Le 10 juin 2011, 21 députés français déposaient une demande de création d’une commission d’enquête relative à la recherche de la vérité dans l’assassinat de Thomas Sankara (voir à (l’adresse http://thomassankara.net/?p=1097), suite à un courrier reçu par 12 députés burkinabé demandant une démarche en ce sens de 12 députés burkinabè (voir à l’adresse http://thomassankara.net/?p=1079), une initiative qui fait suite à la campagne “Justice pour Sankara, Justice pour l’Afrique” (voir à l’adresse http://thomassankara.net/?p=866). Si la presse française peu relayé l’information, malgré la tenue d’une conférence de presse à l’assemblée nationale (voir à l’adresse http://thomassankara.net/?p=1102), la presse burkinabè a par contre bien pris la mesure de l’importance de l’évènement. Nous vous proposons ci-dessous quelques articles parus au Burkina.

La rédaction du site.

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Affaire Thomas Sankara, la France est-elle en train de lâcher Blaise Compaoré?

Par Ramata Soré le jeudi 14 juillet

La démarche des parlementaires français aura également pour mérite de permettre au parlement français d’engager un débat sur l’histoire coloniale et néocoloniale de la France au Burkina Faso et de trouver des réponses à certains questionnements liés à l’affaire : “pourquoi Thomas Sankara a-t-il été assassiné ? Comment cet assassinat a-t-il été possible ? Quels rôles ont joué les services français et les dirigeants français de l’époque ?”

Après les parlementaires burkinabè, 21 députés français ont introduit le 10 juin dernier une demande de création d’une commission relative à la recherche de la vérité sur l’assassinat de Thomas Sankara survenu en 1987. Parmi ces députés figurent, entre autres, Noel Mamère, Marie-George Buffet, Marie-Hélène Amiable, François Aseni. En demandant la création de cette commission, ces députés voudraient permettre au monde entier de connaître, 24 ans après, les responsables de l’assassinat de Thomas Sankara. Leur objectif : faire éclater la vérité afin que justice soit rendue et “en particulier, faire la lumière sur l’hypothèse accréditant la mise en cause des services secrets français, compromis avec des militaires Burkinabé” dans cette tragédie ont affirmé les parlementaires dans une déclaration rendue publique. C’est le 15 octobre 1987 qu’un commando du régiment de la sécurité présidentielle a assassiné Thomas Sankara et douze de ses collaborateurs. A la suite de cet assassinat, Blaise Compaoré, depuis, dirige le Burkina Faso. La démarche des parlementaires français aura également pour mérite de permettre au parlement français d’engager un débat sur l’histoire coloniale et néocoloniale de la France au Burkina Faso et de trouver des réponses à certains questionnements liés à l’affaire : “pourquoi Thomas Sankara a-t-il été assassiné ? Comment cet assassinat a-t-il été possible ? Quels rôles ont joué les services français et les dirigeants français de l’époque ?”

Par rapport à la mort de Thomas Sankara, plusieurs sources indiquent l’ingérence de puissances étrangères. «Le piano fut accordé par les Américains et les Français. Il y avait un homme de la CIA à l’ambassade des États-Unis au Burkina qui travailla en étroit contact avec le chef des services secrets de l’ambassade française, eux ont pris les décisions les plus importantes» affirment les parlementaires français dans un communiqué. Le témoignage a été fait dans un documentaire italien diffusé sur RAI n° 3, le 15 juillet 2009, par un ancien proche de Charles Taylor. L’action des députés français a été initiée grâce a une demande introduite par 12 députés burkinabè du groupe parlementaire « Alternance, Démocratie, Justice ». Cette démarche a eu lieu courant avril 2011. En juin dernier, l’épouse du défunt président, Mariam Sankara, écrivait à son tour aux parlementaires français pour soutenir la requête introduite par les Burkinabè.

D’ailleurs, la démarche des parlementaires burkinabè a coïncidé avec la série de crises qui a fortement secouée le régime de Compaoré. «Nous n’avons pas attendu que Blaise Compaoré soit en difficulté pour demander à la France d’ouvrir le dossier Thomas Sankara» affirme l’un des signataires de la requête, le député UMIR/PS Fidèle Kientéga. Il affirme que bien avant leur dernière action, de nombreuses tentatives d’enrôlement du dossier Sankara avaient été entreprises au plan national et international et à l’endroit de la France.

