Cette interview a été réalisée en juillet 1983 par Bruno Jaffré. Quelques jours après, Sankara, Compaoré et leurs amis prenaient le pouvoir, 2e 4 août 1983,  grâce à un opération militaire en liaison avec les civils révolutionnaires. La préparation de la prise du pouvoir était dans une phase ultime. Cette interview revêt donc toute son importance dans la mesure ou Sankara annonce ses intentions en tant que futur Chef de l’Etat.

Elle est extraite du livre “Biographie de Thomas Sankara.. La patrie ou la mort”  présenté sur notre site à l’adresse.

Ci-dessous l’introduction de cet interview dans l’ouvrage.

“Cette interview a été reconstituée à partir de notes personnelles. J’étais alors pigiste à l’hebdomadaire du parti communiste français Révolution et Dominique Vidal, alors responsable de la rubrique international m’avait demandé de contacter Thomas Sankara.

Je ne connaissais guère alors le pays et je suis passé par des amis. Outre ces intermédiaires, je crois que ce qui a été déterminant pour obtenir ce rendez-vous, c’était mon appartenance alors au parti communiste. J’avais une accréditation du journal Révolution certifiant que je travaillais pour cet hebdomadaire. D’où la  place qu’a pris le parti communiste dans l’entretien, Thomas Sankara tenant visiblement à faire passer un message à ce parti. Thomas Sankara était alors en résidence surveillée et il a fallu une dizaine de jours pour que cette entrevue puisse être organisée.”


Interview de Thomas Sankara en juillet 1983

Je vous remercie de rechercher la vérité. Faites des enquêtes, pour bien vous informer des conditions de vie dans notre pays. Nos moyens d’expression sont pour l’instant limités.

Nous apprécions le lien qui existe entre notre pays et le vôtre. Le combat chez nous ne réussira que si ce même combat se mène ailleurs, chez vous et a des chances d’aboutir. Il serait illogique de limiter le combat du PC dans l’hexagone. C’est une bonne chose de dépasser le sentiment européen. Il ne faut pas être plus sensible à ce qui se passe en Europe. La politique française se joue aussi à partir de ses relations avec l’Afrique.

Mais si vous n’êtes pas assez sensibles à ce qui se passe sur notre continent, les torts sont cependant partagés. Nous aussi nous avons notre part de responsabilités, nous n’avons pas su nous faire comprendre. C’est le rapport colonisateur-colonisé, le sectarisme à rebours, le racisme existe des deux côtés. L’évolution doit avoir lieu de part et d’autre. Il est impossible de parler de nous sans nous situer dans le monde, le refuser serait manquer de clairvoyance politique.

Notre lutte finalement ne dessert pas la France. Le paysan français peut trouver son intérêt dans l’aide qu’apporte votre pays. Le France a besoin du marché voltaïque. La France a besoin de son rayonnement culturel, de l’espace culturel voltaïque. Elle pourrait ainsi convaincre d’autres zones de l’efficacité de la culture française. Le Mali s’affiche avec le camp socialiste. Ce qui se fait en Haute-Volta devrait convaincre les maliens de revenir à de meilleurs sentiments.

Si le français savait que l’aide française sert à établir des relations entre les gouvernements au détriment des peuples, ce serait son droit et son devoir de combattre l’aide de votre pays. Les relations entre la France et la Haute-Volta doivent être des relations entre les peuples. Quand j’étais premier ministre, nous pouvions travailler à rapprocher les deux peuples même si les gouvernements agissent mal.

Ce n’est pas un sentiment anti-français qui nous anime, mais les gouvernements n’y ont pas trouvé leurs intérêts. Guy Penne qui joue le rôle que tout le monde connaît et désavoue, ne rapproche pas les peuples. Il a plus accès aux autorités africaines que nous.

Le PC est mal connu en Afrique, ignoré en afrique francophone. Il n’a pas cherché à se faire connaître. La mauvaise conscience peut être utile”.

La droite fait tout ce qu’elle veut sans que le PC réagisse. Toute organisation en France devrait savoir ce qui se passe ici. Si la droite française est importante c’est qu’elle a compris l’importance de l’Afrique. Toute organisation doit lier des relations avec l’Afrique.

