Déclaration de l’’UNIR/PS à l’occasion du 28è anniversaire de la révolution d’août 1983
Peuple du Burkina Faso ;
Camarades militantes et militants sankaristes ;
4 août 1983, 4 août 2011 ! Voici aujourd’hui vingt huit ans que, comme un coup de tonnerre annonçant un orage vivifiant et réparateur, la nouvelle de l’avènement de la Révolution tombait, pour gagner de jour en jour telle une coulée de lave, tous les hameaux du Burkina et très vite, toute l’Afrique et le monde. Des forces progressistes du Burkina Faso venaient ainsi de mettre fin à des années de domination, d’exploitation des masses populaires par l’impérialisme international et ses valets locaux.
Mu par cette volonté inébranlable de reconstruire un Burkina nouveau sur le socle de la justice sociale, de l’intégrité, du travail dans la dignité et surtout de la solidarité, le Capitaine Thomas SANKARA avait su insuffler au peuple burkinabé un dynamisme nouveau et surtout une confiance en soi qui amena les populations, la main dans la main, à s’investir pendant les quatre années que dura la Révolution Démocratique et Populaire, pour asseoir les fondements d’un développement participatif, d’une véritable démocratie populaire et de l’amour de la patrie.
Tranchant définitivement et pour une fois avec les pratiques de responsables africains peu soucieux de la misère de leur peuple, mais plutôt dévoués à la cause de l’impérialisme, de leur famille et de leur clan, Thomas SANKARA a su tracer les sillons d’un vaste chantier que cet impérialisme apeuré ne lui a malheureusement pas laissé le temps d’achever.
L’Union pour la Renaissance/Parti Sankariste (UNIR/PS) héritière et continuatrice de cette œuvre grandiose, creuset des patriotes progressistes, de toutes les femmes et de tous les hommes qui se sont sentis trahis depuis ce macabre soir du 15 Octobre 1987, s’est donnée pour objectif depuis sa naissance voilà onze ans, de poursuivre et de parachever les chantiers et transformations multiformes entamés en août 1983 par les vaillantes populations sous la conduite clairvoyante du Président Thomas SANKARA.
En ce jour anniversaire de la Révolution d’Août, votre parti l’UNIR/PS, entend rappeler et célébrer la justesse des nobles idéaux défendus par Thomas SANKARA il y a vingt huit (28) ans. Après les chocs des dernières crises financière et alimentaire qui ont ébranlé le capital dans ses tréfonds et fondements, les pays ultralibéraux ont vu les limites de leur système. L’effondrement de l’économie mondiale capitaliste a permis de mettre en exergue la force de résistance des économies dites « protectionnistes», à l’image de la Chine. Au Burkina Faso, subissant les contrecoups de ces crises, ceux qui ont exécuté le Président Thomas SANKARA justement parce qu’il prônait de ‘‘produire ce que nous consommons et de consommer ce que nous produisons’’ se sont mis, toute honte bue, à parler de consommer burkinabé. Comme quoi, l’histoire rattrape toujours ceux qui, mus par des aspirations mesquines et prosaïques, tentent de dévoyer sa marche.
Et le pire était encore à venir. En effet, cette revanche de l’histoire s’est faite de façon plus accélérée et plus cinglante avec la crise inégalée de ces derniers mois au cours desquels notre pays a touché le fond de la vague, avec les manifestations inédites de mémoire de Burkinabé avec leur cortège de morts, de destructions et d’atteintes diverses à la dignité de la personne humaine. Faut-il rappeler ici que les programmes d’ajustement imposés par les institutions de Bretton Woods avec leurs lots de bradage de toutes les unités de production à des rapaces diurnes et de mise à la rue de milliers de travailleurs avaient été refusés de manière clairvoyante et courageuse par le Président du CNR . En lieu et place, il avait réussi un auto ajustement ayant engendré une véritable croissance au profit de la Nation entière. Ces performances ont été reconnues et saluées par les plus farouches adversaires de la Révolution d’août 1983.
Le régime de Monsieur Blaise COMPAORE a cru que les seuls mots de développement ou de bonne gouvernance ânonnés aujourd’hui à longueur de journée, accompagnés de qualificatifs et autres épithètes louangeurs pouvaient être autre chose que des mots capables de produire le développement et la bonne gouvernance, ou encore l’émergence. Blaise COMPAORE et son oligarchie se sont pris tant au jeu qu’ils ont confondu les lambris de Kosyam avec la misère des élèves et étudiants, celle des paysans et salariés du public et du privé ou encore celle des militaires et des petits commerçants. Dans de telles conditions, un jour inéluctablement, ces décompositions crèvent la membrane pour se révéler au grand jour comme cela qui vient de nous être rappelé de la façon la plus magistrale et la plus tragique possible. Du reste, comment peut-il en être autrement dans un pays où toues les richesses et toutes les ressources sont tout simplement concentrées dans les mains de quelques individus membres de l’oligarchie repue et à la conscience anesthésiée par le stupre et la luxure ?
