Echos des commémorations du 15 octobre 2006

 

Nous vous livrons ci-dessous les informations que nous avons reçues sur les différentes réunions et cérémonies qui se sont déroulées ce 15 octobre 2006 en commémoration du 19 ème anniversaire de la mort de Sankara.

 


 

 Burkina Faso

Le 15 octobre, des messes de requiem ont lieu à 8 h et 8h30 respectivement à l’église de la Paroisse St-Camille et à la Rotonde.

Les différents rès-midi à 15 heures, plusieurs milliers de personnes avec les parents et amis des défunts, les partis sankaristes et des mouvements des droits de l’homme se sont retrouvés au cimetière de Dagnoën, baptisé "cimetière des martyrs" autour des tombes du capitaine Thomas Sankara, et de douze de ses camarades, à savoir, Abdoulaye Gouem, Der Somda, Wallilaye Ouédraogo, Emmanuel Bationo, Patenama Soré, Frédéric Kiemdé, Bonaventure Compaoré, Paulin Bamouni, Christophe Saba, Sibiri Zagré, Noufou Sawadogo et Amadé Sawadogo.

Les leaders des partis, Me Bénéwendé Sankara (UNIR/MS), Nestor Bassière (FFS), Nongma Ernest Ouédraogo (CPS), Fidèle Kientéga (FDS) et Jean Hubert Bazié (Convergence de l’espoir) ont  procédé à une cérémonie de dépôt de gerbes de fleurs sur les tombes des victimes du 15 octobre 1987.

Mme Nikièma Edwige, la responsable des femmes de l’UNIR/MS,  alu un message de Mariam Sankara.

Plusieurs orateurs se sont ensuite succédés, M. Jonas Hien, président du comité d’organisation, M. Jean Huber Bazié, président de la Convergence de l’Espoir, et M. Me Bénéwendé Stanislas Sankara, président  l’Union pour la renaissance/Mouvement sankariste (UNIR/MS).

A cette occasion, les partis sankaristes ont annoncé des initiatives de regroupement, entre d’une part Convention panafricaine sankariste (CPS), la Convergence de l’espoir, Front des forces socialistes (FFS) et Parti de l’unité nationale et de la démocratie (PUND), et d’autre part entre l’Union pour la renaissance/M/Mouvement sankariste (UNIR/MS). Les responsables présents ont par ailleurs déclaré qu’ils comptaient donner au XXe anniversaire de la mort du président du Conseil national de la Révolution CNR), en octobre 2007 une dimension continentale, voire mondiale et ont décrété l’année 2007  "année Thomas Sankara".

On trouvera des comptes rendus plus complets publiés dans les quotidiens burkinabè

– l’Observateur à l’adresse http://www.lobservateur.bf/article.php3?id_article=5320&sq=Oarticle

– Sidwaya à l’adresse http://lefaso.net/article.php3?id_article=16971

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France Paris

Environ 200 personnes se sont rassemblées dans une salle du 14 ème arrondissement de Paris à l’initiative de l’association SURVIE et du CIJS (Comite International Justice pour Thomas Sankara). Paul Sankara a présenté l’état du dossier judiciaire déposé par la famille au Comité de Droits de l’homme de l’ONU

Après avoir écouté un message de Mariam Sankara observé une minute de silence, ils ont visionné 3 films :

"Quand Sankara…" de Armand Gbaka-Brédé dit Gauz  voir la présentation du film à l’adresse http://thomassankara.net/?p=0235)

– "Thomas Sankara " de Balufu Bakupa-Kanyinda (voir à l’adresse http://thomassankara.net/?p=0161)

– Capitaine Thomas Sankara, réquiem pour un Président assassiné, de Didier Mauro et Marie Roger Biloa (voir à l’adresse http://thomassankara.net/?p=0181)

Les projections ont été suivies d’un débat animé par Laurence Davidowicz, présidente de SURVIE Paris, Paul Sankara, frère du défunt président, Bruno Jaffré, biographe de Sankara, Armand Gbaka-Brédé, réalisateur du film "Quand Sankara "et Mme Thuy Ten Yo, productrice du film " Capitaine Thomas Sankara, réquiem pour un Président assassiné" qui est par ailleurs en train de terminer un film sur l’assassinat de Thomas Sankara.