Je suis de la génération de la fin de la colonisation. Petit à petit on parle de l’indépendance. On vit des manifestations anti-françaises, anti-coloniales. C’est cela. Il n’y a pas de jour J dans la prise de conscience. On suit de fait tous ces événements. Cela suscite des interrogations. On vient d’un milieu civil avant d’être militaire. Nous avons fréquenté la jeunesse estudiantine.

Notre participation personnelle était modeste dans le coup d’état du 7 novembre. Ce n’est pas un combat populaire ni de classe. Notre cause a été utilisée pour réussir ce coup d’état au profit de ceux qui dirigent aujourd’hui. Il s’agissait seulement d’un clan anti-CMRPN en faveur du retour de la 3 ème république, d’autres étaient regroupés autour de Somé Yorian. Ce n’était pas un objectif suffisamment sérieux. On a parlé de quelque chose de plus acceptable. Nous sommes entrés dans le régime. Nous avons essayé de défendre notre ligne dans des conditions de compromis, voire de compromissions, voire d’incohérence, mais nous ne pouvions pas faire autrement. Le CSP n’était pas progressiste.

Nous avons imposé le poste de premier ministre. On ne pouvait pas pactiser avec le régime précédent. J’étais en détention avant le 7 novembre. Je n’avais pas de troupe. Nous avions une influence morale, connue, ce que nous avons cherché à exploiter au mieux. Ils avaient réussi à mettre la 3 ème république dehors. Ils ne voulaient pas aller plus loin. Nous avons été considérés comme les concepteurs, par erreur, du putsch.

La Haute-Volta est dominée par l’impérialisme français. Tout développement ne peut se faire que contre ces principaux maux, contre les alliés et les valets locaux. Une telle lutte ne peut se faire que par une libération des consciences. Nous n’étions pas une partie mais nous avons cherché à responsabiliser le peuple de manière directe, d’où une certaine violence verbale. Le mal existe, il faut oser le dénoncer. Le combat peut être mené. Il faut démystifier l’invincibilité, mais aussi les mots en “isme” souvent de pures inventions qui restent le monopole des étudiants. C’est le début d’une prise de conscience pour un combat libérateur.

Les forces sur lesquelles nous comptions étaient faibles. Nous acceptions une espèce de front avec les partis politiques de gauche. Nous l’avons réussi grâce à un travail de préparation fait avant qui a permis de véhiculer certaines idées. Nous voulions créer un mouvement, c’était indispensable et possible. Nous avons trouvé dans le pays un écho favorable.

Le langage emmener la question “comment lutter pour le CSP”. Il fallait créer des organisations de jeunesse, de femmes.

A l’intérieur nous comptions sur tous les mouvements progressistes pour combattre pour l’indépendance réelle. Qui sont les ennemis du peuple? C’est creux, cela veut tout dire et rien dire à la fois. Pas honnête de l’accuser après avoir lancé le mot d’ordre “A bas les caméléons équilibristes”.

A Bobo, il faut appeler un chat un chat. Il s’agissait d’amener des précisions dans la dénonciation dans un cadre organisé. Plus on allait s’organiser, plus les ambiguïtés seraient levées. Nous ne pouvions pas effaroucher les bourgeois. Plus tard le peuple aurait compris. Il fallait lever l’anticommunisme. D’abord définir le mal, ensuite le guérir.

Il y avait deux camps, l’un en faveur du peuple, révolutionnaire, progressiste, démocrate. En face, ceux qui ont les moyens d’asservir le peuple, les différentes bourgeoisies, et féodalités, chacun a ses alliés. En faveur du peuple, les alliés étaient la petite bourgeoisie intellectuelle qui, grâce à son esprit d’analyse, participait à ce combat. Le mouvement syndical aussi. On peut lui reprocher beaucoup de choses, mais il a beaucoup fait. Nous avons des alliés dans l’armée aussi. Les intellectuels, civils et militaires alignaient leur position sur celle du peuple au mépris de leur position objective dans la société.

En face, les réactionnaires bénéficient de soutiens puissants à l’extérieur, de liens multiformes avec les anciens colonisateurs, qui sont des supports redoutables. Il faut les mettre en cause. Nous vous demandons de lutter contre le soutien des colonisateurs.

