Présentation du film

Ce film, autoproduit, a été réalisé en vue du public latino-américain où est installée la coopérative Altermedia. Il a été diffusé sur une chaîne de télévision vénézuélienne « TVES » en 2011. Les images au Burkina ont été tournées au cours d’un séjour des deux réalisateurs en 2007.

Affiche du film

S’appuyant sur les témoignages de ses proches, ses amis, ses alliés politiques , le film donne à voir le destin particulier de Thomas Sankara ainsi que celui de la Révolution burkinabé.

Grâce à des interviews d’universitaires et d’intellectuels du Burkina d’aujourd’hui, le film analyse l’occultation de la mémoire de la période révolutionnaire depuis la mort de Sankara, sachant que ses assassins sont toujours au pouvoir, et ce, depuis plus de vingt ans.

Sankara, qui changea le nom du pays en Burkina Faso (Pays des Hommes Intègres) et choisit « la Patrie ou la Mort , nous Vaincrons » comme devise nationale, était un grand admirateur de la Révolution Cubaine et de son leader Fidel Castro ainsi que de Daniel Ortega dans son premier mandat de président du Nicaragua.

Sont notamment interviewés dans le film, Valère Somé, dirigeant marxiste, ami de Thomas Sankara, ministre de l’Education Supérieure pendant la Révolution, il fut l’idéologue et le grand ami de Thomas Sankara, Anatole Niaméogo, dirigeant syndical de la période prérévolutionnaire, Vincent Ouattara universitaire et écrivian burkinabè, Georges Compaoré et Pierre Nakoulima (pas de n) tous deux enseignants et militants d’ATTAC Burkina, Bruno Jaffré, biographe de Sankara, auteur de deux livres sur la Révolution burkinabé, Odile Biyidi, présidente de SURVIE, Roland Lumumba, fils de Patrick Lumbumba, Aminata Traoré, essayiste et Dianoko Yayé Yakouba, ancien ministre de la culture du Mali.


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La coopérative AlterMedia

Lodo d'altermedia Tel : 0058 (0)416 203 23 11

Mail cooperativa.altermedia@gmail.com

Sur Youtube http://www.youtube.com

Altermedia est une coopérative de création audiovisuelle créée au Venezuela en 2004. Collectif de réalisateurs et techniciens d’Amérique Latine et d’Europe, venus participer au processus de transformation sociale en cours dans le pays, tant par la production de documentaires engagés que par la formation audiovisuelle en direction des organisations populaires. Ses productions sont diffusées sur les principales chaînes de télévision publiques du pays ainsi que sur TeleSur.

Principaux documentaires:
– El Gran Salto Pa’trás (76 min – 2011)
Que reste-il des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité dans la France de 2011 après 30 ans de néo-libéralisme?
– Límites que son horizontes (56 min – 2010)
L’expérience de l’école latino-américaine de médecine de Caracas.
– Sankara, la revolución asesinada (30 min – 2010)
Le legs de Thomas Sankara au Burkina Faso.
– 78° Oeste, Órbita Soberana (40 min – 2009)
L’indépendance technologique au Venezuela.
– Carimba, Marcada en mi piel (40 min – 2009)
Les revendications des populations afro-descendantes.
– Nuevas Caras, el mismo objetivo (40 min – 2008)
La face cachée des mobilisations étudiantes anti-chavistes.
– El Camino de los Teneke (50 min – 2007)
Les peuples originaires à la conquête de leurs droits.
– Elorza, Fiesta a la Memoria (50 min – 2007)
L’identité culturelle comme outil de résistance.

Les auteurs

Tristan Goasguen Diplômé en Etudes Audiovisuelles de l’Université Paris VIII, membre actif de la télévision libre Zalea TV, Tristan Goasguen s’est installé au Venezuela en 2004, fasciné par la vigueur du processus politique et social vécu dans le pays. Il commence à travailler comme professeur de l’Ecole Latino-américaine de Ciné au sein de Vive TV et producteur de programmes et y réalise l’oeuvre de fiction Zamora Vive. Il rejoint ensuite la coopérative de production audiovisuelle AlterMedia, à laquelle il participe en tant que réalisateur, cameraman et monteur. Au sein de la coopérative il travaille sur plusieurs documentaires, tant au Venezuela qu’à l’étranger, en collaboration avec des chaînes internationales (Roj Tv, Al Alam Tv), dans divers pays comme la Bolivie, le Mexique, l’Uruguay, l’Argentine le Burkina Faso et Haïti.

Yann Manuguerra, Diplomé en licence d’organisation de spectacle et de production de disque a Issoudun (France). Chanteur et compositeur du groupe de hip-hop Melt’in Potes avec lequel il sortira 3 disques et fera plus d’une cinquantaine de concerts en Europe en 7 ans. Une rencontre avec le groupe burkinabé Sofaa a Ouagadougou a produit un disque et un spectacle fruit de la rencontre des deux groupes. Il décide de rejoindre le processus révolutionnaire en cours au Venezuela en avril 2006 ou il intègre la coopérative Altermedia en tant que preneur de son et compositeur de musique originale. Avec celle-ci il participera à la plupart des documentaires cités ci-dessus. Parallèlement il travaillera avec plusieurs réalisateurs vénézuéliens et espagnols, toujours à Caracas, comme David Segarra (Nuevas Caras, Rebelión Radio Bemba, Carimba, Enjambre, La Revuelta Verde, Las Zebras de Gaza, Fuego sobre el Marmara), Ana-Laura Pereira (El Origen de los Alimentos) et composera plusieurs jingles musicaux pour des programmes télés de la chaine Avila TV, basée elle aussi à Caracas.


Nos commentaires

Ce film est assez court, 37mn et pourrait éventuellement laisser sur leur faim, ceux qui ont vu tous les autres documentaires sur Thomas Sankara et la révolution burkinabè. Mais pour le public d’Amérique Latine à qui il est destiné il vient combler un vide.

Le parti pris didactique est clairement affiché, le film se découpant en différents chapitres, l’objectif étant de synthétiser, l’avènement de la révolution, la vision de Thomas Sankara, les acquis et réalisations de la révolution. Faute de moyens, la matière de base n’est pas très riche, mais les auteurs ont su en tirer le maximum grâce à leur maitrise de l’écriture cinématographique.

Nous avons été sensibles à cette volonté de faire malgré tout du cinéma. Une écriture léchée, ne se contentant pas d’aligner des interviews, mais bien de construire un trame alternant des écritures différentes. L’attention particulière apportée à la musique, le choix des morceaux essentiellement africains mais de sources assez diverses, la qualité du son enrichissent puissamment la qualité du film. De même les extraits des discours de Sankara, sur fond d’images de la vie courante ou de portraits de burkinabè, agrémentés aussi souvent de fonds musicaux, prennent un tout autre relief.

Une partie est consacrée à faire une peinture sans concession du pouvoir actuel. Bien que tourné il y a environ 5 ans, on note particulièrement l’interview de Vincent Ouattara (dont on pourra trouver une interview à http://thomassankara.net/?p=333) qui prédit des révoltes violentes compte tenu de l’ampleur de la crise et du mécontentement. Elles ont effectivement embrasées tout le pays le 1er semestre 2011 (voir à http://thomassankara.net/?p=1052)

Le film est certes court, mais il apparait idéal, gràce à l’effort de synthèse, pour introduire des soirées débats. Plus les auteurs nous offrent un moment de vrai cinéma et d’émotion.

Bruno Jaffré

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