 

France Montpellier

Une association étudiante panafricaine a organisé une causerie autour de la révolution burkinabé le 15 octobre à l’université de Montpellier 3.

 

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Mexique

Une quarantaine de personnes d’origines diverses, mexicains, colombiens, des coréens, des français, ont assisté le 13 octobre 2006 à une conférence de M. Koulsy Lamko au Centre d’Enseignement de Langues Etrangères de l’Université Nationale du Mexique. Les personnes présentes  avaient auparavant visionné le film de M. Balufu Bakupa-Kanyinda (voir ci-dessus) et travaillé le sujet avec leurs enseignants. Ils ont donc posé de nombreuses questions. Les débats ont tourné sur les réalisations de la RDP, le caractère populaire de la révolution et le pourquoi de l’armée dans un processus révolutionnaire.

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Ghana

Une vingtaine de personnes sont retrouvées autour du réalisateur Balufu Bakupa-Kanyinda et de Etienne Zongo ancien aide de camp de Thomas Sankara lors d’une soirée organisée par ‘african film & art society’ en mémoire de Thomas Sankara et des héros du panafricanisme.

Ils ont visionné 3 films :

– ‘Lumumba’ de Raoul Peck

– ‘Fela’ et ‘Thomas Sankara’ (Balufu Bakupa-Kanyinda).

La soirée a été remplie d’émotion selon M. Balufu qui nous en a rendu compte. Les participants ont discuté de la place de la ‘mémoire’ dans le développement de l’Afrique et de tous leurs rêves brisées.

 

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Sénégal

A l’Occasion du 19 ème anniversaire de l’assassinat du Président Thomas Sankara, le GRILA-Sénégal (Groupe de et d’Initiative pour la Libération de l’Afrique) a organisé le 15 octobre 2006 une conférence de Monsieur Boubacar enseignant Chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar : "L’œuvre de Sankara à l’épreuve des responsabilités de l’élite africaine".

Nous vous livrons ci-dessous le compte rendu de cette réunion telle qu’il nous est parvenu par les organisateurs :

