LIBERTÉ CONFISQUÉE, le complot Françafricain

Bernard Doza

1991, 334 pages, BibliEurope

ISBN 2-9506285-0-8

Contact  : La maison d’édition n’existe plus mais si vous voulez vous procurer le livre adressez-vous directement à l’auteur b.doza @ tiscali.fr 

Présentation  (4 ème de couverture)

        L’Afrique francophone, 31 ans d’indépendance factice au cours desquels la répression et l’assassinat politique auront servi de socle à la « mafia » des pouvoirs franco-africains. Une interdépendance qui lie les « Chefs d’État de l’Afrique francophone aux différents pouvoirs Elyséens et à certains partis politiques français, dont le financement provient des caisses noires des présidences africaines.

        La Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Burkina Faso, trois pays trios symboles différents de la domination française en Afrique.

        Autant le premier incarne une certaine réussite du capitalisme d’état ; le second l’intellectualisme et la vitrine de la démocratie pluraliste; autant le troisième symbolise ce qui la France n’acceptera jamais : le refus de son autorité et la prise en charge par lui-même du peuple africain.

L’auteur

Journaliste politique à Radio Tropic FM Paris, ex-conseiller de Blaise Compaoré (août 1988 – juillet 1989) Bernard Doza est spécialiste des questions africaines. Il prépare un nouvel ouvrage “Liberté Confisquée 2” consacrée à la Côte d’Ivoire qui devrait paraitre vers la fin de l’année 2006.

 

 Sommaire

 Pour comprendre le complot franco-africain

 Première partie : La Côte d’Ivoire d’Houphouët-Boigny

Le Messie
le martyr Mockey
Gagnoa La rebelle
Les massacres de Gagnoa
L’écueil intellectuel
Anaky « l’innocent »
Royaume
Le pouvoir
L’argent sale
La cour périphérique

 Deuxième partie : Le Sénégal

Émeutes
Jean Collin, le dernier mentor blanc
Abdou Diouf l’usurpateur
Le clan de Louga
Serigne le flambeur
Fabienne Diouf, fille du père
Société de connivence
Répression
Compromission

Troisième partie : Le Burkina Faso de Thomas Sankara

Prélude : Thomas Sankara
Contre Révolution
Genèse
La rupture
L’exécution
Mon « ami » Blaise
Le rêve

Conclusion : « PARISTROIKA »

Annexe 1 : Côte d’Ivoire

Annexe 2 : Sénégal

Annexe 3 : Burkina Faso


Nos commentaires

        La qualité de ce livre doit bien sur être jugé par rapport à sa date de parution, et à ce propos il faut surtout souligner le courage de l’auteur. Il sort ce livre très virulent en 1991 contre ce qu’on appellera la Françafrique, après les travaux de François Xavier Verschave et de l’association SURVIE, dont le premier livre sur le sujet dénommé justement « La Françafrique le plus long scandale de la République » ne sortira qu’en 1998.
        C’est donc un livre précurseur et courageux que nous avons là.
         On y trouve une dénonciation rare aujourd’hui du système Houphouët, de ses liens avec la France, de la façon dont il s’est débarrassé de ses opposants y compris au sein de son parti, de sa façon de gouverner que l’auteur compare à un système royal. Un rappel important alors que la situation actuelle de la Côte d’Ivoire peut avoir tendance à magnifier le règne houphouëtiste.
        Très intéressant aussi est le récit de la montée en puissance de Laurent Gbagbo à son retour en Côte d’Ivoire. L’auteur montre, à force d’exemples, la tendance qu’il avait déjà à l’aspiration au pouvoir coûte que coûte, même s’il dit vouloir y arriver par la démocratie, et sa tendance montante aussi à l’autocratie, ses méthodes pour se débarrasser de ses premiers fidèles rencontrés en France. Il affirme par exemple page 138-139, « Ne perdant pas la tête, Gbagbo exige du congrès dès son élection, la liberté de coopter les membres du Comité Central et du Secrétariat au nom de ce qu’il appelle la ‘tactique politique’ ». La partie sur la Côte d’Ivoire est de loin la plus intéressante et la plus longue.
        Le système Diouf est analysé aussi sous le même angle, le complot contre Mamadou Dia, patriote intègre, avec la complicité des réseaux Foccart, le combat acharné contre Wade, l’usurpation du pouvoir parle clan Diouf.
        Compte tenu du nombre de livres sortis sur la révolution burkinabé, la partie sur le Burkina vaut surtout pour l’aventure qu’il relate comme conseiller en communication de Blaise Compaoré, et sur les sommes que le pouvoir est prêt à dépenser : 1,2 millions de FF, 60 millions de FCFA d’alors, pour parfaire l’image de ce nouveau Président qui apparaît alors quelque peu désemparé après l’assassinat de Sankara et les nombreuses manifestations d’hostilités dont il est l’objet. On apprend, par un détour, que Guy Labertit, alors militant du PSU, a rapidement pris le parti de Blaise Compaoré. Et c’est Labertit qui alerte Blaise Compaoré sur le fait que Bernard Doza n’est pas sincère avec lui. Le même Guy Labertit qui a hébergé Laurent Ggagbo lors de son exil français et qui demeure, depuis qu’il est passé au parti socialiste comme responsable des questions africaines l’un des plus fidèles soutiens à Laurent Gbagbo.
        On lira aussi avec intérêt de larges extraits de la joute verbale qui opposa Thomas Sankara et François Mitterrand en novembre 86, (on en trouvera l’intégrale à http://www.thomassankara.net/seul-le-combat-peut-liberer-notre/) le récit de la mort de Sankara par le journaliste de Libération qui a pu interroger l’un des seuls survivants, la version selon laquelle Gilbert Diendéré aurait réussi à convaincre Blaise qu’il fallait arrêter Sankara.
        Enfin pour Bernard Doza, la participation de la Côte d’Ivoire dans le complot contre Sankara ne fait aucun doute. Il écrit : « Courant janvier, Le Président Houphouët Boigny reçoit secrètement Blaise Compaoré à plusieurs reprises. Le Capitaine, Ministre de la Justice, déjà conditionné par Chantal Terrasson a fini par se convaincre que le pouvoir lui revenait. Houphouët débloque alors des fonds énormes – le Secrétaire Général de la Présidence, Coffie Gervais, parle de 5 milliards de FCFA – pour développer une guerre de tracts tous azimuts qui déchirera le Burkina au mois de juin 1987… Fin septembre 1987, Blaise Compaoré est de nouveau à Abidjan… Il reçoit la confirmation après un tête à tête qu’il sera le prochain Président du Burkina Faso ».
On trouvera à http://www.thomassankara.net/lexecution-ou-la-mort-de-sankara-extrait-du-livre-liberte-confisquee-de-bernard-doza/  un extrait d’un chapitre de cet ouvrage consacré à l’assassinat de Sankara.
Bruno Jaffré
Mai 2006

5 COMMENTAIRES

  1. > “Libertée confisquée” un livre de Bernard Doza
    Bonjour, tous mes encouragements à vous, je suis vraiment interessé par ce livre intitulé”LIBERTE CONFISQUEE”, je voudrai savoir où on peut se le procurer et à quel prix? suis Burkinabè.

    Sincères encouragements

    • > “Libertée confisquée” un livre de Bernard Doza
      Bonjour,
      Vous souhaitez vous procurer le livre, le mieux est de vous adresser à l’auteur comme nous vous le suggérons au début de la présentation.
      Vous avez son adresse Internet dans la rubrique contact. Il suffit de supprimer les espaces.
      Je sais que l’auteur en a encore un bon stock.
      BJ

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