Dans ce sens, il y a quelques années de cela, Me Sankara Bénéwendé, avocat de Mme Sankara avait adressé une lettre au Président de la République française. Dans cette lettre, il demandait l’ouverture des archives officielles afin de permettre la vérité sur les circonstances de l’assassinat de Thomas Sankara. Dans la même lignée, le Comité des droits de l’homme de l’ONU avait enjoint les autorités burkinabè de rouvrir le dossier Thomas Sankara et de le juger. Ce qui n’a pas été fait. D’ailleurs, le Comité avait reconnu la violation de l’article 14 du pacte qui garantit l’égalité de tous devant les tribunaux par le Burkina Faso. Conséquemment, Me Sankara a déclaré que l’idée de la requête parlementaire au près des français fait suite «au refus par l’Etat burkinabè de donner suite utile à la décision onusienne de 2006 ». Si comme le dit le député Kientéga «à l’évidence et à l’expérience, les trônes des dictateurs sont en même tant des chapes sous lesquelles ils emmurent leurs indicibles dossiers de crimes économiques et de sang», il faut reconnaitre que l’engagement des députés français annonce un changement dans les rapports de la France avec Blaise Compaoré. Cette perspective est soulignée par le frère du défunt président Sankara, Paul Sankara. Du fait que le pouvoir de Sarkozi est impopulaire, cela crée des opportunités que divers acteurs saisissent pour s’exprimer et c’est ce qui est entre autres à l’origine de l’attention accordée par les parlementaires français à la doléance de leurs collègues du Faso, dit-il. D’ailleurs, Paul Sankara évoque les propos de Alain Juppé attirant les présidents africains sur les conséquences des longs règnes. Selon lui, ce qui s’est passé au Maghreb peut arriver à ceux qui se croient encore inamovibles.

Vacillements, il en existe également au près des députés de la majorité présidentielle. Même si aucun n’a signé ou ouvertement soutenu la démarche de leurs collègues du groupe parlementaire « Alternance, Démocratie, Justice », «plus d’un député nous a souvent fait part de son désarroi et son écartèlement de devoir se taire quand il veut s’exprimer sincèrement sur certains dossiers ou de devoir voter contre un projet de loi pendant que son cœur lui dicte le contraire» confie le député Kientéga. Depuis 2009 et cela dans le cadre de l’initiative «Justice pour Thomas Sankara, Justice pour l’Afrique», un collectif d’associations a récolté près de 6800 signatures. Son but : que le Comité des Droits de l’Homme de l’ONU ré-ouvre le dossier Thomas Sankara. Cette initiative est soutenue par une quinzaine d’associations telles le CADTM, le réseau ATTAC Afrique, et des personnalités comme Jean Ziegler, Tiken Jah Fakoli. Les députés burkinabè et français ont bon espoir que vérité et justice triompheront dans cette nouvelle procédure engagée.

Source : http://blog.ramata.info/post/2011/07/14/Affaire-Thomas-Sankara%2C-la-France-est-elle-en-train-de-l%C3%A2cher-Blaise-Compaor%C3%A9

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Demande d’enquête parlementaire acte 2 : Qui a tué Thomas Sankara?

Par Hervé d’Africk dans Le Reporter

Blaise Compaoré doit être un peu mal à l’aise. Si le parlement français accepte de créer une commission d’enquête parlementaire, comme l’a fait le parlement belge concernant l’assassinat de Patrice Lumumba, il y aura sans doute de terribles révélations sur le coup d’Etat du 15-Octobre 1987. «C’est à lui que profite le crime», avait déclaré, en août 2008, l’un des avocats de la famille Sankara. Près de trois ans après, les choses s’accélèrent. Douze députés burkinabè, conduits par Me Bénéwendé Sankara, ont donné le ton, le 26 avril dernier, en demandant à l’Assemblée nationale de France d’investiguer sur cette affaire. Objectif affiché: savoir le rôle éventuel de la France dans l’assassinat de Thomas Sankara et 12 de ses compagnons. Et voilà que 21 députés français viennent de prendre le relais. Ils ont déposé, le 10 juin, une «proposition de résolution» à la présidence de l’Assemblée nationale.

Les 21 députés sont allés droit au but: «Le 15 octobre 1987, le Président Thomas Sankara était assassiné avec quelques-uns de ses collaborateurs, par un commando de militaires du régiment de la sécurité présidentielle. Le chef du commando, l’adjudant Hyacinthe Kafando, est aujourd’hui député du CDP, le parti au pouvoir, à l’Assemblée nationale, tandis que le capitaine Gilbert Diendéré, à la tête du régiment, aujourd’hui chef d’Etat-major personnel de Blaise Compaoré, a été élevé au rang de chevalier dans l’Ordre national de la légion d’honneur française, lors d’un séjour en France, en mai 2008».

Les services secrets français ont-ils trempé dans cette affaire ?

