Manifestation du 15 mars 2008 contre la vie chère : revue de presse

Selon un communiqué de l’AFP, des manifestation contre la vie se sont déroulées dans de nombreuses villes du Burkina Faso,  Bobo Dioulasso, Koudougou, Banfora (ouest), Ouahigouya (nord), Tenkodogo, Fada N’Gourma, Koupela (est), Kaya, Ouahiouya, Yako et Dori (nord). Celles de Ouagadougou auraient rassemblé plusieurs dizaine de millieurs de personnes toujours selon l’AFP. Nous vous livrons ci-dessous une revue de presse des quotidiens burkinabé du lundi 17 mars.


COALITION NATIONALE CONTRE LA VIE CHERE : Vers une grève générale les 8 et 9 avril 2008

Le Pays du 17 mars 2008, source : http://www.lepays.bf/

Le samedi 15 mars 2008, les centrales syndicales et syndicats autonomes du Burkina, en coalition avec les réseaux, mouvements et associations de la société civile, étaient dans les rues des principales villes du pays pour des marches-meetings contre "la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et les libertés". A Ouagadougou, les marcheurs ont pacifiquement battu le pavé sur plus de 5 kilomètres avant de se réunir à la Bourse du travail pour un grand meeting au cours duquel les responsables des centrales syndicales et des syndicats autonomes ont annoncé une grève générale de 48 heures, prévue pour les 8 et 9 avril prochains sur toute l’étendue du territoire national, pour exiger du gouvernement la satisfaction d’un certain nombre de revendications regroupées en 6 points essentiels.

Les forces de l’ordre avaient devancé les marcheurs sur certains carrefours stratégiques de la ville de Ouagadougou. Sans doute pour dissuader ou réprimer le moindre acte de vandalisme ou de déprédation au cours de la marche-meeting du 15 mars, voulue pacifique par ses initiateurs. Mais il n’en sera rien. Partis de la Bourse du travail, les marcheurs sont passés par les places des Cinéastes et des Nations unies, le boulevard Kwame N’Krumah, et devant la Cathédrale, avant de rejoindre de nouveau la Bourse du travail, après plus d’une heure de marche. En tête de peloton, on pouvait distinguer les secrétaires généraux des différentes formations syndicales ayant pris part à ce mouvement. Par des slogans écrits sur banderoles ou scandés, les syndicalistes et les membres d’associations de la société civile mobilisés par milliers ont décrié les choix politiques du pouvoir de la IVe République. "Non aux hausses intempestives des prix; oui à une politique sociale des prix", pouvait-on lire sur la bandérole en première ligne.

Aucun débordement n’a été déploré. Les organisateurs de la marche avaient d’ailleurs pris l’initiative de bien encadrer la foule en mouvement, par un cordon sécuritaire fait de jeunes volontaires. Ceux-ci ont quelquefois extirpé (de force) du rang des marcheurs, des individus jugés étrangers et suspects. Tout au long du trajet, la police nationale était aux aguets, tandis que de jeunes éléments de l’Ecole nationale de la police se chargeaient de bloquer la circulation pour laisser passer la caravane de marcheurs. Il y a eu tout de même un petit couac en ce qui concerne l’itinéraire de la marche, qui n’était pas le même que celui communiqué la veille aux autorités. Le président du mois des centrales syndicales s’en est modestement excusé et a publiquement reconnu, au cours du meeting qui a suivi la marche, qu’il y avait eu un problème de coordination en ce qui concerne le choix définitif de l’itinéraire, et a remercié les forces de l’ordre pour leur compréhension.

Le message des centrales syndicales et des associations de la société civile a été livré par Laurent Ouédraogo, SG de la CNTB et président du mois des centrales syndicales. Il a annoncé, avec enthousiasme, la création depuis le 12 mars 2008 d’un "cadre large de lutte dénommé "coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité, et pour les libertés". Une coalition "ponctuelle" dont la plate-forme d’action (voir encadré) a été, séance tenante, rendue publique par Tolé Sagnon, secrétaire général de la CGTB. Le meeting a, par ailleurs, été le lieu pour les responsables des centrales syndicales et des syndicats autonomes de rendre public le contenu d’un préavis de grève de 48 heures, à compter du mardi 8 avril prochain, adressé au Président du Faso (voir encadré). Le président du mois, Laurent Ouédraogo, a indiqué, à l’issue du meeting, que la tenue de cette grève dépendrait de la réaction du gouvernement au préavis qui devrait lui parvenir dès ce lundi. Les syndicats, a t-il conclu, demeurent ouverts au dialogue.

