Lutte contre la vie chere : les centrales syndicales appellent a une journee de marche le 15 mars

 

Non à la vie chère, à la corruption et à l’impunité !

Non aux impôts et taxes injustes !

Non à la liquidation du maigre tissu industriel du pays !

En avant pour l’élargissement de la base de notre juste lutte !

Fait à Ouagadougou, le 29 février 2008

Pour les Centrales syndicales :
CGT-B  Tolé Sagnon Secrétaire général
FO/UNSL  Joseph Tiendrebeogo Secrétaire général
CNTB Laurent Ouédraogo Secrétaire général
ONSL Paul Kaboré Secrétaire général
CSB Jean Mathias Liliou Secrétaire général
USTB El Hadj Mamadou Nama Secrétaire général
Pour les syndicats autonomes : Le président du mois Victoire S. Hien Secrétaire général du SYNTAS

Après les violentes manifestations qui ont secoué les villes de Bobo-Dioulasso, de Ouahigouya, de Banfora les 20, 21 et 22 février 2008, c’est la ville de Ouagadougou qui a été gagnée par les manifestations contre la vie chère le jeudi 28 février. Ces différentes manifestations, caractérisées par des destructions de biens publics et privés que nous déplorons, sont en fait l’expression d’un ras-le-bol des populations face à la hausse continue des prix, particulièrement ceux des produits de consommation courante tels que le riz, l’huile, le savon, le sel. En effet, si la hausse des prix a connu une nette accélération à partir de fin décembre 2007, elle a, en fait, commencé depuis au moins deux ans, sans que le gouvernement daigne lui accorder une quelconque attention. Pourtant, le mouvement syndical l’a interpellé à maintes occasions, non seulement sur la question de la vie chère, mais aussi sur des préoccupations telles que la corruption, la fraude, la libéralisation sauvage, l’organisation délibérée de la faillite d’entreprises publiques et privées, particulièrement les petites et moyennes entreprises, l’impunité qu’il prétend combattre aujourd’hui. Du reste, depuis 2004, le mouvement syndical dénonce la vie chère et interpelle le gouvernement, notamment par des correspondances, à travers différentes rencontres, de nombreuses grèves et manifestations de rue.
De ce point de vue, le gouvernement porte une responsabilité dans la survenue des manifestations violentes actuelles.
Il lui revient dès lors de prendre la juste mesure des attentes du peuple et de travailler à les satisfaire, au lieu d’opter, comme il l’annonce, pour la désignation de boucs émissaires et la répression qui ne peuvent constituer des réponses appropriées à la situation.

Camarades militantes, travailleurs et travailleuses,
La situation actuelle, faite de difficultés à joindre les deux bouts pour les masses en général, pour les travailleuses et travailleurs en particulier, faite aussi de remise en cause des libertés démocratiques et syndicales par le pouvoir de la IVe République, commande des luttes organisées et massives pour contraindre le pouvoir à prendre des mesures à même de relever le pouvoir d’achat des différentes couches populaires et de combattre effectivement la corruption, la fraude, pour mettre effectivement fin à l’impunité et lever les atteintes aux libertés démocratiques et syndicales.
Suite à la rencontre avec le mouvement syndical le mardi 26 février et au Conseil des ministres du mercredi 27 février 2008, le gouvernement a annoncé, comme entre autres mesures, la suspension pour une durée de trois mois des taxes douanières sur le riz, les pâtes alimentaires, le sel, le lait. Ces mesures sont visiblement insuffisantes par rapport aux préoccupations qui sont posées aujourd’hui et à l’urgence des réponses à y apporter. Que dire alors des biens produits au Burkina, comme le sucre, qui ne sont pas soumis à des taxes douanières mais dont les prix ont tout aussi flambé? Et nous sommes en droit de douter de l’efficacité des mesures annoncées d’autant que tous les pans de l’économie nationale (commerce, transport, hydrocarbures, BTP, …) sont aujourd’hui investis par des dignitaires du régime ou de gens qui leur sont associés, lesquels usent de leurs positions politiques et administratives pour asseoir des quasi-monopoles dans un système qui se veut tout libéral. Par ailleurs, selon le gouvernement même, les hausses actuelles ne sont nullement liées à une augmentation quelconque des taxes, et que d’ailleurs, la loi de finances 2008 a consenti diverses baisses d’impôts au profit des opérateurs économiques. Pendant ce temps, les consommateurs, déjà soumis aux taux élevés de la TVA, de l’IUTS et autres, se voient imposer deux nouvelles taxes, à savoir la taxe de développement communal et la taxe de soutien à l’électrification rurale.
Comme nous l’avons indiqué dans notre déclaration du 14 février 2008, «la lutte contre la cherté de la vie dépend essentiellement de la mobilisation et de la détermination des travailleurs et de toutes les couches populaires.
Il ne s’agit pas de se demander ce que font les syndicats et d’attendre la solution des autres, mais bien de s’interroger sur ses responsabilités propres dans la survenue et dans la résolution des problèmes qui nous assaillent.
En tout état de cause, nos organisations syndicales, comme à leur habitude, travaillent inlassablement et sereinement à une mobilisation massive des travailleurs pour des luttes déterminées et fructueuses ».
Dans l’optique d’un élargissement de la base des luttes, nos organisations syndicales convient les différentes associations et mouvements de la société civile représentatifs et qui sont légalement reconnus, préoccupés par les questions de la vie chère, de la corruption, de l’impunité et des libertés à une rencontre de concertation le jeudi 6 mars 2008 à 17h à la Bourse du travail de Ouagadougou. Il s’agit en l’occurrence des associations de consommateurs, de mouvements des droits humains, des associations professionnelles, des associations de jeunes, de femmes, de retraités, des structures de luttes contre la corruption.
D’ores et déjà, tout en poursuivant leur campagne d’information, de sensibilisation et de concertation avec les travailleurs des principales villes du pays, les centrales syndicales et syndicats autonomes du Burkina Faso, annoncent l’organisation le samedi 15 mars 2008, de marches – meetings à travers tout le pays, contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés. Après la concertation ci-dessus annoncée, d’autres actions seront programmées et annoncées à l’occasion des marches- meetings du 15 mars 2008.
Nous invitons nos coordinations dans les différentes régions et provinces à initier, elles aussi, des concertations avec les associations et mouvements existant dans leur localité en vue de l’élargissement du front de la lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés.

Camarades militantes, travailleurs et travailleuses,
dès à présent, préparons avec détermination et optimisme les concertations, manifestations et autres actions, en nous convainquant une fois de plus que seule la lutte paie et que le succès des luttes contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés dépendent essentiellement de notre engagement et de notre sens de l’organisation.

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