Est taxé d’ennemi du peuple, celui qui a détourné de l’argent, le fonctionnaire véreux, les militaires pourris, les intellectuels qui affectionnent l’obscurantisme, les mauvais chefs coutumiers. Le paysan sait les reconnaître. C’est celui qui est beaucoup plus soucieux de commettre des exactions que de soutenir les paysans.

On ne remet pas en cause la chefferie traditionnelle; Le bon chef c’est celui qui fait construire une école dans son village, le mauvais c’est celui qui négocie des fonds avec une organisation internationale et qui garde l’argent pour lui.

Des chefs bâtissent leur campagne sur un semblant de programmes, construction de puits, d’école, qui organisent la jeunesse, d’autres continuent autrement.

Il faut composer avec la chefferie et pendant très longtemps. Peut-on dire dans une organisation que la féodalité sera toujours l’ennemi alors que dans la pratique cela ne sert à rien de s’y attaquer quand des millions y croient.

Les chefs assurent des prestations de toutes sortes, mais aussi le pillage des paysans. Ils utilisent leur pouvoir de façon que cela soit une utilité pour eux. Il y a une mise en cause de ce système féodal. Cela ne peut être combattu que par une prise de conscience. La chefferie disparaît et est en train de s’essouffler. Les chefs les plus influents sont ceux qui cherchent à se présenter comme alliés du peuple. De plus en plus de paysans s’organisent de façon indépendante, chaque fois qu’ils le font, le pouvoir des chefs se réduit petit à petit. Certains sont même réduits à néant. Ce combat est général. Le chef s’appuie sur tel ou tel homme politique, sur tel ou tel homme d’affaires.

Nous n’avons pas formulé explicitement le mot d’ordre de réforme agraire mais nous l’avons envisagé.

Cette question ne se pose pas avec autant d’acuité qu’ailleurs où la situation est plus claire : « Pour en finir avec les absentéistes, les bourgeois exploiteurs il faut donner la terre aux des ouvriers agricoles ». Nous ne l’avons pas formulé comme objectif précis. Les mesures auraient été purement bureaucratiques, mais cela n’aurait pas été réaliste. Quand la réforme agraire est un succès, c’est que la pression populaire s’exerce. Cela aurait pu marcher dans certaines régions. Là où il y a le plus de féodalité, on ne peut procéder à la réforme agraire car ce sont les paysans qui auraient rendu les terres aux chefs.

Au début de notre lutte, nos ennemis ont sorti leur artillerie contre nous. Ils ont commencé à nous attaquer comme étant une faction. Charles Lesau de RFI a déclaré que c’était un échec. Le CSP n’était pas monolithique. Les autres tendances ne s’exprimaient pas. Nous avons fini par ne pas en tenir compte ce qui nous a valu le 17 mai.

Pour ne pas être abattus vulgairement, nous avons organisé le meeting du 26 mars, nous avons utilisé l’arme de la propagande.

Comme premières mesures, nous avons attaqué le pouvoir des fonctionnaires, des militaires, nous avons mis des militaires à la retraite d’office. Nous avons diminué les avantages de militaires, des membres du gouvernement. Ce n’était pas important du point de vue budgétaire, mais cela avait plutôt une portée politique. Nous avons mis fin à certaines mesures du CMRPN, par exemple le laissez-passer pour les déplacements. Nous donnions les noms à la radio de ceux qui étaient pris dans les bars.

Pour les loyers, nous voulions les plafonner, trouver un terrain à chacun, commencer les lotissements sommaires, le droit de grève a été rétabli, nous avons contesté les mesures répressives pour fait de grève.

Nous avons mis au point un statut juridique des groupements villageois pour qu’ils puissent négocier avec le CNCA (Centre National de Crédit Agricole). Jusqu’à présent il n’y avait aucun texte.

