Manifestations violentes contre la vie chere  declaration des partis sankaristes et du G14

 

"C’est par le ras-le-bol qu’il faut comprendre les dérapages" (UNIR/MS)

L’Union pour la Renaissance/Mouvement sankariste (UNIR/MS), dont une déclaration suit, se veut solidaire du peuple en lutte contre la vie chère. Pour Me Bénéwendé Stanislas Sankara et les siens, c’est par le ras-le-bol qu’il faut comprendre les dérapages de ces derniers jours à Bobo-Dioulasso, à Ouahigouya et à Banfora.

 

Mais non sans déplorer les cas de blessés et les dégâts matériels. Lire également une réaction de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD). Peuple du Burkina Faso, depuis le 20 février 2008, certaines villes du Burkina Faso dont Bobo-Dioulasso, Ouahigouya, Banfora, ont été le théâtre d’un ras-le-bol des populations, notamment sa frange jeune, sorties manifester leur mécontentement contre la cherté de plus en plus aiguë de la vie.

Les jours à venir nous en diront davantage, car des manifestations du même type sont annoncées, traduisant ainsi la colère légitime, sinon la révolte compréhensible du peuple burkinabé qui ne peut plus accéder aux denrées de première nécessité comme l’huile, le savon, le riz, le maïs… alors que tous les jours des discours ronflants sont prononcés par le gouvernement qui se targue chaque fois de dire qu’au Burkina Faso tout est rose.

En effet, notre pays est présenté aux bailleurs de fonds comme étant le pays le plus stable de la planète avec un peuple docile, prêt à tout accepter, y compris le pillage de ses maigres ressources. Mais erreur ! La patience a une limite dit-on et l’histoire a toujours démontré que les peuples sont capables de sursaut, même des plus inattendus.

C’est pourquoi, depuis fort longtemps, votre parti, l’Union pour la Renaissance/Mouvement sankariste (UNIR/MS), n’a eu de cesse de dénoncer avec force le chaos social et moral dans lequel le régime de la IVe République et Monsieur Blaise Compaoré sont en train de nous jeter avec la complicité d’intellectuels malhonnêtes comme ces ministres qui dénient toute paupérisation au Burkina Faso et s’indignent quand les partenaires au développement crient à la corruption. Pourtant, tout le monde connaît les réalités du vécu quotidien des burkinabé.

On n’a pas besoin seulement du rapport du PNUD pour savoir que le Burkina Faso est l’un des pays les plus pauvres de la planète même s’il se trouve des théoriciens à la petite semaine pour soutenir qu’il fait bon vivre au Faso, confondant leur confort personnel aux dures réalités du peuple.

Si donc il n’y a pas de pauvreté…

L’on a soutenu qu’avec le "projet de développement pour une société d’espérance" du Président Blaise Compaoré, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes au Faso. Et cependant, la pauvreté crève les yeux au pays des hommes intègres. La réalité palpable du vécu quotidien de chaque Burkinabé est là, constante et têtue, crue et cruelle, hélas ! Et croyez bien que nul ne peut avoir plaisir à dépeindre un tableau noir de son propre pays. On le fait parce que c’est la triste réalité et on ne peut lutter contre une situation tant qu’elle n’existe pas.

Si donc il n y a pas de pauvreté, on ne peut que jouir ensemble du fruit de notre croissance, qui, si elle est effective, se traduirait aujourd’hui dans le bien-être des populations qui pourraient par exemple accéder, au moins, aux produits de première nécessité, à la santé, à l’éducation, à l’emploi etc. Malheureusement, notre peuple n’est sollicité que quand il y a des enjeux électoraux. Adulée aux élections passées, c’est cette même population qui est aujourd’hui reléguée aux oubliettes en attendant les prochaines échéances.

Passés ces enjeux, les tenants du pouvoir, fidèles à leur tradition d’enrichissement et de corruption, se perdent dans leur politique de folie des grandeurs et de mégalomanie comme par exemple fêter avec faste alors que des millions de burkinabé meurent de faim et de soif.

