Ca y est!!! Annoncée déjà plusieurs fois, la sortie de l’album “Présidents d’Afrique” de Didier Awadi a été lancée officiellement le 1er avril à Dakar. Près de 5 ans de travail un projet musical ambitieux, et la collaboration de plusieurs rappeurs du continent dont le burkinabè Smockey qui vient de recevoir les Kora2010 du meilleur rappeur africain. Le même Smockey qui a dédié son prix à Lumumba, N’Krumah et Thomas Sankara devant 3000 personnes en présence de Blaise Compaoré et de nombreuses personnalités. Ce n’est pas un hasard si Smockey collabore avec Awadi sur un morceau consacré à Thomas Sankara, lui qui a du subir toutes sortes de pressions pour l’empêcher d’intégrer le titre “A qui profite le crime” à un de ses précédents albums, un titre qui fait très clairement allusion à l’assassinat de Thomas Sankara.
Nous reviendrons plus longuement pour présenter plus complètement cet album majeur qu’est “Présidents d’Afrique” lorsque nous l’aurons écouté.
Didier Awadi a sans aucun doute voulu faire de cet évènement culturel aussi un évènement politique. Et pour cause, célébrer les grands noms tels Nelson Mandela, Thomas Sankara, Patrice Lumumba, Cheikh Anta Diop, Aimé Césaire, Frantz Fanon, Marthin Luther King et Obama, Sékou Touré, Norbert Zongo… Aussi a-t-il invité de nombreuses personnalités : Cheikh Hamidou Kane, écrivain et ancien ministre sénégalais, Blandine Sankara, sœur du capitaine Thomas Sankara, Roland Lumumba, fils de Patrice Lumumba, Mohamed Touré, fils d’Ahmed Sékou Touré, Demba Moussa Dembélé, économiste sénégalais, Aminata Dramane Traoré du Mali et Tawfik Ben Abdallah.
Interview par le Dakar Bondy blog elle a déclaré : «Il reste beaucoup de choses de l’héritage de Thomas Sankara. A l’occasion de la commémoration du vingtième anniversaire de son assassinat (le 15 octobre 1987), on a pu se rendre compte que sa mémoire a encore beaucoup d’impact sur la jeunesse.
Et même au niveau des dirigeants, ses slogans sont restés. Il disait par exemple que le Burkina ne se développera pas tant qu’il ne pourra pas produire sa nourriture. Aujourd’hui, la consommation des produits locaux revient en force. Même le port du Faso Dan Fani revient et les gens sont fiers de le porter. Tout n’est donc pas perdu. Sa mémoire est encore là, même si certains font tout pour l’effacer. Nous sommes en train de réclamer qu’on nous montre où se trouve sa sépulture. Sur le certificat de décès de mon frère, il est écrit qu’il est mort de mort naturelle. On doit savoir qui est responsable et nous menons le combat contre l’Etat burkinabé.
On ne peut pas dire aujourd’hui que le Burkina est indépendant, et c’est le cas de beaucoup d’autres pays africains. On a beaucoup de difficultés: il y a le passé qui a des impacts sur le développement du continent, ce sont les responsabilités exogènes. Mais les Africains aussi sont responsables. Parce qu’ils ne prennent pas la place qu’ils doivent occuper. Et on a vu avec la révolution « sankariste » que l’Afrique peut avoir une place autre que celle qu’elle a aujourd’hui.
Le monument de la Renaissance Africaine, je ne dis pas qu’il est inutile mais je pense que ce n’est pas une priorité. Ces types de monuments ne sont pas la priorité des africains. Pour moi c’est même banaliser l’histoire que de représenter la Renaissance par un simple monument. Il ne faut pas qu’on baisse les bras, personne ne va construire nos pays ou faire nos destins à notre place. Là où il y a l’injustice, il y a la lutte, et là où la lutte s’organise, il y a forcément victoire. »
Source : http://yahoo.dakar.bondyblog.fr/…