Blaise Compaoré à Ouagadougou !

Le 5 juillet 2022, la nouvelle de la venue prochaine de Blaise Compaoré à Ouagadougou commence à se propager de plus en plus insistante.

Ce même 5 juillet, M. Yéro Boly, ministre en charge de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale, rencontre les familles de victimes pour leur annoncer qu’un processus d’indemnisation est en bonne voie. Il dévoile un bilan provisoire chiffré des dossiers déjà traités : plusieurs dizaines de milliers de cas, établis par son ministère et le Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN). Il affirme que le coût global des réparations financières des cas déjà traités et évalués par le HCRUN à la date du 26 octobre 2021 est estimé à plus de 65,7 milliards FCFA, (voir https://lefaso.net/spip.php?article114533). Il confirme dans les semaines à venir l’organisation d’un Forum national de réconciliation.

Yéro Boly est un proche de Blaise Compaoré. Il fut ambassadeur en Libye de 1988 à 1995 au plus fort de la guerre du Libéria où étaient impliqués le Burkina et la Libye à l’époque, puis successivement directeur de cabinet de Blaise Compaoré, ministre de l’Administration territoriale et de la Sécurité et ministre de la défense. Il représente en quelque sorte le symbole du retour de proches de Blaise Compaoré au pouvoir après le coup d’État de janvier 2022. Le nouveau pouvoir ne pouvait-il donc pas trouver mieux pour engager une « réconciliation » ?

Le lendemain 6 juillet, Omega FM confirme la venue de Blaise Compaoré pour le vendredi 8 juillet. « Nos sources indiquent d’ailleurs que le Président Ouattara s’est beaucoup investi pour faciliter le retour de l’ancien chef d’État. Pour preuve, Alassane Ouattara aurait même envoyé des membres de sa famille pour superviser les travaux de la villa de Ziniaré, fief de Blaise Compaoré. Il devra plus tard s’y retirer de temps en temps. »

La direction de la communication de la Présidence du Faso, publie alors un communiqué informant qu’une rencontre des anciens Présidents Roch Marc Christian KABORÉ, Michel KAFANDO, Yacouba Isaac ZIDA, Blaise COMPAORÉ et Jean-Baptiste OUÉDRAOGO doit se tenir le 8 juillet « autour des questions liées à l’intérêt supérieur de la Nation », sans plus de précision si ce n’est qu’elle  « n’entrave pas les poursuites judiciaires engagées contre certains » !

Une provocation doublée d’une volonté d’humilier les insurgés de 2014

Ainsi donc la venue de Blaise Compaoré, condamné à perpétuité, n’entraverait en rien les poursuites judiciaires ! Bêtise ou inconscience ? Faut-il rappeler qu’il a sciemment pris la nationalité ivoirienne pour éviter la justice de son pays devant laquelle il a refusé de comparaitre.

Il convient encore ici de rappeler qu’il existe une convention d’extradition entre la Côte d’Ivoire et le Burkina. Que les autorités politiques du Burkina ont sciemment laissé se diffuser une fake news, lancée par l’avocat de Blaise Compaoré, Me Pierre Olivier, selon laquelle cette nationalité ivoirienne lui éviterait une extradition. Alors qu’il ne s’agit que d’une décision politique des autorités politiques de Côte d’Ivoire et en aucun cas d’une décision judiciaire.

Pour une bonne partie de la société, notamment les dizaines de milliers d’insurgés de 2014, et leur soutien, cette initiative ne manquera pas d’apparaitre comme une provocation, voire une tentative d’humilier tous ceux qui se sont battus jusqu’ici pour la justice. Blaise Compaoré a refusé de comparaitre à son procès, n’a jamais exprimé ni excuse ni le moindre remord. Et il foulerait des pieds le sol du Burkina sans être inquiété pour évoquer « des questions liées à l’intérêt supérieur de la Nation » !

