Union pour la renaissance, Parti sankariste : Eclairage sur la résistance du 17 mai 1983

Maître Bénéwendé S. SANKARA Dans cette déclaration, l’Union pour la renaissance, Parti sankariste (UNIR/PS) de Me Bénéwendé Sankara revient sur les événements du 17 mai 1982. Il donne sa version de l’histoire et en tire la leçon. Peuple du Burkina Faso ! Militantes et Militants Sankaristes ! 17 mai 1983, 17 mai 2009, voici exactement 26 ans jour pour jour que l’impérialisme international allié aux forces rétrogrades de notre pays se sont attaqués à notre peuple à travers l’arrestation des capitaines Thomas Sankara, Henri Zongo et du commandant Jean-Baptiste Boukary Lengani, pensant ainsi étouffer dans l’oeuf les revendications sourdes qui grondaient et dont le capitaine Thomas Sankara était l’incarnation et le futur cheval de Troie. 26 ans après, l’UNIR/PS et le peuple burkinabè se souviennent. Comment en effet ne pas se souvenir de cette première phase de traîtrise et d’attaque contre notre peuple et sa révolution en gestation ? Comment ne pas se souvenir de la courageuse et héroïque résistance de notre peuple et particulièrement de sa jeunesse qui a immédiatement réagi face à cette provocation réactionnaire et pro-impérialiste les 20, 21 et 22 mai 1983 ? Mais, au-delà du souvenir, il importe, 26 ans après, de tirer les enseignements de ces journées historiques pour la poursuite du combat pour la liberté, la dignité et le progrès véritable engagé par le président Thomas Sankara. A cet effet, il convient de rappeler que déjà le 07 novembre 1982, le Conseil de salut du peuple (CSP), dirigé par le Médecin-commandant Jean-Baptiste Ouédraogo, mettait fin au régime du Comité militaire de redressement pour le progrès national (CMRPN) du Colonel Saye Zerbo. Le Capitaine Thomas Sankara qui représentait l’aile progressiste au sein du CSP est nommé Premier ministre. Mais très vite, ses prises de position en faveur du peuple, ses discours de plus en plus virulents contre l’impérialisme international et particulièrement français annonçaient l’avènement d’une nouvelle ère pour la Haute-Volta d’alors et ne manquaient pas d’agacer les valets locaux qui n’avaient pas intérêt à ce que cette nouvelle ère salvatrice pour le peuple voltaïque voie le jour, Sankara lui-même en avait pleinement conscience et lors d’un meeting en mars 1983 à la Place du 3 Janvier, actuelle Place de la Nation, soit à peine un mois et demi avant le 17 mai, il professait ceci : « les ennemis extérieurs de notre peuple s’appuieront sur des apatrides qui ont renié la patrie. Ils développeront une série d’attaques en deux phases contre notre peuple : la phase non-violente puis la phase violente". Il ne croyait pas si bien dire. En effet, le 17 mai 1983, l’alliance sacro-sainte réactionnaire représentée par la France (…) et ses valets locaux mirent en exécution la première phase de leur attaque contre notre peuple en procédant à l’arrestation et l’incarcération des capitaines Thomas Sankara, Henri Zongo et du commandant Jean-Baptiste Boukary Lengani, et cela en dépit de la volonté manifestée par le capitaine Sankara de trouver une solution à la crise qui minait le CSP depuis un certain temps ; en atteste sa déclaration suivante : « Autant nous pensions que les engagements pris d’un commun accord avec ceux qui n’étaient pas sur le même axe politique que nous, devaient être respectés, autant nos adversaires et partenaires à l’époque acceptaient froidement et de manière machiavélique de mettre à exécution certains plans criminels. Mais je continuais par naïveté à croire que nous aurions à nous expliquer démocratiquement, d’autant que la veille encore, j’avais eu un entretien très sérieux avec le président Jean-Baptiste Ouédraogo, un entretien au terme duquel l’un et l’autre, nous avions pris des engagements fermes et