Mystère et boule de gomme. Mais les 21 députés, guidés par le devoir de vérité, brandissent des hypothèses, et non des moindres. Voici un morceau de leur correspondance: «Plusieurs témoignages émettent la thèse d’une ingérence étrangère flagrante. Depuis 1993, une source indique la présence probable de Libériens sur les lieux de l’assassinat. Dans un documentaire italien diffusé sur RAI n°3, le 15 juillet 2009, un ancien proche de Charles Taylor déclare: ‘’Le piano fut accordé par les Américains et les Français. Il y avait un homme de la CIA à l’ambassade des Etats-Unis au Burkina qui travailla en étroit contact avec les services secrets de l’ambassade française, eux ont pris les décisions les plus importantes’’».

Les services secrets américains et français se sont-ils ainsi ligués pour l’assassinat de Thom Sank ? Question à multiples inconnues. Mais l’enquête parlementaire devrait permettre de le savoir. Dans tous les cas, ces deux pays, et bien d’autres, semblent être impliqués dans cette entreprise de déstabilisation du pouvoir révolutionnaire, dirigé par Sankara. Et il est temps que la lumière soit faite sur ce dossier qui traîne depuis de longues années. Les pays cités dans cette affaire ont le devoir, et même l’obligation historique, de libérer leur conscience de cette ténébreuse affaire. La Belgique l’a fait en créant une commission d’enquête parlementaire concernant l’assassinat de Patrice Lumumba. Reste à savoir si la France, «pays des droits de l’homme», franchira le pas.

La DGSE savait-elle ce qui se tramait ?

Les 21 députés, auteurs de la «proposition de résolution», ont posé un acte suffisamment fort: «Il est de notre devoir de tout entreprendre pour faire éclater la vérité et la justice sur cette affaire. Nous devons, en particulier, faire la lumière sur l’hypothèse accréditant la mise en cause des services secrets français, compromis avec des militaires burkinabè», ont-ils affirmé. Et ils ajoutent que «Thomas Sankara irritait de nombreux responsables politiques de tout bord, tant dans les partis de gouvernement en France qu’en Afrique de l’Ouest. Les services secrets français ont-ils décidé de mettre hors-jeu Sankara ?». La question est, pour le moment, à la recherche d’une réponse. Mais les 21 députés français donnent déjà des pistes, espérant que leur proposition sera adoptée par l’Assemblée nationale. Et qu’une commission d’enquête parlementaire sera créée: «Nous devons répondre aux questions suivantes: pourquoi Thomas Sankara a-t-il été assassiné ? Comment cet assassinat a-t-il été rendu possible ? Quels rôles ont joué les services français et les dirigeants français de l’époque ? La DGSE (Direction générale de la sécurité de l’Etat, NDLR) savait-elle ce qui se tramait et a-t-elle laissé faire

Si la «proposition de résolution» est adoptée, l’enquête devrait permettre de situer les responsabilités. Car, jusque-là, on a tenté, par tous les moyens, d’étouffer le dossier judiciaire. En 2008, n’en pouvant plus face aux «turpitudes» de la Justice burkinabè, Mariam Sankara, la veuve du Président assassiné, avait fini par écrire au Président français Nicolas Sarkozy, alors que Blaise Compaoré s’apprêtait à effectuer une visite en France. Morceau choisi: «Blaise Compaoré est arrivé au pouvoir, le 15 octobre 1987, à la suite d’un terrible bain de sang qui a causé la mort de mon époux Thomas Sankara, ainsi que 12 de ses compagnons. Des mêmes suites, certains militaires avaient été sauvagement assassinés, d’autres torturés et brûlés aux camps de Koudougou et de Kamboinsin. Thomas Sankara était un homme qui oeuvrait pour le développement du Burkina Faso et le bien-être de son peuple. Méritait-il ce triste sort (son assassinat était un acte inédit au Burkina Faso) qui ne m’a pas permis, ainsi qu’à sa famille, de voir son corps, de veiller sa dépouille et de lui donner une sépulture digne. Et pour parachever cet acte d’une cruauté sans nom, il m’avait été remis un certificat de décès précisant que mon mari – le Président Thomas Sankara – était mort de mort naturelle. Avec ce qui me restait de courage, j’ai entrepris, à la limite de la prescription, une action judiciaire pour la justice et la vérité. Monsieur Blaise Compaoré ayant une Justice aux ordres, a étouffé toutes les voies de droit que j’explorais. Interdisant même à son ministre de la Défense d’ordonner l’ordre de poursuite devant les tribunaux militaires».

Et même lorsqu’après avoir «épuisé toutes les voies de recours au Burkina Faso, et devant le refus de ce pouvoir de (lui) faire justice», elle a saisi le Comité des droits de l’Homme de l’ONU, le constat était amer: «Je n’ai jamais compris pourquoi on me demande, en tant que victime, d’accepter des indemnités et de pardonner, alors que les auteurs de ces crimes se promènent librement en toute impunité, alors même que, par ailleurs, de semblables criminels sont jugés comme l’est aujourd’hui Charles Taylor (…) Ayant érigé l’impunité en système de gouvernement, Blaise Compaoré cherche aujourd’hui une réhabilitation internationale que des rencontres comme celles-ci lui donnent».

