par Bruno Jaffré

Le 4 avril 2013

Médiapart, (http://www.mediapart.fr/), est sous les projecteurs pour les révélations sur le compte en Suisse de M. Cahuzac. Mais vous verrez ci-dessous que médiapart est aussi à remercier pour le travail, si modeste soit-il, réalisé sur l’affaire Sankara, en regard de ce qu’ont produit les autres médias.

Les médias bruissent de l’affaire Cahuzac, de ce ministre socialiste, qui a de l’argent sur des comptes en Suisse et je ne sais où encore, ancien chirurgien qui a profité d’un passage au ministère de la santé pour ouvrir un cabinet conseil à l’industrie pharmaceutique… Ce ministre n’a cessé de mentir avec aplomb depuis 5 mois. On aurait aimé que ceux qui se disent de gauche choisissent un autre ministre du budget.. on apprend encore que celui qui a ouvert son compte en Suisse est un ancien membre d’une organisation fasciste le GUD, aujourd’hui conseiller de Marine Le Pen. Je m’étonne que cette information ne soit plus commentée. Il y a de quoi démonter l’imposture Front National. Que se passe-t-il, les médias en auraient-ils peur? Faut-il ménager ce parti depuis qu’il ne cesse de progresser aux élections. Tout de même.. Voilà des années que Marine Le Pen, se présente comme Mme propre, qu’il faut balayer tout, qu’elle représenterait l’honnêteté; la lutte contre la corruption et la proximité avec le peuple. Et on apprend qu’elle a parmi ses proches conseillers un ancien fasciste, mais ça c’est normal mais surtout qu’il s’agit d’un conseiller fiscaliste dont le boulot comme on le sait est de conseiller les riches pour payer moins d’impôts et mettre leur argent à l’abri à l’étranger!

Cette affaire Cahuzac met le pays sens dessus dessous. La France est sous le choc.. Les gens qui se réclament à gauche aussi… Et les mots sont faibles, révolte, écœurement, dépit, colère, dégoût etc… Le scandale éclabousse notre pays qui se vante d’être une des plus anciennes démocraties au monde! Messieurs les dirigeants de notre pays, un peu de modestie s’il vous plait et surtout faites le ménage rapidement.

Mediapart a longtemps été seul dans cette affaire bcp de journalistes d’autre médias, qui n’aiment pas qu’on rappelle que leurs médias sont propriétés de baron d’industrie ou de puissance financières ont attaqué médiapart qui a tenu bon…

Mais nous direz-vous pourquoi parler de médiapart sur ce site consacré à Thomas Sankara?

Et bien parce que nous avons pu juger de leur travail, durant la campagne ‘Justice pour Sankara Justice pour l’Afrique”.

En effet nous avons organisé, avec SURVIE, à l’assemblée nationale à Paris une conférence de presse, en présence d’André Chassaigne (PCF Front de gauche), Serge Corronado (EELV Europe Ecologie les Vert) et Benewende Sankara député burkinabè et avocat de la famille Sankara, pour annoncer le dépôt d’une demande d’enquête parlementaire sur l’assassinat de Thomas Sankara. Malgré l’envoi de nombreuses invitations peu de journalistes sont venus. La plupart des présents n’ont pas écrit, bien qu’ils aient reçu le dossier fourni (voir à http://www.thomassankara.net) rapportant les présomptions importantes sur une éventuelle implication de la France. Ils attendent surtout de nouveaux développements.

D’autres ont rendu compte. Ainsi Boniface Vignon, de RFI, a diffusé une courte interview d’André Chassaigne d’à peine plus d’une minute qu’il a pu réaliser à l’issue de la conférence de presse. Il a en quelque sorte sauvé la conférence de presse, lui donnant de l’écho. Le site de RFI ayant une portée considérable, comme nous avons pu le constater, cette interview a été reprise par de nombreux sites, en français comme en anglais, le site de RFI ayant aussi publié une info en anglais. Mais il a peu informé sur le fond de l’affaire cette fois.

Mediapart avait envoyé une journaliste, de permanence si j’ai bien compris, en contactant Médiapart pour tenter de la joindre malheureusement sans succès. Elle est venue, elle a écouté. Et surtout elle a posé des questions permettent de relever tout de suite ce qu’il fallait retenir de la conférence de presse. A savoir que les socialistes détenaient, comme parti majoritaire, la clé de l’acceptation ou non de la demande d’enquête parlementaire. Elle a compris l’intérêt de l’information selon laquelle le président du Parti socialiste, Harlem Désir avait lui-même connu Thomas Sankara, qu’il était venu dans sa maison et qu’il était revenu du Burkina très impressionné par ce qui se passait dans ce pays, selon ce que disait Serge Corronado impressionné. Mais elle ne s’est pas contenté de rapporter ce qui avait été dit. Elle a surtout fait son travail en allant elle-même interviewer un dirigeant socialiste en la personne de Pouria Amirshahi et a rapporté ses propos. Une démarche somme toute tout à fait naturelle pour un journaliste qui fait son travail non? Si les socialistes détiennent les clés de la décision, autant aller leur demander ce qu’ils en pensent!

L’article est à http://www.mediapart.fr. Nous ne pouvons le rapporter intégralement mais nous avons publié des extraits à http://www.thomassankara.net). Mais il est payant, c’est le gage de l’indépendance de Mediapart, et a eu donc moins d’écho que ce qu’a écrit RFI.

Par contre nous avons largement relayé ce travail sur la page facebook “Justice pour Sankara Justice pour l’Afrique” (voir https://www.facebook.com). Et l’éditorial d’Odile Tobner publié dans le mensuel Billets d’Afrique (voir aussi à http://www.thomassankara.net) a permis de contribuer à une bonne visibilité de la demande d’enquête parlementaire tout en portant ,nous l’espérons, le débat au sein du parti socialiste.

Pouria Amirshahi est député de la circonscription des français à l’étranger, renfermant le Burkina Faso, et secrétaire de la commission des affaires étrangères. Les propos rapportés de prime abord sont de sa part assez maladroits et il a cru bon de nous écrire pour revenir un peu sur ses premières déclarations (tout cela est aussi http://www.thomassankara.net). On peut imaginer qu’entre temps, il n’a pas aimé les réactions et qu’il a pris le temps de mieux connaitre qui était Thomas Sankara. Nous espérons bien sûr une réaction d’Harlem Désir. Est-ce trop demander?

Voilà donc les raison de nos remerciements. Et puis Mediapart fait de la lutte contre les scandales et la corruption un de ses chevaux de bataille. Alors ce n’est pas tout à fait par hasard sans doute qu’un moment ou un autre Mediapart ait croisé Thomas Sankara.

Oui, plutôt deux fois qu’une, en tant que citoyen français, et en tant que militant pour la justice dans l’affaire Sankara, merci à Médiapart.

C’est décidé, je m’abonne à médiapart.

Bruno Jaffré

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