Un mouvement de protestation s’organise

Ce communiqué était-il censé calmer les esprits ? Il a eu l’effet contraire. Vont alors se succéder des communiqués des avocats des ayant droits de Thomas Sankara et de ses 12 compagnons d’infortune puis, fait rarissime, de l’ensemble du monde judiciaire, des syndicats des magistrats, du syndicat des avocats et du conseil supérieur de la magistrature. Tous demandent à ce que les décisions judiciaires soient appliquées.

Seuls manquent à l’appel le parquet et la direction de la justice militaire. On se rappelle pourtant que cette dernière est dirigée depuis février dernier par le juge François Yaméogo qui avait mené l’instruction sur l’assassinat de Thomas Sankara et de ses compagnons, dont nous avons plusieurs fois souligné le courage et son l’engagement personnel. Dans l’état actuel de nos informations, rien n’a filtré sur ce qui s’est passé du côté de la justice militaire. Cependant Me Prosper Farama, lors de la conférence de presse des avocats des familles de victimes dans le procès de l’assassinat de Sankara et de ses compagnons (voir https://www.facebook.com/mediafaso7/videos/576526790536666/ à partir de la minute 23’15’’) a semblé vouloir dédouaner la justice militaire. Il a expliqué que le mandat d’arrêt est communiqué à toutes les forces publiques, et qu’elles n’ont pas besoin de démarche supplémentaire pour exécuter ce mandat.

De nombreux autres communiqués de protestation vont continuer à être publiés dans la presse (voir  http://www.thomassankara.net/communique-de-presse-blaise-compaore-etre-arrete-sil-rentre-burkina/ et  http://www.thomassankara.net/retour-de-blaise-compaore-burkina-avocats-de-partie-civile-demande-larrestation-de-blaise-compaore/ ).

C’est la consternation ! Alors que les Burkinabé sont essentiellement préoccupés par le développement de l’insécurité, inquiets de la multiplication des attaques de ceux qu’on appelle le HANI (hommes armés non identifiés). Le président nigérien Mahamadou Issoufou, avait affirmé en juin 2022 que près de 40% du territoire du Burkina était hors de contrôle de l’État. Le phénomène se cesse de s’amplifier et les militaires qui ont pris le pris pouvoir semblent jusqu’ici incapables d’inverser la tendance.

Quant à toutes les OSC (organisations de la société civile), soupçonnées d’être financées par le nouveau pouvoir et ses alliés, dont on a découvert l’existence, qui ont appelé dans des conférences de presse à soutenir la transition, elles restent silencieuses.

Les appels à manifester tardent à venir. Les anciens insurgés, sont-ils groggy après tant de désillusions depuis l’élection de Roch Marc Christian Kaboré en 2015 ? Ce dernier s’est révélé incapable d’assumer ses responsabilités, face au développement de la guerre et de la corruption, enfonçant le pays dans sa plus grave crise sociale et sécuritaire depuis l’indépendance ?

Des associations et partis se réunissent à l’initiative du Mémorial Thomas Sankara. Ils appellent dans la soirée à un important mouvement de protestation dans toute la ville. Plus discrètes, d’autres OSC projettent d’aller rendre visite, le lendemain matin, à Michel Kafando et Roch Marc Christian Kaboré pour les dissuader d’aller à la rencontre des anciens présidents prévue par Paul Henri Damida, le chef des militaires à l’origine du coup d’État de janvier 2022.

Très tôt le lendemain matin, des militants se rendent à la maison de Michel Kafando et vont y rester jusqu’à la mi-journée, pour le dissuader de participer à la réunion. Et devant la maison de Roch Marc Christian Kaboré une foule se rassemble pour empêcher ce dernier de de s’y rendre. D’autres forces viennent s’y agréger, notamment ceux qui étaient passés chez Michel Kafando. Finalement Roch Marc Christian Kaboré ne se rendra pas à la réunion arguant que sa maison est encerclée et que les conditions ne sont pas réunies en termes assez floues.