«Nous avons décidé d’arrêter Sankara à 16h»

Mariam Sankara n’entend pas cependant baisser les bras. Et elle l’a dit au Président français: «Je suis une veuve qui ne pourra faire son deuil que si justice est rendue à Thomas Sankara (…) Il serait souhaitable que vous puissiez exiger de votre encombrant hôte, de me laisser accéder à la Justice militaire dont l’action ne peut être déclenchée que sur ordre de son ministre de la Défense. La réconciliation et le pardon sont à ce prix». Mais Sarkozy n’a donné aucune suite à sa correspondance.

Mais voilà que ces dernières semaines, une lueur d’espoir est en train de se dessiner. La veuve du Président assassiné espère que le parlement français optera pour l’enquête parlementaire. Et que, par ce biais, justice sera enfin rendue à son époux et aux 12 autres personnes assassinées. Les éléments contenus dans le rapport d’enquête parlementaire pourraient en effet permettre de booster l’action judiciaire. Mais en attendant, la France devrait faire sa propre toilette afin qu’on sache si elle est impliquée ou non dans ce coup d’Etat, l’un des plus sanglants d’Afrique. Et même du monde.

Déjà, certains témoins ont commencé à parler. Prince Johnson affirme que «C’est Blaise qui a planifié l’assassinat de Sankara». Ce témoin de premier plan a, en effet, déclaré devant la commission Vérité et réconciliation au Liberia, avoir participé, avec d’autres mercenaires, à l’assassinat de Thomas Sankara… Le Général John Tarnue, ancien commandant des forces armées du Liberia, a, lui, affirmé devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone, en 2004, qu’il y avait eu, vers le mois d’août 1987, une rencontre entre Blaise Compaoré, Charles Taylor, Prince Johnson, Samuel Varney, Duopo et «d’autres membres entraînés des forces rapprochées du Liberia»… Et que le pacte noué, à cette occasion, a conduit à l’assassinat de Sankara en octobre 1987. Bref, arrêtons-nous là, pour le moment. Mais juste encore un petit morceau. Extrait du livre «Sankara, Compaoré et la révolution burkinabè». Gilbert Diendéré, actuel chef d’Etat-major particulier de la Présidence, y affirme ceci: «Nous savions que Sankara avait une réunion au Conseil à seize heures et nous avons décidé d’aller l’arrêter là-bas (…) Peu après seize heures, la Peugeot 205 de Sankara et une voiture de sa garde sont arrivées devant la porte du pavillon; une deuxième voiture de la garde est allée stationner un peu plus loin. Nous avons encerclé les voitures. Sankara était en tenue de sport. Il tenait comme toujours, son arme, un pistolet automatique, à la main. Il a immédiatement tiré et tué un des nôtres. A ce moment, tous les hommes se sont déchaînés, tout le monde a fait feu et la situation a échappé à tout contrôle… ».

Surprise cependant du côté de Blaise Compaoré. Il a affirmé dans une interview publiée dans l’hebdomadaire Jeune Afrique N°1400 du 4 novembre 1987, qu’il dormait au moment des faits: «J’étais malade et dans mon lit quand les coups de feu m’ont réveillé». Mais dormait-il vraiment ? Et la France dans tout ça ? Quel rôle a-t-elle joué ? L’enquête parlementaire devrait permettre de donner un coup de pied dans la fourmilière. Et de savoir qui a fait quoi, où, quand, comment et pourquoi.

Par Hervé D’AFRICK

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Les 21 députés français

Leur «proposition de résolution» a été enregistrée le 10 juin à la Présidence de l’Assemblée nationale.

Noël Mamère, Marie-Hélène Amiable, François Asensi, Martine

Billard, Alain Bocquet, Patrick Braouezec, Jean-Pierre Brard,

Marie-George Buffet, André Chassaigne, Yves Cochet, Marc Dolez,

Jacqueline Fraysse, André Gerin, Pierre Gosnat, Jean-Paul Lecoq,

Roland Muzeau, Daniel Paul, Anny Poursinoff, François De Rugy,

Jean-Claude Sandrier et Michel Vaxès

Source : http://reporterbf.net/index.php?option=com_content&task=view&id=530&Itemid=3

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Arba Diallo et l’affaire Thomas Sankara : “Même s’il faut ouvrir des tombes …”

Par Aimé NABALOUM (Collaborateur) et Rufine DIPAMA (Stagiaire)

publié le mercredi 13 juillet 2011 dans le Pays

Des députés du groupe parlementaire Alternance, démocratie et justice (ADJ) ont animé une conférence de presse le 13 juillet 2011 à Ouagadougou autour de la question de la réouverture du dossier Thomas Sankara, l’ex-président assassiné en 1987. La rencontre avec la presse fait suite à la démarche que 12 députés du groupe ont entamée auprès du Parlement français tendant à la création d’une commission d’enquête sur la recherche de la vérité. Les échanges avec les journalistes ont été dirigés par le président du groupe parlementaire, le député Hama Arba Diallo et Me Bénéwendé Sankara, membre du collectif international des avocats de la famille Sankara.

