par Saglba Yaméogo

publié dans MUTATIONS N° 20 du 1er janvier 2013.

Un ancien acteur de la Révolution burkinabè puis du Front populaire fait un retour dans le gouvernement après plus de vingt ans de séparation avec le régime. Zoubga revient cette fois-ci sous la bannière du mouvement des « refondateurs ».

Alain Règuèma Zoubga est connu des militants de l’Association des scolaires voltaïques (ASV) et de l’Union générale des étudiants voltaïques (UGEV), section de Dakar. Dans les années 1970, il était l’un des principaux animateurs de ces mouvements. En 1978, au congrès de démarcation, il a pris fait et cause pour le Mouvement du 21 juin ou M21 appelé par ses détracteurs « Nouveau courant liquidateur (NCOL) ». La plupart des animateurs de ce mouvement vont se retrouver ensuite dans l’Union des luttes communistes (ULC) qui s’est auto -dissous en 1981 pour circonscrire la répression du régime des colonels. Les éléments de l’ULC réapparaissent à l’avènement du Conseil de Salut du peuple (CSP) avec comme ministre au gouvernement Eugène Talata Dondassé.

Quand le premier ministre du CSP, le capitaine Sankara, est arrêté le 17 Mai, les premiers responsables de l’ex ULC dont Valère Somé et Basile Guissou prennent une part active dans la lutte pour la libération de Sankara et de ses compagnons. A l’avènement du Conseil national de la Révolution (CNR), ils remobilisent leurs anciens camarades pour apporter leur contribution à la gestion du pouvoir d’Etat. C’est ainsi que Alain Zoubga devient secrétaire général du ministère de la Santé. Il forme un tandem avec le commandant Abdoul Salam Kaboré, détenteur du portefeuille. L’un de leurs exploits a été la vaccination commando qui a réussi à immuniser des millions d’enfants contre certaines maladies qui faisaient de nombreuses victimes.

Alain Zoubga se sentait à l’étroit à son poste de secrétaire général, selon certaines indiscrétions Ses intentions étaient plutôt d’être ministre de la Santé. Est-cela qui l’amène à quitter son groupe d’origine pour créer avec les Moise Traoré, Kader Cissé et autres Simon Compaoré l’ULC-Flamme ? Ce qui est sûr, ce nouveau groupe prend une part active avec l’UCB et le GCB dans les tragiques événements du 15 Octobre 1987 qui ont emporté le président Sankara et douze de ses compagnons. C’est l’heure de la récompense pour ces groupes. Alain Zoubga est ainsi nommé ministre de la Santé dans le premier gouvernement du Front populaire. Mais les divergences ne tarderont pas à naitre de nouveau. Il est exclu du Front Populaire (FP) et du gouvernement.

Avant son départ du FP, Zoubga fait partie de ceux qui ont aidé le journaliste belge, Ludo Martens, à écrire son fameux livre : Sankara, Compaoré et la Révolution Burkinabè. Un ouvrage qui accable le président Thomas Sankara et ses anciens camarades de L’ULCR, fidèles au leader de la Révolution d’août 1983. Après l’ouverture démocratique, il créé un parti avant de fusionner avec celui (le PDP) du Professeur Joseph Ki-Zerbo avec d’autres déçus du Front Populaire : Etienne Traoré, Alain Nindaoua Sawadogo.

Il démissionne de ce parti et crée le Parti pour le socialisme et la refondation/ L’autre Burkina (PSR/l’autre Burkina). Depuis quelques années, avec Hermann Yaméogo et d’autres acteurs politiques, il faisait un appel du pied, à travers le mouvement dit de la refondation pour établir ce qu’ils ont appelé le « Pacte transversal ». C’est certainement cette démarche qui a abouti à sa nomination au ministère de l’Action sociale et de la solidarité, en attendant que les autres soient aussi casés dans le Sénat.

Saglba Yaméogo

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