Notre ami et camarade Antonio Lozano, écrivain, membre de l’équipe du site thomassankara.net est décédé le dimanche 10 février à la suite d’un cancer contre lequel il luttait sans relâche tout en poursuivant ses activités. On trouvera ci-dessous un hommage rédigé par deux personnes qui l’ont bien connu.

La rédaction du site

C’est une bien triste nouvelle. J’avais de temps en temps de ces   nouvelles jusqu’à il y a quelques mois.
Il luttait déjà depuis plusieurs années contre un cancer qui le  rongeait tout en continuant ces activités d’écrivain sachant que le  temps était conté pour lui.
Né à Tanger l’année 1956, Antonio habitait à la grande canarie une ile espagnole au large de la République Arabe Saharienne Démocratique. Il avait commencé à lutter sous la dictature de Franco dans  la société civile. Après la fin de la dictature il devient conseiller  municipal de la commune d’Agüimes en 1987 il s’intègre à la  municipalité comme élu conseiller municipal pour la culture  et le développement local. C’est sous cette responsabilité, et à partir de cette date, qu’il met en place le Festival del Sur-Encuentro Teatral Tres Continentes qu’il a dirigé pendant 22 ans et, quelques années après, le  Festival Internacional de Narración Oral “Cuenta con Agüimes”.

C’est dans ce cadre qu’il a pu faire venir de nombreuses personnalités  comme Fidel Toe, Aziz Fall, Aminata Traoré, Moussa Demba Dembélé, Boubacara Boris Diop, Ken Bugul, Amadou Kourouma et moi-même parmi  d’autres mais aussi des  artistes burkinabè comme Carlos Ouedraogo ou Serge Aymé Coulibaly. Ces  festivals étaient l’occasion de diffuser des films sur la vie et  l’oeuvre de Thomas Sankara et d’en débattre.

Son premier roman El Caso Sankara (Prix International de Roman Noir Ciudad de Carmona) est un roman policier sur  l’assassinat de Thomas Sankara qui contribua à le faire connaitre en  Espagne. Il fut traduit en français plusieurs années après. Il quitta  par la suite sa profession de professeur de françaispour poursuivre  une carrière d’écrivain (c’est vraiment le cancer qui lui oblige à quitter sa profession de professeur, mais il continue lié au Lycée en organisant des différentes rencontres entre les élèves de différents lycées d’Europe et conférénces et symposiums, surtout sur l’Afrique, qui ont fait que les élèves de ce lycée -Joaquín Artiles- soient, probablement, ceux qui sachent le plus sur l’Afrique de toute la Grande Canarie). PLusieurs de ses romans sont traduits en  Français.. 

Antonio Lozano sur la tombe de Thomas Sankara
En plus de traduire au espagnol des écrivains comme Amadou Hampaté Bâ, Moussa Konaté ou Ken Bugul, Antonio Lozano a éte´un magnifique écrivain qui en outre son roman “El Caso Sankara”, il a aussi publié d’autre textes comme: Harraga et Donde mueren los ríos, où il s’occupe du phénomène migratoire en toute sa complexité; Preludio para una muerte, Las cenizas de Bagdad (Prix de roman Benito Pérez Armas), La sombra del Minotauro, Me llamo Sueimán (récit sur le voyage migratoire d’un jeune de Mali à Espagne, écrit pour un publique juvénil  et adapté avec beaucoup de succès au théâtre), Un largo sueño en Tanger et, dans les derniers mois de sa vie, et dirigé aussi au publique juvénil, il a écrit  une biographie sur Mandela intitulée Nelson Mandela, el camino de la libertad.
 

Il a aussi été un très bon auteur de théâtre avec des pièces comme El crimen de la perra Chona, Los Malditos ou Me llamo Suleimán déjà citée.

Antonio Lozano était membre du réseau “Justice pour Sankara justice pourl’Afrique”. Il cosignait nos  communiqués. Il était souvent invité à des panels en Espagnol pour  évoquer la révolution burkinabè.

Il était membre de l’équipe du site thomassankara.net, nous amenant parfois des articles en espagnol issus de la presse espagnol et  traduisant aussi les communiqués du réseau international Justice pour  Sankara justice pour l’Afrique.

Il disait toujours: “Plus nous sommes les amoureux d’Afrique, plus nous pourrons contaminer aux autres“.

C’est sans doute Antonio qui a le plus contribuer à faire connaitre  
Thomas Sankara en Espagne. Qu’il repose en paix.

Bruno Jaffré / Juan Montero

4 COMMENTAIRES

  1. je ne connaissais pas physiquement Antonio, mais je suivais son parcours et appréciais ses engagements pour la justice et le respect de la personne humaine. Un militant est parti, sincères condoléances à sa famille et ses amis.
    Jacques Casamarta d’Ajaccio Corse France
    Per A Pace

  2. Toutes mes condoléances aux parents et amis du brave guerrier.
    Félicitation à toi pour le travail abattu dans ta vie sur terre.
    Puisse-tu reposer en paix

  3. Mon cher Antonio, un peu coupee du monde en fevrier, j’ignorais que tu etais decede. je savais que tu luttais contre le cnacer par notre amie commune Patrizia mais j’ignorais qu tu etais parti en fevrier. Amoureux de Sankara, amoureux de l’Afrique, repose en paix. Puisse cette terre libre de la ou tu as vecu te faire reposer en paix.

  4. Antonio, que la terre te soit légère. Nous ne nous connaissions pas de visu mais tu as toujours été attentif aux échanges que nous avons eu au sein de l’équipe de rédaction. Frédérique

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