L’affaire Thomas Sankara connaîtra-t-elle un début de vérité via la France ? Le 20 avril 2011, un groupe de députés burkinabè a introduit une lettre auprès du Parlement français tendant à la création d’une commission d’enquête relative à la recherche de la vérité dans l’assassinat du président Thomas Sankara. Pour donner suite à cette démarche, un membre du collectif international des avocats défendant la famille Sankara, en l’occurrence Me Bénéwendé Sankara a séjourné à Paris. La rencontre avec les hommes de médias visait donc à informer l’opinion publique sur cette démarche des parlementaires burkinabè. Toutes les pistes ont-elles été explorées au Burkina ? Pourquoi a-t-il fallu attendre 24 ans après, pour demander à la France d’ouvrir ses archives ? Quid des éventuels acteurs comme le Togo et la Côte d’Ivoire dont les chefs d’Etat ne sont plus de ce monde ?

Ce sont là quelques préoccupations des journalistes face à l’avocat de la famille Sankara et aux députés. Selon les animateurs de la rencontre, il est très souvent fait cas de l’implication de la France dans l’affaire Thomas Sankara. La démarche des parlementaires répond au besoin d’éclatement de la vérité puis de la justice. Si la France a joué un rôle dans l’assassinat de l’ancien président du Burkina Faso, pays considéré comme faisant partie du précarré français, la vérité sur les circonstances et les auteurs pourraient venir de ce pays s’il ouvrait ses archives. C’est la conviction des parlementaires burkinabè.

Sur la question de savoir si tous les recours au plan national sont épuisés ou infructueux, l’avocat répond que la réalité des “juges acquis” a toujours fait ses effets d’où la difficulté de pouvoir ouvrir le dossier avec le plus grand sérieux. Il a précisé que le Code de justice militaire dispose que l’ordre de poursuite doit venir du ministre de la Défense, toute chose qui n’a jamais eu lieu. Il est aussi connu que l’évocation du dossier Thomas Sankara fait penser aussi bien à des Etats comme la Côte d’Ivoire et le Togo qu’à leurs Présidents aujourd’hui disparus. Les parlementaires se disent déterminés à suivre leurs actions pour l’émergence de la vérité et de la justice. Hama Arba Diallo, président du groupe parlementaire ADJ, a ajouté à ce titre que “même s’il faut aller ouvrir des tombes, il faut le faire”, preuve que selon lui, la justice recherchée pour Thomas Sankara est non seulement historique et juridique mais aussi politique.

21 parlementaires français pour une commission d’enquête

Quant à la mission effectuée à Paris par Me Bénéwendé Sankara, elle visait surtout et d’abord à appuyer le dossier au Parlement français. Vingt et un députés français ont déposé auprès de leur Parlement, une proposition de résolution “tendant à la création d’une commission d’enquête relative à la recherche de la vérité dans l’assassinat de Thomas Sankara”. Les députés qui ont fait la proposition sont de la gauche et les parlementaires burkinabè espèrent que des parlementaires d’autres bords politiques se joindront aux 21. Sur les chances de succès de la démarche, Me Bénéwendé Sankara dit ne rien craindre car, les parlementaires burkinabè se sont adressé au peuple français à travers son Assemblée nationale, à la France des droits de l’Homme. “Cette France-là fermera-t-elle les yeux sur l’affaire Thomas Sankara et l’implication des services français ?” L’avocat ne croit pas à cette alternative.

source : http://www.lepays.bf/?ARBA-DIALLO-ET-L-AFFAIRE-THOMAS

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Affaire Thomas Sankara : “Il y en a qui cherchent à meubler leur temps”

Par Issa K. Barry

L’Observateur Dimanche, 10 Juillet 2011

Pendant ces retrouvailles du 9 juillet 2011 entre gourous du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), plusieurs points étaient à l’ordre du jour, parmi lesquels la situation nationale, les réformes politiques et les préparatifs des prochaines élections couplées. C’était la substance des échanges entre la presse et Simon Compaoré, 2e vice-président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), samedi dernier dans les couloirs du Conseil burkinabè des chargeurs (CBC).

Par ces temps qui courent, il est évident qu’au regard de la situation nationale, les sujets à débats font floraison. En attestaient d’ailleurs la durée de l’interview, ainsi que le nombre de questions posées samedi dernier au 2e vice-président du parti au pouvoir, Simon Compaoré.

