Le 18 janvier, l’opposition politique appelait à manifester contre la volonté exprimée du pouvoir d’installer le Sénat au Burkina et, selon des déclarations récentes de Blaise Compaoré, de proposer un référendum pour modifier l’article 37 de la constitution, qui permettrait à Blaise Compaoré de se représenter aux prochain élections présidentielles, alors que cet article, qui limite à 2 le nombre de mandat présidentiel, l’en empêche.
Le Balai citoyen, une toute nouvelle association créée à l’initiative de deux artistes burkinabè très connus, qui s’adresse surtout à la jeunesse, appelait aussi à cette manifestation.
Tout récemment, plusieurs personnalités du régime, dirigeants du CDP (Centre pour la démocratie et le progrès), parti au pouvoir avaient démissionné de ce parti, arguant en particulier de leur opposition à l’installation du sénat et à la modification de l’article 37. Ils ont rejoint la manifestation.
On notera qu’encore une fois, Thomas Sankara planait sur la manifestation à Ouagadougou. Par des photos ou des pancartes reprenant quelques unes de ses citations, par le mot d’ordre “La Patrie ou la mort nous vaincrons !” scandé par la manifestants (voir la vidéo ci-dessous), mais aussi dans le discours prononcé par Smockey, au nom du Balai Citoyen. Ce discours apparait nettement inspiré de deux discours de Thomas Sankara prononcé au plus fort du combat politique qui a précédé l’avènement de la révolution, discours à la jeunesse prononcé le 14 mai 1983 (voir http://thomassankara.net/?p=1481 et surtout du discours prononcé le 26 mars 1986 (voir à http://thomassankara.net/?p=26).
Vous trouverez ci-dessous, le compte rendu de la manifestation par lefaso.net, un reportage de la manifestation de Ouagadougou, réalisé par burkina24.com et à http://www.blaisecompaore2015.info/Discours-prononces-a-l-issue-de-la les autres discours prononcé à l’issue de la manifestation, ceux de Zephirin Diabré et d’Arba Diallo.
La rédaction
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Journée nationale de protestation à Ouaga : Une véritable marée humaine à Ouaga
samedi 18 janvier 2014
La journée nationale de protestation aura tenu son pari ce 18 janvier 2014 à Ouagadougou. La Place de la nation, point de rassemblement a été pris d’assaut, malgré une pluie interminable, par une foule gigantesque majoritairement jeune portant à bout de bras, pancartes, drapeaux, banderoles.
Après une animation d’environ deux heures, place à la marche. Elle aura également duré deux heures environ. Toute compacte sur des kilomètres, la foule – estimée à plusieurs dizaines de milliers de personnes – a suivi, toujours sous la pluie, l’itinéraire qui lui a été tracé. Elle a scandé slogans et entonné chansons sur tout le trajet. On pouvait entendre « non à la modification de l’article 37 », « non au Sénat », « non à la politique du gouvernement », « libérez Kosyam ».
Aucun incident, ni même le moindre, n’a été enregistré durant la marche. Ce fut une véritable marche pacifique, donc une réussite pour les organisateurs, peut-on convenir.
Les démissionnaires du CDP – Simon Compaoré, Roch Kaboré, le Larlé Naba, Clément Sawadogo– ne se sont pas fait prier pour rentrer dans la marche. Les trois derniers ont même embarqué dans le véhicule qui transportait les présidents de partis politiques d’opposition.
Comme c’est le cas en pareilles circonstances depuis quelques années, l’avenue dite « zone rouge » a été quadrillée par la CRS (Compagnie républicaine de sécurité) avec beaucoup de cargos postés par endroits.
L’autre temps fort de ladite journée nationale de protestation à Ouagadougou, c’est le meeting. Il a été animé comme prévu, à la suite de la marche, à la place de la nation (nous y reviendrons).
Fulbert Paré
Source : http://www.lefaso.net/spip.php?article57525
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Un reportage video de la manifestation réalisé par burkina24.com
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Le discours prononcé au nom du balai citoyen
Camarades, est-ce que les Cibals sont là ?
Camarades, est-ce que les Cibelles sont dans la place ?
Camarades, Cibals, Cibelles, mes frères, mes sœurs, chers aînés, chers parents,
Quand le peuple se met debout, l’impérialisme tremble !
Quand le peuple du Burkina Faso se met debout, Blaise Compaoré et ses « yes men » tremblent !
