minutes de tout le procès peuvent être téléchargées à l’adresse http://www.sc-sl.org/CASES/ProsecutorvsCharlesTaylor/Transcripts/tabid/160/Default.aspx.

Nous avons fait traduire les passages concernant le Burkina Faso, Blaise Compaoré et Gilbert Diendéré, le chef d’Etat major particulier de Blaise Compaoré, par ailleurs chef de la sécurité présidentielle, chef des hommes du commando qui a assassiné Thomas Sankara. Pour rappel, Gilbert Diendéré qui est à l’origine aussi des éliminations d’Henri Zongo et Jean Baptiste Lingani, a été décoré de la légion d’honneur en France en 2008.

Chacun pourra donc prendre connaissance des éléments impliquant Blaise Compaoré et son pays dans les effroyables guerres au Libéria et au Sierra Leone. Ce qui fait l’objet du débat au cours de ce procès ce n’est pas l’implication du Burkina mais plutôt l’ampleur de cette implication.

Nos lecteurs pourront juger de l’hypocrisie des pays occidentaux. Ce sont eux qui financent ces procès. Nous avons noté ci-dessus l’attitude de la Grande Bretagne. Mais que dire aussi de la France et des dirigeants de l’ONU qui ont propulsé Blaise Compaoré, comme médiateur en Afrique de l’Ouest, mais qui ont osé lui attribuer le qualificatif d’homme de paix, alors que son passé est tâché de sang.
Mais l’histoire rattrape toujours les dictateurs. Malgré le lobbying puissant qui l’a soutenu (voir en particulier notre article intitulé paru dans le Monde Diplomatique en janvier 2010 à l’adresse http://www.monde-diplomatique.fr/2010/01/JAFFRE/18714) Blaise Compaoré n’a jamais pu faire oublier son passé bien sombre. Non seulement l’accord dont il est à l’origine en Côte d’Ivoire s’est soldé par une tragédie dont on n’a pas encore mesuré l’ampleur mais à l’heure où nous mettons ces minutes en ligne, son peuple est en train d’exprimer son rejet alors même que les institutions du pays semblent incapables de stopper le désordre créés par des hommes en ordre censés être garants de la sécurité du pays.

Les traductions sont de Ababacar Gaye et de Jean Jaffré. Nous les remercions chaleureusement.

Les minutes du procès du 11 mars 2011 sont à l’adresse http://thomassankara.net/?p=1072

Bruno Jaffré

—-

Les numéros de page qui apparaissent correspondent aux minutes des pages des retranscriptions officielles.

page 49346

MR BANGURA: Your Honour, with this evidence that there had been the training at Camp Naama and there is a place called Sokoto where this — Foday Sankoh and his fighters were trained, and the – this witness, 532, referring to a plan having been made in Camp Naama was obviously referring to that period that the — Sankoh and his men were in Sokoto. But before that there is also a wider strategic plan that had been laid even before Sokoto, and even before Naama, and there is evidence before this Court that, in fact, as far back as Burkina Faso and Libya, there had been a wider strategic plan to attack Sierra Leone. First Liberia, and then eventually Sierra Leone. So basically what happened in Voinjama was simply a plan to implement that strategic,

MR BANGURA:Votre honneur avec cette preuve qu’il y avait eu un entraînement dans le camp de Naama et il y a un endroit – Sokoto- où Foday Sankoh et ses combattants ont suivi une formation et « le »- « ce » témoin , paragraphe 532, qui a fait allusion à un plan qui aurait été conçu dans le camp de Naama, faisait évidemment référence à la période que Sankoh et ses hommes ont passé à Sokoto. Mais avant cela il y a aussi un plan stratégique plus large, qui avait été mis au point avant Sokoto et même avant Naama et la preuve a été apportée devant ce tribunal qu’il y a eu un plan stratégique plus large pour attaquer le Sierra Leone, ourdi au Burkina Faso et en Libye, d’attaquer d’abord le Libéria et ensuite le Sierra Leone. Donc fondamentalement, ce qui est arrivé à Voinjama était simplement un plan conforme à cette stratégie.