Cette oligarchie telle une pieuvre n’a-t-elle pas déployé ses tentacules, enveloppant et emprisonnant tous les secteurs d’activité avec en toile de fond des enrichissements illicites par la mise à sac systématique des deniers publics ?
La corruption et le népotisme sont devenus des maux si douloureux que le saupoudrage à renfort d’adoption de textes et de création d’institutions ne fait qu’ajouter au ridicule pendant qu’il accentue la dépense publique.
Comme conséquence directe, la paupérisation galopante des populations contre laquelle une fois de plus les savants concepts et autres cadres stratégiques ne peuvent rien. Ce que tout le peuple impuissant constate par contre, c’est l’accaparement des fruits de la croissance par une nébuleuse, pendant que le premier des Burkinabé, dans sa poursuite inlassable d’une reconnaissance internationale semble avoir abandonné son pays et son peuple pour se consacrer à la résolution des crises et conflits des autres.
Et que dire de l’enseignement dont nous assistons impuissants à une liquidation tragique du système scolaire et universitaire ?
Que dire de notre santé publique en passe de devenir l’apanage des entreprises privées et pour ceux qui ne peuvent y faire face de se rabattre sur les plantes et la pharmacopée traditionnelle ?
Que dire de notre environnement qui se meurt depuis l’épopée glorieuse et avant-gardiste des trois luttes ? Peut-être que les prédateurs qui se sont hissés à la tête de notre pays pour son plus grand malheur nous diront-ils ‘‘tant pis pour les générations futures, qu’elles meurent si elles ne peuvent s’adapter’’.
Sur le plan politique, l’on assiste à un embrigadement des populations sous une démocratie de façade dans laquelle une fenêtre n’est ouverte que pour mieux barricader la porte.
Pour cela, les soubresauts qui traversent aujourd’hui le régime COMPAORE suite aux déclarations d’un de ses bonzes ne sont qu’une tempête dans un verre d’eau, sinon le point de départ machiavélique d’un énième bouleversement de palais pour faire peau neuve, ou d’un énième tripatouillage de la Constitution pour permettre au Président Blaise COMPAORE de poursuivre son ‘‘programme de progrès continu pour une société d’espérance’’, pendant que les burkinabé ont fini d’espérer il y a de cela bien longtemps.
Dans un tel contexte, même la découverte de pétrole, de diamant ou d’uranium ne ferait pas du Burkina Faso, avant-dernier des 174 pays du monde dans le classement du PNUD, un pays émergeant en 2020. Les mêmes causes produisant toujours les mêmes effets, ça ne serait qu’une plus grande concentration dans les mains des multinationales et de l’oligarchie, accompagnée de plus grandes prédations, donc d’une plus grande paupérisation des masses laborieuses.
C’est pourquoi, l’UNIR/PS, à l’occasion de ce 28ème anniversaire du déclenchement de la Révolution d’août 1983, lance un appel vibrant à tous ; sankaristes, patriotes, démocrates et progressistes, à se mobiliser pour défendre et faire triompher leurs idéaux. Elle entend à ce propos, aujourd’hui encore, comme toujours, rester à l’avant-garde des intérêts de notre vaillant peuple qui n’aspire qu’à vivre dans la démocratie, la justice sociale, l’unité, la paix, la concorde et la solidarité.
Avec le peuple, Victoire !
La patrie ou la mort, nous vaincrons !
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4 août 2011 : Déclaration du FFS à l’occasion du 28ème anniversaire de l’avènement de la Révolution Démocratique et Populaire (RDP)
Chers compatriotes,
Camarades,
Notre peuple commémore en ce jour 4 Août 2011, le 28ème anniversaire de l’avènement de la Révolution démocratique et populaire (RDP).
Cet anniversaire intervient dans un contexte d’apparente accalmie après la grave et profonde crise socio-militaro-politique qui a secoué notre pays durant plus d’un trimestre, et qui s’est soldée par plusieurs pertes en vies humaines et de multiples préjudices humains et matériels.
Peuple du Burkina Faso,
Démocrates et patriotes de tous bords,
Le Front des forces sociales (F.F.S.), parti sankariste membre de Coalition des forces progressistes, voudrait à l’occasion de cet anniversaire, vous entretenir des ambitions profondes des acteurs premiers de la Révolution démocratique et populaire. En effet, la date du 4 Août nous interpelle à la réflexion et à une meilleure compréhension de la haute portée philosophique et historique de cet épisode combien inédit de l’évolution de notre pays, durant quatre années riches, de 1983 à 1987.
Aujourd’hui, dans les rigueurs des conquêtes démocratiques de la liberté et de la justice, consécutives à la démocratie populaire, directe et participative de notre peuple, c’est à nous qu’échoit à jamais le devoir de rendre vivant cet élan populaire, cet idéal révolutionnaire que nous avions en commun avec le Camarade Thomas SANKARA, Président du Faso, Président du CNR. Ce grand homme, reconnu comme tel par le monde entier, y compris et surtout par la jeunesse conquérante qui ne l’a pas parfois connu de son vivant, nous aura légué un héritage hors du commun : l’amour de la patrie et le sens élevé du sacrifice suprême.