Des mouvements similaires ont eu lieu dans les autres grandes villes du Burkina. Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions.

Par Paul-Miki ROAMBA

ENCADRE 2 : Plate-forme d’actions de la Coalition nationale contre la vie chère (CCVC)

La Coalition nationale contre la vie chère (CCVC), qui réunit les centrales syndicales du Burkina, les syndicats autonomes et les réseaux, mouvements et associations de la société civile, a décidé de créer "un vaste mouvement citoyen d’envergure nationale" avec pour objectif central la lutte pour l’amélioration des conditions de vie, d’études, de santé et de travail des populations burkinabè à travers le thème central de la "lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés". Elle entend voir se résoudre les 15 préoccupations suivantes:
1- Relèvement des salaires, des pensions de tous les agents de l’Etat, des travailleurs du privé, en activité ou à la retraite, en rapport avec le coût de la vie.
2- Réduction significative et effective des prix et contrôle des prix et de la qualité des produits de première nécessité: riz, mil, maïs; haricot, huile, sel, sucre, lait, etc.
3- Réduction des taxes sur les produits pétroliers, de l’UITS, des taxes qui frappent les petits commerçants, les artisans, les prestataires de services et suppression de la TVA sur les prêts bancaires.
4- Relèvement des premières tranches de l’ONEA et de la SONABEL respectivement à, 10 m3 et à 75 Kwh.
5- Amélioration des conditions de vie et d’étude des élèves et étudiants notamment par la réinstauration de bourses scolaires, l’augmentation de bourses et aides des étudiants, la construction d’infrastructures, scolaires et universitaires, (écoles, CEG, lycées, amphithéâtres, cités universitaires adaptées, etc.).
6- Arrêt de l’expropriation des paysans pauvres de leurs terres. Révision à la hausse des prix d’achat du coton et autres produits des paysans. Baisse des coûts des intrants agricoles.
7- Prise de mesures concrètes et efficaces contre la corruption et la fraude. Assainissement de la gestion des marchés publics, au niveau aussi bien des procédures d’attribution que de résiliation des marchés (institutions DGMP, Faso Baara, DACR…).
8- Prise de mesures énergiques contre la mauvaise gestion des ressources humaines et des biens publics.
9- Non signature par le Burkina Faso des APE dont le contenu actuel est porteur de graves dangers pour l’économie nationale, particulièrement l’agriculture et l’industrie.
10 Gratuité effective de l’école pour les enfants jusqu’à l’âge de 16 ans, formation professionnelle gratuite des jeunes, des emplois pour les jeunes.
11- Gratuité des soins d’urgence et de base et vaccination adaptées contre les endémies et épidémies, notamment la méningite.
12- Arrêt des PAS et des privatisations sauvages des entreprises publiques, notamment celles à caractère stratégique comme l’ONEA, la SONABEL, le BUMIGEB, la SONABHY, etc. Règlement définitif de tous les dossiers sociaux traités par la justice ou soumis aux autorités. Institution d’une allocation chômage particulièrement pour les travailleurs victimes des PAS.
13 Traduction effective de tous les auteurs de crime économiques et crimes de sang. Réouverture du dossier Norbert Zongo.
14- Garantie effective de la liberté de presse et d’expression, de manifestation, d’organisation.
15 Libre choix des citoyens lors des élections et instauration des candidatures indépendantes.
Fait à Ouagadougou, le 12 mars 2008
La Coalition nationale contre la vie chère (CCVC)


Marche contre la vie chère à Ouagadougou  : Une marée humaine pacifique 

L’Observateur du 17 mars 2008, source : http://www.lobservateur.bf/spip.php?article7810

Accusés à tort ou à raison d’être dans l’expectative depuis la montée insupportable des prix des produits de première nécessité, les centrales syndicales et syndicats autonomes de concert avec les réseaux, mouvements et associations de la société civile ont organisé des marches-meetings à travers tout le pays le 15 mars 2008.

