Publié le 16 janvier 2013 sur http://les-etats-d-anne.over-blog.com

Pénétrer la complexité du conflit malien je ne le puis. Les stratégies de l’Empire sont tellement récurrentes, prendre des gens qui hier s’entendaient en bons voisins, et même en bons amis, monter les groupes les uns contre les autres, fabriquer des ennemis intérieurs, en importer de l’extérieur. Et forcer « l’opinion publique internationale » à choisir une cause parfois entre deux – ou plus de – causes tout aussi indéfendables les unes que les autres.

Désolée, je suis farouchement opposée à toute intervention de l’empire, parce que j’en connais les motivations, les méthodes et les conséquences désastreuses, et je refuse d’entrer dans ce jeu qui me force à définir des bons et des méchants selon leur règle. Je suis du camp de ceux qui se retrouvent pris entre deux feux d’un combat qu’ils n’ont pas voulu parce qu’ils savent bien que la guerre est toujours la pire réponse à un conflit, et jamais une solution, je suis du camp du juif israélien tabassé et emprisonné par la police de son pays pour s’être uni à la lutte de son frère palestinien.

Je suis du camp des Lubumba qui se lèvent pour libérer la parole d’un peuple. Qui ne peuvent accepter que Baudouin roi des Belge accordant au Congo une indépendance de façade parle d’œuvre de civilisation là où il est question de meurtres, d’esclavagisme, de mains coupées, de viol et de pillages. Quand se lève l’homme noir pour dire à l’homme blanc qu’il se trompe et qu’il ment la punition ne se fait pas attendre, ils ont tué Patrice Lubumba. Ils ont dissous son corps dans l’acide.

Je suis du camp des Sankara, l’auteur de ces paroles auxquelles il n’a pas survécu.

« De cette façon nous pourrions dire aux autres qu’en refusant de payer la dette nous ne rentrons pas dans une démarche belliqueuse, au contraire, mais dans une démarche fraternelle pour dire ce qui est. Du reste les masses populaires en Europe ne sont pas opposées aux masses populaires en Afrique, mais ceux qui veulent exploiter l’Afrique ce sont les mêmes qui exploitent l’Europe, nous avons un ennemi commun. »

En lisant ces paroles de Thomas Sankara, nous ne pouvons que constater l’échec du projet de gauche, comme il se concevait à l’époque. S’il avait réussi jamais nous n’aurions été sommés de choisir entre nos amis ou nos alliés par notre ennemi commun. Ce projet de gauche était celui d’une grande alliance des Peuples qui aurait depuis longtemps du faire barrage aux avancées néolibérales et les renvoyer aux oubliettes de l’histoire dès qu’elles ont pointé le bout du nez.

J’ai été de cette gauche qui parlait de fraternité des Peuples, je ne suis pas de ceux qui collabore avec les pilleurs de l’Afrique et les assassins de ses espoirs.

Anne Wolff

Source : http://les-etats-d-anne.over-blog.com

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