Quand le peuple mobilisé et déterminé s’est mis debout, le pouvoir de Blaise Compaoré s’est mis à genou !
Il s’est mis à genou quand nous sommes sortis très nombreux, les 29 juin et le 28 juillet 2013 pour dire NON au sénat
Aujourd’hui encore, ce matin même, il est à genou à Kosyam, parce que nous sommes là, très nombreux, mobilisés et déterminés à dire NON à la manipulation frauduleuse de notre Constitution, de notre article 37.
Peuple en lutte du Burkina Faso,Patriotes convaincus,
Camarades Cibals, camarades Cibelles
Jeunesse consciente
Thomas Sankara disait ici même, sur cette place historique, le 26 mars 1983 : « une jeunesse mobilisée et déterminée n’a pas peur, même d’une bombe atomique ».
Est-ce que vous avez peur ?
Est-ce que nous devons avoir peur ?
NON, le peuple n’a pas peur.
Alors, êtes-vous prêts à aller à Kosyam si Blaise Compaoré et ses « yesmen » persistent dans leur folle aventure ?
Etes-vous prêts à récupérer ce qui vous appartient si le voleur s’entête dans son brigandage ?
Alors, soyons prêts à balayer à Kosyam pour le bonheur de notre peuple.
Peuple du Burkina Faso, militantes et militantes des causes justes, défenseurs de l’intérêt général,
Faisons en sorte que ce jour 18 Janvier 2014 resteà jamaisancré dans l’histoire politique de notre patrie.
Camarades,seule la lutte paieet la lutte, au grand dam des festoyeurs saprophytes, commence effectivement à payer ici au Burkina Faso, en monnaie et même en gros billets. Certains n’ont-ils pas commencé à quitter le navire ivre du système Compaoré ?
En effet, depuis l’assassinat ignoble du capitaine Thomas Sankara et de ses compagnons,sous le prétextefallacieux et je cite « de la bureaucratisation, de la militarisation et de l’affirmation d’un pouvoir personnel de celui-ci », aujourd’hui, tous les indices montrent clairement avec ce départ massif au sein du parti au pouvoir, que les évènements du 15 Octobre 1987 n’étaient qu’une duperie et l’aspiration d’une ambition personnelle démesurée savamment orchestrée par Blaise Compaoré pour liquider la révolution d’’Aout 1983, et reproduire exactement le même schéma qu’il dénonçait jadis.
En effet, il est dit couramment que les reproches et les accusations sans fondement émises à l’endroit d’un individu, sont bien souvent le reflet de celui qui les émet.
Nous rappelons à Blaise ses propres déclarations au lendemain de sa prise du pouvoir le 15 octobre 1987 quand un journaliste lui posa cette question : « Quelle garantie pouvez-vous donner aujourd’hui à vos compatriotes pour les convaincre que vous n’avez pas éliminé Sankara juste par soif du pouvoir ? » Voici sa réponse : « Pas moi ! J’ai personnellement participé à deux coups d’Etat pour remettre aussitôt le pouvoir à un autre. Je n’ai jamais rêvé du pouvoir, et je ne m’y accrocherai pas… » 26 ans après, il est toujours au pouvoir et depuis 2005, il s’accroche au pouvoir après ses deux septennats constitutionnels légitimes.
L’Histoire a donc fini par donner raison au camarade Thomas Sankara.
Aujourd’hui Blaise COMPAORE est le symbole vivant de la personnification d’un pouvoir autocrate,sanguinaire et dictatorial,fait de parjures,de mensonges et de trahisons. En effet, il a toujours été prompt à lâcher ces camarades et à trahir leur confiance, aujourd’hui, le lâcheur est enfin et à son tour, lâché.
C’est le lieu ici de féliciter notre peuple pour sa vigilance, son courage et ses aspirations à prendre en main son Destin. C’est aussi l’occasion d’inviter ce vaillant peuple à rester vigilant face aux manœuvres d’où qu’elles viennent, car l’objectif est bien clair : le Terminus du bus Compaoré, c’est bien 2015
C’est le lieu ici de se réjouir, du fait que ceux qui étaient hier aux côtés de Blaise Compaoré, ont aujourd’hui décidé de choisir le camp du peuple, plutôt que de servir un homme, et sa famille et son cercle d’amis.