 

A la différence des manifestations du 28 février dernier, qui se sont singularisées par leur violence, cette manif a drainé des milliers de personnes sans incidents majeurs dans la capitale.

"Contre la restauration de la vignette et la hausse des taxes, mobilisons-nous" ; "Pour la baisse des produits de première nécessité, mobilisons-nous" ; "A bas les ennemis du peuple" ; "A bas le peuple spectateur" ; "A bas les religieux qui dînent avec le diable" ; "Libérez Tibo".

La liste des slogans scandés par des milliers de manifestants est encore longue. Ils ont répondu à l’appel de la nouvelle structure qui a vu le jour le 12 mars 2008 à la Bourse du travail de Ouagadougou, en l’occurrence "la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés", en abrégé, CVC. Elle regroupe les centrales syndicales, les syndicats autonomes et 14 réseaux, mouvements et associations de la société civile. La plate-forme d’actions de cette Coalition, adoptée le même jour, comporte 15 points (voir encadré). L’organisation des meetings-marches à travers tout le pays est sa première activité. Dans la capitale, elle a pour le moins réussi son pari en drainant une véritable marée humaine.

C’est à 9 heures que les manifestants, avec à leur tête les responsables des structures précitées, ont quitté la Bourse du travail en direction du rond-point des cinéastes pour passer devant les points habituels comme l’état-major des armées, la maison du Peuple, le rond-point des Nations unies, la Banque commerciale du Burkina sur l’avenue Kwamé N’Krumah, avant de prendre la bifurcation sur l’avenue de la Cathédrale pour se retrouver encore sur le lieu de départ. Huées et traitées de tous les noms d’oiseaux, les forces de l’ordre déployées tout le long de l’itinéraire sont restées impassibles devant des marcheurs bien organisés.

En effet, de jeunes hommes et même de jeunes filles en brassard de couleur marron veillaient sur tous pour prévenir des débordements. La presse, qui avait quelques ennuis lors de la manifestation précédente, a, cette fois-ci, eu des badges qui lui a permis de se déplacer comme elle veut en vue de couvrir dans la quiétude l’événement. C’est autour de 11h que les marcheurs ont regagné la Bourse du travail pour le meeting.

Tant mieux pour les corps habillés

C’est le président du mois des centrales syndicales, Laurent Ouédraogo, qui a été le porte-voix du mouvement pour d’emblée souligner que "les populations ont faim et soif, elles ont besoin de se soigner, de se loger, d’éduquer leurs enfants et d’entrevoir un avenir meilleur pour eux… elles observent avec amertume l’arrogance et l’insouciance de générations spontanées de nouveaux riches, et l’accaparement des faibles ressources du pays par une infime minorité agglutinée au sein et autour du pouvoir", a-t-il martelé avant de citer de grandes mobilisations populaires ciblées contre la vie chère et pour le relèvement du pouvoir d’achat restées sans réponse significative du gouvernement. Ce sont celles d’avril, de mai, de juin, de juillet et de septembre 2002 ; d’avril 2003 ; de décembre 2004, de février, de mai et de décembre 2005 ; de mai, de juin, de juillet et de septembre 2006, et de juillet 2007.

"Quand sortent dans les rues les corps habillés avec ou sans fusils, des solutions sont vite trouvées et le manque de moyens de l’Etat n’est plus invoqué", s’est-il indigné avant d’ajouter : "Tant mieux pour nos camarades des corps habillés ! mais le pouvoir doit faire en sorte que les populations ne voient pas en cela la seule voie pour se faire entendre et se faire comprendre". C’est pourquoi dans un souci d’apaisement et d’équité, le CCVC a demandé la libération de toutes les personnes condamnées et détenues dans le cadre des manifestations. Il a invité à des concertations dans les différentes localités pour la mise en place des sections régionales et/ou provinciales de la Coalition. Appel a été fait par les centrales syndicales et syndicats autonomes pour une mobilisation en vue d’une grève générale les 8 et 9 avril 2008 sur l’ensemble du territoire national si "d’ici là des mesures énergiques ne sont pas prises pour la satisfaction de la plate-forme d’actions".