D’ailleurs, au rendez-vous du Conseil burkinabè des chargeurs (CBC), l’on notait une forte présence des membres du Bureau politique national et des responsables géographiques du parti de l’épi et de la daba.

Foi de Simon Compaoré, principal interlocuteur des journalistes ce jour-là, ils étaient 300 membres à avoir répondu à l’invitation ; parmi lesquels ceux faisant partie des deux commissions créées, pour, d’une part, émettre des propositions à la lutte contre la vie chère, d’autre part, préparer les élections législatives et municipales qui doivent avoir lieu en 2012. «Beaucoup ont l’impression qu’on a encore du temps ; à mon sens ce n’est pas le cas.

2012, c’est vite arrivé», a prévenu celui qui est par ailleurs maire de la ville de Ouagadougou et familièrement prénommé par les Ouagavillois Tébguéré (Ndlr : en langue mooré, celui qui doit tirer les marrons du feu).

Au cours de la rencontre du CBC, s’il y a eu une autre question qui figurait au centre des débats, c’est bien sûr l’ambiance et les résultats de cette réunion du Cadre de concertation des réformes politiques (CCRP) qui se tient du côté de Ouaga 2000.

«Selon les échos que nous recevons, tout se passe bien et nous devons nous préparer pour la 2e phase que sont les assises au niveau régional», a projeté le 2e vice-président du CDP.

Mais que pense-t-il de l’absence des représentants du Chef de file de l’opposition au CCRP ? Notre interlocuteur de faire remarquer que tout a été pourtant mis en œuvre pour qu’ils y soient.

«Nous regrettons leur absence mais ce n’est pas notre faute. C’est un rendez-vous du donner et du recevoir. C’est dommage que certains aient refusé un débat qui était tout à fait ouvert, d’autant plus que le président de la structure a annoncé que ne seront retenus que les points consensuels».

Le face-à-face entre personnalités et scribouillards est fort intéressant en ce sens qu’est offerte sur un plateau d’argent l’occasion de poser des questions qui n’ont aucun rapport avec le thème à l’ordre du jour. L’exercice est fort intéressant, à condition naturellement que l’invité n’esquive pas la question.

Malgré tout, il ne faut pas laisser passer l’occasion ; sinon il est possible de se mordre le doigt jusqu’au sang. Les échanges ont donc dérapé vers le dossier Thomas Sankara.

L’auteur de la question a fait remarquer qu’une partie de l’opposition se serait déplacée en France afin de mobiliser des parlementaires de ce pays pour la réouverture de cette affaire.

Qu’en pense Simon Compaoré ? «Ecoutez, nous n’avons pas de commentaire. Nous vivons dans un pays de liberté et si certains ont dans leur programme des déplacements pour faire venir des gens, nous, en tant que parti majoritaire, avons aussi nos préoccupations, à savoir comment améliorer les conditions de vie de nos populations. Pour le reste, la démocratie a tracé des sillons et il suffit à chacun de les suivre pour apporter sa contribution. Dans tous les cas, ce dossier a toujours été confié à la justice et il n’y a pas eu d’entrave à ce niveau. Nous pensons donc que ce sont des gens qui veulent meubler leur temps».

Source : http://www.lobservateur.bf/index.php/politique/1119-affaire-thomas-sankara-qil-y-en-a-qui-cherchent-a-meubler-leur-tempsq

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Affaire Thomas Sankara : “Chercher la manifestation de la vérité n’a rien à voir avec meubler son temps”

Par Hyacinthe Sanou et Wanlé Coulibaly (Stagiaire)

L’Observateur du Mercredi, 13 Juillet 2011

12 députés du groupe parlementaire “Alternance, Démocratique et Justice (ADJ)” ont écrit, en avril 2011, aux parlementaires français pour demander l’ouverture d’une enquête parlementaire sur l’assassinat de Thomas Sankara. Par suite de cette démarche, 21 parlementaires français ont déposé, près de l’Assemblée française, une proposition de résolution tendant à la création d’une commission d’enquête relative à l’affaire. Pour faire le point des démarches entreprises, le groupe ADJ a tenu une conférence de presse le mercredi 13 juillet dernier au siège du chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso (CFOP-BF) à Ouagadougou.

C’est par un bref résumé du coup d’Etat du 15 octobre 1987, qui a débouché sur l’assassinat du président Thomas Sankara, que le président du Groupe parlementaire “Alternance, Démocratie et Justice (ADJ)”, Hama Arba Diallo, a introduit la conférence de presse le mercredi 13 juillet 2011 au siège du chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso (CFOP-BF) à Ouagadougou.