La réunion des anciens chefs d’État tourne au ridicule

Blaise Compaoré arrive vers 13h. Ses partisans sont réunis sur la route de l’aéroport pour l’accueillir. Mais dès qu’il sort de l’avion de la Présidence ivoirienne affrété par Allassane Ouattara, il prend aussitôt un hélicoptère pour se rendre dans son ancienne résidence, près de la Présidence, qui a été préparée pour lui.

On apprend assez vite que seuls, Jean Baptiste Ouedraogo, qui fut renversé par les révolutionnaires le 4 août 1983, et Blaise Compaoré ont assisté à la réunion convoquée par Paul Henri Damiba. Officiellement, Michel Kafando est absent pour raison de santé, Yacouba Isaac Zida, pour des raisons administratives et Roch Marc Christian Kaboré a été bloqué par la foule. Ces justifications n’arriveront pas à cacher le grave échec de cette initiative qui s’avère finalement une mascarade censé faire accepter la venue de Blaise Compaoré à Ouagadougou. « Le grand « djandjoba » de la réconciliation qu’a voulue Paul-Henri Sandaogo Damiba a ainsi viré au bal des « copains », puisque jusqu’à preuve du contraire, les trois participants ne nourrissent pas particulièrement de ressenti les uns envers les autres, au point de les réconcilier » peut-on lire sur Burkina24 (voir https://burkina24.com/2022/07/11/prison-ou-pitie-pour-blaise-compaore-la-complexite-du-moment/).

De son côté l’ambassadeur de France, Luc Hallade, lors de son discours du 14 juillet « a salué les efforts des autorités de la transition pour la cohésion sociale et la réconciliation » (voir https://lefaso.net/spip.php?article114755 ) en déclarant : « Ces efforts sont encourageants et nous sommes prêts, sans interférer avec les décisions ou les orientations prises, à les accompagner dans la mesure de nos moyens et en répondant aux demandes que pourraient formuler en ce sens les autorités nationales »

Paul Henri Damiba tente de se défendre d’avoir voulu évoquer la réconciliation. A l’ordre du jour, selon lui, la recherche d’une paix durable. Mais en quoi Jean Baptiste Ouedraogo, médecin militaire, peut-il contribuer à la recherche d’une stratégie pour mettre fin à l’insécurité ? Il n’avait été choisi en 1982 chef d’État que pour retarder le conflit inévitable au sein de l’armée entre les révolutionnaires et les partisans d’un retour constitutionnel,

Quant à Blaise Compaoré, Burkina24 écrit : « A 71 ans, le « beau Blaise » a perdu de son charme et de son charisme. Il est apparu affaibli, le regard hagard, les gestes hésitants, surtout lors de la lecture de la déclaration qui a sanctionné la rencontre de haut niveau ». Les images parlent d’elle-même (voir la vidéo ci-dessous).  Benjamin Roger, au terme d’une enquête, avait déjà évoqué dans Jeune Afrique sa maladie ainsi : « sa tête a commencé à le lâcher. Ses propos manquent de cohérence, il a parfois des absences ». Ce que ces images viennent confirmer, même si d’autres photos bien choisies prises à la Présidence, le montrent un peu plus alerte.

Déclaration de Paul Damiba à l’issue de la réunion des Chefs d’Etat à Ouagadougou © Radio Télévision du Burkina.

Cette réunion s’avère finalement une mascarade transformée en fiasco. Un grave échec dont les conséquences seront lourdes pour le nouveau pouvoir militaire.

Comment sa femme et ses proches ont-ils pu laisser organiser un tel show pitoyable ?

Seul hypothèse plausible. Ses proches avec la complicité du pouvoir ont voulu que le peuple burkinabè prenne en pitié Blaise Compaoré pour qu’il accepte qu’on le laisse finir sa vie à Ziniaré, son village  « natal ». Le prix payé, ce show indigne, parait lourd !  Les responsables auraient fait peu de cas de la dignité de leur champion, exhibé à la population locale comme internationale, diminué intellectuellement et perdu devant un micro,incapable de savoir la conduite à tenir.

