Notre ami Antonio Mele a effectué un séjour à Cuba. Il a pu nous ramener un certain nom de photocopies des journaux de l’époque, en particulier des articles qui rendent compte des visites de délégations burkinabè à Cuba. Nous en donnons ici une synthèse en français avec les liens vers les photocopies des articles en espagnol que nous avons aussi reproduits sur le site. Nous en avons aussi extraits les photos que nous publions aussi ici.
A noter que nous avons aussi pu récupérer par la même occasion une interview audio de Sankara à Radio Habana en français. Vous pouvez l’écouter sur notre site à l’adresse http://thomassankara.net.

Tous nos sincères et chaleureux remerciements à La Radio La Habana à Cuba qui nous a permis d’accéder à ses archives et de photocopier les documents, mais aussi à Antonio Mele qui a pu les récupérer et à Antonio Lozano qui a synthétiser les articles.

La rédaction du site.


Voyage de Thomas Sankara à Cuba, interviews et articles du 25 septembre au 1 octobre 1984, avant de se rendre à l’Assemblée générale de l’ONU

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Accompagnent Sankara : Basile Guissou, Addou Salam Kaboré, Kiallo Moussa, Cristophe Saba, Sékou Guissi, Hiemé Filmete, Michel Kouma, Seydou Traoré, Boureima Compaoré.

Les articles sur le voyage officiel au Cuba informe sur :
– La visite à l’ Ile de la jeunesse, où Sankara a rencontré des élèves des écoles internationalistes, notamment de nombreux namibiens. Une grande fête s’est célébrée avec des choeurs, entre eux un d’enfants burkinabés. Sankara était accompagné de plusieurs ministres et autorités.
– La décoration à Sankara de la part de Fidel Castro de l’ordre José Martí. Les remerciements de Sankara au peuple et au gouvernement cubains.

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– La visite à Santiago, ses sîtes historiques et des centres de production, ainsi qu’une école où il a parlé avec professeurs et élèves.

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– Les conversations officielles entre les deux délégations, présidées par Fidel et Sankara. La visite à des sîtes d’intérèt dans la capitale.
– Le communiqué conjoint, dans lequel s’exprime le soutien au Nicaragua, la critique à l’impérialisme, l’inquiétude pour la crise économique mondiale et ses effets sur les pays du Tiers-Monde, le soutien au peuple saharaoui, la critique à la politique expansioniste d’Israel, l’importance et la validité de l ‘OUA, la solidarité révolutionnaire avec le peuple de Vietnam, la condamnation de l’apartheid, entre autres sujets, et les deux délégations se félicitent du climat d’entente entre les deux pays.

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Après l’Assemblée générale de l’ONU, Sankara s’arrête de nouveau à Cuba

Il y a également deux petites notes dans ce groupe qui annonce le passage de Sankara et sa délégation à l’aéroport de La Havane, où il est reçu par Fidel Castro et plusieurs membres de sa délégation, au retour de l’Assemblée Générale de L’ONU.

Ces articles sont disponibles en espagnol dans leur version originale à http://thomassankara.net/?p=869


Interview de Thomas Sankara à Radio Habana publiée dans Granma le 14-7-86, « La révolution se consolide au Burkina Faso ».

Le journaliste fait d’abord une brève description de la révolution burkinabé, ses débuts et ses objectifs.

« Nous devons lutter contre l’apartheid non pas parce que nous sommes noirs, mais parce que nous sommes des êtres humains et non pas des animaux. Et parce que dans le cadre de la lutte de classe, nous avons choisi la classe du futur, des travailleurs, la classe qui fait les hommes libres, prospères et heureux », telle est une des réponses de Sankara au sujet de l’apartheid. Il cite également les actions du Burkina contre l’apartheid.

Le journaliste lui demande d’envoyer un message à Mandela, et Sankara dit qu’aucun être humain ne désire la souffrance et le martyre, mais que quand ceux ci se font pour améliorer la vie des autres, celui qui le souffre ne peut que se sentir heureux., parce qu’il produit pour l’Humanité une sève vivifiante.

Sankara énonce également une liste des réussites de la révolution, notamment dans le terrain de l’éducation et la santé.

L’interview est disponible en espagnol dans sa version originale à l’adresse http://thomassankara.net/?p=821

et en français à http://thomassankara.net/nous-pouvons-compter-sur-cuba-1987/


Visite de Thomas Sankara à Cuba en novembre 1986

Articles du 10 au 12 novembre 1986 sur la visite de Thomas Sankara à Cuba

– Granma, 10 novembre : Raúl Castro reçoit Thomas Sankara à l’aéroport José Martí, en provenance du Nicaragua, où il s’est réuni avec les autorités sandinistes. Raúl recevait en même temps Gerardo Iglesias, alors secrétaire général du Parti Communiste espagnol, en provenance également du Nicaragua.