Il a épargné aux journalistes présents les “longues tergiversations, retournements de situations, faux fuyants et parodies de la justice burkinabè sur le dossier”. “La réalité des “juges acquis”, a toujours fait ses effets, souligne-t-il. Mais vous avez aussi suivi les brèves d’information régulièrement lâchées çà et là où tant l’implication de la France que du régime révolutionnaire au Burkina dérangeait. C’est ainsi que depuis longtemps également, notamment lors du symposium tenu en 2007 à l’occasion du 20e anniversaire de l’assassinat du président Sankara, il a été publiquement demandé à la France qu’elle ouvre ses archives pour permettre la manifestation de cette vérité”.

C’est donc cette demande publique qui a été matérialisée par une lettre adressée au Parlement français par les douze (12) députés du groupe ADJ en avril dernier. Par suite de cette demande, vingt et un (21) parlementaires français (issus essentiellement de la Gauche démocratique, des Communistes et des Verts de France) ont déposé près l’Assemblée française une proposition de résolution tendant à la création d’une commission d’enquête relative à la recherche de la vérité sur l’assassinat de Thomas Sankara.

Cette commission, de trente (30) membres, devra, selon les termes de la proposition de résolution, faire le point du rôle des services de renseignements français dans la mise en œuvre de la responsabilité de l’Etat et de ses services.

Au dire du CFOP-BF, Me Bénéwendé Stanislas Sankara, par ailleurs membre du Collectif international des avocats défendant la famille de l’illustre disparu, qui a séjourné à Paris du 27 juin au 04 juillet dernier pour appuyer ce dossier devant le Parlement français, cette démarche, qui est plus politique que judiciaire, vise à établir trois vérités: celle historique, celle scientifique (juridique) et celle politique : “Elle nous permettra de savoir qui a fait quoi pendant que qui dormait”.

La démarche entreprise par le Groupe parlementaire ADJ n’exclut pas toute autre démarche, à en croire son président, selon lequel pendant 24 ans, ils n’ont jamais cessé de rechercher la vérité : “Que ce soit en Côte d’Ivoire, au Togo ou ailleurs, ce qui est nécessaire sera fait pour la manifestation de la vérité”.

Se prononçant récemment sur la démarche de l’Opposition, Simon Compaoré parlait de “gens qui veulent meubler leur temps”.

Réponse de Me Sankara: “Chercher la manifestation de la vérité n’a rien à voir avec meubler son temps. Ceux qui le disent, ça n’engage qu’eux. C’est du mépris qu’ils affichent par rapport à notre peuple, qui est contre l’impunité et contre l’injustice. Il y a aussi des hommes sadiques et cyniques, et il faut les laisser avec leur état d’âme”.

Source : http://www.lobservateur.bf/index.php/politique/1294-affaire-thomas-sankara-qchercher-la-manifestation-de-la-verite-na-rien-a-voir-avec-meubler-son-tempsq

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Assassinat de Thomas Sankara Une démarche française pour la vérité

Par Akim Amazebo

publié dans Bendré le mercredi 20 juillet 2011,

Au moment où le Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP) s’apprête à clôturer ses travaux, l’opposition politique, celle qui se réclame de la vraie qui était absente de ce débat se fait remarquer autrement. D’une part, elle brille par son absence, et d’autre part elle vole la vedette au CCRP à travers une conférence de presse de certains de ces députés notamment du Groupe parlementaire « Alternane-Démocratie et Justice » (ADJ) le 14 juillet 2011. Cette conférence n’avait autre objectif que d’informer le public à travers la presse, sur sa demande au parlement français, de la création d’une commission d’enquête sur la recherche de la vérité dans l’assassinat du président Thomas Sankara. L’on se rappelle que c’est un soir du 15 octobre 1987 que le président Thomas Sankara et certains de ses proches ont été abattus. Cela fait pratiquement 24 ans que l’on ne sait toujours pas la vérité sur ce crime, ont laissé entendre les députés présents à la conférence.

Lors du symposium tenu en 2007 à l’occasion de la commémoration du vingtième anniversaire de l’assassinat du président Thomas Sankara, il avait été demandé publiquement à la France, qu’ « elle ouvre ses archives pour permettre la manifestation de la vérité qui est « une quête légitime et irrépressible pour tous les peuples du monde ». Pourquoi la France ? La France tout simplement, parce que c’est un pays de démocratie et de liberté, pays de la déclaration universelle des droits de l’homme, mais surtout pays dont le président Nicolas Sarkozy dès son accession au pouvoir a pris l’engagement maintes fois renouvelé d’opérer la rupture et de démanteler les réseaux de la « Françafrique ».