Un pouvoir très affaibli, une opposition qui se réveille

Le pouvoir militaire et ses alliés du CDP en sortent affaiblis. Non seulement ils ont été ridiculisés mais l’opposition constituée des anciens insurgés a réussi à s’organiser pour mettre en échec cette initiative. Elle a retrouvé le chemin de la mobilisation et réussi à rebondir après ces longues années de difficultés.

Dans la conférence de presse des avocats, Me Prosper Farama a fustigé ce pouvoir avec des mots très durs rarement entendus jusque-là : « Les putschistes pseudo réconciliateurs tentent d’assassiner l’État de droit et la démocratie au Burkina. Cette défiance ouverte à la justice est un précédent extrêmement dangereux… On est sur le chemin d’une déchirure… C’est maintenant que le combat commence. Le peuple est interpellé.  »

La Réconciliation, une vieille litanie de politiciens

Depuis de très nombreuses années déjà, les différents pouvoirs qui se sont succédé ont fait de la « réconciliation » un cheval de bataille politique au Burkina. A leur façon… Un point commun, tous ont « demandé pardon », ont indemnisé des victimes mais ont soigneusement évité l’étape judiciaire. Exception faite de l’assassinat de Thomas Sankara et de ses compagnons, dont il faut cependant rappeler, qu’il s’agit du résultat d’une longue bataille interne soutenue par une longue campagne internationale dont le point fort fut l’insurrection de 2014.

Dès 2001, une commission nationale de réconciliation  nationale est mise en place. Elle a inventorié 176 crimes politiques non punis, commis au Burkina-Faso depuis son indépendance en 1960. Une journée du pardon (JNP) est organisée le 30 mars 2001 en grande pompe à Ouagadougou. Blaise Compaoré face à un stade rempli par des gens venus des différentes provinces du Burkina a déclaré ce jour-là : « … Nous demandons pardon et exprimons nos profonds regrets pour les tortures, les crimes, les injustices, les brimades et tous autres torts commis sur des Burkinabè par d’autres Burkinabè, agissant au nom et sous le couvert de l’État, de 1960 à nos jours ».

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En réalité, cette journée est le fruit de la première révolte massive et durable du peuple burkinabè qui va suivre l’assassinat de Norbert Zongo le 13 décembre 1998. Pour calmer les déferlements massifs des foules dans les rues, le pouvoir met en place un conseil des sages qui fera un certain nombre de recommandations dont la création d’une journée du pardon.

Un fond d’indemnisation est cependant créé. Un premier bilan établi à 444 le nombre de victimes indemnisés pour un montant d’environ 3,7 milliards de FCFA. Mais sont mélangées les personnes torturées et spoliées après la mort de Thomas Sankara avec celles jugées devant les TPR (Tribunaux populaires de la Révolution). Les condamnés par ces Tribunaux qui avaient ordonné la saisie les biens pour rembourser les détournements de fonds, vont se les voir restituer. Quant aux victimes ou leurs familles des assassinats, de tortures ou de saisies de biens des partisans de la Révolution, elles doivent signer une déclaration dans laquelle elles s’engagent à ne pas déposer de plaintes devant la justice pour toucher leurs indemnisations.

Mais toutes ces manœuvres ne pourront cacher l’absence de recherche de la vérité pour de nombreux cas et encore moins de justice. Des familles restent sans nouvelles de leurs disparus. Il s’agirait plutôt d’éviter aux coupables d’être poursuivis et jugés. Bien entendu, pour la plupart des victimes, tous ces stratagèmes ne sauraient faire office d’une quelconque réconciliation qu’ils n’ont d’ailleurs jamais demandé. Car la réconciliation n’est depuis prônée au Burkina que par ceux qui devraient être jugés si la justice jouait son rôle. Certes Roch Marc Christian souhaite sans doute se réconcilier avec Blaise Compaoré pour laver sa mauvaise conscience d’avoir contribué à l’insurrection qui l’a chassé. En réalité, la ” réconciliation ” ne concerne que les hommes politiques des différents régimes, entre eux. Mais ne concerne guère le peuple burkinabé dont les moins de 25 ans représentent environ 65% de la population, bien plus soucieux du chômage que d’une « réconciliation » qui ne les intéresse guère.