Page 49351

The previous brief and we’ve had to reconcile them with the new renumbering of paragraphs. The paragraphs I was referring to, by way of example, is paragraph – is paragraph 169 – it’s 1069 and it’s numbered 1 to 4, the Defence lists as sources of – for arms and ammunition supplied to the RUF – AFRC/RUF as follows: One, overall – stockpiles of arms and ammunition held by the junta government. They said that was one source. Also, arms and ammunition captured from ECOMOG soldiers. They also mention arms and ammunition from countries in the region, and arms and ammunition from Liberia, that the AFRC/RUF junta had acquired through trade with ULIMO. And finally they mention arms came directly from Liberia, which they say was not from Taylor, but from intermediaries.

Now, these listings of sources obviously does not fully reflect the position in terms of the proper sources of arms and ammunition that the AFRC/RUF had during the – during the period that we are referring to, that is to say, February 1998 to January 1999. A proper and true reflection of the evidence points to the following sources: One, the stockpiles held by the junta government; 2, captured arms and ammunition from ECOMOG soldiers; 3, arms and ammunition from countries in the region, notably Burkina Faso, by the arrangement and coordination of Charles Taylor; 4, stockpiles of arms and ammunition from Monrovia through – from – through intermediaries working under Charles Taylor; and also finally, arms and ammunition that came from ULIMO fighters, through the arrangement and coordination of Charles Taylor.

Le précédent dossier et nous avons dû tenir compte de la
nouvelle numérotation des paragraphes. Les paragraphes auxquels je
faisais allusion, pour donner un exemple, – est le paragraphe 169 –
c’est le paragraphe 1069 et il compte 4 alinea, les avocats de la
défense ont énuméré comme suit l’origine des armes et munitions
fournies aux RUF – AFRC/RUF : premièrement en général des stocks d’armes et de munitions de la junte gouvernementale. Elle affirme que c’était l’une des sources. Aussi des armes et munitions prises aux soldats de l’ECOMOG. Elle mentionne aussi des armes et des munitions de pays de la région, des armes et des munitions du Libéria, que la junte AFRC/RUF avait acquises par l’intermédiaire de l’ULIMO. Et enfin elle affirme que des armes provenaient directement du Libéria, pas de Taylor, dit-elle, mais grâce à des intermédiaires.

Mr Bangura : « Evidemment, ces listes de provenances [d’armes et munitions] ne reflètent pas entièrement la réalité en ce qui concerne l’origine réelle des armes et munitions que l’AFRC/RUF possédait pendant la … pendant la période à laquelle nous faisons allusion, c’est-à-dire de Février 1998 à Janvier 1999. Ce qui ressort réellement des témoignages amène aux origines suivantes : un, les stocks que possédait la junte ; 2, les armes et munitions confisquées aux soldats de l’ECOMOG ; 3, les armes et munitions provenant de pays de la région, notamment le Burkina Faso, avec l’accord et la coordination de Charles Taylor ; 4, les stocks d’armes et munitions provenant de Monrovia, à travers des intermédiaires travaillant pour Charles Taylor ; et enfin des armes et munitions provenant de combattants d’ULIMO, avec l’accord et la coordination de Charles Taylor. »

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I’ll read the quote again. “In some accounts, the arms and ammunition were given by Bockarie to – to Bockarie by Taylor. DAF testified that he was told the ammunition came from Monrovia.” The brief cites Abu Keita in support of that. “On other accounts, the arms and ammunition came from either Burkina Faso or Libya. That is what DAF stated.”

Mr Bangura : « Je vais vous relire le passage. « Selon plusieurs déclarations, des armes et des munitions avaient été données par Bockarie à-‘à’ Bockarie par Taylor. DAF, lors de sa déposition a affirmé qu’on lui avait dit que les munitions provenaient de Monrovia ».: « […] Le dossier cite Abu Keita en appui à cela : ‘selon d’autres versions, les armes et munitions venaient soit du Burkina Faso, soit de Lybie. C’est ce que DAF a affirmé.’ »

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Mr BANGURA…….” Anybody reading this is left with the impression that all of the witnesses underlying these assertions were inconsistent. And the truth is that these assertions are basically mischaracterisations, and to some degree, it affects the overall testimony of – testimonies of these witnesses.

Actually, in every account of this shipment Taylor was involved and was overseeing provision of the material to Bockarie.

The second assertion is that DAF testified he was told the ammunition came from Monrovia. But this assertion is really so strange that it deserves some attention. The brief cites Daf as the source of the testimony and then it cites Abu Keita. But Daf actually testified that going on this trip – he testified that going on this trip and he says that the material was originally supposed to be obtained from Libya and that this was changed to Burkina Faso. It is clear that none of the witnesses cited purportedly give different accounts at all.