Le mariage des réalisations gigantesques

Cette situation de cancer généralisé a fini par faire perdre espoir et patience à notre peuple, pourtant reconnu pour sa contenance et son sens de la mesure que d’aucuns confondent avec l’apathie. C’est par ce ras-le-bol qu’il faut comprendre les dérapages de ces derniers jours dans plusieurs localités de notre pays.

Succombant au mirage des réalisations gigantesques n’ayant rien à voir avec les préoccupations de l’écrasante majorité des Burkinabé, à l’instar de bien d’autres potentats en Afrique ayant perdu prise avec les réalités de leur peuple, le pouvoir de la IVe République consacre des milliards pour réaliser des échangeurs afin de rendre fluide une circulation où prédominent bicyclettes et charrettes. De même, des dépenses somptuaires sont engagées pour commémorer avec faste la fête nationale du 11-Décembre ainsi que des cérémonies de présentation de vœux de nouvel an donnant lieu systématiquement à d’inutiles ripailles dans tous les services publics. Et c’est à qui organisera la plus grandiose ripaille.

Pendant ce temps, tout à côté, l’hôpital national Yalgado est un véritable mouroir, l’université manque cruellement de salles, de nourriture et de dortoirs ; des écoliers tiennent à 200 dans une seule et même classe dans des écoles ici à Ouagadougou, avec un seul enseignant pour les encadrer. Et comme si cela ne suffisait pas, les forces de sécurité sont incapables d’assurer leur mission de sécurisation de nos routes où les coupeurs règnent en maître ; les commerçants abandonnés au même titre que les travailleurs.

Accuser à tort le contexte international

Cela est inacceptable et l’Union pour la renaissance/Mouvement sankariste (UNIR/MS) refuse que le peuple continue de courber l’échine. Les tenants du pouvoir n’ont point pitié de sucer son sang et sa sueur. A la faveur des artifices d’une pseudo démocratie, ils se sont hissés au pouvoir pour assouvir leur dessein. Ils n’ont pas, par exemple, hésité à engager le pays dans une vaste entreprise d’exploitation à travers le Programme d’ajustement structurel (PAS), dont les conséquences immédiates ont été les privatisations sauvages.

Aujourd’hui, il s’agit de la hausse vertigineuse des prix, que le gouvernement ne peut plus maîtriser, accusant à tort le contexte international, alors qu’il aurait pu, par exemple, relever le pouvoir d’achat des travailleurs, puisqu’il soutient au moins qu’il y a une réelle croissance au Burkina Faso. De même, il pourrait, à l’instar d’autres pays de la sous-région, organiser le contrôle des prix, la libéralisation ne rimant pas avec l’anarchie, qu’il a lui-même instaurée.

Pour sa part et tout en déplorant les malheureux événements ayant occasionné blessés et dégâts matériels, l’Union pour la renaissance/Mouvement sankariste (UNIR/MS) en appelle à la lutte déterminée et consciente du peuple, seul et unique artisan de son destin ;
- réaffirme sa détermination de se tenir aux côtés du peuple meurtri pour cheminer avec lui, lutter avec lui pour vaincre avec lui ; – demande instamment au gouvernement de mettre tout en œuvre pour un contrôle effectif des prix des denrées de première nécessité au lieu de servir au peuple des explications vaseuses pendant que pour certains produits, les prix ont doublé en l’espace de quelques semaines ; – appelle toutes les forces vives de la Nation à se tenir aux côtés du peuple organisé pour faire triompher ses justes et légitimes revendications.

Avec le peuple, victoire !

Ouagadougou, le 22 février 2008

Le Président Me Bénéwendé Stanislas Sankara

 


 

Pour le député Nestor Bassière de l’UPS(Union des partis sankaristes) : "La réaction du peuple est à la hauteur de son supplice"

vendredi 29 février 2008.