Oui, le Président SANKARA, de par son exemple de vie et de gouvernance, a su inculquer à notre peuple, les vertus profondes qui cimentent le socle d’une Nation. C’est pourquoi malgré les multiples tentatives d’enterrement de son nom et de sa mémoire, les exemples qu’il a donnés restent plus que jamais d’actualité, au même titre que les grandes réalisations indestructibles de son régime.
Même la profanation de sa tombe, ou de ce qui est présenté comme tel, ne saurait effacer de la mémoire des burkinabé, des africains et du monde entier, le riche héritage laissé par le Président du peuple.
Comment notre peuple pourrait-il jamais oublier ce chef d’Etat roulant en Renault 5 pendant que d’autres se pavanent dans les grosses limousines ? Comment ne pas se rappeler les bienfaits de la lutte contre la corruption et l’impunité brillamment soldée en seulement 4 ans par une victoire sans bavure ? Comment serait-il possible de passer sous silence l’enthousiasme général avec lequel notre peuple s’était rendu lui-même maître de son destin ? Comment oserait-on dénier au Président Thomas SANKARA le mérite d’avoir mis le Burkina Faso sur l’orbite des nations qui comptent au monde ? Bref, les réalisations et les victoires furent nombreuses et multiformes, grâce au génie et au charisme d’un leader de premier plan, mais aussi grâce au soutien et à la confiance dont il bénéficiait de la part de son peuple.
A titre d’exemple, l’on citera :
– sur le plan politique, la participation directe du peuple aux prises de grandes décisions engageant son avenir (plans de développement, budgets, désignation des responsables locaux…), l’affirmation de l’indépendance de notre pays et son rayonnement sur le plan international…toutes choses qui ont fait de l’homme burkinabé un être fier et un citoyen digne ;
– sur le plan économique, la grande réussite de l’auto-ajustement structurel qui a valu la reconnaissance des organismes financiers internationaux (Banque mondiale, PNUD), le lancement de grands chantiers de construction ayant boosté le développement du pays, n’ont point été égalé jusque là, malgré le règne de près d’un quart de siècle des tombeurs du grand homme ;
– sur le plan social et culturel, la valorisation des richesses culturelles nationales, la prise de conscience individuelle et collective des droits et devoirs de chacun, le rayonnement international grâce aux grands événements et enfin les gros progrès en matière d’éducation, de santé et d’habitat restent encore d’actualité.
En dépit du brutal arrêt porté au processus révolutionnaire le 15 Octobre 1987, avec le lâche assassinat du Héros national, les forces vives de notre pays restent mobilisées et se mobilisent chaque jour et chaque année davantage, pour relever le défi de l’adversité. Les responsables et militants du F.F.S, conscients du rôle historique qu’ils doivent jouer, voudraient engager l’ensemble de notre peuple dans un nouveau contrat social et politique, fondé sur les valeurs qui ont suscité l’avènement du 4 Août 1983 et pour lesquelles le président Thomas SANKARA a su donner sa vie.
Ces valeurs reposent sur des réponses adéquates aux problématiques suivantes :
– Comment organiser la lutte contre les classes conservatrices modernes sur les plans politique, économique et idéologique ?
– Comment lutter contre les survivances patriarcales et/ou de type féodal à la campagne et dans les villes ?
– Comment rompre la dépendance financière,
– Quels genres de problèmes pose la dépendance monétaire et comment y remédier ?
– Comment réaliser l’autosuffisance alimentaire ?
– Quels sont les voies et moyens pour l’industrialisation du pays afin de le sortir de son état d’arriération ?
– Quelle est la problématique de la phase de développement capitaliste et de toutes les questions concernant la transition vers la démocratie sociale ?
– Comment mettre l’éducation, la santé, le logement et l’emploi à la portée de tous ? A ce titre quelle solution trouver à l’analphabétisme en tant qu’obstacle au progrès ?
– Comment rompre la dépendance culturelle et revaloriser nos richesses nationales ?
Un tel projet de société contribue à la désaliénation des consciences. Il prône un développement endogène populaire et institutionnalise la démocratie directe à la base au niveau de tous les mécanismes décisionnels et de représentation. Ce projet est un projet de transformation progressiste et progressive de la société.
Forts de cette conviction, les dirigeants et militants du Front des forces sociales renouvellent leur engagement de poursuivre ces idéaux de progrès chers à notre peuple.
Aussi, notre parti lance un appel solennel à tous les patriotes progressistes, à tous les démocrates soucieux de l’avenir radieux de notre pays, à tous les partis se réclamant des idéaux de progrès, à se mobiliser concrètement aux côtés de la Coalition des Forces Progressistes, pour les futures batailles et victoires certaines !
Face à un régime à genoux, nous devons trouver ensemble les ressources nécessaires pour le terrasser à jamais !
Face à un système moribond, le geste ultime reste la délivrance !
Peuple du Burkina Faso,
Camarades militantes et militants,
Bonne fête du 4 Août à tous !
Vive le Burkina Faso.
La Patrie ou la mort, Nous Vaincrons ! Le Président National
Norbert Michel TIENDREBEOGO