The third assertion is that on other accounts, the arms and ammunition came from either Burkina Faso or Libya, and they also cite Daf. Again, this is just a blatant misrepresentation.

Mr Bangura : …. « Quiconque lit ceci ne peut s’empêcher d’avoir l’impression que tous ces témoignages ne sont pas cohérents. La vérité est que ces assertions comportent de graves erreurs qui entachent les témoignages des témoins .En vérité dans toutes les déclarations au sujet de ces livraisons d’armes Taylor était impliqué et supervisait la fourniture de matériel à Bockarie.

« La deuxième affirmation est que le DAF a témoigné qu’on lui a dit que les armes provenaient de Monrovia. Mais cette affirmation est tellement étrange qu’elle mérite que l’on s’y attarde. Le dossier cite Daf comme étant la source du témoignage, puis il cite Abu Keita. Mais Daf a en réalité témoigné qu’en faisant ce voyage … qu’en faisant ce voyage et il dit que le matériel était, au départ, censé provenir de Lybie mais que cela a été modifié pour [provenir du] Burkina Faso. Il est clair qu’aucun des témoins cités ne fait des comptes-rendus différents

La troisième assertion est que sur la base d’autres déclarations, citant Daf les armes et munitions venaient soit du Burkina Faso soit de la Libye. C’est totalement faux. ».

Page 49355

Mr BANGURA. Daf’s testimony is that he never testified as he has already – as we’ve already seen, Daf never testified as such, and it is clear that the Defence are seeking to invent an inconsistency which does not exist.

And obviously, they try to achieve this by omitting parts of some of the witnesses’ testimony and presenting parts of – parts that would seek to suggest that there is some inconsistency. I move to paragraph 1093, also on shipment of arms. The Defence cites the UN panel report, exhibit P-18, in relation to General Diendere, who signed the end user certificate for shipment of arms to Burkina Faso in February 1999. They say that this document demonstrates that the arms shipment could have been obtained independently by the RUF without any support or any assistance by Taylor. But the report, in describing the end user certificate was clearly demonstrating that this certificate and the associated arms were intended actually to be delivered to Taylor, and this is contrary to the Defence assertion.

They, basically, are saying that this certificate, the exhibit, points out that the certificate, which shows that the shipment was to Burkina Faso establishes that the RUF could have independently obtained arms without Taylor’s support but this is not what this evidence says.

Mr Bangura : « Lors de sa déposition Daf n’a jamais rien dit de tel. Et il est clair que la Défense cherche à faire accroitre des incohérences qui n’existent pas…….

Et naturellement, ils essaient d’y parvenir en omettant de mentionner
des parties des dépositions de plusieurs témoins et en citant
arbitrairement des passages insinuer des contradictions. Je passe au paragraphe 1093 portant aussi sur l’envoi d’armes. La Défense cite le rapport du panel des Nations Unies, pièce P-18, en rapport avec le Général Diendéré qui a signé le certificat d’utilisateur final pour un envoi d’armes vers le Burkina Faso en Février 1999. Ils disent que ce document prouve que l’envoi d’armes aurait pu être obtenu de façon indépendante par le RUF, sans soutien ni aide de Taylor. Mais le rapport, en décrivant le certificat d’utilisateur final, montrait clairement que ce certificat ainsi que les armes associées étaient en réalité destinés à Taylor, et ceci est contraire à l’affirmation de la Défense. En fait, ils disent que ce certificat, la pièce à conviction, signale que le certificat, qui montre que la cargaison était destinée au Burkina Faso établit le fait que le RUF aurait pu obtenir les armes sans l’aide de Taylor mais ce n’est pas ce que dit cette preuve. »

Page 49359

Mr BANGURA . . Your Honour, regarding this point, the – there is absolutely no aspect of TF1-548’s testimony as cited by the Defence that Charles Taylor, Foday Sankoh and Dr Manneh were three equal principals. Basically this is the language of the Defence, that these were three equal principals, there is nothing in the testimony of 548 to suggest this. What this witness says is that at a meeting in Ouagadougou in Burkina Faso between Taylor, Sankoh and Dr Manneh, the three agreed that they would assist Taylor to fight his war first in Liberia and then Taylor would in turn assist the others, and the witness goes on to say that this was, “Because at the time we were very powerless.” And he continues again, because, “We were people who were powerless at that time in terms of human resources, in terms of money, we were not very powerful.”