 

La lutte contre la vie chère sur fond d’émeutes dans les villes de Bobo-Dioulasso, de Ouahigouya et de Banfora les 20 et 21 février, et le 28 à Ouagadougou, suscite toujours des commentaires et des réflexions. La dernière en date est celle du député Nestor Bassière, qui démontre au passage le manque de responsabilité de nos gouvernants.

Nous sommes rentré le lundi 25 février de Dakar, où se tenait une session des parlementaires de l’UEMOA. C’est donc de Dakar que nous avons suivi les événements qui ont émaillé les villes de Bobo-Dioulasso, de Ouahigouya et de Banfora les 20 et 21 février. Nous avons essayé d’en tirer quelques enseignements que nous voudrions partager avec les populations afin de les aviser avec l’information juste.

Au regard de la situation qui a prévalu et qui prévaut toujours dans le pays, nous ne sommes pas du tout étonné de la tournure qu’ont prise les événements. En effet, dans un pays classé à l’avant-dernier rang de l’indice de développement par le PNUD – n’en déplaise aux chasseurs de statistiques fallacieuses et pompeuses – un pays où la pauvreté sévit plus que jamais elle ne l’avait fait, un pays encore où la fracture entre les masses populaires, les masses laborieuses et une certaine classe dite "moyenne" est de plus en plus grandissante, si elle n’est pas devenue un gouffre, il semblait plutôt illogique de constater le semblant d’apathie des populations.

Tous les signaux étaient au rouge depuis un certain temps, et la classe politique ainsi que la société civile n’ont cessé de tirer la sonnette d’alarme. Seulement, dans ce régime à tendance autocratique de Blaise Compaoré, adepte de la pensée unique, il n’y a pas de place pour des opinions divergentes.

Retranchés dans leurs palaces, les ministres et autres dignitaires de ce régime ne peuvent nullement s’émouvoir des cris et autres pleurs des populations dont même les échos se dissipent avant de les atteindre. Ne vivant pas les mêmes réalités que les masses laborieuses, ils ont alors des préoccupations toutes autres.

Alors que chaque jour que Dieu fait, dans toutes nos contrées, le prix d’un produit de première nécessité au moins augmentait, et de façon vertigineuse, les gouvernants restaient impassibles parce que justement, eux ne peuvent ressentir ces souffrances que vit le commun des Burkinabé, occupés plutôt à engloutir l’argent des contribuables dans des projets sans aucun rapport avec les multiples priorités des populations.

Alors que dans l’Ouest du pays une bonne partie des populations végète toujours sous des tentes après les inondations, ils organisent avec faste des célébrations de proclamation de la République à coups de centaines de millions, des concerts géants pour endormir la jeunesse et l’empêcher de réagir de façon consciente face à la situation délétère dans laquelle elle est plongée du fait de l’incapacité de ce régime à trouver des solutions idoines au chômage.

Tandis que dans nos universités les étudiants n’ont même plus cette possibilité de "cambodger", tant chaque chambre dans les cités universitaires et même dans la ville est occupée déjà par deux, trois, voire quatre étudiants, conduisant bon nombre d’entre eux à trouver refuge avec leurs balluchons dans les amphithéâtres, les gouvernants, eux, sont plutôt préoccupés par la construction d’échangeurs à coups de milliards.

Tout cela, vous l’aurez compris, pour montrer à quel point les décideurs, du haut de leurs tours d’ivoire, sont en déphasage avec la réalité vécue par les populations. Naturellement, comme toujours, face à la vive réaction des Burkinabé, les ministres montent au créneau avec les arguments de délation, d’instrumentalisation et de désinformation qui leur sont chers depuis.

Ainsi, les ministres de l’Administration territoriale, de l’Economie et d’autres encore affirment publiquement que les impôts n’ont jamais connu d’augmentation au Burkina cette année. Dans les lignes qui suivent, nous vous ferons la preuve du manque de responsabilité de nos gouvernants et même de certains représentants du peuple, qui ont soutenu que le parlement n’a jamais consenti une augmentation des impôts.