Jeunesse vaillante et consciente, hommes et femmes épris de paix et de justice, patriotes convaincus, peuple intègre du Faso, citoyennes, citoyens ;
Une étape de la lutte vient d’être franchie et elle s’annonce plus âpre.
C’est pourquoi, le Balai citoyen par ma voix,vous invite à vous tenir prêt pour les combats à venir et à resserrer les liens et les rangs.
Le Balai citoyen, au vu de la mobilisation exceptionnelle de ce matin, invite Monsieur Blaise COMPAORE à rentrerquand même dans l’histoire,car si la porte de devant est déjà cadenassée, il reste encore la porte de derrière mais si ça traine, s’il persiste, on fermera même la fenêtre de derrière.
Nous l’invitons à annoncer, dans les jours à venir, son retrait immédiat de la course à la présidentiellede 2015. C’est la seule porte acceptable de sortie qui lui reste.
Le Balai citoyen est dans tous les cas prêt à continuer le combat, coûte que coûte, vaille que vaille pour que notre Constitution soit respectée.
CamaradesCibals,
Camarades Cibelles,
En avant pour la dignité et la liberté de notre peuple
En avant pour la justice
En avant pour une démocratie vraie
En avant pour une alternance démocratique et non violente
Notre nombre est notre force,
Ensemble, on n’est jamais seul,
Pour la patrie, nous sommes prêts !
LA COORDINATION NATIONALE DU BALAI CITOYEN
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Album photos des manifestations dans tout le pays.
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Quelques slogans glanés ça et là tout au long de la manifestation à Ouagadougou
Non au sénat
Non à la révision de l’article 37
Non à l’empire de blaise
Quand l’eau tarri, les crapauds qui refusent de quitter la mare périssent
Non à la vie cher et on est pas achetable
Sénat = Sélection National des tueurs
Je suis fière d’être burkinabé et je dis non au pouvoir à vie
Blaise va au diable
Non au pouvoir à vie
Oui à l’altérance
Tout change, tout évolue, il n’y a que les imbécile qui ne changent pas (c’est un refrain de Alpha Blondy)
Non au gouvernement des Franc-Maçons
BF = Burkina Faso et non Blaise et François
Halte à la duperie et au mépris des peuples
La patrie ou la mort, nous vaincrons
Tu partira Blaise à la CPI
Blaise dit seulement une phrase « je ne suis pas candidats en 2015 » et le burkina sera sauvé
A Bas les « Nestorinades et Comparose » c’est en assez
CDP = Congédions les Diables du Peuple
Moi aussi je veux être président car je suis jeune avec les bonnes idées du 21 ème siècle
A bas les lézards de mauvaise augure
Blaise quitte le pouvoir L’harmatan Noir
Il ne reste qu’une fenêtre
Non au chiennat
Un WC public vaut mieux qu’un sénat
Ya YaaBoin !!! (y’en a marre en moré)
NOn au sénat Oui au R U (resto univ)
Celui qui trahi Sera trahi Seule la lutte libère
A bas le sénat A bas ses résponsables A bas les budgétivores
Où est passé l’argent de l’or ?
Trop c’est trop : Les crimes impunis La coruption dans les services
Thomas 100 kara
1987 – 2014 27 ans de mensonges
La pluie du changement vient de tomber (il a plu toute la nuit et la matiné, un petit crachin, ce qui est vraiment exeptionnel en janvier)
Assume ta jeunesse
La Franceafrique A bas, non au soutient des dictateurs (porté par un européen)
18 janvier 2014. Journe de manifestations dans tout le Burkina. Une vritable mare humaine Ouaga 2014. Compte rendu.
voila bien un discours qui parle au peuple comme Sankara savait le faire Ca me raasssure que tout compte fait Sankara n’est pas mort pour rien: la jeunesse est la et prend sa destinee en main! J’ai vu a la television du burkina tous ces portraits et photos de Thomas sankara que la foule brandissait ca et la… Evidemment dans les autres editions des informations qui ont suivi, on ne voyait plus ces portraits et photos… cette meme place reprendra bientot son nom Place de la Revolution
La patrie ou la mort nous vaincrons! Merci camarades!
SOME
18 janvier 2014. Journe de manifestations dans tout le Burkina. Une vritable mare humaine Ouaga 2014. Compte rendu.
Je suis senegalais sankariste et je suis fier de lui, ce n’est pas seulement le Burkina qui a perdu Mais c’est l’afrique qui a perdu ce grand monsieur