Nous voulions responsabiliser les voltaïques, critiquer l’aide internationale comme aliénante et paralysante. Des chantiers avaient été lancés pour refaire les pistes, construire des théâtres populaires, des places populaires. Cela aurait permis d’organiser les voltaïques. Nous voulions fixer comme objectif, 25 km de route à refaire par village. Nous voulions employer la main d’oeuvre en utilisant l’enthousiasme. Nous avons au gouvernement envisagé un programme utile. Il ne fallait pas être dépassé par l’enthousiasme. Nous aurions mobilisé les consciences. Nous aurions trouvé 600 instituteurs qui auraient fait 12 mois de formation, nous voulions construire 200 écoles. Il fallait préparer les esprits sinon la mesure aurait pu être impopulaire, s’il n’y a pas de cadres.

Contre la spéculation nous envisagions de prendre des mesures, mais pas sous la forme de brigades de contrôle. C’est le peuple qui devait exercer le contrôle. Par des commissions mais des hommes rendus vertueux. Nous comptions sur la dénonciation. Nous étions persuadés que les meetings créaient l’enthousiasme. Le magouilleur, il y a toujours quelqu’un qui le connaît mais il n’ose rien dire. Il faut conscientiser.

Exemple les licences et les monopoles d’approvisionnement ont été accordés par complaisance. Prenons l”huile par exemple. Nous importions de l’huile. Certains ont bâti leur fortune sur l’huile en la stockant sans résoudre les problèmes des consommateurs. Il faut changer la procédure. La licence ne pourrait être accordée qu’après un certain nombre d’épreuves. Le pouvoir aurait été délégué à des représentants qui siégeraient en commissions qui devaient examiner les demandes des postulants. Un contrôle devrait ensuite être fait tous les 3 mois.

A la rentrée scolaire, il y avait des queues jour et nuit pour inscrire les enfants. Il faudrait créer des commissions pour que les inscriptions se fassent devant le peuple. S’il y a magouille, cela se serait su lors d’un meeting. La meilleure garantie contre la corruption, c’est le contrôle du peuple.

Nous avons cherché à démystifier nos fonctions d’où l’expression “populisme démagogique”. Il faut trancher avec les images du passé. Nous recevions n’importe qui après Christian Niucci.

Nous avons été combattus de l’intérieur de l’appareil d’Etat, par des directeurs qui refusaient le dialogue direct. On nous a combattus.

La conception de l’Etat est différente de ce qu’elle est en Europe. Les formes d’organisation de la société permettent une conception de l’Etat avec moins de rigueur, mais cela peut aussi laisser la place aux autocrates.

Le voltaïque moyen pense que  “l’Etat c’est le blanc donc la répression. Le gouverneur, les gardes, c’est ça l’Etat en Afrique, la police permanente.”

Oui je crois à la réconciliation, mais les objectifs doivent être poursuivis et le programme doit être réalisé, sinon ce seront tous les voltaïques qui se rebelleront.

En ce moment on assiste à un ralentissement de l’appareil d’Etat. Le peuple tout entier est mobilisé, la meilleure façon de se débarrasser de nous serait de réaliser le programme que nous avons élaboré.

Il faut un changement de personnel général dans l’administration.

Nous étions majoritaires au CSP. Si le coup a réussi, c’est que cette majorité était insuffisamment organisée. On a pu l’asservir en revenant aux méthodes coloniales. On a refusé le débat démocratique, et la hiérarchie militaire a repris ses droits. La motion de soutien au chef de l’Etat a reçu 25 voix pour et 75 abstentions, 1 voix contre. Il était abasourdi, traumatisé et résigné. Aujourd’hui dans la lutte nous sommes majoritaires. Donnez-nous 5 minutes et la France fera venir ses parachutistes.

Mais nous sommes confiants. Il ne faut pas poser la question en termes de personne. Jean-Baptiste Ouédraogo est embarrassé. C’est un homme contradictoire. Il est décousu par rapport à l’esprit logique qu’ont d’habitude les officiers.

Le peuple n’a pas bénéficié de l’éveil par rapport à d’autres pays. Autour de lui il y avait la volonté et les pressions pour en faire un Bokassa. Il est embarrassé dans ce qu’il dit et fait.