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Rencontre avec Raoul Castro

-Granma, 11 novembre : Rencontre avec Raúl Castro, dans un climat de cordialité. Avant, Sankara avait visité une école dans l’Ile de la Juventud, où 600 élèves du Burkina poursuivent leurs études.Il demanda aux élèves d’être disciplinés pour accomplir la mission qui leur a été demande : le pays a besoin de techniciens et des spécialiste et là est le but de leur présence au Cuba. Il remercia les autorités cubaines pour la collaboration dans le terrain de la formation.

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Visite à l’Ile de la jeunesse

– Granma, 12 novembre : Dans une recontre avec la presse, Sankara affirme que les plus grands succès de la Révolution se trouvent dans les transformations politiques et la nouvelle mentalité du burkinabé. Il souligne que 250 petits barrages ont été construits, ainsi que 1700 classes pour lutter contre l’analphabétisme, et que deux millions d’enfants ont été vaccinés. La lutte sans merci contre la corruption est un autre des succès de la Révolution. Il condamne la visite de Botha en France et l’appartheid, et exprime sa profonde reconnaisance envers le peuple et le gouvernement cubains pour sa solidarité avec le Burkina Faso.
– Granma, 12 novembre : Raúl Castro accompagne Sankara à l’aéroport pour son départ. Le Ministre des AAFF, Risquet, souligne que Sankara est un jeune infatigable absolument engagé avec les pauvres et le développement de son pays.

Ces articles sont disponibles en espagnol dans leur versione originale à http://thomassankara.net/?p=889


Interview de Sankara publiée le 4 aout 1987 dans Granma : « Cuba, très proche de nous »

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Au début de l’interview, le journaliste fait une introduction sur la révolution burkinabé. Il informe sur le passage de Sankara au gouvernement de Ouédraogo mais avec certaines imprécisions, en disant par exemple qu’il a été nommé premier ministre par la droite pour l’amadouer, et que vu que celle ci ne réussit pas ils l’ont destitué (Ils ne parlent pas de coup d’état ni du poids des officiers progressistes dans le gouvernement).

Une partie de l’interview se centre sur les relations burkinabé-cubaines. Sankara se montre heureux d’avoir pu rencontrer Castro, qui était très sollicité, à New Dheli lors de la conférence des non-alignés. Castro a tout de suite compris l’importance de la révolution burkinabé et l’a soutenu dès le début. Sankara parle également de la formation de burkinabé au Cuba et des programmes de coopération.

Sankara décrit certains aspects de la révolution et parle de Lumumba comme d’un symbole et dit que les réactionnaires africains qui n’ont pas su apprécier son oeuvre à cette époque étaient des misérables.

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A la question de s’il répèterait les mèmes actions après 4 ans de révolution s’il fallait commencer à nouveau, Sankara dit que non, qu’il corrigerait les erreurs et ferait mieux les chose, mais qu’il n’abandonnerait jamais la révolution.

L’interview est disponible en espagnol dans sa version originale à l’adresse http://thomassankara.net/?p=820


L’assassinat de Sankara dans la presse cubaine

Nous avons ici deux articles parus quelques jours après l’assassinat de Thomas Sankara. Le premier, dans Prensa latina le 22 octobre 1987, annonce la fin d’une semaine de deuil au Ghana, qui coïncide avec la visite d’une délégation « de bonne volonté » du nouveau gouvernement burkinabé. L’article mentionne également une visite au Sénégal pour expliquer les raisons du coup d’état et des manifestations contre celui-ci tenues à Dakar et à Brazaville. Il informe qu’un lycée de Brazza portera le nom de Thomas Sankara et reproduit les mots de Sassou Nguesso : « L’Afrique a perdu un grand combattant ». Finalement, l’article informe sur l’état de siège à Ouaga et que les pélerinages au cimetière où a été enterré Sankara ne cessent pas. D’autre part, le Mouvement pour la Nouvelle Réforme, de l’opposition, annonce qu’aucune divergence interne ne peut justifier cet assassinat.

Le deuxième article est apparut dans Granma le 21 octobre. Il transmet les explications de Compaoré au sujet de la mort de Sankara. Il parle d’une action préventive et annonce la prochaine publication du plan d’action du Front Populaire 15 octobre, critique avec la révolution. Il annonce que les professeurs licenciés lors de la grève reprendront leur poste. Il explique que de fortes dissenssions existaient au sein du gouvernement depuis un an, basées fondamentalement sur les questions organisatives de la révolution. Compaoré dit également qu’il a essayé d’employer son amitié avec Sankara pour résoudre le problème pacifiquement, mais que cela n’a pas été possible et que le jour du coup d’état, Sankara avait prévu de le fusiller avec d’autres membres du CNR. Sankara, dit Compaoré, avait décidé en juin la dissolution de toutes les organisations de gauche et il s’était opposé parce que cela signifiait une radicalisation de la révolution.

Ces articles sont disponibles en espagnol dans leure version originale à http://thomassankara.net/?p=819