 Comme un peu partout dans le monde, le Groupe de Recherche et d’Initiative pour la Libération de l’Afrique (GRILA-Sénégal), a commémoré, à Dakar, le 19 ème anniversaire de l’assassinat de Thomas SANKARA. A cette occasion, une conférence suivie de débats et la diffusion d’un film documentaire sur Thomas SANKARA à l’OUA, ont ponctuée la manifestation.
     Parmi l’assistance on notait la présence de plusieurs personnalités du monde universitaire, de la politique, de la société civile dont : MM Mamadou  Koné, secrétaire général de  l’Association sénégalaise des professeurs d’histoire et de géographie, Boubacar DIOP dit Buuba, professeur d’histoire ancienne, Thierno DIOP professeur au Centre d’Enseignement des Sciences et Techniques de l’Information (CESTI), à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, El Haji Momar Samb Coordonnateur du Rta-S, et Lat Faim NGom, ancien officier de réserve.
    La conférence dont le thème portait sur : L’oeuvre de Sankara à l’épreuve des responsabilités de l’élite africaine, a été introduite par. Monsieur Boubacar Mbodji, Enseignant chercheur à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar. Maitre Ousseynou Gaye, du barreau de Dakar représentant Maitre Aissata TALL SALL, membre active du Collectif International  Justice pour Thomas Sankara, contre l’Impunité a(CIJS),a,
quant à lui, traité l’aspect juridique du dossier pendant devant les tribunaux Burkinabé et au Comité des droits de l’homme de  l’ONU.
    Le conférencier comme les intervenants aux débats, ont axé leurs propos autour des hauts et bas de l’ouvre de Sankara, à travers la révolution du 4 août 1983. Au niveau des temps forts positifs  de l’ouvre du président du Faso, M. MBOdji a porté son attention sur les réalisations considérables effectuées dans le domaine de l’éducation, de la santé, de l’habitat, de la démocratisation de l’accès au logement, des mesures fiscales en faveur de la paysannerie, des mesures prises pour l’émancipation de la femme et  de la lutte contre l’analphabétisme. Mais comme toute ouvre humaine n’est
parfaite, le conférencier, les intervenants par la suite, n’ont pas manqué de mettre en exergue, les insuffisances et les erreurs, survenues au cours du  processus  de cette expérience. Notamment la défiscalisation en faveur des paysans sans trouver d’autres recettes budgétaires de substitution, les heurts intervenus entre le pouvoir et les organisations démocratiques des travailleurs, sensés être ses alliées, l’hypertrophie des débats, parfois stériles au sein comme à l’extérieur de l’appareil d’Etat. Mais il a été noté que c’est au moment ou Thomas Sankara, qui était très ouvert, commençait à reconnaître ces erreurs commises ça et là pour y remédier, que ses adversaires, compagnons d’armes, ont pris le dessus sur lui pour l’assassiner, le 15 octobre 1987.
  La question de la prise du pouvoir par la voie démocratique ou non, a particulièrement retenu l’attention des participants, au regard de l’expérience de l’ouvre de SANKARA, lui même, arrivée au pour par un coup d’Etat. A ce propos, d’aucuns ont semblé souligner que, plutôt de la manière, c’est la question de la destination du pouvoir, le pouvoir au profit des masses ou au services de ceux qui les exploitent, qui mérite d’être posée en définitive.
Comme pour dire que l’accès par la voie démocratique n’est toujours pas synonyme de pratique démocratique. De même que la prise du pouvoir par la voie des armes, n’est pas synonyme de pratique antidémocratique. Le cas Hugo CHAVEZ au Venezuela, avec ses « dispositions révocatoires » constitutionnelles, ramené au pouvoir après un coup d’Etat par les masses en avril 2002,  a été cité comme un exemple positif, devant ceux négatifs de Mengistu, d’Ethiopie, de TAYA de VAL de la Mauritanie.
    D’autres ont eu à indiquer qu’en tout état de cause, on ne devrait pas faire le bonheur des populations à leur place. La révolution cubaine en phase avec le peuple, depuis plus de 45 ans, malgré un blocus guerrier des Etats Unis, a été présentée à cet effet, comme un exemple.
   Un fait majeur a été noté dans l’ouvre de SANKARA (considérée comme globalement positif, malgré les fautes inhérentes à l’exercice d’un pouvoir jeune), c’est l’éthique imprimée à  la gestion du bien commun. Il fut le seul président de la République de son temps, à se déplacer en R 5, une très petite voiture. Par ce comportement, il mettait mal à l’aise certains présidents de la République fêtards.