C’est cette demande publique qui a été matérialisée par une lettre signée par douze députés du groupe parlementaire ADJ, adressée au parlement français. Suite à cette démarche, vingt et un parlementaires français ont déposé près de l’Assemblée française une proposition de résolution tendant à la création de la commission d’enquête relative à la recherche de la vérité dans l’assassinat de Thomas Sankara et aussi de l’implication de la France et notamment de ses services secrets dans cet assassinat. Ces députés français signataires de la proposition sont de la gauche, du parti communiste ou du parti des verts. On y remarque l’absence des députés UMP, parti au pouvoir, et aussi ceux des socialistes.

Pourquoi une telle démarche ?

Pourquoi ne pas saisir une juridiction supra nationale ? Eh bien, en 1997, une procédure avait été introduite devant les juridictions burkinabè. « L’histoire nous rappelle que dans un Etat dit de droit les juridictions de droit commun étaient déclarées toutes incompétentes, ce qui indiquait la voie du tribunal militaire », précise Me Bénéwendé Sankara membre du collectif international des avocats défendant la famille du disparu. Le code de justice militaire du Burkina dit « qu’on ne peut poursuivre dans pareil cas qu’avec l’ordre de poursuite donné par le ministre de la Défense, donc par une autorité politique ».

Raison pour laquelle le collectif juridique international avait saisi le comité des droits de l’homme de l’ONU. Après les débats au sein de cette instance en 2006, une décision avait été rendue et qui disait que l’Etat du Burkina Faso a violé le pacte relatif aux droits civiques et politiques. Voilà pourquoi, il avait été enjoint au Burkina de rendre justice à la veuve et à ses enfants. « Malheureusement nous pouvons dire qu’il y a déni de justice d’autant plus que malgré la décision supra nationale, nous serons surpris en 2008 par un communiqué qui disait que le Burkina Faso a satisfait à ses obligations parce que tout simplement on avait proposé de l’argent à la veuve Sankara qui avait refusé de le prendre. D’un point de vue des questions de procédure nous pouvons dire que l’instance supra nationale qu’est le comité des droits de l’homme de l’ONU a fait foi à la requête mais au plan interne nous, nous pensons qu’il y a déni de justice parce que l’autorité judiciaire refuse de dire le droit », a précisé Me Sankara. C’est ce qui explique sans doute cette démarche des parlementaires burkinabè.

La configuration à l’heure actuelle de la France peut-elle être un atout dans la recherche de la vérité ? Difficile de répondre. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a une volonté affichée de la part des députés ADJ. Ces derniers ne désespèrent pas et comptent se battre jusqu’à ce qu’il y ait une suite à ce dossier. « La France qui refuse de cautionner l’injustice, cette France là ne peut pas aujourd’hui se permettre de tarder sur un dossier comme celui de Thomas Sankara », pense Me Sankara.

Il revient à la commission des affaires étrangères de désigner un rapporteur ou de ne pas recevoir la requête. Mais si cette requête était accueillie, il faudra alors trouver 30 députés pour composer la commission. Ce qui du point de vue des députés, ne cause aucun problème. Là où le bat blesse, il faudra après que l’Assemblée nationale dans son ensemble puisse adopter un projet de résolution qui va permettre aux 30 députés qui auront la possibilité de mener toutes les investigations, de rentrer dans les archives, de remonter aux faits et d’établir un rapport.

La recherche des « 3 V »

« Quand on a à faire à un crime aussi abominable qui est l’assassinat du président Thomas Sankara, de mon point de vue la manifestation de la vérité intéresse tout humain ». C’est en ces termes que Me Sankara s’est exprimé avant d’expliquer les types de vérité qu’ils recherchaient à travers cet assassinat. Il estime qu’il y a trois types de vérité : la vérité historique, la vérité scientifique et la vérité politico-juridique.

La vérité politique, il pense peut-être que tout le monde la connaît. « C’est ceux qui aujourd’hui profitent du crime et qui sont au pouvoir, ce sont les tombeurs du président Sankara », s’explique-t-il. Si tel était le cas, est-il possible de connaître la vérité politique tant que ce sont ces mêmes hommes qui sont au pouvoir ? La vérité politique pour la savoir ne suppose-t-elle pas la fin du régime en place d’autant plus que ce sont ces mêmes qui sont à la tête du régime ?

La vérité scientifique, elle se fera sur la base des éléments contribuant à établir la culpabilité de quiconque.

La vérité historique, tout peuple a une mémoire. Il doit savoir la vérité sur les faits. « Qui a fait quoi pendant que qui dormait », résume cela en ces termes Me Sankara. La reconstitution des faits historiques demande l’implication des parlements de certains pays qui ont été accusés d’être derrière ce complot politique notamment la Côte d’Ivoire et le Gabon. Tout compte fait, les trois vérités se recoupent. Et en tout état de cause, le combat pour le rétablissement de la vérité dans l’assassinat de Thomas Sankara après 24 ans continue son chemin.

Source : http://www.journalbendre.net/spip.php?article4020

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