Pour ce faire, un préavis de grève adressé au président du Faso comportant 6 points de revendications sera déposé au cours de cette semaine. Entre autres points, on peut citer le relèvement des salaires et pensions des agents des secteurs public, parapublic et privé sans distinction au taux de 25% pour compter de janvier 2001 et la réduction significative et effective des prix et le contrôle des prix et de la qualité des produits de première nécessité : riz, mil, maïs, haricot, huile, sel, sucre, lait, etc. Finalement, la Ligue des consommateurs n’a pas participé à cette manifestation, ce qui n’a pas manqué d’irriter un responsable de la Coalition. "S’il y en a qui ne se reconnaissent pas dans toute cette plate-forme, on sait de quel bord ils se trouvent, la Ligue aura du travail ailleurs", a-t-il relevé.

Abdou Karim Sawadogo


Une mobilisation dans la discipline à Ouagadougou

Sidwaya du 17 mars2008 , source : http://www.sidwaya.bf

Les centrales syndicales et les syndicats autonomes ainsi que les réseaux, mouvements et associations de la société civile du Burkina Faso ont organisé, samedi 15 mars 2008, des marches-meetings à Ouagadoudou et dans d’autres villes du pays. Les organisations syndicales, à l’occasion de cette manifestation contre la vie chère, ont annoncé une grève générale pour les 8 et 9 avril prochains.

A l’appel de six centrales syndicales, de douze syndicats autonomes et d’une quinzaine de réseaux, mouvements et associations de la société civile burkinabè, les populations sont sorties pour "marcher de façon responsable et imposante contre le vie chère". Dès 7 heures, en cette matinée du 15 mars 2008, la Bourse du travail de Ouagadougou est prise d’assaut par une foule qui s’agrandissait au fil des minutes. Après les consultations, les derniers réglages et autres consignes d’usage, c’est aux environs de 9 heures 15 mn que les marcheurs ont démarré leur circuit pédestre long d’à peu près cinq (5) kilomètres. Entre chants, coups de sifflets et slogans du genre "Viima ya kanga" (la vie est dure)," "Libérez Nana Thibaut", "Non à la vie chère" etc, les marcheurs ont sillonné certaines artères de la capitale. Fait remarquable : pas d’incident, pas de débordement. C’est pourquoi le président du mois des centrales syndicales M. Laurent Ouédraogo (secrétaire général de la CNTB) a félicité les marcheurs non seulement pour leur mobilisation mais également pour la discipline observée tout le long du parcours.

Une coalition contre "la vie chère"

Dans son message consécutif à la marche, M. Ouédraogo a annoncé une grève générale les 8 et 9 avril prochains sur l’ensemble du territoire national. Selon le porte-parole des organisations syndicales, une Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) existe désormais. Elle a été créée le 12 mars 2008 par les centrales syndicales et les syndicats autonomes du Burkina Faso, les réseaux, mouvements et associations de la société civile. De l’avis de Laurent Ouédraogo, la prochaine grève des 8 et 9 avril 2008 est une décision de la coalition.

La plate-forme d’action de la CCVC comporte six (6) points qui sont mentionnés dans le préavis de grève lu lors du meeting par le secrétaire général du SYNTAS, Victor S. Hien. Dans le document, les syndicats demandent d’abord le relèvement des salaires et pensions des agents des secteurs public, parapublic et privé sans distinction, au taux de 25% pour compter de janvier 2001, l’examen diligent de la plate-forme d’action de la coalition contre "la vie chère". Ensuite, les initiateurs de la plate-forme demandent l’application immédiate des points d’accord issus des négociations gouvernement/syndicats de novembre 2007. Ils veulent aussi la réduction significative et effective des prix, le contrôle des prix et de la qualité des produits de première nécessité. La plate-forme du CCVC exige également du gouvernement la réduction des taxes sur les produits pétroliers, l’IUTS, les taxes qui frappent les petits commerçants, les artisans et les prestataires de services et la suppression de la TVA sur les prêts bancaires. Tout en déplorant la destruction de biens publics et privés lors des manifestations du mois écoulé, les organisations membres de la coalition ont demandé "dans un soucid’équité et d’apaisement, l’élargissement et la libération de toutes les personnes condamnées et détenues dans le cadre de ces manifestations". Par ailleurs, un appel a été fait aux militantes et militants afin de mettre en place les sections régionales et/ou provinciales de la coalition nationale de lutte contre "la vie chère", la corruption, la fraude, l’impunité et pour la liberté.

