Ce discours marque la 3eme anniversaire de la révolution. Il constitue un discours charnière, après de nombreuses réalisations concrètes, et avant que ne surgissent des difficultés dont le discours de 1987 rendra compte. A la fin de l’enregistrement on entend des commentaires de journalistes de Radio France Internationale. Nous espérons bientôt vous proposer la retranscription.

Thomas Sankara commence par saluer, non sans une fierté visible, les nombreux invités, présents, artistes et dirigeants politiques. Il adresse une mention particulière pour Yoweri Museveni qui vient de chasser Idi Amin Dada en Ouganda pour prendre le pouvoir après avoir combattu dans le maquis.

Il égraine ensuite les réalisations de l’année, constructions de barrages, de sites anti-corrosifs, distribution des parcelles, sauvetage d’entreprises et d’emplois, généralisation des foyers améliorés, construction de 35 km de chemins de fer, autant de réussite qui montrent qu’on peut réaliser des choses sans forcément attendre l’aide extérieure.

Il s’attarde ensuite sur les questions culturelles, en fustigeant ceux qui ne regardent que vers l’occident au détriment de leur culture nationale tout en liant ces questions au développement économique. “Si nous sommes sous-développés c’est dans nos esprits, dit-il, car nous ne somme sous-développés que par rapport à des normes imposés de l’extérieure“. Il faut cependant savoir tirer parti des autres cultures mais ne pas se sentir complexés par rapport aux normes occidentales.

Il appelle donc à consommer burkinabè, à faire fructifier les productions agricoles et l’artisanat: ” Développement prêt à porter non développement sur mesure oui” lance t il pour conclure cette partie.

Il appelle à l’amélioration de l’éducation, du fonctionnement de la fonction publique qui doit être plus efficace, les officiers à s’imprégner de conscience politique pour mieux se faire obéir de leurs soldats, les commerçants à travailler pour leur pays, en saluant ceux qui sont revenus de leur fuite, à dénoncer les mauvais fonctionnaires à la présidence tout en ayant auparavant expliqué que les structures mises en place (les CDR) doivent pouvoir éviter les règlement de compte.

Après avoir rappelé le souhait de coopérations mutuellement avantageuses en privilégiant les pays dont les “dirigeants sont tournés vers les intérêts de leurs peuples“, il revient sur la nécessaire amitié avec le Mali, alors que quelques mois auparavant , était déclenchée la guerre avec ce pays. La population frontalière aspire à de meilleures conditions de vie dit-il et peu importe si c’est le Burkina ou le Mali qui s’en chargent, exprimant ainsi sa disponibilité à accepter le verdict de la cour de La Haye qui doit statuer sur le conflit frontalier.

Il s’en prend à tous ceux qui provoquent la révolution, qui méritent d’être sanctionnés tout en appelant à leur tendre la main, “la clémence n’étant point faiblesse”. A ce propos il annonce la suppression des agents du Plan Populaire de Développement (PPD), qui avait orienté la politique économique au début de la révolution. En fait ces agents avaient été sanctionnés et mutés de force, et obligés de travailler sans salaire. Il s’agit donc d’une mesure de clémence. Il annonce aussi le lancement du plan quinquennal, élaboré démocratiquement, qui doit justement prendre le suite du PPD.

Les mots d’ordre de la fin sont consacrés à la libération de l’Afrique et au pouvoir populaire.

La rédaction


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