Soyons sérieux ! A-ton jamais vu, une personne torturée se réconcilier à son tortionnaire, une famille de victimes d’assassinat se réconcilier avec les assassins ? Pour autant les familles de victimes de l’assassinat de Thomas Sankara et de ses compagnons, du moins celles qui se sont exprimées, à savoir la famille Sankara et la famille Kiemdé, ont toujours laissé ouvert la possibilité d’accorder un pardon. Encore faut-il que la demande de ce pardon sincère et qu’elle soit dissociée des questions judiciaires.

Le rapport de la Commission de la réconciliation nationale et des réformes instituée durant la Transition oublié.

Lors de la Transition, une Commission de la réconciliation nationale et des réformes est mise en place, pilotée par M. Ra-Sablga Seydou Ouedraogo, actuel directeur exécutif de Free Afrik qui rappelle (voir http://www.thomassankara.net/retour-frauduleux-triomphal-de-blaise-compaore-scenario-pire/) que « la réconciliation ne saurait être une prime à l’impunité, pas plus que le pardon ne saurait supprimer la réparation ». Et il y ajoute « que l’injustice nourrie par l’impunité est au cœur du drame actuel. C’est précisément parce que la justice est bafouée, dans un pays où l’impunité a miné la gouvernance publique, que l’État est désarmé, que des populations, des jeunes en particulier, quittent le pacte républicain pour rejoindre le camp d’en face ».

Le rapport de la CRNR a très rapidement été oublié après l’élection de Roch Marc Christian Kaboré en 2015. Et ce dernier recommence alors aussi à prôner la réconciliation qui semble privilégier le retour de Blaise Compaoré au Burkina. D’ailleurs lors de la campagne électorale de 2020, il promettait son retour « la tête haute » à Ziniaré son village natal où se trouve son palais. Des travaux de réfection étaient d’ailleurs engagés.

Roch Marc Christian Kaboré affiche, après sa réélection, une ferme volonté de remettre en route la réconciliation, nommant même l’ancien chef de l’opposition Zéphirin Diabré ministre d’État auprès de la présidence chargé de la Réconciliation nationale et la Cohésion social en janvier 2021. Après avoir mis une n-ième commission nationale en place à cet effet, son action la plus médiatisée fut sa rencontre avec Blaise Compaoré en mai 2021…

Complètement dépassé par les évènements et incapable de mettre de l’ordre dans l’armée, alors que la crise sécuritaire ne cessait de s’aggraver, il est renversé par un coup d’État le 24 janvier 2022 (voir nos précédents articles https://blogs.mediapart.fr/bruno-jaffre/blog/030322/coup-d-etat-au-burkina-1-un-apercu-du-recit-et-des-causes). Nous l’avions alors qualifié de « coup d’État le plus tranquille du monde », tant les évènements semblent avoir été rondement menés. La population pleine d’espoir accueillait ce n-ième coup d’État avec soulagement, pensant alors que ces militaires au pouvoir étaient les mieux à même de mener à bien la lutte contre l’insécurité. Dans le dernier de ces deux articles, nous analysions déjà un rapprochement du nouveau pouvoir avec le CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès), le parti de Blaise Compaoré (voir https://blogs.mediapart.fr/bruno-jaffre/blog/210322/coup-d-etat-au-burkina-2-fin-de-letat-de-grace-et-retour-du-cdp).

L’avenir du pays est on ne peut plus incertain. Six mois après la prise du pouvoir, les militaires sortent de cette initiative plus affaiblis que jamais. Et des secteurs de l’opposition rassérénée par leur première mobilisation contre ce pouvoir. Mais le plus dur reste à faire. Construire une alternative crédible alors qu’une insécurité meurtrière sévit dans le pays.

 Bruno Jaffré

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