Mr BANGURA . …..au fond la Défense prétend que Charles Taylor, Foday Sankoh et Dr Manneh étaient les trois acteurs principaux. Rien dans le témoignage (paragraphe 548) ne permet de le supposer. Ce que le témoin dit est que les trois hommes lors d’un meeting à Ouagadougou, au Burkina Faso, Taylor, Sankoh et Dr Manneh sont tombés d’accord pour d’abord aider Taylor à mener sa guerre au Libéria et ensuite Taylor aiderait les deux autres et le témoin de poursuivre : « parce qu’alors ils étaient sans pouvoir en terme de ressources humaines, sous le rapport de l’argent. Nous n’étions pas très puissants».

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MR KOUMJIAN : The Defence goes on to argue, in the beginning of their brief, they discuss the Celibici standard for improper – I’m forgetting the word, for a prosecution that’s – where is my mind? Target against an individual improperly. Selective prosecution.Thank you.

And they indicate that, in this case, Blaise Compaoré and Muammar Gaddafi could have been indicted. Of course, a Prosecutor has an obligation to only indict those that they can prove the case beyond a reasonable doubt, and we welcome the fact that the Defence, from the evidence that’s been heard in this case, believes that the involvement of Muammar Gaddafi and Blaise Compaoré has been proven, because as your Honours know, having heard all the evidence, certainly there is evidence that these individuals or the governments that they headed aided the RUF.

But that evidence is less than a tenth of the evidence involving Charles Taylor’s assistance to the RUF, and the evidence further shows that the great majority of that aid went through Charles Taylor directly. Or directly, for example, through his airport, Roberts International Airport.

The fact is the Celebici standard for selective prosecution concerns – it has to be established that the persons are similarly situated. Well, we submit that in this case, no one is similarly situated to Charles Taylor in regards to the role he played in the war in Sierra Leone. Others may have aided the RUF. We do not contest that. Our evidence shows that. But uniquely Charles Taylor created the RUF on his territory.

Charles Taylor armed the RUF. His forces led the RUF into Sierra Leone, in the invasion of Sierra Leone, in March 1991. It was Charles Taylor who direct – who dealt directly and regularly with Sam Bockarie, Issa Sesay, and other leaders and representatives of the RUF in the early days with Foday Sankoh.

The RUF, the evidence shows, overwhelmingly in our view, was a proxy army of Charles Taylor. The RUF didn’t fight for Blaise Compaoré. It didn’t fight, as far as we know, hopefully not now, for Muammar Gaddafi. But the evidence is overwhelming that Charles Taylor used them, not just in Sierra Leone, he used his proxy RUF army in Liberia to fight against his enemies there; he used them in Guinea, to fight against his enemies and forces in Guinea, to invade that country; he sent them to the Ivory Coast and had them fight for him, Sam Bockarie and others in the Ivory Coast.

MR KOUMJIAN: : La Défense continue son argumentaire….et dénonce des poursuites judiciaires sélectives.

« Et ils indiquent que, dans ce cas, Blaise Compaoré et Muammar Gaddafi auraient pu être inculpés. Evidemment, un procureur a l’obligation de ne lancer d’accusation qu’envers ceux pour lesquels il peut apporter des preuves au-delà de tout doute raisonnable, et nous saluons le fait que la Défense, se basant sur les témoignages entendus lors de ce procès, estime que l’implication de Muammar Gaddafi et Blaise Compaoré a été prouvée, parce que, comme votre Honneur le sait, ayant entendu tous les témoignages, évidemment il y a des preuves que ces individus ou les gouvernements qu’ils dirigeaient ont aidé le RUF. Mais ces preuves représentent moins du dixième des preuves concernant le soutien de Charles Taylor au RUF et les témoignages montrent de plus que la majeure partie de cette aide est passée directement par Charles Taylor lui-même. Ou directement, par exemple, par son aéroport international Roberts.

Le fait est que la norme Celebici en matière de poursuites sélectives concerne … il doit être établi que les personnes sont dans la même situation. Et bien, nous suggérons que dans ce procès, personne n’est dans la même situation que Charles Taylor, au vu du rôle qu’il a joué dans la guerre en Sierra Leone. D’autres ont pu aider le RUF.

