21 è commémoration de la mort de Sankara, sommet de la francophonie et enjeu de l’impunité : BLAISE COMPARAIS !
Communiqué de presse du GRILA
Lors du sommet de la francophonie qui s’est tenu au Burkina Faso, le GRILA a pris à témoin le secrétaire général de la francophonie M. Abdou Diouf et les chefs d’Etats participants en leur rappelant les engagements pris à Bamako, par leur organisation, sur les questions de l’impunité et des droits de l’homme. A l’occasion des 21è commémorations de la mort de Thomas Sankara et de la tenue du sommet de la francophonie à Québec, le GRILA réitère cette demande restée vaine, particulièrement dans le cas du Burkina.
Le Burkina Faso de Blaise Compaoré est une terre où l’impunité a été érigée en système politique et où les autorités continuent à entraver la justice dans les nombreux assassinats politiques qui ont jalonné l’histoire du pays. Le déni des droits de l’homme attesté par les nombreux assassinats et formes d’intimidations qui ont eu cours dans ce pays font qu’il serait vain d’attendre, de la dynamique intérieure du pays, une saine évolution du dossier tellement le régime a le monopole du pouvoir exécutif législatif et judiciaire. En raison du soutien dont ce régime bénéficie de la part de plusieurs tenants de l’ordre mondial, notamment de la Françafrique (cette nébuleuse affairiste et militaro-politique), il ne collaborera pas à une instruction transparente, sans une solide pression de l’opinion publique internationale. La question de l’impunité avait en outre permis aux autorités de violer le droit international et la souveraineté de plusieurs pays africains comme le Libéria, l’Angola et la Côte d’Ivoire.
En assassinant son prédécesseur Thomas Sankara et une dizaine de ses collègues et en faisant méthodiquement de même avec l’essentiel de ses opposants, dissidents et critiques, à l’instar du journaliste Norbert Zongo, le régime Compaoré parvient toutefois à tromper l’opinion publique internationale en se faisant passer pour démocrate et État de droit. Il y parvient en s’alignant sur les conditions des institutions financières internationales et en étant le cheval de Troie régional du mode néocolonial de croissance. Il apparaît de plus en plus que cet ordre est intervenu dans la décision onusienne de ne pas recommander explicitement l’enquête et la procédure judiciaire dans l’affaire Sankara, alors que l’institution l’avait pourtant reconnue comme droit à la famille Sankara. Confirmant le témoignage du brigadier Général Tarnue devant le tribunal spécial pour le Sierra Leone, Prince Johnson vient de reconnaître devant la commission réconciliation et Justice du Libéria avoir participé, avec les tenants de l’actuel régime du Burkina, à l’assassinat de Thomas Sankara et ensuite au déclenchement des conflits au Libéria et en Sierra Léone. Ici même au Québec, l’an dernier, des menaces de mort ont été proférées contre un défenseur des droits de la personne dans l’affaire Sankara. Il est intolérable que la francophonie puisse tolérer ce règne d’impunité.
Trop de leaders africains de la francophonie s’accrochent au pouvoir sous une sanglante démocratie de façade. Leur enrichissement illicite se perpétue par les détournements de deniers publics et le pillage orchestré des ressources bradées avec des multinationales véreuses tapies dans des pays du centre. Pour ces fins, rien n’est épargné, du coup d’État à la guerre et à la marginalisation de leurs populations. Le coup d’État en Mauritanie, l’instabilité en Guinée ou en Côte d’Ivoire, l’autocratie au Gabon ou au Cameroun, l’agression de voisins comme au Rwanda, l’intimidation de la presse libre au Sénégal sont autant de dérives relevant de la persistance de cette culture de l’impunité.
Nous vous invitons donc à soutenir la Campagne internationale Justice pour Sankara, et lors du sommet de la francophonie d’adresser un message clair contre l’impunité en Afrique.
Aux organisations et populations qui luttent pour la justice le développement et la démocratie nous suggérons d’inclure dans leur campagne le slogan : BLAISE COMPARAIS!!
Groupe de recherche et d’initiative pour la libération de l’Afrique
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