Et dans son intervention au journal télévisé, le ministre de l’Economie et des Finances a affirmé qu’après avoir rencontré les commerçants de Bobo-Dioulasso, ils ont compris que les commerçants avec qui ils discutent régulièrement n’étaient pas dans la rue et que ces derniers étaient même surpris. Bien évidemment, et cela s’explique. Au Burkina Faso, environ 80% des recettes fiscales proviennent de la contribution de 20% des contribuables.

Les 20% restants sont le fait de 80% des contribuables, composés surtout de ceux dont le niveau des activités est relativement moyen. Le gouvernement a donc consenti une réduction d’impôts sur les bénéfices industriels et commerciaux (BIC) de 5%, une réduction des taux d’imposition de l’impôt sur les revenus fonciers, de même qu’une exonération des petits loyers (jusqu’à 20 OOO F CFA de loyers cumulés par localité) et de certaines personnes (les retraités des secteurs publics et privés, les conjoints survivants des retraités dans la limite d’un seul bail,…). Une réduction du taux de l’impôt sur les valeurs mobilières a été également consentie.

A l’analyse, on se rend très vite compte que ces réductions sont faites pratiquement sur mesure et ce, en faveur du patronat et des grands investisseurs immobiliers : 1) de la réduction du BIC : c’est surtout à l’avantage de ceux qui réalisent de gros bénéfices. En effet, la réduction de 5% est conséquente seulement quand le bénéfice de l’exercice se chiffre à plusieurs dizaines ou centaines de millions, alors que celui qui en a moins ne ressent pratiquement pas l’allègement.

Or, ceux qui réalisent les plus gros bénéfices sont les grosses entreprises sociétales et les personnes physiques d’un certain acabit. Ce ne sont donc pas les plus pauvres ; 2) de la réduction du taux de l’impôt sur les revenus fonciers : elle a surtout concerné la dernière tranche de loyer au-dessus de 150 000 F CFA.

Qui sont les bailleurs qui ont le plus souvent des loyers supérieurs à 150 000 et de plusieurs millions au Burkina ? Ce sont les propriétaires des immeubles qui poussent partout au centre-ville de Ouagadougou, ce sont les propriétaires des villas cossues de Ouaga 2000.

Naturellement, pour saupoudrer tout cela, on exonère les loyers cumulés de moins de 20 000 F CFA qui auraient supportés seulement 10% d’impôts ; 3) de la réduction du taux de l’IRVM, qui passe de 15% à 12,5% : cet impôt est payé par ceux qui bénéficient de dividendes, c’est-à-dire les actionnaires ou associés, donc une fois de plus les grosses fortunes.

A contrario, au même moment où ces réductions d’impôts sont faites en faveur des plus nantis, nous l’avons montré, une aberration jamais vue se fait en défaveur de la classe la plus pauvre de ce pays. Rappelez-vous, quand nous citions ceux qui contribuaient pour 80% et 20% des recettes fiscales du budget national, nous n’avons pas pris en compte les contribuables du secteur informel, c’est-à-dire ceux qui constituent 70% du tissu économique et en grande partie ceux qui se débrouillent pour joindre les deux bouts.

Eh bien, le gouvernement a estimé que ce sont ces pauvres citoyens et citoyens pauvres qui doivent combler les déficits créés par les faveurs consenties aux fortunés. Nous allons maintenant vous présenter trois tableaux qui sont des extraits des lois de finances présentant les barèmes d’imposition du secteur informel, des projets donc conçus et déposés à l’Assemblée nationale par le gouvernement et votés par les députés de la majorité, tout représentants du peuple qu’ils sont (même si certains disent n’avoir pas pris connaissance de lois augmentant les impôts. Cela dénote d’ailleurs de la manière dont ils représentent le peuple).

