A l’occasion des commémorations du 34ème anniversaire de l’assassinat du Président Thomas Sankara et de ses compagnons, Mariam Sankara a fait diffuser ce message.

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, Chers Camarades,

Nous commémorons cette année, le 34ième anniversaire de l’assassinat du Président Thomas Sankara et ses compagnons.

C’est aussi l’occasion de remercier le Gouvernement, la jeunesse, la société civile et toutes les bonnes volontés pour tout ce qu’ils font pour la mémoire du Président Thomas Sankara.

Le procès qui vient de s’ouvrir, s’inscrit également dans un souci de devoir de mémoire.

En effet comme nous le savons tous, cette année restera à jamais placée sous le signe du démarrage du procès de Thomas Sankara et ses compagnons qui s’est ouvert, comme prévu, le 11 Octobre dernier.

Les burkinabè se sont rendus nombreux au Palais de justice et je les en remercie. Je salue par ailleurs les médias nationaux et internationaux qui ont été fortement représentés pour couvrir ce procès qui est suivi au Burkina et à travers le monde.

Il faut cependant souligner que compte tenu du caractère historique de ce procès et de son importance pour notre vivre ensemble, les familles des victimes, le peuple burkinabè, africain en général, nos amis étrangers ainsi que les médias souhaitent que ce procès soit diffusé en direct sur notre télévision nationale et, qu’il soit enregistré pour l’histoire et les archives nationales.

Le refus du Tribunal militaire que l’ensemble de ce procès soit enregistré pour l’histoire est déplorable. Le Parquet militaire, interpellé à l’audience par les avocats des familles des victimes, avait pris des réquisitions favorables en ce sens en soulignant que le Tribunal militaire de Ouagadougou dispose de son propre service audiovisuel, garant de la sécurité de ces archives.

Nous osons croire que le Tribunal Militaire se ravisera et espérons qu’il accédera à cette requête. Car il  s’agit non seulement de juger les acteurs de ce crime, mais également d’informer le peuple, de mettre en mémoire, avec les moyens de communication modernes, ce moment important de notre Histoire collective et individuelle. Nous devrons y tirer à jamais des leçons en termes de respect mutuel et du caractère sacré de la vie pour les générations actuelles et futures.

Cela dit, ce procès est la résultante, entre autres, des campagnes inlassables menées par le monde associatif, les partis politiques, la Société civile nationale et internationale, de la plainte de la famille déposée en 1997, du travail abattu  par le collectif d’avocats de la famille du Président Thomas Sankara et ceux des familles des autres victimes du 15 octobre 1987.

Permettez-moi aussi de faire part, à vous tous qui vous êtes mobilisés tout au long de cette période, de la reconnaissance de la Famille Sankara pour votre soutien sans faille.

J’adresse mes remerciements à la société civile qui s’est mobilisée, depuis plus de vingt ans, pour que justice soit rendue à Thomas Sankara. Je pense à la Campagne Internationale Justice pour Thomas Sankara, animée par Aziz Fall depuis le Canada.  Au travail de mémoire et à la campagne pour la levée du secret défense concernant l’assassinat du Président Thomas Sankara initiée en France par Bruno Jaffré, au Comité Thomas Sankara de Montpellier, aux médias, aux journalistes et aux auteurs qui ont écrit sur l’Affaire Thomas Sankara.

Mes remerciements vont aux associations africaines et celles de la diaspora africaine, aux avocats de la famille qui n’ont cessé de soutenir le Dossier Thomas Sankara. J’adresse enfin mes remerciements à mes compatriotes qui ont balayé le régime de Blaise Compaoré suite à l’insurrection populaire d’Octobre 2014 qui a permis de relancer le dossier de justice concernant l’Affaire Sankara et ses compagnons.

Le temps de la justice et de la vérité dans l’Affaire Sankara et ses compagnons a enfin sonné. Il requiert, malgré le démarrage du procès, que nous restions mobilisés et vigilants. Car la lutte contre l’impunité  a toujours été notre leitmotiv.

Il est temps que les présumés coupables répondent de leurs actes. Il est temps que les familles des victimes, l’opinion publique nationale, africaine et internationale sache ce qui s’est passé. Il est temps que la justice de notre pays aille au bout de ce dossier et que notre pouvoir judiciaire en sorte exemplaire, respecté et protégé pour l’harmonie de notre peuple.

La patrie ou la mort, nous vaincrons I

Je vous remercie.

Fait à Ouagadougou le 15 octobre 2021

                                                            Mariam Sankara

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