    Maitre  Ousseynou Gaye, représentant maître Aïssata TALL, membre des avocats internationaux du Collectif Justice pour Thomas Sankara, contre l’Impunité(CIJS), a fait le point sur l’état du dossier judiciaire, en mettant en relief  les louvoiements de la justice et du gouvernement Burkinabé à qui le comité des droits de l’homme de l’ONU, avait donné 90 jours pour tirer au clair le dossier, c’est à dire, élucider les causes et les circonstances du décès du président Sankara,  ainsi qu’à indemniser sa
veuve et ses enfants . Sans quoi le Comité désignera une mission et son rapporteur pour accomplir le travail à sa place.
  Clôturant la manifestation, Monsieur Thierno DIOP, enseignant au CESTI qui présidait les débats, après avoir rappelé le thème de la conférence par rapport aux responsabilités de l’élite africaine, a d’emblée mis les pieds dans le plat en montrant que l’essentiel de l’élite africaine a capitulé face a ses responsabilités et s’est métamorphosé tout bonnement, en singe ou en perroquet. Au sujet des  organisations se réclamant d’une posture de gauche, il a indiqué que la plupart parmi elles ne sont de gauche, que de nom. Pour lui, la seule la seule organisation politique qui se situe à gauche, par ses faits et gestes, c’est le Rta-S, nonobstant un problème d’écho du discours.
  Par ailleurs M. DIOP a affirmé que les notions de démocratie, de droit de l’homme, balisées par les forces dominantes, ont été des pièges posés sur les chemins de beaucoup de militants. Car pour ces forces, il faut les manier, les pratiquer  sans dépasser les limites, leurs limites. C’est pourquoi, il importe, pour lui, que ceux qui sont engagés à défendre les populations, doivent pouvoir négocier avec beaucoup d’intelligence les tournants historiques qui se désinent. Car pour lui l’impérialisme a
toujours l’oil sur notre Continent. Comme pour dire que l’esprit de Berlin ou  de Fachoda est toujours là, près de nous.
Parlant de l’oeuvre de SANKARA, M. DIOP a relevé son caractère volontariste qui a été pour quelque chose dans  ses déconvenues. Le suivisme, le comportement extraverti, à une période déterminée d’une certaine gauche (la théorie des trois mondes, alignement sur des chapelles ou courant), sans rapport avec nos problèmes immédiats, ont été les cibles de ses critiques.
Cependant, il a tenu a souligner que le reflux constaté au sein de l’avant garde comme au sein des masses populaires, à la limite de l’abrutissement, s’expliquant par de multiples facteurs, liés aux pesanteurs sociologiques, au «mesquineries matérielles », aux problèmes de survie, n’est que momentané et non définitive.
   Il convient de signaler que, comme pour donner raison à Monsieur Diop, l’essentiel des organisations politiques ou démocratiques se réclamant de la gauche, ont brillé par leur absence à lette manifestation. Ils n’y ont été ni représenté à titre officiel, ni à titre officieux.
   Notons que le Coordonnateur du GRILA, a, à eu présenter au nom du collectif de  Direction, ses félicitations aux participants, pour avoir accepté de se déplacer pour venir  commémorer le 19 ème anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara.
   Notons par ailleurs que le sentiment de plusieurs participants qui se sont ouverts à nous, est que c’est une bonne chose que, face à la morosité intellectuelle que tout le monde déplore, que cette manifestation se soit tenue. D’autres on montré qu’il y a longtemps, ils n’ont pas assisté à des débats de si haut niveau, de si bonne facture.
   A l’unisson beaucoup de ceux qui pris part à la manifestation, qui a été pour eux un succès, ont souhaité que le GRILA-Sénégal, continue de susciter une initiative de ce genre.
Dakar le 16 octobre 2006
Ababacar FALL-Barros

 

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Canada

Dans le cadre de la CIJS Campagne Internationale Justice pour Sankara, le GRILA a organisé le 15 octobre 2006 une réunion publique à Montréal pour discuter des perspectives du travail politique contre l’impunité.

Une centaine de personnes dans l’assistance  à Montréal et mais des réunions aussi à Ottawa et  Toronto.
Trois extraits de films ont été projetes :

– Requiem pour un président assassiné

– Discours de Sankara à Harlem (New York)

– Réactions des différents groupes de presse occidentaux TV suite au coup d’Etat et premiers témoignages compromettant des Blaise Compaoré sur son Putsch.
Le point a été fait sur le travail juridique et la réponse des avocats à L’Etat partie à l’intention de L’ONU de Septembre 2006.
Les débat ont portés autour sur les perspectives et les chantiers du travail politique.

On trouvera des articles sur ces initiatives à l’adresse http://www.hollerafrica.com/showArticle.php?catId=1&artId=183 

 

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