Année 1997

Pour les activités exercées à demeure :

tarif de la CSI par zone et par classe

Zone A : Ouagadougou et Bobo-Dioulasso Zone B : Koudougou, Banfora, Ouahigouya, Koupèla, Fada N’Gourma, Tenkodogo et Kaya.

Zone C : Autres localités.

Tableau 1 : extrait de la loi n° 17/96/ADP du 9 juillet 1996 portant loi de finances pour l’exécution du Budget de l’Etat-gestion 1997.

Cette loi a été appliquée jusqu’en fin 2007

Année 2008

Pour les activités exercées à demeure :

tarif de la CSI par zone et par classe

Zone A : Ouagadougou et Bobo-Dioulasso Zone B : Koudougou, Banfora, Ouahigouya, Koupèla, Fada N’Gourma, Tenkodogo, Kaya, Pô, Gaoua, Dédougou et Pouytenga.

Zone C : les chefs-lieux de provinces et autres communes urbaines.

Zone D : autres localités.

Tableau II : extrait de la loi n° 37-2001/AN portant loi de finances pour l’exécution du budget de l’Etat-gestion 2008.

Cette loi a été suspendue et n’a jamais été appliquée.

Donc les contribuables ne la connaissent pas de fait.

Année 2008

Pour les activités exercées à demeure :

tarif de la CSI par zone et par classe

Zone A : Ouagadougou et Bobo-Dioulasso Zone B : Koudougou, Banfora, Ouahigouya, Koupèla, Fada N’Gourma, Tenkodogo, Kaya, Pô, Gaoua, Dédougou et Pouytenga.

Zone C : les chefs-lieux de provinces et autres communes urbaines.

Zone D : autres localités.

Tableau III : extrait de la loi n° 33-2007/AN portant loi de finances pour l’exécution du budget de l’Etat-gestion 2008.

Cette loi est en application depuis début 2008.

En comparant les tableaux l et III, qui ont été appliqués, on constate que certains contribuables ont vu leurs impôts augmentés de 200%, voire 300%. Alors, pourquoi des ministres s’évertuent-ils à affirmer qu’il n’y a pas d’augmentation d’impôts ?

Nous pensons que cette façon de fuir les difficultés met plutôt en danger la sécurité, l’intégrité physique et morale des agents de l’Administration fiscale, qui passeraient pour responsables des augmentations alors qu’ils ne font qu’appliquer des lois qui ont été votées par les députés de la majorité.

C’est là encore la preuve que nos gouvernants ne sont pas en phase avec les préoccupations réelles du peuple. Il ne s’agit pas de réunir des responsables coutumiers et syndicaux pour nier l’évidence et chercher des raisons inexistantes à une crise qui n’est que sociale. La lutte contre la misère de nos peuples ne saurait être ramenée à des manipulations politiciennes.

Acculé comme il l’a été ces derniers jours, dos au mur, la réaction du peuple a été à la hauteur de son supplice. Même si nous nous désolidarisons des actes de vandalisme sur les biens publics et privés, nous comprenons parfaitement la réaction de ces braves populations.

Nous signalons également que les personnes qui ont été arrêtées doivent être élargies le plus tôt pour éviter tout autre trouble du même genre dans la cité de Sya, car le vrai responsable de tout cela n’est autre que le gouvernement impopulaire.

Nous mettons en garde, à ce propos, les autorités communales et tous les politiciens de la mouvance qui tentent de stigmatiser l’opposition dans cette crise et en préparant des contremarches. Sans présumer des conséquences de tels actes, nous disons qu’il serait hasardeux de continuer dans cette direction. Nous invitons donc ces derniers à plus de responsabilité et le peuple à plus de vigilance pour que notre pays ne soit pas conduit dans un bourbier.

Bassière B. Nestor Député UPS

 


 

Manifestations contre la vie chère : La part de vérité du G-14

jeudi 28 février 2008.
 

