1h44, Burkina Faso, 2020

Réalisateur : Laurent-Gousou Deboise

Producteur exécutif : Hilaire Thiombiano, Afrique Films

Co-production : Orange studio, canal plus Afrique

Bande annonce, teaser, interviews, photos et autres informations sur

http://facebook.com/AfriqFilms

Contact presse: tél/whatsapp  : + 33 662312126

SYNOPSIS

Un cadre supérieur ouest-africain d’une compagnie minière multinationale Tom – qui a américanisé son prénom Thomas – se retrouve confronté à l’idéal de sa jeunesse sous la forme d’un reflet compromettant coiffé d’un béret rouge. Comment se regarder dans le miroir à cinquante ans, quand on repense à ses dix-sept ans ? Sankara n’est-il plus qu’une impression sur un tee-shirt ?

Comédie-action, long-métrage de fiction

Sorti en avant-première en décembre 2020 à Ouagadougou au moment de la préparation du procès autour de la mort de Thomas Sankara assassiné le 15 octobre 1987, le film sera projeté à Bobigny le 10 décembre prochain.

Pour notre plus grand plaisir, le film emprunte aux codes burlesques du « théâtre ivoirien » qui a fortement influencé les productions de fictions ouest-africaines pour la télévision et le cinéma depuis les années 80-90. La dramaturgie s’appuie ici sur les ressorts de la comédie et de l’humour pour se focaliser sur l’idéologie de Sankara. Les amateurs de documentaires ou d’archives seront évidemment déçus, mais ils passeront un fort bon moment devant ce long-métrage de fiction à la facture soignée.

Par le biais de la comédie, le film aborde différents problèmes sociétaux tout en nous renvoyant à l’humour du chef de l’État trop tôt disparu, Thomas Sankara.

Pour qui connaît le Burkina Faso et la propension des burkinabè à taquiner leurs prochains, une tradition puisée aux sources de la parenté à plaisanterie, Sankara et moi, sous couvert d’humour, surligne les différents problèmes que peut rencontrer un pays pauvre en Afrique : la mainmise des multinationales sur l’extraction des richesses minières – ici l’or, l’une des principales ressources du Burkina Faso, pays d’origine du réalisateur – l’enrichissement illicite, la corruption passive et le trafic d’influence. S’il ne s’agit pas ici d’une critique politique frontale, le film déno­­nce néanmoins avec humour les comportements qui rongent peu à peu une société marquée par les travers de l’individualisme au détriment du bien collectif et de la solidarité.

Mais une crise sécuritaire d’une profondeur et d’une ampleur inégalée frappe l’Afrique de l’Ouest, en particulier le Mali et le Burkina Faso qui compte aujourd’hui un million et demi de déplacés internes, 350.000 enfants déscolarisés et des milliers de morts. Ces États-nations hérités de la période coloniale, au bord de la rupture et gangrénés par une corruption jusqu’au plus haut sommet de l’État, notamment de la hiérarchie militaire (voir le récent drame d’Inata), peuvent-ils encore rire de leurs propres travers ?

Frédérique Lagny

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