En cette fin d’année 2023, nous nous inquiétons, comme de nombreux citoyens du monde du sort que réserve Israël aux palestiniens. L’action condamnable du Hamas, avec son lot de tueries, ne peut justifier que la population de Gaza soit soumise à un siège immonde, privée de ravitaillement et du matériel nécessaire pour soigner ses blessés. Ce n’est pas le seul endroit où les palestiniens sont pourchassés. Pendant que le monde a les yeux braqués sur Gaza, les colons israéliens, en  Cisjordanie, en profitent pour chasser de leurs villages les palestiniens en toute impunité.

Permettez-nous de partager ici des fragments des discours de Thomas Sankara, une voix puissante en son temps sur la scène internationale, exprimant sa solidarité indéfectible avec le peuple palestinien. Ses mots résonnent encore aujourd’hui, rappelant que la véritable grandeur d’une nation réside dans sa capacité à tendre la main et à défendre les opprimés, où qu’ils soient. Il pointait également du doigt la complicité délétère des États-Unis et des pays occidentaux.

L’équipe du site thomassankara.net


Ci-dessous des citations de Thomas Sankara à propos de la Palestine.

« De même, pensons-nous, notre mouvement ne peut accepter le rôle d’observateur muet et passif qu’on cherche à lui imposer, comme au reste du monde dans ce conflit du Proche-Orient, vieux maintenant de près 40 ans, où les manœuvres combinées de l’impérialisme et du sionisme ont réussi, non seulement à expulser de sa patrie le peuple palestinien, mais aussi, à la suite d’agressions barbares successives, à réaliser et maintenir l’occupation militaire et l’annexion de vastes territoires de plusieurs pays arabes membres de notre mouvement.

Récemment encore, il y a moins d’un an, le gouvernement d’Israël publiquement encouragé par les celui des États-Unis, et malgré la condamnation unanime des peuples du monde entier, a envahi avec son armée l’État du Liban, soumis la capitale Beyrouth à la destruction impitoyable de ses énormes moyens militaires, terrestres, maritimes et aériens, malgré l’héroïque résistance de la ville et des palestiniens sous la direction de l’OLP [Organisation de libération de la Palestine].

Malgré le cessez-le-feu obtenu par la communauté internationale, le gouvernement israélien a permis les massacres inqualifiables de Sabra et Chatila dont les responsables méritent d’être poursuivis pour crime contre l’humanité et s’obstinent encore à refuser de retirer du Liban les troupes d’agression.

Partout où les peuples se lèvent pour réclamer leur libération et leur indépendance, l’impérialisme intervient grossièrement pour armer leurs ennemis, allumer la guerre et organiser leur massacre, se dressant ainsi activement contre la paix et contre la liberté des peuples. »

Discours de Thomas Sankara (premier ministre) au sommet des Non Alignés qui s’est tenu du 7 au 13 mars 1983 à New Dehli.

« Nous rendons hommage à ce journal et il nous plaît de le considérer comme notre propriété collective, parce qu’il est la voix de nombreux combattants à qui les journaux ont fermé leurs colonnes, à qui des radios et des télévisions ont refusé leurs micros ou leurs caméras. Nous pensons aux travailleurs immigrés en Europe, en France principalement, et aux Noirs des Etats-Unis dont “Afrique-Asie” doit faire connaître davantage les luttes, comme il l’a fait pour le peuple palestinien avec lequel nous sommes entièrement solidaires. Nous ne saurions conclure cette interview sans rendre hommage à notre ami, notre frère, notre camarade de lutte Mohamed Maïga qui, à travers “Afrique-Asie”, s’est donné à fond pour notre cause, qui était la sienne. »

Interview de Thomas Sankara pour le bimensuel Afrique Asie avril 1984


« Nous réitérons notre résolution d’être des agents actifs de la paix ; de tenir notre place dans le combat pour le désarmement ; d’agir enfin dans la politique internationale comme le facteur décisif, libéré de toute entrave vis-à-vis de toutes les grandes puissances, quels que soient les projets de ces dernières.

Mais la recherche de la paix va de pair avec l’application ferme du droit des pays à l’indépendance, des peuples à la liberté et des nations à l’existence autonome. Sur ce point, le palmarès le plus pitoyable, le plus lamentable _ oui, le plus lamentable_ est détenu au Moyen Orient en termes d’arrogance, d’insolence et d’incroyable entêtement par un petit pays, Israël, qui, depuis, plus de vingt ans, avec l’inqualifiable complicité de son puissant protecteur les Etats-Unis, continue à défier la communauté internationale.

Au mépris d’une histoire qui hier encore, désignait chaque Juif à l’horreur des fours crématoires, Israël en arrive à infliger à d’autres ce qui fut son propre calvaire. En tout état de cause, Israël dont nous aimons le peuple pour son courage et ses sacrifices d’hier, doit savoir que les conditions de sa propre quiétude ne résident pas dans sa puissance militaire financée de l’extérieur. Israël doit commencer à apprendre à devenir une nation comme les autres, parmi les autres.

Pour l’heure, nous tenons à affirmer du haut de cette tribune, notre solidarité militante et agissante à l’endroit des combattants, femmes et hommes, de ce peuple merveilleux de la Palestine parce que nous savons qu’il n’y a pas de souffrance sans fin. »

Discours de Thomas Sankara à l’ONU La liberté se conquiert  New York – 4 octobre 1984

« Mais qu’on n’attende pas de nous que nous soyons les spectateurs indifférents d’un match que se livreraient les grands, nos intérêts les plus primordiaux leur servant de ballon. Nous sommes, nous aussi, des acteurs de la vie internationale et nous avons le droit de choisir le système politique et économique le plus conforme à nos aspirations, et le devoir de militer pour un monde plus juste et plus pacifique, bien que nos États ne possèdent, ni grands cartels industriels, ni arsenal nucléaire.

C’est pourquoi, camarade Président, vous et moi, aux côtés de nos peuples, avons choisi de condamner le colonialisme, le néocolonialisme, l’apartheid, le racisme, le sionisme et toutes les formes d’agression, d’occupation, de domination et d’ingérence étrangère d’où qu’elles viennent.

Nous condamnons et luttons contre l’apartheid en Afrique du sud tout comme le sionisme en Palestine ; nous protestons contre l’agression au Nicaragua tout comme celle perpétrée contre la Libye et la Ligne de front ; nous dénonçons l’invasion de la Grenade tout comme l’occupation de la Namibie. Nous ne cesserons de le faire tant que justice ne sera pas rendue à ces peuples. »

Discours de Thomas Sankara à Ouagadougou lors de la vie de Daniel Ortega président du Nicaragua le 27 aout 1986


Nous condamnons et luttons contre l’apartheid en Afrique du Sud tout comme le sionisme en Palestine ; nous protestons contre l’agression au Nica­ragua tout comme celle perpé­trée contre la Libye et les pays de la ligne de front ; nous dénon­çons l’invasion de la Grenade tout comme l’occupation de la Namibie et n’aurons de cesse de le faire tant que justice ne sera pas rendue à ces peuples.

Discours de Thomas Sankara à Ouagadougou lors de la vie de Daniel Ortega président du Nicaragua le 28 aout 1986

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