A propos de Kadhafi, il y a unanimité contre nous. Je réaffirme que nos relations étaient responsables. Nous avons besoin de lui comme vous les français. Nous savions que son aide pouvait être bénéfique. Nous n’avions pas à nous mêler de sa politique extérieure. Kadhafi savait très bien les  limites que nous avions posées. Il nous a envoyé 3 missions. Nous lui avons montré qu’il a de l’argent que nous en avions besoin. Il a de l’audace, mais il ne faut pas dépasser certaines limites. On ne peut pas nier les transformations indéniables de la vie de son peuple, grâce aux pétrodollars, il y a un impérialisme libyen. Nous avions des relations responsables et nous n’étions pas manipulés par lui. Il n’y a pas plus de mal à avoir des relations avec Kadhafi qu’avec la France ou les Etats-Unis.

Le France est intervenu à Kolwesi? La France est officiellement avec le Tchad? Guy Penne est venu ici, Guy Penne qui  nous a fait mettre les chars entre nous. Il n’est pas futé pour avoir agi grossièrement contre nous. Cette affaire était préparée de longue date. Nous avons saisi la France pour la prévenir du coup qui se préparait.

Nous n’avons pas de relations avec les pays de l’est. Nous avons seulement eu quelques contacts à la faveur de New Delhi. Nous y avons rencontré les togolais, les maliens, la Côte-d’Ivoire, les Sénégalais, les Pakistanais, les Marocains,  les Algériens, les Ghanéens. Le président du Niger, très longtemps, Fidel Castro 3 fois moins. C’était une nouveauté, c’est ce qui a frappé.

Il y a du bon à prendre chez chacun. Nous n’avons pas rencontré exclusivement un camp. La leçon est positive. Il est normal de rencontrer des gens qui ne partagent pas notre opinion.

Notre combat rejoint celui d’autres familles politiques. Mais ce serait une erreur de nous affirmer marxiste-léniniste, nous ne sommes pas mûrs. Cette étiquette qu’on ne saurait distribuer facilement viderait le marxisme léninisme de son contenu. Nous ne fuyons pas cette étiquette mais c’est quelque chose qu’il faut mériter. Nous avons des positions qui ne contredisent pas les marxistes léninistes et qui ne se limitent pas à ce que nous avons commencé à faire. D’un point de vue marxiste-léniniste, il y aurait beaucoup de choses à remettre en cause au CSP. Celui qui se bat contre les détournements de fonds est taxé de marxiste-léniniste.

L’émigration est un problème qui devrait se résoudre de façon amicale en respectant les différences. Il existe des accords qui sont explicites? La France peut intervenir. Les entreprises qui utilisent cette main d’oeuvre voltaïque emploient aussi des expatriés dont l’installation est supportée par l’entrepreneur. Mille francs français par mois sont versés dans un livret de caisse d’épargne ici, l’employeur est le plus souvent français.

Ceux qui sont contre l’émigration expriment un nationalisme épidermique, d’autres organisent cet exode. Nous, nous sommes à mi-chemin. Ce serait une bonne chose si cela permet à la Haute-Volta de récupérer des recettes. Mais il faut garantir la sécurité matérielle et physique. Par exemple les algériens s’organisent pour essayer de la réglementer. En Côte-d’Ivoire nous craignons des expulsions mais ce n’est pas comparable au Nigéria. Cette émigration est importante pour la population. Les gens ont besoin de cela au stade actuel de développement. Beaucoup de voltaïques n’ont pas de travail.

A propos de l’indépendance du Sahara Occidental, ceux qui sont contre essaient de détourner l’attention de notre peuple. Notre détermination ne doit pas nous amener à des opérations de bas étage. Nous ne sommes pas non plus d’accord pour que cela soit une création satellite.

Nous refusons les blocs. C’est notre ligne de fond. On ne peut pas se retrouver avec tel ou tel camp.

Nous saisirons toutes les occasions pour montrer que nous ne sommes pas sectaires. Nous voulons dépasser le discours “peuples épris de paix de justice, de liberté”. Dans la façon de mettre cette phrase en   pratique, nous nous sommes attiré les foudres de certains qui pouvaient apparaître comme nos alliés naturels et qui étaient contre nous. Les français devraient être heureux de nous voir lutter contre les détourneurs. Les paysans du Larzac et ceux du Yatenga ont les mêmes ennemis.

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