Nous ne contestons pas cela. Nos preuves le montrent. Mais seul Charles Taylor a créé le RUF sur son territoire. Charles Taylor a armé le RUF. Ses forces ont mené le RUF jusqu’en Sierra Leone, lors de l’invasion de la Sierra Leone en Mars 1991. C’est Charles Taylor qui a direct … qui a directement et régulièrement négocié avec Sam Bockarie, Issa Sesay et autres dirigeants et représentants du RUF, aux premiers temps avec Foday Sankoh. Le RUF, les témoignages le montrent et ce, de manière très forte de notre point de vue, était l’armée par procuration de Charles Taylor. Le RUF n’a pas combattu pour Blaise Compaoré. Il n’a pas combattu, à notre connaissance, espérons le, pas maintenant, pour Muammar Gaddafi. Mais il y a des preuves écrasantes que Charles Taylor les a utilisés, pas seulement en Sierra Leone, il a utilisé son armée par procuration RUF au Liberia pour y combattre ses ennemis ; il les a utilisé en Guinée, pour combattre ses ennemis les forces présentes en Guinée, pour envahir ce pays ; il les a envoyés en Côte d’Ivoire et les a fait combattre pour lui, Sam Bockarie et autres en Côte d’Ivoire.

Page 49368

Mr Koumjian : One interesting statement by the Defence in paragraph 1087 of the corrected brief, I believe, the Defence states in a sentence in that paragraph that the Defence submits that the RUF was able to arrange the supply of arms and ammunition from Burkina Faso completely independently of Taylor. Well, your Honours, we only have to look at a map to question how the Defence – perhaps they can answer this in their oral arguments – how can the RUF, independently of Charles Taylor, deal and obtain arms from Burkina Faso? There is no border between them.

Sierra Leone borders two countries, Guinea and Liberia, and Guinea throughout this time period, particularly of the major arms shipments in 1998, in March 1999 from Burkina Faso, we have evidence, including one person who was along on the trip in March 1999 and persons who were waiting for the shipment when Sam Bockarie came back in late November or early December 1998, the only way to get those large arms shipments to the RUF was through Roberts International Airport, Charles Taylor’s main airport in Liberia. And that is exactly what was done.

Mr Koumjian : « Une déclaration intéressante que la Défense fait dans le paragraphe 1087 du dossier corrigé, si je ne me trompe pas, la Défense affirme dans une phrase de ce paragraphe que la Défense suggère que le RUF était capable d’organiser l’approvisionnement en armes et munitions depuis le Burkina Faso de manière complètement indépendante de Taylor. Bien, votre Honneur, nous n’avons qu’à regarder une carte pour demander comment la Défense (peut-être pourra-t-elle répondre à ceci lors de sa présentation orale), comment le RUF peut-il, de manière indépendante de Taylor, négocier et obtenir des armes du Burkina Faso? Il n’y a pas de frontière entre eux. La Sierra Leone a des frontières communes avec deux pays, la Guinée et le Liberia, et la Guinée pendant ce laps de temps, particulièrement lors de l’importante livraison d’armes en 1998, en Mars 1999 depuis le Burkina Faso, nous en avons des témoignages, y compris d’une personne faisant partie du voyage en Mars 1999 et de personnes qui attendaient la cargaison lorsque Sam Bockarie est rentré en fin Novembre ou début Décembre 1998, que le seul moyen de faire parvenir ces grosses cargaisons d’armes au RUF était de passer par l’aéroport international Roberts, l’aéroport principal de Taylor au Liberia. Et c’est exactement ce qu’il a fait. »

Page 49390

This was a court, ostensibly and publicly, set up, we are told, to try those who bear the greatest responsibility. So why is Colonel Muammar Gaddafi not in the dock? Have you not heard of the recent utterances from David Crane? Have you not heard that this Court would have been refused funding by the British government had they attempted to indict Gaddafi because the then British government led by Tony Blair were anxious to pursue their economic interests in that country? Have you not heard that? What about Blaise Compaore? What about Tejan Kabbah, the defence minister who allowed his deputy to carry the can and end his days in custody?