Même si le gouvernerment s’en défend, selon le Groupe du 14-Février (G-14), la loi des Finances 2008 a créé de nouvelles taxes. Les dernières manifestations contre la vie chère seraient donc, entre autres, le résultat de l’imprévoyance du gouvernement et de son incapacité à prendre à temps et à appliquer sérieusement des mesures préventives. Déclaration.

Les 20 et 21 février 2008, des vagues de manifestations ont secoué les villes de Bobo-Dioulasso, Ouahigouya, Banfora et Gourcy, en réaction à la flambée des prix des produits de première nécessité et à l’érosion du pouvoir d’achat des Burkinabé. Le gouvernement, fidèle à sa politique de l’autruche, a délibérément nié la réalité des mauvaises récoltes de la saison dernière et de son influence sur les prix des céréales.

Il a également nié la réalité de cette flambée des prix des denrées de première nécessité jusqu’à ce que le tollé des médias le contraigne à adopter un communiqué laconique sur la question, appelant les commerçants à faire preuve de retenue dans leurs hausses et n’annonçant aucune mesure pratique pour surveiller et limiter ces dernières.

Contrairement à ce que prétendent des ministres, la loi des finances 2008 a créé de nouvelles taxes : celle concernant le développement de l’électrification, celle instaurant la taxe de développement communal qui n’est en fait que le retour de la taxe sur les vignettes et les plaques, supprimée depuis 1986. Dans le même temps, la loi des finances 2008 a fortement réduit les impôts et les taxes sur les revenus fonciers (loyers), sur les droits de mutation d’immeubles et sur les titres fonciers, au bénéfice des nouveaux riches du régime.

Faire payer les taxes et les impôts aux petits

Finalement, alors que la pauvreté continue à s’accroître dans le pays, que les populations sont menacées dans leur survie par la flambée des prix, le gouvernement prend des dispositions pour faire payer des taxes et impôts aux petits commerçants, aux commerçants du secteur informel, aux travailleurs des secteurs publics et privés, aux élèves et aux étudiants, c’est-à-dire aux gagne-petit, tout en réduisant les prélèvements touchant les industriels et les gros commerçants ainsi que les propriétaires fonciers et les marchands de sommeil. C’est une orientation politique très claire, visant à faire la part belle aux riches et à la nouvelle classe dirigeante.

C’est cette même politique du pouvoir à égard de la situation réelle des Burkinabé qui est aujourd’hui sanctionnée par ces manifestations des 20 et 21 février 2008, lesquelles expriment le ras-le-bol généralisé des citoyens, notamment dans les grandes villes. On le voit, tout ce qui arrive est le résultat d’une part de l’imprévoyance du gouvernement, toujours incapable de prendre à temps et d’appliquer sérieusement des mesures préventives pour limiter et enrayer des situations sociales qui frappent dans leur existence quotidienne les masses populaires, d’autre part de sa politique qui favorise les couches les plus nanties au détriment des travailleurs et des plus pauvres.

C’est pourquoi les partis membres du Groupe du 14-Février, tout en regrettant les casses et les pillages opérés par les manifestants, exigent du gouvernement qu’il assume ses responsabilités et prenne rapidement les mesures appropriées pour répondre à la détresse des populations burkinabè traumatisées par la flambée des prix des biens de consommation courante qui s’est instaurée depuis maintenant plusieurs mois.

Ouagadougou le 26 février 2008

Ont signé

Pour le FFS, P. le président et P.O.,Alexandre Sankara

Pour le GDP, Le secrétaire général, Issa Tiendrébéogo

Pour le PAI, Le secrétaire général, Philippe Ouédraogo

Pour le PDP/PS, Le président, Pr Ali Lankoandé

Pour le PDS, Le président, Youssouf S. Ba

Pour le PFID, Le secrétaire général, Kader Nacro

Pour l’UNIR/MS, P. le président et P.O., Dr Adama Dera

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