clairs. Nous nous étions séparés en frères siamois". Peine perdue, ceux d’en face n’avaient ni parole donnée, ni engagement à respecter. Le 17 mai au matin, des blindés encerclaient la résidence du Premier ministre, Thomas Sankara qui ordonna à sa garde de ne pas opposer de résistance. Il fut donc arrêter et conduit au camp militaire de Ouahigouya où il échappa de Justesse à une tentative d’assassinat. Plus tard, Thomas Sankara déclarait : « Je savais que le siège était levé autour du capitaine Henri Zongo et de ses hommes. Ils étaient donc en vie. Je savais aussi que le commandant Lengani était détenu à Dori. Je n’avais en revanche, aucune nouvelle du capitaine Blaise Compaoré. Les autorités ne parlaient pas de lui, j’étais donc fondé à interpréter ce silence comme l’aveu d’un assassinat et j’avoue avoir été moralement atteint, d’autant plus qu’au même moment, des civils étaient arrêtés en mon nom. Surtout, je ne supportais pas d’être sans nouvelles du capitaine Blaise". Mais Blaise Compaoré avait réussi à fuir à Pô et la suite, on la connaît. Les ennemis intérieurs et extérieurs de notre peuple croyaient ainsi endiguer la marée montante des forces démocratiques et révolutionnaires en son sein. Mais c’était sans compter avec la volonté populaire et l’engagement tout un peuple mobilisé qui s’est mis debout comme un seul homme les 20, 21 et 22 mai 1983 pour barrer la route au complot impérialiste. Ces manifestations des 20, 21 et 22 mai 1983 ont apporté la preuve concrète de l’adhésion ouverte de tout un peuple et surtout de sa jeunesse aux idéaux révolutionnaires défendus par le capitaine Thomas Sankara qui en avait Iui-même tiré les enseignements suivants. « Il y a des journées qui renferment en elles des enseignements d’une richesse comparable à celle d’une décennie entière, des journées au cours desquelles le peuple apprend avec une rapidité inouïe et une profondeur d’esprit telles que mille journées d’études ne sont rien à côté d’elles ». Ce fut la démonstration la plus éclatante de la vérité selon laquelle « quand le peuple se met debout, l’impérialisme tremble ». Vingt six ans après, nous devons tirer les enseignements des événements du 17 mai 1983 et nous inspirer de la résistance héroïque de notre peuple les 20, 21 et 22 mai qui l’ont suivi pour restaurer les idéaux de la Révolution démocratique et populaire interrompus le 15 octobre 1987 (la deuxième phase de l’attaque impérialiste dont parlait le président Thomas Sankara). Cela malheureusement brisé à jamais ce qui paraissait aux yeux de notre peuple et du monde entier commela valeur d’un serment et d’une amitié conjugués pour le progrès social et économique du Burkina Faso à travers l’avènement de la révolution d’Août. Peuple burkinabè, En ce 26e anniversaire de la Résistance du 17 mai 1983, l’Union pour la Renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS) te renouvelle sa disponibilité pleine et entière à faire triompher avec toi les nobles idéaux de travail, de justice sociale et de probité morale, fondés sur la confiance en toi-même car plus que jamais, tu dois prendre en main ton propre destin. La leçon que notre peuple nous a donnée il y a 26 ans ne doit pas être reléguée aux oubliettes de l’histoire. Elle doit être au contraire rééditée au regard de la situation actuelle qui connaît aujourd’hui le désastre et le désespoir. Et c’est par la mobilisation consciente et dans l’unité combattante que notre pays pourra restaurer cet idéal de vérité, de justice, de paix et de progrès durable pour tous. Engage-toi donc avec l’UNIR/PS dans la lutte pour un Burkina Faso libre, digne et intègre. Avec le Peuple, Victoire ! Le Président : Maître Bénéwendé S. SANKARA Source : Sidwaya du 22 mai 2009 [http://www.sidwaya.bf-> http://www.sidwaya.bf]

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