Alban KINI

La Leçon d’une marche
Une marche disciplinée, une marche sans casse, sans pillage, sans heurt, en somme, sans incident en dépit de la grande mobilisation. Les initiateurs de la marche de ce samedi (15 mars 2008) ont suffisamment de raisons pour affirmer que "la manifestation a été une véritable réussite". Une telle "prouesse" n’était pas du tout évidente. L’on a encore en mémoire les violentes manifestations perpétrées à Bobo-Dioulasso, à Banfora, à Ouahigouya et à Ouagadougou vers la fin du mois écoulé. Les manifestations avaient donné lieu à des destructions de biens publics et privés. Certaines personnes ont vite fait de croire et même de laisser entendre qu’il est pratiquement impossible d’organiser une marche au Burkina Faso, surtout en ces temps de tensions sociales, sans engendrer des débordements et des dégâts. Et pourtant ! C’est pourquoi, il faut tout en félicitant les organisateurs et les marcheurs, en tirer les leçons qui seyent. La principale leçon est incontestablement la rigueur dans la préparation et l’organisation de la marche. En témoignent les dispositifs mis en place juste avant et pendant la randonnée pédestre. Les consignes étaient claires, éviter toutes infiltrations. Ainsi, les très jeunes, les "garibous" par exemple, étaient indésirables dans les rangs des marcheurs soigneusement encadrés par une haie d’étudiants mobilisés pour la cause. Les forces de l’ordre ont de leur côté, fait preuve de sang-froid et de compréhension par moment pour éviter d’irriter la foule des marcheurs dont les propos et les slogans étaient parfois hostiles et provocateurs. Et que dire de l’excuse publique du porte-parole des organisations syndicales, Laurent Ouédraogo qui a reconnu et regretté que l’itinéraire emprunté pour la marche n’a pas été celui notifié aux autorités. La marche-meeting à Ouagadougou, au-delà de la réussite était donc empreinte de symboles et de leçons.
A. K.

Le président du mois des centrales syndicales, Laurent Ouédraogo se prononce sur la marche et le préavis de grève des 8 et 9 avril prochains

"Je suis heureux de la mobilisation de ce matin (samedi 15 mars). Mais il faut que nous ayons l’honnêteté de le dire : nous avons commis une erreur. Nous avons mal coordonné l’itinéraire. L’itinéraire que nous avons annoncé aux autorités, et pour lequel elles ont donné leur accord n’a pas été suivi. Cela est dû à un manque de coordination de notre part. Nous devions passer normalement sur l’avenue Yennenga et aboutir sur l’avenue Kwamé-N’Krumah. C’est ce qui a été décidé mais nous ne l’avons pas écrit. Nous remercions les forces de l’ordre qui nous ont compris car nous leur avons un peu forcé la main. Nous sommes des légalistes. Par conséquent nous devrions faire les choses dans les normes. Qu’à cela ne tienne, nous sommes comblés de constater que nous avons pu faire ce que nous avons voulu faire dans la quiétude, dans l’ordre et dans la discipline. Nous remercions donc la population, tous ceux qui ont marché avec nous. A savoir, les jeunes, les femmes, les vieux, etc. Concernant notre préavis de grève des 8 et 9 avril prochains, nous pensons que les gouvernants vont nous appeler. S’ils le font et que sur la table des négociations ils font des propositions concrètes, nous prendrons cela en compte dans la suite à donner aux manifestations à venir. On ne fait pas la bagarre pour la faire. Cela ne sert à rien…".

Propos recueillis par A. K.

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