Ce tribunal spécial a été, dit-on ostensiblement et publiquement mis sur pied pour juger ceux qui portent la plus lourde responsabilité. Alors pourquoi le colonel Muammar Gaddafi n’est pas dans le box des accusés ? Etes-vous au courant des dernières déclarations de David Crane ? Est-ce que vous n’avez pas lu ou entendu que le gouvernement britannique aurait refusé de participer au financement dudit tribunal si ce celui-ci avait essayé d’inculpé Gaddafi parce que le gouvernement britannique d’alors, dirigé par Tony Blair, était désireux de développer leurs intérêts économiques dans ce pays ? Vous n’étiez pas au courant ? Et Blaise Compaoré ? Et Tejan Kabbah, le ministre de la défense qui a laissé son adjoint assumer la responsabilité et finir ses jours en prison ?

Page 49437

And it’s quite clear that Sankoh had no intention to abide by the terms of the Abidjan Peace Accord, and we have to ask in due course and will, whether, in fact, he had any intention of abiding by the terms of the Lome agreement.

Secondly, why is there no mention of Taylor in this letter?
Recalling, of course, that golden thread, fashioned in Libya, including among its operatives, Gaddafi, a person who will have to loosen the purse strings for this one and a half million, and Burkina Faso. So why no mention of the other pillar of that triumvirate, Charles Taylor, why not?

Et il est tout à fait clair que Sankoh n’avait pas l’intention de respecter les conditions de l’accord d’Abidjan et nous devons nous demander, nous le ferons le moment venu, si en réalité il a eu jamais l’intention de respecter les accords de Lomé. Deuxièmement, pourquoi n’est-il pas fait mention de Taylor dans cette lettre ? Reprenant, cependant, ce fil d’or, ourdi en Lybie, avec parmi les acteurs, Gaddafi, qui aura à déserrer les cordons de la bourse pour donner un million et demi, et pas de mention non plus du Burkina Faso.

Page 49440

…. That’s another prong of the triumvirate, Blaise Compaore in Burkina Faso. And remember, this is an aspect of the golden thread. So what is Sankoh doing saying this?

“They really have not shown any keen interest in assisting us as a movement. I even had conversation with Commandant Diendere these few days but with no positive results. I would therefore suggest that you prepare a letter for me to meet President Compaore on this issue, as we never received anything from them, and even my delegates at Ouagadougou have returned ever since to my location here. Please advise on this issue.”

Pause again. What Sankoh is saying there is, I’m going to approach Blaise Compaore for assistance, but hold on a minute, why not approach your main benefactor, Charles Taylor? Why is there no mention at this point in the letter, and also, guess what, I’m going to go to Charles Taylor as well and see what assistance he can provide to us? No mention of it. Nothing whatsoever. Why?

“When I went in last week” – now, this is a reference to the helicopter trip – “when I went in last week I was able to organise serious mining operations in precious minerals which I believe will help us to generate the needed foreign exchange for our mission.”

….Et il y a cette autre personne du trio, Blaise Compaoré du Burkina Faso. Et rappelons-le c’est un élément du fil d’or. Et pourquoi a-t-il dit ceci ? « Ils n’ont réellement montré aucun intérêt à nous aider en tant que mouvement. J’ai même eu une conversation avec le commandant Diendéré au cours de mon séjour, mais sans aucun résultat positif. Je vous suggère donc de préparer une lettre afin que je puisse rencontrer le président Compaoré à ce sujet, comme nous n’avons jamais reçu quoi que ce soit d’eux, et mes représentants à Ouagadougou sont rentrés où je me trouve ici. Je vous prie de me conseiller sur ceci »

Nouvelle pause : Ce que dit Sankoh ici, je vais contacter Blaise Compaoré pour qu’il nous aide, mais attendez, pourquoi ne pas s’adresser à votre principal bienfaiteur, Charles Taylor ? Pourquoi n’y a-t-il aucune mention dans la lettre, et aussi, devinez quoi, je vais aussi m’adresser à Charles Taylor et voir quelle aide il peut nous fournir ? Aucune mention de cela. Rien. Pourquoi ?

« Quand je suis allé la dernière semaine », il fait allusion à un voyage en hélicoptère- « quand je suis allé au cours de la dernière semaine, j’ai pu organiser d’importantes opérations minières sur des métaux précieux qui je crois nous aiderons à générer des devises étrangères nécessaires à notre mission ».

Les extraits des minutes de la jour du 11 mars se trouvent à Les minutes du procès du 11 mars 2011 sont à l’adresse http://thomassankara.net/?p=1072

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